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INISARD DE L^ACADEMIE FRANÇAISE IN81>ECTEUR nÉNÊKAL DE L*EKSEIGNEIIENT SUPÈRIEHB STACE MARTIAL MANILIUS LUCILFUS JUNIOR, RUTILIUS GRATIUS FALISCUS V NÉMÉSIANUS ET CALPURNIUS l*AKI8. — TYPOOftAPIIIE DE KIKMIN DIOOT FBÈKE8 , Pllâ ET C», RUR JACOB, 50 STAGE MARTIAL MANILIUS LUCILIUS JUNIOR, RUTILIUS GRATIUS FALISCUS NÉMÉSIANUS ET CALPURNIUS SPECTF.rR CÉNERAL DE L^ETISEir.NKMKNT A^RlKUK r A^Rll PARIS CHEZ FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET C", LIBRAIRES IMPRIMRIIRS DE l'INSTITUT I)G FRANCE RUE JACOB, .SA M DdCC LXV \ AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS. Le Tolome qaenoos publions se compose de deux parties très-distinctes. Dans la première figurent Stace et Martial ; la seconde est comme une bi- bliothèque de tous les poètes justement qualifiés de poêtœ minores , qui appartiennent à la latinité païenne , et qui ont laissé des ouvrages ou frag- ments d'ouvrages de quelque étendue. Aucun rapport sensible ne lie ces deux parties : quelque soin que nous ayons pris jusqu'ici , pour les volu- mes formés d*auteurs différents, de ne mettre ensemble que dés ouvrages offrant d'intéressantes analogies , soit de matières, soit d'époque, il a bien fallu cette fois nous résigner à donner un volume disparate, où le nombre des auteurs compenserait les avantages d'une convenance qui d'ailleurs n'a jamais eu la rigueur scientifique. Dans la première partie , le rapprochement de Stace et de Martial per- met d'apprécier, sous le rapport littéraire , ce qu'étaient , au temps de Domitien , la po&ie héroïque et la poésie légère ; l'une , venant après ce modèle incomparable de l'Enéide, que Stace qualifie de divine , quoique peut-être il n'estimftt guère moins la Thébaïde; l'autre, malgré un bon nombre de traits de mauvais goût , trouvant dans l'observation de certains vices de l'époque , ou de ceux qui sont communs«à toutes les nations que Texoès de civilisation a corrompues , la matière de petits ouvrages à la fois ingénieux et naturels , malheureusement noyés parmi tant de pièces im- mondes qui blessent trop le sens moral pour qu'on ose y chercher un plaisir littéraire. H y a d'ailleurs» dans Stace , toute une partie qui , au point de vue de l'histoire des mœurs romaines , ajoute aux peintures que nous en hit Martial ; ce sont les Silves , petit recueil d'improvisations poétiques sur des droonstances de la vie de l'auteur, sur ses amitiés , sur les mœurs de la eour de Domitien, qui expliquent et complètent , en beaucoup d'endroits , les piquantes annales de Tépigrammatiste. La seconde partie , si l'on en excepte les Églc^ues de Calpurnius , est un recueil de poésies presque exclusivement didactiques , et sous ce point de vue la lecture en est intéressante pour faire apprécier dans quelle me- sure les poètes latins ont mêlé les ornements de l'imagination aux notions spéciales et techniques. Le plus considérable est le poème de Manilius, du meilleur temps de la latinité , et où l'inexactitude et l'aridité des détails SÏACE. LES SILVES- LIVKE PREMIER. A STELLA. Feodant longtemps, mon cher Stella , jeune et brillant prosélyte de notre art chéri , vous qui n'avez eu qu*à choisir un genre de poésie pour y briller au premier rang, oui, pendant longtemps fai hésité au sujet de ces petites pièces que la chaleur de TimproYlsation fit éclore avec une npidité qui n'était pas pour moi sans plaisir. De- vais-je les rassembler pour le public, après les iToir vues s'échapper de mon sein Tune après Tuitre? Fallait-il ajouter le souci de cette nou- velle publication aux inquiétudes que je res- fens encore pour ma Thébaide, quoiqu'elle soit déjà loin de moi? Mais on lit le Moucheron , on ne déprécie pas /a Batrachomyomachie ; et quel poète célèbre n*a préludé à ses ouvrages en lais- ant parfois errer sa plume à l'abandon? Et puis â était trop tard pour retenir ces poésies fugitives qui n'étaient plus un mystère, pour vous dû moins, I (loi j'en avais fait l'hommage. Mais elles per- dront nécessairement aux yeux du public une purtiede leurs droits à l'indulgence, en perdant le ml mente qui les recommande , celui de la rapi- dité : car aucune ne m'a coûté plus de deux jours ; fKlques-unes même ont été faites de verve dans PAPINII STATII SILVARUM LIBER PRIMUS. AD STELLAM. Vm BaHimique dubtUTi , SteUa juvenis optime, et in ÉmSm wMiris emÎDentissiiDe qua parte voluisU, an boa ftdlM , i|n milii aobilo calore et quadam featinandi vo- liplrte iaieraot, qaam nngnli de aina meo ^rodiiutntf fmfff^fkn ipie dimittereoi. Qaid enim?.... quoque au. darilale editkmia ooerari , qnum adbac pro Tbebaide mea IfBMnvia me reiiqoeril) timeo? Sed et CuUcem l^glmiia, cl fctrachomyomafhiam etiam agnotdmus : nec qaiaquam «i ilkHtriiiiD poeCaruin, qainoo allquid operibus suiastilo pndoaeriL Qnid? quod hœcsenim erat conti- iHa voa oerte quorum booori data aunt, ba- bottk. Sed apod cetcros necesse est multum iUa pêieat n v^nU. quiuD aoHserinty qoani solani habueruul, gra- l'espace d'une journée. J'ai bien peur qu'elles ne portent avec elles la preuve de ce que j'avance. Toutefois, pour la première, j'invoque un témoi- gnage auguste et sacré : Jupiter avait droit à mes premiers chants. Ces vers sur la statue colossale, pour lesquels l'empereur a eu l'extrême indul- gence de solliciter ma muse, je devais les livrer le lendemain de l'inauguration. Mais, dira-t-on, vous aviez pu voir la statue d'avance. Vous ré- pondrez à maplace, mon cher Stella; car l'épi- thalame que vous m'aviez expressément recom- mandé a été, vous le savez, l'afTairc de deux jours. Assurément c'est un tour de force, puis- que Ton compte dans la pièce deux cent soixan- te-douze hexamètres. Peut-être, pour obliger un confrère, mentirez- vous. Eh bien! Manlius Vopiscus, cet homme d'un savoir si rare, cet homme si jaloux de retenir les restes d'une lit- térature qui s'en va , se plaît à répéter, en y met- tant une sorte de vanité personnelle, que la des- cription de sa maison de Tibur a été aussi pour moi l'ouvrage d'une journée. Suivent des versa Rutilius Vopiscus en bonne santé, mais je n'en dis rien. Je passerais pour être ce que je ne suis pas, si J'allais chercher mes témoins parmi les morts. Aussi bien je puis citer l'autorité de Clau- dius Étruscus, à qui je remis une pièce sur ses tiam celeritatis : nullum enim ex illis biduo longTus tra- ctum; quaedam et in singulis diebus efTusa : quamvis me- luo , ne verum istiic versus quoque ipsi de se probent. Primus libeUus sacrosanctum bal>et testem : sumemlum enim erat a Jove prindpium. Ceterum lios versus, quos in Equum Maximum feci» indulgentissimo Imperatori» postero die quam dedicatum erat opus , tradere jussua sum. Potuistl iliud (dicet aliquis) et ante vidisse. Respon- debis illi tu, Stella carissime, qui epitbalamloD tHum, quod mibt iujunxeras , scis biduo scripturo. Audacterme- bercule; sedtameuocLxxn bexametrosbabet Alfortasselu pro collega mentieris. Manlius oerto Vopiscus » vir erudi- tissirous , et qui prœcipue vindicat a situ litteraa JAm paena fugientes , soîet ultro quoque nomioe meo gloriari , et vil lam Tiburtinam suam descriptam a nobis uno die. Sequi- tur libeUus Rutilio Galiico ValenU dedicatus : de quo niliil dico» ne vtdear defuncti testis occasione mentiri; nam ClaudU Betrusci teslimontum est , qui Balneolum a mt t STACE. bains dans rintervalle d'un souper. LesKalendes de Décembre terminent le recueil. Celte pièce met lacliosc hors de doute, puisqu'elle décrit cetteheureuse nuitsi féconde en plaisirs inconnus. SILVE I. LA STATUE COLOSSALE DE DOMITIEN. Quelle est cette masse, ce colosse surmonté d'un autre colosse, qui s'élève embrassant le fo- rum latin? Nous est-il venu du ciel tout achevé, ce chef-d'œuvre? ou bien cette image est-elle sor- tie des fournaises de Sicile, laissant Stérope et Brontès las et abattus? Est-ce enfin Pallas dont la main divine a voulu t'offrir à nos regards tenant les rênes de ton coursier, tel que le Rhin fa vu naguère , et tel aussi que font vu les rocs escar- pés duDace tremblant devanttoi, vainqueur de la Germanie? Maintenant, que l'antique renommée s'extasie sur le cheval phrygien dont Tantique renommée a traversé les âges, et pour qui leDindymonet l'Ida virent tomber l'ombrage qui couronnait leur front sacré. Celui que je chante , Pergame n'eût pu le contenir même en ouvrant ses remparts. Il n'eût point cédé à la foule réunie des jeunes Troycns et des Jeunes vierges, non plus qu'à la main d'Énée hii-même, ni à celle du grand Hector. D'ailleurs le premier, machine funeste, portait dans ses flancs les cruels Argiens. Celui-ci est mieux an- noncé-par le héros qui le monte. J'aime à contem- pler ces traits où respire par un heureux mélange Je ne sais quoi de pacifique et de martial. Et l'ar- luum intra moramcœiiae reœpil. In fine sunt Kalendœ Dé- cembres , quibus utique creditur : noctem eDim illam feli- dssimam babent, et voluptatibus publicis inexpertam. CARMEN L £QUUS MAXIMUS DOMITUNI. Qtiœ super imposito moles geminata colosso Stat LatJom complexa forum ? Caelone peractum Flu>it opus? Siculis an conformata caminis Efliî^es, lassum Steropem Bronlemque reliquit? AQ te Palladi» talem , Germanlce , nobis S Ëflincero mauus , qnalem modo frena tenetilem Rbeuas cl attonili Tidit domus ardua Dad? Nunc âge , fama prior notum per saecula noraen Dardanii miretur equi , cui vertice sacro Dindymon , et coesis decreTît frondibus Ida : 10 Huac neque divisis oepissent Pergama mûris , Mec grege permixto pueri innupUeque puelLiï, Ipse nec i£neas, nec magnus duceret Hector. Adde , quod illc nocens , sœvosque aroplexus Acliiros ; Hune niitis comniendat t*qnes : juvat ora tucri 15 Mixta nutis bt'ili , plùcidauique gcrentia parctn. tiste n'a point embelli la vérité ; c'est bien là cette grâce, cette beauté, cette majesté. Fier de soii noble fardeau , le cheval de Thrace ne porte pas plus haut sa télé ni son orgueil lorsqu'il ramène du carnage le dieu Mars, qu'il se précipite tout fumant le long des fleuves , et qu'il refoule les flots du Strymon par la puissance de son souffle. L'emplacement répond à l'ouvrage. Devant lui s'ouvre le temple du héros, qui, fatigué de com- bats, fut redevable à sonflls adoptif d'avoir frayé la route de l'empyréeà nos demi-dieux. Ton vi- sage nous dit combien tes victoires nous coûtent moinsde larmes encore, toi qui, lent àsévir même contre les Cattes et lesDaces, assures à l'étranger le pardon de ses fureurs. Si ta main avait déployé l'étendard , Pompée eût marché moins en force contre les lois, et tu aurais vu Caton, oui; Caton lui-même, dans ton camp. Tes flancs sont proté- gés ici par la demeure des Jules, là par le superbe palais du belliqueux Paulus. Derrière toi, ton père fait la garde avec la Concorde, qui te couve d'uQ œil d'amour. Pourtoi, latôteenvironnéed'unairpur comme d'une auréole, tu t'élèves et brilles au dessus des temples : tu as l'air d'examiner au loin si les nouveaux palais surgissent plus beaux pour in- sulter à l'incendie , si le feu troyen veille dans le silence du sanctuaire, et si Vesta commence à se louer de la vertu de ses prêtresses. Ta main droite repousse les combats. La gauche soutient sans fa- tigue une Minerve qui, présentant la tête san- glante de Méduse, semble vouloir aiguillonner ton coursier. Ah 1 la déesse ne reposerait nulle part plus doucement, non pas même dans ta main, Nec veris majora putes; par forma decorque, Par hoDor ; exhaustis Martem non amplior armis Bistonius portai sonipes, roagnoque superbit Pondère ; nec tardo raptus prope flumtna cursu 2% Fumât, et ingenti propellit Strymona flatu. Par operi sedes : liinc obvia limina pandit Qui fessus bellis, adscitœ munere prolis , Primus iter nostris ostendit in aethera dlTÎs. Discitur e vultu quantum tu mitior armis ; tS Qui nec in extemos facilis sœvire furores Das Cattis Dacisque fidem : te signa ferente Et minor in leges iret gêner, et Cato castris. At laterum passus hloc Julia tecta tuentur ; Illinc belligeri sublimis rcgia Pauli. M Terga pater, blandoque videt Concordia vuUu. Ipse aulem puro celsum caput aère septus Templa superfulges , et prospectare videris , An nova contemptis surgant pallatia flammis Pulchrius; an tacita vigilet face Troicus ignis, 9S Alque exploratas jam laudet Yesta ministras. 1>extra vetat pugnas : laevam Tritonia virgo Non gravât , et sectae prétendit colla Medusie , Ceu stimulis accendat equuro. Nec dulcior usquam Lecta deae sedes; nec si , pater, ipse tencres. 40 LIV. I, SILYE I. puissant Jupiter! Cette vaste poitrine semble faîte pour agiter les destins du monde, et pour elIeTé- mése, épuisant ses métaux, semble s'être donnée tout entière. Ses épaules laissent retomber la dilamyde, tandis qu*à son côté un glaive dans le fooireaa suffit à sa défense ; mais il est long ce glaive, long et menaçant comme celui d'Orion diBS les nuits d*hivcr, quand Orion épouvante les sires. Le coursier, partageant la majestueuse fierté de soD maître, le coursier s'anime, il lève la tète , il va courir; son cou se dresse , sa crinière se hé- risse, fat vie circule impétueusement le long de sou poitrail, et ses flancs présentent une vaste sur- hte à ces gigantesques éperon^ Au lieu du ga- imet de la terre nue, son pied d'airain foule ladievelaredu Rhin captif. Arion, le coursier d' A- drssle, ne l'aurait pas aperçu sans peur ; et le Cy 1- hre des fils de Léda s'effarouche en le voyant da temple voisin. Celui-ci n'a point changé de naître : toujours guidé parle même frein, il n'o- béira qu'à un seul astre. Le sol résiste à peine à cet énorme poids, et Il terre fatiguée succombe et gémit. Ce n'est ms le fer ni l'airain qui l'écrase , c'est le génie du béros. Il s'appuie cependant sur une base éter- ndie où reposerait toute une montagne, et qui supporterait pendant la durée des siècles les gc- iio»\ d'Atlas, d'Atlas qui porte le ciel. Et nous a'avoDS point subi d'interminables délais. La Toe de ces traits divins fait trouver un charme au travail , et les jeunes bras auxquels nous devons a clief-d'œuvre s'étonnent de leur surcroît de îigueur. La lourde machine crie sous leurs efforts, et ce bruit qui roule de proche en proche le longdessept collines, ce bruit tantde fois répété couvre les vagues rumeurs de la grande cité. Le génie tutélaire du lieu dont ce gouffre sacré, ' dont ces lacs fameux gardent une mémoire im- mortelle, Curius , au retentissement de l'airain , aux coups redoublés qui font mugir le forum, lève son front couvert de la sainte poussière des * siècles, et sa tôte si justement ombragée du chêne respecté. Et d'abord ces dimensions colossales, les éclairs que lance le monstraeux coursier l'é- pouvantent : trois fois il plonge en frissonnant sa tête allière au fond du lac. Bientôt , joyeux de reconnaître le fondateur de l'empire : « Salut, toi, le rejeton et le père des plus grands de nos dieux , toi dont j'avais appris la gloire par un écho lointain! Heureux est mon lac, heureux et sacré tout ensemble , aujourd'hui que sur ses bords il est permis de jouir de ta présence et de contempler ton astre aux rayons immortels! Une seule fois mon génie et mon courage ont sauvé Rome; et toi, tu viens à bout de tout, guerres duCapitole, guerres du Rhin, guerre» civiles; et ces montagnes si longtemps rebelles ont fini par plier sous ta valeur. Ah ! si mon siè- cle t'avait vu naître, tu aurais bravé labîme, quand môme sa profondeur eût étonné mon au- dace; mais Rome entière aurait retenu les rênes de ton coursier. » Loin , bien loin ce cheval fameux qui , près du temple de Vénus latine, s'élève dans le forum de César; ce cheval que tu créas, ô Lisyppe, pour le conquérant de Pella, et qui ensuite porta sur un buste doré la tôte de César. L'œil fatigué me- Pedon , qu«e mondi valeant evol vere curas , Etifiiis M totis Temese dédit haiista metallis, tttcrgo deniissa ciilamys : latus cnse quieto Sccanmi ; magnus qaanto mucrone mioalur Xoctibas bibernjs , et sidéra terret Orion. 45 Atfiooipes» iiabitns animosque imitatus équestres, ioras attoUit vultus , carsamque minatur : Coi hgidis stant colla jubis , vivusque per armos Impetus; el tantis calcaribus ilia late Sollectiira patent Vacuae pro cespite terrae » £reacaptiYi crinem terit ungula Khenl. Huacet Adrastaeas visum extimuisset Arion; Et pavet aspidcns Ledaeus ab aede propinqua Cyflams : hic domini uanquam mulabit babenas Pcrpetoos frenis , atque uni serviet asiro. \ix lola snflidunt, insessaque pondère tanto Sobter aiibelat humus : nec ferro ani aère laborat , Sed genio; teneat quanivis alterna crepido, Que superingesti porlaret culmina montis, Cajiienque aUrtta genu durasset Atlantis. Secloiigae traxere morae : jurât ipsa labores rormadei prxsens ; operique intenta juvcntus Ifinlur plus posse manus. Strcpit ardua pulsu I coDtlDuo : septem per culmina montes 50 55 GO It fi-agor y et magnae vincit vaga murmura Romoe. 6S Ipse lod cuslos , cujus socrata vorago Famosusque lacus nomen memorabile servat , Innunieros œris sonitus , et vcrbere crebro Ut scnsit mugire forum , movet horrida saocto Ora situ , meritaque caput venerabile quercu. 70 Ac primum ingénies habitus, lucemque coruscam Expavit majorisequi; terque ardua mcrsit Colla lacu trepidus : lœtusmox praesidc viso; Cl Salve, magnorum proies geni torque deorum, Auditum longe numen mihi ! nunc niea felix , 75 Nunc veneranda palus , quum te prope nosse, tuumque Immorlalejubar vicina sedetueri Concessum. Semel auctor ego , Inven torque salutis Romuleae ; tu bella Jovis , tu praelia Rheni , Tu civile nefas, tu tardum in foedera montcm 80 Longo Marte domas ; quod si te nostra tulissent Sœcula, tentasses, me non audente, profundos Ire lacus; sed Roma tuas tenuisset babenas. >• Cedat equus, Latiœ qui conlra templa Diones, Cœsarci slat sede fori ; [ quem Iradere es ausus 65 Pellaeo, Lisyppe, duci , mox Cffsarisora Aurata cervice lulil] vix luminc fesso Explores quam longus in bunc dcspectus ab illo. STAGE. sure avec peine la distance qui les sépare. Quel Juge assez ignorant pour ne pas dire, à la pre- mière vue, que les coursiers diffèrent autant que les héros? Cet ouvrage ne redoute ni les hivers pluvieux , ni le triple foudre de Jupiter, ni les liers bataillons d*Éole ,ni Timperceptible atteinte des années. Il vivra autant que la terre et les cieux, il vivra Tâge de Rome, Ici, et dans le si- lence de la nuit , à Theure où les dieux trouvent la terre plus digne de leur amour, ta famille , se glis- santdu ciel vers toi, te couvrira de ses baisers ; tu verras accourir dans tes bras ton fils, ton frcrc, ton père, ta sœur, et il y aura place sur une seule tète pour les caresses de tous ces astres. Jouiscterncllementdccct hommaged*un gnind peuple et d*un auguste sénat. Ijbl toile d* pelle serait heureuse de reproduire tes traits ; et le \ici!lard d'Athènes eût voulu les exposer dans le temple renaissant de Jupiter KIccn. La paisible Tarente voudrait aussi posséder ton image, com me aussi Rhodes la belliqueuse préfcrernll à son Apollon ces yeux qui brillent à Tègal des flam- beaux célestes. Ah ! ne te lasse point d*aimer la terre, ni d'habiter vivant le temple que nous te consacrons. Ne regarde point le ciel avec un œil d'envie, plus satisfait de voir ici-bas tes ne- veux offrir leur encens à ton image. SILVE II. ÉPITHALAME DE STELLA ET DE VIO- LANTILLA. D'où naissent ces divins accords dont les monts latins retentissent? Dieu du Pinde, pour qui s'a- nime aujourd'hui ta lyre, et l'ivoire mélodieux suspendu à ton épaule sous, les tresses de ta chevelure? Je vois de loin les Muses déserter les cimes de l'harmonieux Hélicon : elles secouent la flamme solennelle de Thyménée qui s'agite sur neuf flambeaux , et l'eau des sources de Cas- talie Jaillit et murmure en cadence. Parmi elles s'avance TÉlégie avec un air dégagé : son atti- tude est plus (Icre que de coutume. Elle excite les déesses, et veut marier à leurs pas ses pas Iné- gaux. Jalouse de paraître une dixième muse, elle se glisse au milieu d'elles , et les neuf sœurs s'y sont méprises. La mcre des Amours conduit elle-même par la main la fiancée, qui, les yeux baissés, se colore de la douce rougeur de la vertu. Vénus prépare le lit imptial et Tautcl. Cachant avec soin la déesse sous rhabillemcnt d'une Latine, et tempérant l'é- clat de son visage , de son front et de sa cheve- lure, elle trouve un secret plaisir à marcher la seconde en beauté. Ah ! je reconnais ce grand Jour, Jesais la cause de cet appareil. Que ta porte s'ouvre, ta porte, 6 Stella! car c'est toi que ce chœur diante. C'est pour toi qu Évan et Phébus, pour toi que le dieu du Tégée s'envolant loin des ombrages du Mé-^ nale , ont des guirlandes dans les mains. L'Amour et les Grâces ne négligent pas non plus de se- mer les fleurs sur l'épouse entre les bras de l'é- poux , et de couvrir d'un voile odorant la neige de son sein. Et quand pieu vent les roses, et quand les lis viennent à pleuvoir mêlés aux violettes, Qui« radis usque adeu, qui non, ut vident ambos, Tautum dicat equos , quantum distare régentes? 90 Non 1k)c imbriferas hyemes opus , aut Jovis ignem Tergeminum , ^Eolii non agmina carceris horret , AnnoruniTe moras , stabit dum terra polusque , Dum Romana dies. Hue et sub nocte silenti , Cum superis terrena placent, tua turba relicto 95 Labetur caelo, miscebitque oscula Juxta : Ibit in amplexus natus, fraterqne, paterque» Et soror : una locum cerrix dabit omnibus astris. Utere perpetuum populi magnique senatus Monere : Apelleae cuperent te scribere cerae , 100 Optassetque novo similem te ponere templo AUicus Elaù senior Jovis; et tua milis Ora Taras , tua sidereas imitanlia flammas Lumina, oontempto mallet Rhodos aspera Pbœbo. Certus âmes terras, et quae tibi templa dicamus, 105 Ipse colas : nec te cœli juret aula ; tuosque Laetus buic dono videas dare thura nepotcs. CARMEN IL EPITHALAMION STELLiE ET MOLANTILLJ:. Uude sacro MtJi sonuerunt carminé montes? Cui, Vxan, nova plectra moves, liuroeroque comanti Facundum suspendis ebur? Proculecce canoro Demigrant Helicone deœ, quatiuntque novena Lami^adc solemnem thalamis coeuntibus ignem » Et de Pieriis vocalem fontibus undam. Quas inter vullu pelulans Elegia propinquat » Celbior assueto : dirasque hortatur, et ambit Altemum factura pedem, decimamque videri Se cupit, et médias fallit permixta sorores. Ipsa manu nuptam genitrix iEneia durit Lumina demissam , et dulci probitate rubentem : Ipsa toros , et sacra parât ; cinctuque Lalino Dissimulata deam , crinem vultumque genasque Tempérât , atque nova gestlt minor ire marita. Nosco diem causasque sacri : te conduit iste (Pande Tores ! ) te, Stella , chorus : tibi PhoebusetEvan Et de Mœnalia volucer Tegeaticus umbra Serta ferunt : nec blandus Amor, nec Gratia cessât Amplexum niveos optât» conjugis artus 90 Floribus innumeris et olenti spargere nimbo. Tu modo ironte rosas , violis modo lilia mixta Excipis , et dominae niveisa vultibus obstas. Ergodies aderat Parcarum conditus albo Vellere , quo Stellae Vlolantillœque professus 25 Clamaretur Hymen. Cédant curœque metusque. Cessent mendaces obliqui carminis astus; 10 15 UV I, SILVE II. lOD frODt reçoit le nuage, penchésur Icfront de ton époQse. Le voilà donc ce Jour que les Parques ont filé de leur blanclie laine, ce Jour où i*hymen de Stella et de Violantilla se proclame enfin tout luitit l Loin d*eux Tinquiétude et la crainte 1 Trêve •Bx aUostons malignesd*un vers imposteur I Tai- ffi-vcNis, bniits importuns! Il a sohi des lois, il amorda le frein, cet Amour volage. Les bruits pu- ^ biles expirent foute d'aliments, et Rome a vu ces Wsersdoot on a tant parlé. Toi cependant, malgré tes droits acquis à cette nuit délicieuse , ton cœur étonné désire encore et palpite de crainte, malgré k promesse d'une divinité fovorable. Fais taire , A mon doux poète , fois taire ces vains soupirs ; die est à toll Tu peux sans mystère passer et re- psHfrnn seuil qui ne t'est plus interdit. Ne crains dtennalsnilois, ni gardiens, ni sévère pudeur. Enivre-loi de cesfoveur^désirées : tu la possèdes ; et dans ses bras rappelle-toi tant de nuits cruelles. Mils un tel bonbeur peut-ii s'aclieter trop clier 7 dAt l'implacable Jonon t'imposer les travaux d'Hereole, et le destin te mettre aux prises avec ks monstres des enfers , ou te Jeter parmi les qrmplégades bouillonnantes. Pour un prix si doox, OD eût souscrit à la loi d*01ympie, cette loi qd foisait pâlir les coureurs poursuivis par le diar frémissant d'Œnomaûs. Quand Stella serait le berger téméraire venu de Tlda phrygien, ob- Ueodriit-il faveur semblable? Non, fût-il<'méme fmaot préféré auprès de qui la jeune Aurore lakotissait son char. Mais à quelle cause mon poète doit-il ces plaisirs inespérés, cet hymen? Tnidis que la fouie qui va et vient sans cesse safane ces portiques, et que la porte s'ébranle mm le foisceao d'nn licteur, charmante Érato, flOM, taee : sabilt Icges» et firena momordU ■e tolotiit Amor : oonsampta est fkibala vulgi » EL umta dia videniiit oscala dres. 30 TÉtaaieaittooitiis.quamTis data copia tante Rictii, adbocoptas» permissaqiie numioe dextro TfU pavea. Pooe 9 o dnkia , saspiria » vatea , Nae : taaeaL Ueefexpositum per limen aperto kt, redire , s^^do : jam nosquam janltor, aat les , 35 iat padar r ampiexa tandem satiare petite I , el duras panier reminiscere noctea. 1 merces y et si tibi Jano labores I p Stygîb et si eoncarrere monstiis l » sf CyaDeoa raperere per aestus. 40 Bmc propler justoin Pisaea lege trementem Cancre» et CEaoïiiai fremitns audire sequentis. Bec « Dardaaia pasior temerarios Ida Sefisses, bse doua forent : née si aima per auras Te poCws prensa veberet Tithonia bïfSà. 45 Scdqns causa loros iaopinaqae gaadia vati Attafit^ hic raecom, dom ferrent agmine postes AlriM|iie, et molta'piilsantnr limlna rirga , Hk , Erato jnconda 9 dooe : vacat apCa movere viens ici, Je t'écoute, viens : un récit de ce {^eiirn n'est point déplacé dans ces heures de loisir, et ces doctes Pénates sont habitués à ton langage. Aux lieux où la Voie lactée s'étend si blanche etsi pure dans les régionsdu ciel, Fauguste Vénus, au lever de Taurore, reposait libre enfm des rudes étreintes de son mari, le dieu de laThrace. Un tendre essaim d* Amours assiège le lit nuptial et le chevet de la déesse : ils épient le moindre signe pour savoir quelles tordies ils vont saisir, et quels sont les cœurs menacés de leurs traits. Ya-t-elle les déchaîner sur la terre ou sur les eaux, semer la discorde parmi les dieux, et tourmenter de nou- veau le maître du tonnerre? Elle cependant n*a encore ni volonté ni projet ; elle flotte indécise, et dans toute la langueur du sommeil elle presse ces coussins qui Jadis virent se glisser furtivement les filets de Lemnos, pour être témoins d'une fai* blesse et surprendre un lit adultère. Alors un Jeune enfant de la troupe ailée, dont Tœil pétille du feu le plus vif et dont la flèche n*a Jamais trprapé la mahi , élève sa douce voix du milieu de ses frères : les Jeunes archers ont fait silence. « Tu sais, ma mère, dit-il , si cette main fut pa- resseuse a ton service : quelle que soit la victime qui m*ait été désignée , mortel ou dieu , son cœur brûle. Mais pourtant si les larmes et les mains suppliantes , si les vœux et les prières m*atten- drissent quelquefois, 6 mère chérie, ne me le défends pas; car nous ne sommes point flls de Tinflexible diamant , nous qui composons ton cortège. Il est un Jeune mortel , Ulustre parmi les filsduLatium, issu d*une race patricienne; la noblesse le porte avec orgueil dans son sein, et elle emprunta pour lui au ciel, notre séjour, un nom garant de sa beauté. G*est sur lui que (par Colloqoia , et docti norunt audire Pénates. 60 Forle serenatiqua stat plaga lactea cœll. Aima Venus thalamo , puisa modo nocte, jacèbat» Amplexu dura Getid resoluta roariti. Fulcra, torosquedeae tenenim premlt agmen Amemm : Signa petunt, quas ferre faces, qnœ peclora fig) 55 Imperet, an terris saïvire , an malit in undis. An miscere deos , an adbuc rexare Tonantem. Ipsi animos nondum ; nec cordi fixa voluntas : Fusa jacet stratis , ubi quondam consda cnlpse Lemnia repserantdeprenso ?incula forto. «o Hic puer e turba Tolucmm , cui plurimus ignis Ore, manuque leri nanquam fhistrata sagitta, Agmine de medio , teuera sic dulce profhtus Voce (pbaretrati pressera silentia (hitres) : « Scis ut, mater, ait, nuHa mibî dextera segnis 65 Militia; quemcunque bominom dirumque dedisU , Uritur : at tandem lacrimis, et suppUce dextra Et Totis precibusque iriri concède moTerf , 0 genltrix ! duro nec enim ex adaroantc creati , Sed tua turba sumus. Clams de génie LaUna 70. EstjoTenis,quem patriciis majoribus ortum STACE. nu jeu pour toi bien doux) j'épuisai mon car- quois, et si méeliamraent ! Pauvre jeune homme, il eut l)eau se débattre, je le criblai de mes flè- ches. Et lui que les mères de TAusonie ambi- tionnaient pour gendre , je l*ai vaincu , dompté , contraint dé porter les fers d'une beauté su- perbe, et condamné aux tourments d'une longue espérance. Pour elle, tu m'ordonnas de l'épargner ; mon flambeau jeta dans son cœur une légère étin- celle, et mon arc l'effleura d'un trait amorti. Dès lors, qu'il fut terrible l'incendie que le jeune homme nourrit dans son âme I je suis là pour le dire, et combien jour et nuit je le presse, je le fatigue! Jamais, 6 ma mère, je n'obsédai personne avec cette violence , ni ne portai des coups plus souvent répétés. J'ai vu comme l'a- mour faisait courir Hippomène dans la lice me- naçante; Hippomène était moins pâle au moment de loucher le but. J'ai vu ce nageur d'Abydos dont les bras déflaient la rame; j'applaudissais à ses efforts, et mon flambeau éclairait sa route. Moins vive était son ardeur, qui réchauffait l'onde insensible. Toi, jeune homme, tu as laissé bien loin ces amours des temps héroïques. Moi-même, étonné de ta constance dans ces agitations , je raffermis ton courage et j'essuyai ta paupière hu- mide. Que de fois Apollon se plaignit à moi des tourments de son poëtc ! Ah I mère chérie, mets dans son lit sa bien-aimée! N'oublie pas qu'il s*agit d'un compagnon d'armes et de notre Adèle porte-étendard : il pouvait raconter les travaux belliqueux de Mars, les grandes actions des hé- ros et les plaines inondées de carnage ; mais il t'a consacré sa lyre , plus jaloux de grossir la troupe paisible des poètes, et de joindre au lau- rier le myrte des amours. Il retrace les écarts de la jeunesse sans oublier ses dernières blessures. 0 ma mère , comme il est dévoué au culte de Pa- phos I c'est lui qui pleura notre colombe. » 11 dit, et, suspendu au cou maternel, il fait en- core sentir au cœur de la déesse la tiède chaleur de sesailes. Vénus répond, et sa physionomie n'an- nonce point un refus dédaigneux. « Ton jeune poète, dit-elle, réclame une bien grande faveur, et telle que rarement j'en accorde à mes sujets les plus chei-s. Eblouie de tant de charmes que rele- vaient et la gloire de ses aïeux et l'éclat de sa no- blesse , je l'ai reçue dans mes bras à sa naissance, et mon sein l'a réchauffée : et pour embellir son cou et son visage, et pour verser l'amomone à flots onctueux sur sa chevelure , je n'ai rien né- gligé, 6 mon flls, et du milieu de tant de soins sortit bientôt ma douce image. Vois d'ici ce front élevé, si plein de grâces, et mesure ensuite sa supériorité sur les matrones latines. Ainsi domine parmi les nymphes la flile de Latone, ainsi je brille moi-même au-dessus des Néréides. Elle au- rait pu s'élever avec moi du sein azuré des mers et s'asseoir dignement sur mon char. Et si ei>suitc prenant l'essor vers les demeures étoilées , elle en eût franchi les portes , ô mes fils , elle eût trompe votre œil , l'œil des Amours. Quoiqu'elle tienne de ma bonté prodigue les dons de la fortune, eflea le cœur encore plus grand que ses richesses. Les forêts que le Sère dépouille d'une main trop avare, l'arbre de Clymène qui ne suffit plus à sa Nobilitas gavisa lulit, praesagaque foroKe Protinus e noslro posuit cognomina cœlo. HuDC cgoraet tota quondain ( tibi dulce ! ) pharetra Improbus , et densa trepidaDtem cuspide fixi. Quarovis Ausoniis multum gêner illê petitus Matribus , edomiii victuni , dominœque polentis Ferre jugaro , et longos jussi spcrare per annos. Ast illam summa leviter, sic namque jubebas, Lainpade, parcenles, et inerti strinximus arcu. £x illo qaantos juvenis premat anxius ignés Testis ego, altonitus quantum me noctc dieque Urgentem ferat : haud ulli vehementior unquani Incubui , genilrix , iterataquc ruinera fixi. Yidi ego et immiti cupklnm decurrere campo # Hippomenem , nec sic meta pallebat in ima : Viiii et Abydeni juvenis certantia remis Brachia, laudavique manus , et sœpe natanti Pncluxi : miner iile calor, quo sseva tepebaiit iEquora. Tu vetercs , juvenis , transgressus ambres : Ipse. ego te tantos slupui durasse pcr aestus, Firmavique animos, blandisque madcntia plumis Lumioa detcrsi. Quotics milii queslus Apollo Sic tatem mœrere suum! Jam, mater, amalot Indulge ttialamos : noster cornes ille piusque Sit^iiilcr anniferos poterat mcmorarc labores , 75 SO S5 90 95 Claraque facta virum, et torrentes sanguine campos; Sic iM plectra dédit , mitisque incederc vales Maluit , et nostra laurum subtexere myrto. Hic juvenum lapsus , suaque , haud exlrema , revolvit lOO Yulnera. Pro quanta est Paphii revercutia, mater, Numinis ! hic nostrœ deflcvit fata columbo;. » Dixerat; et tcnera malris ccrvice i)ependit Blandus , et admotis lepcfecit pectora pennis. Illa refert , vultu non aspernata rogari : 1 Oà « Grande quidem , rarumque viris , quos ipsa probavi , Pierius votum juvenis capit : hanc ego, forma} Egregium mirata decus , cui gloria patrum Kt generis certabat hooos , tellure cadentem Ëxcepi , fovique sinu ; nec colla genasquc Comere , nec pingui crinem deducere amomo Cessavit mea , nate , manus : mihi dulcis imago Prosiluit. Celsœ procul aspice froutis honores, Suggestumque comt^e ; Latias metire quid ultra Emineat matres : quantum Latonia nymplias Virgo premit , quantumquc cf^omet Nereidas cxslo. Hoic et coTuieis mccum consurgerc digna Fluctibus , et nostra poluit considère conclia : Et si flammiferas potuisset scandere sedcs , Hasque intrarc domos, ipsi erraretis, Amores. Iluic quamvis ccnsus dederim largila bcatos . tio il» 120 LIV. r, SILVE II. e, et les vertes Hyadesqui ne répandent plus mezdelarmes, la font ronrrourer. Les tissns rou- ^ par la pourpre de Ty r, les cristaux formés par les neiges sécalalresdeviennent aussi trop rares à son gré. Pour elle (et ce n'est point encore assez) j'ai dit à THermus et au Tage de rouler un sable d*or ; et Glauctts, Protéc et toutes les Néréides ont flrdrede lai chercher les perles de Tlnde. 0 Phé- ixB, si une seule fois tu Tavais vue dans les diampsthessaliens, Daphné se promènerait encore CD toute sécurité. Si les rivages de Naxos l'avaient olferte près du lit de Thésée, Bacchus eût à «m tour délaissé Ariane une seconde fois solitaire ; et même si les plaintes de Junon ne m'avaient à b kH^e désarmée, le souverain des airs eût em- pmDté pour elle les plumes du cygne ou le front do taureau, et l'on eût vu Jupiter tomber dans ion sein en gouttes d'or et en pluie vivante. Mais je la donne à celui pour qui tu intercèdes , 6 mon fils, zélé soutien de ma puissance. Bien que sou- vent elle rejette le joug d'un second hymen avec me plainte mélancolique , je m'aperçois moi- XDème qu'elle cède déjà et qu'elle s'attendrit en flÉveur de son amant. » Ayant ainsi dit , elle se lève comme une étoile radieuse , et , franchissant le seuil qui conduit à sa superbe couche , elle ap- pelle sous le joug les cygnes d'Amyclée. L'Amour ks attelle, s'assied sur les pierreries du timon , et conduit àtravers les nuages sa mère, toute joyeuse de la joie qu'elle va répandre. Déjà paraît le Tibre et sa ville troyenne : un palais auguste laisse voir ses brillants Pénates, et les cygnes à Tenvi saluent du battement de leurs ailes ces portiques majestueux. Demeure digne d une défisse, et que Yéuus voit sans dédain au sortir des demeures étoilées ! Là brillent les mar- bres d'Afrique et de Phrygie , et les roches ver- tes et dures de Lacédémone, et l'onyx moins rebelle ; ici ceux dont la veine a tout l'éclat des flots d'azur, ailleurs ceux dont la couleur fait pâlir la pourpre ébalienne et désespère l'indus- trieux Tyrien. Les voûtes s'élancent appuyées sur d'innombrables colonnes , les poutres déploient avec profusion le métal éblouissant du Dalmate. D'antiques forêts écartent les rayons du soleil et versent la fraîcheur; des sources vives arrosent le marbre d'une eau transparente. La nature même y oublie ses lois ; là Sirius est l'annonce du frais , là les hivers sont tièdes, et la tempéra- ture y marche en sens inverse des saisons de l'an- née. A la vue de ces merveilles , à Taspect de sou illustre élève, Vénus frissonne de ce tressaillement de plaisir qu'elle éprouva quand, sortie de l'écunoe des mei*s, elle visita Paphos, Idalie, et son temple du mont Érix. Alors s'adressant à celle qui repoàe penchée sur un lit solitaire : « Combien de temps encore ton lit ne s'ouvrira-t-il qu'au sommeil et à de chastes veilles, 6 toi qui m'est chère entre toutes les beautés deLaurente? Quoil toujours môme scrupule, même fidélité! Ne subiras-tu jamais le joug de l'hymen? Bientôt viendra une saison moins riante; use de tes grâces, mets à profit ces dons fugitifs. Si j'ai fait passer en toi les traits, les grâces, la fierté de Vénus et Vénus elle-même tout entière, est-ce pour te voir te consumer dans le veuvage, comme si je ne t'ai- mais pas ? C'est assez, ah I c'est même trop d'avoir TiDcitofies aniiDo : queritur jam Seras avaros AagasUim spoliasse iierous, Clymeneaque doesae Germina , nec Tîrides salis illacrimare sorores : VfSera Sidooio jam pauca rat)escere labo , 125 ftaraque bngaevis nîTibus crystalla gelari. Unie llerniviii , fulvoqiie Tagum decurrere limo « (Xee salis ad ailtiis) liiiic Inda moiiiliaX^lauciim , Pmeaqiie, atque omnem Nercida qiiacrerc jussi. Ilaac si Tliessalicos viiii^ses , Pluitl)e , per agros , 1 30 Emret Dapline secura : in litorc Maxi Tbesemii jouta foret liaïc conspecta cubile , Gaosida desertam profngos liqiiissetcl Kvan. (^lod iiisi me longis placasset Juno qiierelis, Pldms buic pennas et cornua snmerei xtlirœ 135 Redor, in banc vero oecidisset Juppiterauro. Sed dabiCnr juveni , cui ta , mea summa poleslas , Ible, capèi : tlMlanii qnamvis juga ferre sectindi Scpe Beget mœre&s : ipsam jam cedere sensi , liqae vioem tepaisse viro. » Sic iata, levavit 140 Sîdereosailos, tbalamtqne egressa superbum Lima , Amyclan» ad frena citavit olores. Jvogit Amor, laetamqiie veheos per nobila matrem Genimato femooe aedet. Jam Tibridis arces liarv; pandit nitidoayenasabBa Pénates, 145 Claraque gaadentes plausenint limina cycni. Digna deae sedes , nitidis nec sordet ab astris. Hic Libyens Phrygiusque silex , hic dura Laconum Saxa virent : hic flexus onyx, et concolor alto Yena mari rapesque nitent , quis purpura saspe 1 50 Œbalts et Tyrii moderator livet aheui. Pendent innumeris fastigia nixa columnis; Robora Dalmatioo lucent satiala métallo. Excludont radios silvis decussa vetustis Frigora ; perspiciii vivunt in marmore fontes. 1 55 Nec servat Natnra vices : bicSiriiis alget, Bruma tepet, versumque domussibi tempérât annum. Ëxsultat visu, tectisque potentis alumnœ Non secos aima Venus, quam si Paphon œquore abalto , Idaliasve domos Erycinave templa subiret. ICO Tune ipsam solo reclinem affata cubili : « Quonam liic usque sopor vacuique modesUa lecti , O mihi Laurentesinter dilecta puellas? Quis monim , ûdeique modus? Nunquamne virili Su bm i Itère jugo ? Véniel jam tristior œtas. 1 65 Exerce formam , et fugientibus utere donis. Non ideo tibi laie decus, vullusque superbos, Mcque dedi , viduos ul transmittare per anuos , Ceu non cara mihi : satis, o , nimiumque , priores STAGE. jusqu'ici dédaigné tant de soupirs. Voici un époux qui donnerait son sang pour te plaire. Tu es i unique objet de son admiration et de son amour, lui qui d'ailleurs ne manque ni de jeu- nesse ni de beauté. Est-il jeune homme ou jeune fllie dans Rome qui n'ait appris ses doctes vers? Tu le verras, si le chef de l*Ausonie lui continue ses i>onnes grâces, oui, tu le verras avant l'âge faire marcher les douze faisceaux devant lui. Mai^ déjà même il a passé le seuil du temple de Gybèle, et il a le droit de lire les oracles de la Sibylle Eubéenne. Bientôt le père des Latins, dont une déesse peut à coup sûr prévoir les in- tentions, honorera sa jeunesse de la pourpre et de ri voire curule; et ce qui est plus flatteur encore, lui permettra de célébrer les Daces vaincus et les lauriers fraîchement cueillis. Courage, ma fille, donne-lui ta main et réveille ta jeunesse oisive I Y a-t-il des êtres, y a-t-il des cœurs au monde que je n'enchaîne par la vertu de mon flambeau? Les oiseaux même, les troupeaux et les hôtes féroces des bois ne déclinent pas mon empire. £h! quand les ondées éclaircissent les nuages, c'est qu'cyors l'air est aussi convié de ma part à s'unir avec la terre. Ainsi la chaîne des êtres se renoue et le monde se rajeunit Où en serait la nouvelle Blon et la gloire du héros qui arracha ses dieux aux flammes, si je ne m'étais unie avec un Plirygien? Héritier de la Lydie , le Tibre au- rait-il vu revivre mes chers Jules? Quelle main eût jeté les fondements de cette Rome aux sept collines, capitale de l'empire des Latins, si une vestale n'e4t secrètement captivé Mars, et si je n'avais laissé fledre ? » Par ce discours elle flatte le cœur de la jeune Romaine, et lui souffle un secret désir de l'hymen. Déjà reviennent à son esprit tant de présents , de larmes, de prières, et les veilles de l'amant qui soupirait près de la porte, et les chants du poète redisant à Rome entière son Astéris, Astéris avant le repas, au sein de la nuit Astéris, Astéris aa lever de l'aurore! Déjà son cœur farouche se laisse attendrir sans résistance, et elle se trouve déjà trop cruelle. Entre avec joie dans cette vie nouvelle, 6 le plus aimable des poètes duLatium ! aprèsun rude et long voyage, ton épreuve est terminée, to prends possession du port. Ainsi désertant la su- perbe Pise , ce fleuve qu'une longue flamme d'a- mour entraîne aux rives étrangères roule dans un canal souterrain ses ondes toujours vieiiges; mais enfin se montrant aux bords siciliens il as- pire à longs traits l'onde amoureuse. La Naïade s'étonne de ses doux baisers, et ne peut croire que la mer lui envoie un époux. Quel jour pour celui que les dieux favorisè- rent de cette magnifique faveur! quel jour, 6 Stella! Quel impatient désir faisait battre ta poi- trine, quand un sourire de ton amie vint confir- mer le don de sa main ! Alors tu crus errer dans rOlympe, parmi les sphères étoilées; un élan moins vif saisit Paris, quand, sur les sables d'A- myclée, il bondit à la vue d'Hélène qui venait à son navire; et les vallons de Thessalie virent Pe- lée moins heureux quand le centaure, dressé sur ses pieds de coursier, aperçut de loin Thétis ap- prochant de la rive Émonienne. Qu'ils vont len- Despexisse prodbs. Ai enim hic tibi sanguine toto 1 70 Deditas, unam c^mnes inter roiratur amatque , Necformœy née iUrpis egens : nam docta per urbem Carminaqal jafe^es, qaas non didicere pbellœ? Hune et bissenoi^sicindulgentia pergat Praesidis Ausonii) 'cernes attollere fasces f 76 Ante diem : certe }am nunc Cybeleia noTit Limina, et Euboîcà caimen lêgit ille Sibyll». Jamque parens Laàus (cujus prœnoscere mentem Pas mihi), purpureos habitua , jurenique curule Indulgebit ebur : Dacas , quae gloria major ! 1 SO Exnvias , laurosque-dabit celebrare récentes. Ergo âge, junge toras, atque otia dénie juTentœ. Qiiaa ego non mentes, quae non face corda jugari? Alituum pecudumqne mihi , durique ferarum Non renuere grèges. Ipsum in connubia terr» 1 85 iEthera, qiium plu vira rarescunt nubila, solvo. Sic rerum séries, mumllquc revertitur aetas. Unde noTuro Trojœ deens ardentumque deorum Raplorem, Pbrygio si n^n ego jnncta marito? Lydtus unde meos iteraaset Tibris lûlos ? 1 00 Quis septemgeminœ poifaisset roœnia Romas, Imperii Latiale caput , nfipi Dardana furto Cepissel Martcm, nec ne prohibente, sacerdos? » His roulcet dictis, tacitumque inspirât aroorem Ck)nnubii : redeunt animo jam vota preoesque , f 9S Et lacrimse, vigUesque viri prope limina questua; ASTERIS et yati totam cantata per urbero; Astéris ante dapes, nocte Astéris, Astéris ortu, Quantum non clamatus Hylas. Jamque aspeia ccepit Flectere corda Ubens , et jam sibi dura videri. aoo Macte toriSy Latios inter placidissime rates. Qui durum permensus iter copptosque labores, Prendisti portus : tumidae sic transfuga Pisas Amnis, in exlernos longe flammatus amores, Flumina demerso trahit intemerata canali ; MS Donec Sicanios tandem prolatus anhelo Ore bibat fontes : miratur dulcia Nais Oscula, nec crédit pelago renisse maritum. Quis tibi tune alacri, caelestum munere, dare Stella , dtes ! quanto salierunt pectora voto ! Ito Dulcia quum dominas dexter connubia vultus Annuit, ire polo , nitidosque errare per axes Visus. Amyclsis minus exsultavit arenis Pastor, ad IdaeasHelena veniente carinas : Thessala nec talem viderunt Pelea Tempe , ItS Quum Thetin iEmoniis Chiron accedere terris Erecto prospexit equo. Quom longa moranUir UV. I, SILVE n. tcmeot les astres, et combien l*aiurore est pares- Kuse au gré de ton amonr ! Mais de loin , sitôt que les apprêts de la fête esrmt éveillé Tattention d'Evau et du père des poètes, le fils de Latone et celui de Séméié ap- pellent l'un d'Ortygie, Tautre de Nysa, leur ra- pide eorté^; et si les montagnes de Lycie et le Funaase et les frais ombrages de Thymbra répon- dent à l'appel du premier, la voix du second trouve mille échos dans le Pangée, Flsmare, et les bords si Joyeux de Naxos. Ils entrent alors nos les portiques chéris, apportant pour un rival en harmonie celui-ci une lyre , celul-ià la peau tachetée d*une panthère; Fun des thyrses , l'autre des archets. L'un couvre son front de laurier ; la eouroone d'Ariane presse la chevelure de l'autre. A peine le jour commence à poindre, et déjà les aagares ont tout préparé pour l'union conjugale. I>qà la pompe Joyeuse met en rumeur les deux Baisons; le feuillage verdoyant tapisse les por- tes, les flambeaux rayonnent dans les rues , et la flwitlé de rimmense Rome est dans la Joie. Tous les magistrats , tous les faisceaux afQuent vers ces portiques. De toutes parts la pourpre est frois- tée par l'agitation du peuple. Ici c'est un che- valier, là une beauté modeste qui s'embarrasse dans on groupe de Jeunes gens. Tous admirent ee couple fortuné ; mais celui surtout dont on envie te sort, c'est l'époux. Depuis longtemps appayé sur te seuil , Hymen rêve à un épitha- lame d'un genre nouveau, propre à chatouiller le eoeur d'un poète. Junon présente les liens sa- crés, et la Concorde réunit les deux flambeaux éUoeeiants. Telle fut la Journée; c'est à l'époux de chanter la nuit. Mais, autant qu'il est permis d'en connaître, ainsi reposa sur un frais rivage l'épouse adorée de Mars, Ilia, qu'un sommeil trompeur avait vaincue. Moins aimable était La- vinie, s'efforçant de cacher sa rougeur qu'un re- gard de Tumus a fait naître , et moins noble aussi parut Claudia quand la marche du navire la proclama vierge. A vous maintenant, compagnons des Muses et ministres du trépied, d'engager la lutte poéti- que sur tous les tons. Couronnés du lierre , des bandelettes du dieu, allez, troupe inspirée, no- bles enfants de la lyre. Mais vous surtout, qui dérobez un pied au vers héroïque, chantez digne- ment cet hymen fortuné. Songez que Philétas dans Cos enchantée , et le vieux Callimaque, et Properce dans ses grottes d'Ombrie, auraient brigué l'honneur de célébrer cette Journée. Ace prix, Ovide même, à Tomes , n'eût plus été le triste Ovide, et Tibulle eût été riche auprès de son foyer pétillant. Pour moi, l'amour des vers n'est pas l'unique charme qui m'entraîne, 6 Stella! Nos deux Muses sont sœurs , elles cherchent aux mêmes autels le même délire, et elles puisent ensemble aux doctes fontaines. Mais toi, Jeune beauté, ma chère Parthéuope te reçut à ta naissance f notre sol, dont tu es l'or- gueil, a vu tes premiers pas : gue la rive Eu- béenne s'élève donc vers le ciel , que Scbétos soit ûère de son aimable élève. Ne leur préfère ni les Naïades du Lucrin et leurs grottes sulfureu- ses, ni les rives du Sarne et les loisirs de Pompéi. Hâtez-vous, donnez au Latium de nobles soutiens; qu'ils soient à la tête de la magistra- Siden! qoani wsnis votis Aarora maritis! At procul Ht StelUe thalamos sensere parari Litete Tatoin pater, et Semeldas Eran , 320 Mk movet Ortygia» movet hic rapida agmina Nysa. Uiic Lydi montes , gdidaeqne umbracula Thymbrae, Et , Paraaae » aonas ; Uli Pasgea résultant , iMiaraqne , cl qooDdam genialis litora Maxi. TaBccansiiiiere fores, comitiqiiecanoro 325 Biccbelyn» liie flaTam macoloso nebrida tergo, Hk tliyiioê , bic plectra feninl : hic enthea lauro Teaipora ; Minoa crinem premit iUe corona. ViiduB emissa dies, et jant socialia pnrsto Oaioa , jam lesta ferret domos utraque pompa : 230 Fhade Tirent postes, effalgent compita flammis , El pars immensse gaodel oeleberrima Romœ. Oamb hoDOS, concti Teniunt ad limina Tasces : Omab plebeio leritur prétexta tumoltu. Be eqœs , bic joTenum cœtu stola mixta laborat. 235 Feboes olrosqae Tocant ; sed in agmine plures famdere tîto. Jamdudum poste reclinis QMeril Hymen thalamis intadam dicere canmeo , Qdo Tatem roukere queat : dat Jono Terenda Vacula , el in&igni geminat Concordia tœda. 240 l«>c liiU Ute dies : nortem canal ipse maritus. Qaantam nosse licet, sic Tkta sopore doloso Martia flnminea posait latas Ilia ripa : Non talis nireos slrinxit Lavinia Tultas, Quum Turoo spectante nibel ; non Claudia talis 245 Respexit populos, mota jaro virgo canna. Nunc opus, Aonidum comités , tripoduroqne mioislri, Diversis certare modis : eat enthea Tittis Atque hederis redimita cobors, ut pollet ovanti Quisque lyra ; sed pnecipue qui nobile gressu 250 Extremo fraudatis epos, date carmina festis Digna loris : bunc ipse , Coo plaudenle, Philétas Callimachusque seoex , Umbroque Propertîus antro Ambissent laudare diero; nec tristls in ipsis Naso Tomis , divesqiie foco liicente TibuUus. 255 Me cerle non unus aooor, simplexque canendi Causa trahit : tecum similes junctxque Camœnœ, Stella, mihi ; multunique pares bacebamur ad aras, £t sociam docUs haurirous ab amnibus undam. At te nascentem gremio mea prima recepit 2fiO Parthenope, dulcisque solo tu gloria nostro Reptasti : nilidum consurgat ad œthera tellus Euboïs, et pulcbra tumeat Sebetos alumna : Nec tibi sulfureis Lucrinae Naiiles aniris , Nec Poropeiani placeant magis otia Sami. 265 10 STAGE. tore et des camps, et se jouent avec les Muses. Bienveillante Cynlhie, précipite la nnarche des mois, hâte le terme heureux! Mais, ô Lucine, je te conjure de l'épargner ! Et toi aussi , jeune enfant, épargne ta mère! ne porte pas des atteintes trop rudes à ses flancs , ni aux contours arrondis de son sein délicat. Et quand la nature , dans un mystérieux asile, aura façonné ton visage , qu'il retrace fidèlement la beauté de ton père, et plus fidèlement encore les grâces maternelles I Pour toi , 6 la plus belle des filles de l'Italie, douce ré- compense d'un époux digne de toi, fais-lui ché- rir ces nœuds si longtemps désirés! Puisses-tu àce prix ne jamais perdre un seul de tes charmes ! puisse la jeunesse en sa fleur briller longtemps sur tes traits InefTaçables, et ne se faner que bien tard au soufile glacé des années! SILVE III. LE TIBUR DE MANLIUS VOPISCUS. Vous qui visitez le frais Tibur de Téloquent Vopiscus, et ces doubles Pénates traversés par l'Anio; vous qui voyez ces deux rives amies , réunies par un libre passage, et ces champôtresasi- les qui se disputent leur possesseur, ne redoutez ni les aboiements furieux de Sirius, ni les re- gards malfaisants du nourrisson de la verte Né- mée. Telle est ici rinfluence d'un doux hiver et d'une fraîcheur victorieuse des feux du soleil : la saison qui brûle les champs de Pise épargne ce beau séjour. Aussi la Volupté en a-t-elle tracé le plan d'une £ia âge, prscclaros Latio properatc nepotes. Qui loges , qui castra leganl, qui carmina ludant. Acre leret partu decimum iMoa Cyiitliia mensem : Sed parcat Lucina, precor! tuque ipse parenU Parce , puer ; ne moUem uterum , ne stantta lœdas 270 Pectora; quumque tuos tacito Nalura recessu Formarit vullus, roultum de pâtre decoris, Plus de matre feras. At tu, piUcherriina rorma Itaiidum, tandem merito possessa marito, Yincla diu quaesita foTC. Sic damna decoris 275 Nulla tibi ; longœ virides sic llore ju ventae Perdurent vuitus, tardeque liœc forma senescat! CARMEN m. VILLA TIBURTINA MANLII VOPISCL Cemere facundi Tibur glaciale Vopisci Si quis , et inserto geininos Anieue pénates , Aut potuit sociaî commercia noscereri[»œ, Certantesque sibi dominum defendere villas; lllum ncc calido latravit Sirius astro , 6 Dicc gravis aspcxit Nemees fi-ondenlisalumnus : ïaiis liicins tcctis, ftaugunt siciniproba sulcm main délicate; puis Vénus en a parfumé le faite avec l'essence d'Idalie,et l'efileurant de sa che- velure , elle a laissé dans ces demeures l'em- preinte de ses grâces, et défendu à toute la troupe ailée de sortir de leur enceinte. 0 jour d'ineffaçable mémoire ! Quelle douce impression je remporte en mon âmel Com- bien de merveilles 1 mes yeux en sont fatigués. Que la nature du sol est fertile 1 Comme la main de l'homme a embelli ces lieux fortunés! Où la nature se montra-t-elle plus prodigue de ses tré- sors? De hautes forêts se balancent sur des eaux courantes; une image trompeuse reproduit leur feuillage, et jusqu'à leur ombre fuyant au loin sous les flots ; et l'Anio qui au-dessus des bois et à leurs pieds va bondissant contre les rochers, l'Anio lui-même, ô prodige ! dépose ici sa fureur avec son murmure et son écume, comme s'il crai- gnait de troubler le paisible Vopiscus, et les jours qu'il consacre aux neuf sœurs, et la muse qui veille encore pendant que le poète repose. Sur les deux rives on est chez toi , ô Vopiscus ; ce fleuve complaisant ne divise point ton domaine. Les deux bords voient s'élever deux maisons qui ne sont pas étrangères l'une à l'autre , et qui s'aperçoivent ^ peine que les flots les partagent. Que la renommée vante maintenant le dé- troit de Sestos , et la mer traversée à la nage , et les dauphins devancés par un amant audacieux ! Ici règne un calme éternel , ici les tempêtes ont perdu leur empire et jamais les ondes n'y bouil- lonnent. L'œil répond à l'œil , la voix à la voix , et la main s'unit presque à la main d'une rive à l'autre. Ainsi le reflux de l'Euripe bat les riva- Frigora , Pisaeoque domus non aestuat anno. Visa manu tenera tectum scripsisse Voluptas ; Tune Venus Idaliis unxit fastigia succis , to Permulsitque^ comis , blandumque reliquit lionorem Sedibus, et volucres vetuit discedere natos. O longum memoranda dies ! quae mente reporto Gaudia ! quam lassos per tôt miracula visusl Ingenium quam mite solo ! quœ forma bealis f » Arle manus concessa locis! Non largius usquam Induisit natura sibi. Nemora alta citatis Incubuere vadis ; fallax responsat imago Frondibus, et longas eadem fugit unda per umbras. Ipse Anien (miranda ûdes) infraque superque 20 Saxeus , liic tumidam rabiem , spumosaque ponit Murmura, ceu placidi Teritus turbare Vopisci Pieriosque dies, et babcntes carmina somnos. Littus utrumque domi : nec te mitissimus amnis Dividit ; alternas servant prœtoria ripas 26 Non extcrna sibi, fluviumveobstare quenintur. Sestiacos nunc fama sinus, pelagusque natatum Jactct , et audaci jnnctos delpbinas epbebo : Hic œternv quies, nullis hic jura procellis, Nusquam ferror aquis. Datur hic transmiltere visus, 30 Et voces, et pœnc manus. Sic Clialcida fluclus LIV. I, SILVE HT. ges de Chalcis, ainsi par delà la barrière des ik>ts le Bratiom aperçoit Pélore sur les bords siciliens. Par où commencer, paroù poursuivre et finir? Faut-il admirer ces poutres dorées, ces mille portes taillées dans Tivoire de Mauritanie, ces marbres parsemés de veines brillantes, ou ces Naïades qui versentla fraîcheur danstous les asiles du repos? Mes yeux et mon esprit se partagent. Dirai-je la vieillesse vénérable de ces bois sacrés, ou la salle qui voit couler le fleuve, ou celle qui regarde la forêt silencieuse? Là, sans mélange d'aocoQ bniit importun, durant la nuit tout est calme et repos , ou peut-être de légers murmures invitent encore la langueur au sommeil. Voyez liimer ces bains qui reposent sur des bancs de verdure, voyez ce froid rivage au-dessous des feux qui Téclairent, et, tout près des fourneaux et des toorbilions de vapeurs, le dieu qui con- temple en souriant ses nymphes îialetantes à deux pas du fleuve. J'ai admiré ie travail des ancieas artistes, et la vie, sous toutes les formes, animant les métaux. Comment rappeler les figures d*or, d'ivoire, et ces pierres précieuses dignes de briller aux doigts, et ces ouvrages d'argent et d'airain où s'est joué k talent d'un Myron, et ces colosses démesurés , superbes tentatives de sou génie? Errant de merveilles en merveilles et promenant les yeux de tous côtés, j'ignorais quels trésors je foulais. Enfin l'éclat tombant de la voûte, et ie pavé qui répète la splendeur des deux, attirent mes re- gards sur le sol. Il étalait avec orgueil mille 11 peintures diverses, et des mosaïques où respirent de nouvelles figures. Je reculai saisi d'effroi. Admirerai-je encore ces vastes galeries et ces deux bâtiments séparés , mais construits sur le même plan? et cet arbre qui, conservé au centre de l'édifice , se fait jour à travers le toit et les portiques pour s'élancer au grand air? arbre heu- reux , sous quel autre maître aurais-tu bravé la cognée? Et maintenant, ô Vopiscus, quelque Ha- madryade, quelque Naïade agile et fugitive te remercie peut-être à ton insu d'avoir épargné ses jours. Parlerai-je, et de ces deux tables élevées sur les deux rives, et de ces lacs alimentés par des sources qui s'enfoncent sous leurs eaux blanchâ- tres, et de toi , 6 Marcia , qui suis le cours oblique du fleuve et le franchis dans toute sa largeur, portée sur un plomb audacieux? Eh! pourquoi le fleuve de l'Elide trouverait-il seul un heureux passage sous les flots ioniens jusqu'aux ports de la Sicile? Au sein de ces grottes humides , le dieu de l'Anio, oubliant ses propres fontaines, dépouille dans le secret des nuits son vêtement d'azur pour se rouler çà et là sur la mousse légère, ou tomber comme un géant au milieu du lac, et battre en nageant le cristal liquide. Voici l'om- brage favori du dieu de Tibur; ici l'Albula aime À baigner sa chevelure imprégnée de soufre. Cette demeure pourrait enlever à Égérie la Diane forestière, aux coteaux glacés du Taygète les chœurs des Dryades, et Pan lui-même aux forêts du Lycée. Et si le dieu de Tyrinthe n'y procla- mait déjà les arrêts du sort , les sœurs de Pré- neste y fixeraient aussi leur sanctuaire. Expeflunt fluvii : sic dissociata profando BniUia Sicanium circamâpicit ora Pelorum. Qokl primura, mediomTe canam; qoo fine quiescam? Aoraïasne trabes*, an Mauros uodique postes, 35 An picturata liiceatia marmora vena Mirer, an eoiUsas percuncta cubilia nymphas? Hoc ocolis, bue mente trahor. Yenerabile dicam ^ LDeoram senium? te, quae Tadafluminis infra Cenûs ? an ad sU?as quae respicis , aula, jacentes ? 40 Qoa tibi Iota quies, oflensaqae turbine nuUo Kox tfleC, et teneros invitant murmura somnos. An que graminea susoepla crepidine fumant Babea, et impositum ripis algentibus ignem? Oisqne xaporiferis junctus Tomacibus amnis 45 ilidet anhelantes tidno flumine nymphas? Vidi artea, Teterumque roanus, rariisque metalla Vira roodis. Labor est anri roemorare figuras , Ant ebar, ant dignas digitis contingere gemmas. Qnieqokl et argeoto primum Tel in aère My ronis 50 Loat, et énormes manus est exporta colossos. Dgm Tagoraspecta, visusque per omnia duco, Cakabam nec opinus opes : nam splendor ab allô Defloss, H nitidnm referenles acra testœ yoo$tra?ere solum ; Tarias ubi picta par artcs 55 Gaudet bomus superare noTÎs osarota flgurid. Expavere gradus. Quid nunc ingenlia mirer, Aut quid partitis distantia teda trichoris? Quid te , qus mediis servata peoatibus , arbor, Tecta per et [jostes liquidas emergis in auras? 60 Quo non sub domino saevas passura bi^ienncs? Et nunc ignarai forsan Tel lubrica Nais , Yel non abruptos tibi débet Hamadryas annos. Quid referam allernas gemino super aggere mensas , Albenlesquelacus, altosque m gurgite fontes? 65 Teque per obliquum penitus quœ laberis amnem , Marcia, et audact transcurris flumina plumbo ? Non solum loniis sub fluctibus Elidis amnem Dulcis ad iElnœos deducit semita portus. mis ipse antris Anienus fonte rellcto , 70 Nocte sub arcana glaucos exutus amictus , Hue il lue fragili prosternit i)ectora musco : Autingeiisin stagna cadit, vitreasque natatu Plaudit aquas : illa reciibat Tibumus in umbra , Illic sulfureos cupit Albula mergere crines. 75 Hœc domus , iEgeriae nemoralem ahjungere Phœbcn , EtDryadum viduare choris algenlia possit Taygeta, et silvis arcessere Pana Lycaeis. Quod ni templa darent alias Tirynlhia sortes , Et Praenestinae poterant migrare sorores. 80 Quid bifera Alcinoi laudem pomaria? vosquc. 12 STACE. Vanteral-Je à présent les vergers d'Alcinoûs, fertiles deux fois l'année, et ces rameaux qui Jamais n'étalent un feuillage inutile? Loin , bien loin (es champs de Télégone et de Tumus, et les palais du Lucrin, et les rivages du sanguinaire Antipbate, et ces coteaux perfides où Circéfit répéter aux guerriers d'Maque les iiurleroents des loups ! loin ces tours superbes d* Anxur, et le site consacré par le héros de Phrygie à sa vieille nourrice, et les rives inabordables où te rappel- leront les pâles soleils et les courtes journées de la saison des brouillards ! Ici ta sagesse se nourrit de méditations profondes, ici tu ensevelis tes la- borieux loisirs, et cette vertu si douce avec un front austère. Ici J'admire un éclat de bon goût et des agréments sans faste que le vieillard de Gargette eût préférés à sa chère Athènes et à ses jardins voluptueux. Eh ! qui ne braverait à ce prix les tempêtes de la mer Egée, les Pléiades neigeu- ses, et fastre menaçant d'Olénie? Si l'on peut sans folie confier son navire aux flots de Malée, aux écueils de Sicile, pourquoi nos yeux dédaignent- ils des plaisirs qui sont si près de nous? Ici les Faunes deTibur, et Alclde lui-même, et Catillus pour qui ta muse réserva ses plus nobles accents, se laissent bercer à tes accords, soit que tu oses rivaliser avec la vigueur de Pindare, soit que ton luth s'élève au ton héroïque, soit que tu charges tes pinceaux des couleurs rembrunies de la satire, ou que tu embellisses l'épftre des seules grâces de la négligence. Poursuis, toi qui mérites tous les biens de Midas et de Crésus, tous les trésors de la Perse; enrichis-toi des biens de Tâme. Tes hu- mides campagnes méritaient d'être inondées par Qui ounquam racui prodistis in aeihera , rami ? Cédant Telegoni, cédant Laorentia Turni Jugera , Lucrinaeque domns, litusquecnienti Antiphat» : cédant vitre» juga perfida Circes » 85 Dulichiifl nlulata lupis, arcesqne superbi Aniuris , et sedes Plirygio qaas rniUs alumno Débet anus : cédant, qoœ te , jam solibus arctis » ATia nimboaa rerocabant Uttora bruma. Scilicet hic illi meditantor pondéra mores : 90 Hic prernîtur féconda qaies, virtusque serena Frontegraris, sanusqoe décor, luxoqae carentes Delidœ , quaa ipse suis digressus Atlienis Mallet deserto senior Gargettius horto. HsBC per et il^eas hiemes , Pliadumqiie nirosam 95 Sidns, et Oleniis dignum petiissesub astris. Si Maleœ credenda ratis , Siculosque per œstns SIt via, cur oculis sordet vicina voluptas? Hic tua Tiburtes Fannos chelys , et ju vat ipsurn Alciden , dictumque lyra majore Catiiluro : 100 Seu tibi Pindaricisanimus contendere plectris, Sive chelyn tollas heroa ad robora , sive LiTentem satiram nigra nibigine turbes : Seu tibi non alia splendescat epistola cura. Digue Midœ , Crccsique bonis , et Perside gaza , 1 05 les flots jaunissants de THermus, et le Tage leur devait son limon brillant Ah, puisses-tu multi- plier tes doctes loisirs! puisses-tu, le cœur dé- gagé de tout nuage, dépasser le terme atteint par la vieillesse de Nestor! siLVE rv. EX-VOTO POUR LA CONSERVATION DE RCTILIDS GAIXICDS. Il y a des dieux, oui Je le proclame, et Clotho ne poursuit pas inexorablement sa tâche. Astrée sourit à la vertu; réconciliée avec Jupiter, elle revient à nous, et Gallicus revoit lejour qu'il était menacé de perdre. Qu'on demande à présent si tu es l'amour de la terre et du ciel, vainqueur des Germains! Qui donc dirait le contraire? La for- tune a rougi de priver ton empire d'un si grand ministre. 11 est debout celui qui aprèstoi soutient le fardeau d'une si vaste puissance I Déjà enve- loppé des réseaux de la vieillesse, il brise ce tis- su fatal , et retrouve encore pour d'autres années toute la verdeur de la Jeunesse. Cohortes fidè- les à l'étendard de la ville , et vous , lois au- gustes, qui, violées par les troubles du forum, venez plus d'une fois vous réfugier dans le sein de Gallicus; et vous, cités revêtues de la toge, vous dont les supplications lointaines implorent sa justice, rivalisez d*allégresse ; que la joie de nos sept collines tressaillant de concert impose silence à des bruits sinistres! il vit; et recommen- çant sa carrière, il vivra longtemps celui dont les soins paternels assurent le repos de nos murs. Macte bonis animi! cujus stagnantia rura Debuitet flavis Hermus transcurrere rtpis. Et limo splendente Tagus. Sic doda fréquentes Otia ; sic omni delersus pectora nube Finem Nestoreœ precor egradiare senectœ ! ItO CARMEN IV. SOTERIA RUTILII GALLICI. EsUSy io Superi , nec inexorabile Clotlio Volvit opus : Tidet aima pios Astrœa, Jovique Conciliata redK; dubitatàque sidéra cemit Gallicus. Es cœlo , dis es, Germanice, cordi; Quis neget? enibuit tanto spoliare ministro 'Imperium Fortuna tuum. Stat proxima cenrix Ponderis immensi , damnosaque fila senecUe Exuit, atque alios melior l'evirescH io annos. Ergo alacres, quœ signa cohint urbana, cohortes» Inque sinum quœ sœpe tuum fora turbida questu Confiigiunty legesque, urbesque ubicunque logata», Quœ tua longinquis implorant Jura querelis, Certent Isetitia; nosterque ex ordine coUis Ck)nrremat, et sileant pejoris murmura famae : Quippe manet , longumque «to redeunle manebK , 10 fS LIV. I, SILVE IV. Ijts destins n*attristeront point d*an tel attentat I*aurore du nouveau siècle, et les dieux de Té- rente n'auront point souillé leur autel renaissant. Pour moi, je nMnvoquerai ni Pliébus, bien que sans lui ma lyre soit muette, ni les déesses d*Aonie,avecPalIas leur dixième sœur, ni les deux indulgents nourrissons de Tégée et de Dircé. Viens toi-même, 6 mon héros , doubler mes for- ces et mon courage I N*as-tu pas fait preuve d'un génie divin quand tu donnais à la toge ausonienne tant de grandeur et d'éclat, quand tu répandais sur les centumvirs et ta sagesse et tes lumières? Que Pimplé trompe la lèvre altérée du poète, quePirène se refuse à m'inspirer; moi. J'aime mieux boire à longs traits' aux sources de ton gé- nie, soit que ton éloquence marche dégagée d'en* travcs, soit qu'elle se plie aux douces lois des ?crs et s'assujettisse à nos règles. Si nous offrons à Cérès les dons mêmes de Gé- rés et à Bacchus les vins qu'il nous donne , et si , déjà riche de butin , Diane suspend encore à ses toutes les présents du chasseur, et le dieu des batailles les armes des vaincus : 6 Gallicus, mal- gré ta sublime éloquence et lés inépuisables tré- sors de ta parole, ne dédaigne pas non plus rhommage d'une lyre moins puissante. La lune lefait Uen un cortège d'étoiles, et l'Océan re- çoit le tribut des plus faibles ruisseaux. Quel doux salaire de ta vertu que cet amour in- quiet de toute une ville ! Que de larmes j'ai comp- tées! J'ai vn pleurer les chevaliers , les sénateurs, et ce peuple même qui ne sait guère pleurer les grands 1 Moips vives étaient pour Numa défail- fS lant les alarmes du sénat, de l'ordre équestre pour Pompée, et d'une femme pour Brutus. C'est qu'aussi ton oreille n'aime pas le bruit lugubl^ des chaînes, et qu'avare de supplices, indocile à i'entrafnement du pouvoir, tu crains de faire sentir la force du glaive , et ne méprises pas une main qui supplie , une prière qui monte vers toi. Rendre au forum ses droits, respecter la chaise curuleet concilier la toge et l'épée, voilà par quelle route on pénètre au fond des cœurs, c'est à ce prix que l'amour s'unit au respect. Mais d'ailleurs la rigueur Jalouse du destin et la marche soudaine et foudroyante du péril aug- mentèrent la consternation générale : le mal al* lait si vite 1 Ce n'est pas la vieillesse qu'on en ac- cuse (elle venait à peine de compléter son douzième lustre), c'est ton travail obstiné, c'est une âme maîtresse impérieuse du corps qu'elle anime, ce sont tes veilles consacrées à la sûreté du prince, ces veilles pour toi si douces 1 Toutes ces fatigues ûrent couler dans tes veines un som- meil insidieux , et la vie semblait engourdie dans ton sein. Alors le dieu qui , près de la cime escarpée des Alpes, marqua de son nom révéré les bois d'A- pollon, jette un regard sur son illustre élève, qu'il avait hélasl trop longtemps oublié; arrêtant aus- sitôt les progrès du mal : « Viens, mon fils, s'é- crie-t-il, viens, dieu d'Épidaure, toi qui ambition- nes les succès difficiles : l'occasion est belle. Il s'agit de ressusciter un grand homme; réunis- sons nos efforts : arrêtons les fuseaux prêts à rompre le fil de sa vie. Ne crains point les éclats I intnçidm mitis castodia Romœ. Sec tantom indoeriot fiitis nova Bascula crimeOy Aot instaurati peocaverit ara Terenti. Ast ego Dec Pliœbiiai (quanquam milii turda sine iUo Plectra) nec Aonias décima cum Pallade divas , 20 Aot mitem Tegeae , Dircesve hortabor alumnum ; Ipte Tcni , Tiresqae noTas animumque mÎDistra , Qd caaeris : dextro nec enlm sine namine tantos Amollis décora ampla togae, centumque dedisti Jodictiiai mentemqiie vins. Licet eothea valis 25 Eicfaidat Pimplea âilim , nec conscia detur Pirene, largos potior mllii gorges in haustos Qw rapitnr de fonte toc : sen plana solatis Qasn sinits orsa modis , scu quum tibi dulcis in artem FrangHor, et nootras carat facandia leges. 30 Qoare âge, si Cereri saa dona, noerumqne Lya» BeddioMu, et dives praeds, tamen acdpit omni Exavias Diana UiolOy capUvaqae tela Beffipoteos ; nec ta, qoando tibi, Gallice, majus FJwpjjnm , fiuidique opibas sublimis abondas , 35 ifâut eoli tenoiore lyra. Vaga cingitar astris Lfloa, et ia oceaoum ri?i ceddere minores. Qqx tIbi soUidtos persoKit pracmia moram IM» mur? qam tum palnimque equitamque DOtavi I , et ^narae plebis loeere potentes ? 40 4&. 60 Non labente Noma timoil sic caria felix , Pompeio nec celsus eques, nec femina Brolo. Hoc Ulud ; tristes inTitum audire catenas , Parcere Terberibus , nec qua jubet alta potestaa Ire, sed armatas nmltum sibi demere vires, Dignariqoe manas homiles, et verba precantom; Reddere jura foro, nec proturbare curules, Et ferrnro roulcere toga. Sic itur in alta Pectora, sic mixte reverenUa se dat amori. Ipsa etiam cunctos gravis inclementia fali Terniit, et subiU praeceps Juvénile peridi , Nil cunctante malo. Non illud culpa senectae, (Quippe ea bissenis vix dum orsa excedere lustris) Sed labor intendens, animique in membra vigentis Imperium , vigilesquc suo pro Caesare curae , iS Dulce opus. Hinc fessos penitus subrepsit in artut Insidiosa quies, et pigra oblivia vitae. Tune deus , Alpin! qui juxta culmina dorai Signât Apollineo sanctos cognomine lucos, Respidt , heu tanU pridem seourus alomni 6o Perpessusque moras : « Hue mecum , Epidauria proies, Hue, altis gaudens ; datur aggredienda lacultas Ingentem recreare virum : teneamus adorti Tendentes jam fila colos : nec fulminis atri Sit metus ; lias ultro laudabit Joppiter artes : 65 If STAGE. de la foudre : Jupiter applaudira le premier à ton art vainqueur. Ce n est point une tête vulgaire , in- ôifférente aux dieux, que je viens sauver. Je vais t'en dire quelque chose tout en nous acheminant vers sa demeure. C'est lui qui fait la nohlesse de sa famille : l'éclat de son nom rejaillit sur le passé; ses aïeux ne sont point inconnus, mais, éclipsés par cette gloire récente , ils sont fiers de céder le pas à leur auguste descendant. Son génie brilla d'abord sous la toge, et sous la toge aussi sa haute éloquence. Bientôt enchaîné par de no- bles serments, vingt camps, vingt climats divers du couchant à l'aurore virent se5 travaux et ses services. Et il ne put se délasser dans les loisirs de la paix , ni quitter le glaive un seul instant. Le belliqueux Galale osa provoquer ses armes; neuf moissons durant, il comprima aussi la Pam- phylie, le fier Pannonien, les Arméniens aux traits perfides, à la fuite menaçante, et l'Araxe enfin résigné à subir un pont romain. Bappellerai-je les faisceaux remis deux fois en ses mains, et la puissante Asie deux fois gouvernée? Elle vou- drait le posséder une troisième et une quatrième fois : mais les fastes le réclament ; le premier sié^e curule l'attend et lui promet plus d'un con- sulat. Te ferai-je admirer la Libye soumise ap- portant son tribut, et ce message triomphal au sein de la paix ? Vanterai-je ces trésors qui pas- sèrent l'attente de celui même qui les exigeait? Le Trasimène , les Alpes et les victimes de Can- nes applaudissent, et l'ombre sanglante de Ré- gulus réclamait hautement cette insigne ven- geance. « Le temps manqué pour rappeler ici les batail- lons du Nord , la révolte du Rhin , les prières de Velléda captive; et naguère encore, pour comble de gloire, la ville abandonnée par les Daces aux abois, quand, appelé par un auguste choix, tu pris les rênes, ô Gallicus, sans étonner la fortune. Voilà, mon fils, si j'en parle dignement, voilà celui que nous ravirons aux sombres bords. C'est une faveur que réclame l'illustre père des Latins; je dis plus , c'est une dette. Non , brillante jeu- nesse, vous n'aurez pas en vain, sous la pourpre patricienne, récité naguère un hymne à ma louange. Tout ce que l'antre bienfaisant du cen- taure et la voûte du temple de Pergame recèlent en fait desimpies, tout ce que produit dans ses plaines l'heureux Épidaure, sans compter le puissant dic- tame que la Crète voit fleurir sous les ombrages de l'Ida , et la salutaire écume vomie par le ser-< pent, prodigue-le sans regret, 6 mon fils ! Apol- lon y joindra ses efforts, avec tous les sucs qu'il apprit à connaître aux champs parfumés de l'A- rabie, ou que berger il recueillit dans les prairies de l'Amphryse. » Il avait à peine fini, qu'ils trouvent un homme languissamment étendu et luttant contre la mort. Tous deux relèvent leurs robes à la manière de Péon , et tour à tour maîtres éclairés et ministres dociles, variant les remèdes, ils dissipent enfin ces symptômes de mort et tous ces nuages d'un perfide sommeil. Gallicus lui-même seconde les dieux, et saisit l'appui de ces mains divines qui défient toutes les maladies. L'art du Thessa- lien guérit Télèphe moins vite, et les sucs versés par Machaon furent plus lents à fermer la bles- ^ sure qui fit pâlir Atride. Nani neqtie plebeiam , aat dextro sine namine cretam Ser?o animaro , atque adeo, bre?iter, dam tecta subtmos , Expediam. Genus ipse suis , praemissaqae rétro Nobilitas ; nec origo latet, sed lace sequente Viodtar, et magno gaudetcessisse nepoti. 70 Prima togas virttis : illa quoque clarus, et ingens Ëloqoio : mox innnmeris exercita castris, Occiduas , primasqoe domos , et sole sub omni Pronieruit jiirata manas; nec in oUa pacis Permissom laxare animos, femimqoe redngl : 75 Huoc Galatia ylgens ausa est incessere bello : Hune quoque perqu^novem timuit Pamphylia messes, Pannoniusque ferox , arcuque honrenda fugaci » Armenia , et patiens Latii jam pontis Araxes. Qutd geminos Tasces , magnaeque Iterata revolvam 80 • Jura Asiœ ? velil illa quidem ter habere , quaterque Hune sibi; sed revocant fasli majorque curniis, Nec promissa semel. Libye! qutd mira tribut! Obsequia, et missum média de pace triumpbum Laudern , et opes quantas nec qui mandarerat ausus 85 Exspectare fuit ? Gaudet Trasimenus et Alpes Cannensesque animae : prirausque insigne tributum Ipse palam lacera poscebat Régulas umbra. « Non vacal Arctoas acies , Rhenumque rebcUem , CaptiTseqne preces Veleds , et (quae maxima nuper 90 Gloria) depositam Dacis pereuntibus arcem Pandere; quum tant! lectus rectoris habenas, Gallice , Fortuna non admirante , subisti. Hune igitur (si digna loquor) rapiamus iniquo Nate, Jovi. Rogat hoc Latiae pater inclytus urbis : 95 Et me mit; neque enim frustra mihi nui)er honora Carmina palritio pueri sonuistis in ostro : Si qua salutifero gemini Chironis In antro Herba, tholo quodcunque tibi Trojana recondit Pergamus , aut medicis felix Epidaurus arenis 1 00 Educat; Idaea profert quam Creta sub umbra Dictamni florentis opem , quoque anguis abundat Spumatu. Jungam ipse manus, atque omnebenignum Virus , odoriferis Arabum quod doclus in arris, Aut Amphrysiaco pastor de gramino carpsi. » 1 03 Dixerat : inveniunt positos jam segniter artus, Pugnantemque animam ; ritu se cingit uterque PaM)niOy monstrantque simul, parentqué volantes; Donec Ictiferas vario medicamine pestes. Et suspecta mali ruperunt nubila somni. 1 10 Adjuvat ipse dcus , morboque valentius omni Occupât auxilium. Citius non artc refcctus Tclephus ^monla; nec quae metucntis Atridae LIV. I, SÎLVE V. Y a-t-il dans ces flots de peuple et de sénateurs , y a-t-il place à mes vœux et à ma sollicitude? ?i 'importe, les astres peuvent dire, ettofaussi, père des poètes, dieu de T4iymbra, quelles étaient mes craintes le jour, mes craintes durant la nuit. ËDchafoé sur le seuil , j*étais là Fœil inquiet, Fo- reille attentive, épiant tout. Ainsi liée aux flancs d*QD grand navire, une faible chaloupe, quand mugit la tempête, reçoit sa part de l'onde furieuse et flotte aa gré des mêmes autans. Filez maintenant, fuseaux des trois soeurs, filez, 6 niez les plus blancs de vos fllsl Ne comptons plus le temps qu*ii a déjà vécu sur la terre. Ce jour est le four de sa naissance. Gallicus, tu mérites d*égaler tes années aux siècles du Troyen, aux grains de poussière de la Sibylle et aux trois âges de Nestor. Pauvre comme je suis, le moyen de m*acquîtter envers les dieux? Eh ! le pourrais-je, quand Mévanie épuiserait ses vallées, quand les prairies de Clitumne me fourniraient leurs taureau x blancs comme la neige? mais souvent les dieux, parmi ces offrandes, ont vu avec plaisir un peu de sel et de farine sur un humble gazon. SILVE V. BAINS DE CLAUDIUS ÉTRUSCUS. Je ne fais point redire à THélicon les graves ac- cents d'une lyre inspirée ; je n'invoque pas les Mu- srat, atque alio sol improbus iiritur «esta. Mil ibi plebeiam : nusquam Temesaea notabla i£ra; sed argento i^Iix propellitur unda, Argentoquecadit, labrisque nitentibus instat Delicias mirata suas, et abire recosat. Extra autem nireo qui margine caerulos amnis Vivit, et in summum fundorpatet omnis ab imo, Cui non ire laco , pigrosque eiaolvere amictus 30 35 40 45 50 Suadeat? hoc mallet nasd Cytberea proftindo; Hic te perspicuum melius, Narcisse, ?ideres; Hic velox Hécate velit et deprmsa lavari. Quid nanc strata solo referam tabulata, crêpantes Auditura pilas , ubi languidus ignis inerrat iEdibus, et tenuem ToWunt bypocausia Taporem? Nec si Baianis vei^t no vus hospes ab oris, Talia despiciat ; fas sit componere magnis Parva , Neronea née qui modo lotus in unda , Hic iterum sudare negeL Macte, oro , nitenti Ingenio , curaque , puer : tecum ista senescant, Et tua jam melior discat forluna renasd. GARMEN VI. KALENDiE DECEMBRES (SATURNALES). Et Pbœbus pater, et serera Pallas, Et Musœ procul ite feriat» : Jani vos revocabimus Kalendis. Satumus roibi compede exsoluta, Et multo gravidus mero December, Et ridens Jocus, et Sales protervi Adsint , dum refero diem beatani 55 60 €5 LIV. I, SILVE VI. dans les roseaux d*Ébosie rooleçà et là en profu- sion , comme aussi les fromages délicats, les pâtis- series, les poires d*Amérie non desséchées par la flamme, les gâteaux au vin doux, et d'énormes dattes sons lesquelles disparaît la branche et qui tombent lourdement. Non, les déluges de THyade orageuse et de Thumide Pléiade n'égalent point cette tempête qui, dans le théâtre de Rome, as- saillit le peuple d'une grêle innocente. Que Jupi- ter s'en aille couvrir l'univers de nuages et me- nace de ses pluies les vastes campagnes , pourvu que notre Jupiter à nous verse une telle ondée ! Soudain brille partout à la fois dans sa beauté, dans sa parure, un second peuple, égal en nombre au peuple des gradins. Les uns portent des corbeilles de pain, de blanches nappes et des mets exquis; d'autres versent les flots d'un vin allangui par les années : on les prendrait pour autant de Ganymèdes. Déesse de l'abondance , tes dons s'étendent aux contrées stériles et aux con- trées fécondes de l'univers : ils embrassent aussi les nations qui portent la toge, et , nourricière de tant de peuples, tu ne daignes même pas t'aperce- Toir des profusions de cette journée. Siècles anti- ques, comparez maintenant à nos jours les temps du premier Saturne et les merveilles de l'âge d or. Ses vins coulaient alors à flots moins abondants, et la moisson ne devançait point le cours tardif des saisons. La mâme table réunit toutes les clas- ses, femmes, enfants, plébéiens, chevaliers, sé- nateurs. La liberté a détendu les liens du respect. Toi-même (quel mortel eût pu demander, quel dieu eût promis cette faveur?) tu as pris place au même festin. Désormais, riche ou pauvre, tout Romain songe avec orgueil qu'il s'est assis à la table du prince. Au milieu de ces cris de joie, de ce luxe inu* site, les plaisirs du spectacle s*écou lent presque inaperçus. Ferme dans la lutte, un sexe inhabile aux combats, étranger au glaive, déploie un cou- rage d'homme. On croit voir sur la rive barbare du Tanaïs et du Phase les bouillantes cohortes du Thermodon. Ensuite s'avance d'un pas fier un bataillon de nains que la nature, achevant à la hâte, a noués pour toujours dans leur courte épaisseur. Le sang coule, lesîépées se croisent : dieux! quel bras pour donner la mort! Mars et la Valeur amie du carnage rient de leurs fureurs, et les grues que vont se disputer tant de mains avides admirent les fils des pygmées , plus braves que leurs aïeux . La nuit approche avec ses ombres^ et la dis- tribution va commencer. Quel tumulte elle excite I Là s'introduisent les beautés qu'un peu d'or apprivoise ; là on reconnaît tout ce qui fait l'agré- ment de nos théâtres par le talent ou par les charmes. Dans ce groupe dansent les Lydiennes bouffies , les cymbales et les castagnettes de Gadès Lzti Caesaris, ebriamqae Doctetn. Vh Aorora novos movebat ortas, Jun beUaria adorea pluriiaiit. HiiDC rorem veniens profudit Eos. Quicqoid Dobile Pontids Ducetis, Fffiiodts cadit aat jugis Idames^, Qood ramis pia genninat Damascus , Et qood percoqait Ebosia caiinid » Largis gratoilimi cadit rapinis. MoUes caseoli, loeunculiqae, Et massis Amerina non perastis , Et mostaceus, et latente palma Prapgrandes caryoiides cadebant. NoQ tantis Hyas inserena Dimbis Terras obrait , aot soluta Pleias , QoaK per cimeos hiems Latinos Ptebem grandine concutit sedentem. Ducat Dabila Juppiter per orbem , Et Ivtis ploTias minetar agris , Dom Dostri Joris hi ferantur imbres. FxcR aotetn caveas subit per omnes, fD«gnis sperie, décora caitu Plèbes altéra, non minor sedenle. Hi panaria , candidaaque inappas SubTectant , epulasqoe laatiore§ ; UN jnarcida vina lansiontar : IdxM totidem piites ministros. Orbem, qiia melior severiorque est, U çmtm alÎB iniHinal togatas ; 10 15 20 2S 30 35 Et qaam tôt popalos beala pascas. Hune, Annona, diem supcrba nescis. 1 nonc saecula compara, Yetustas , ADtiqui JoYis, aureumque tempos : Non sic libéra vina tonc floebant , Nec tardom seges occupabat annom. Una vescitur omnis ordo mcnsa , Parvi, femina, plebs, eqoes, senatos. Libertés revcrentiam remiait; Et tu quin etiam (quis boc rogare Qois promittere posset hoc deorom?) Nobiscum socias dapes inisti. Jam se (quisquis is est) inops, beatus Convivam ducis esse gloriatur. Hos inter fremitus, novosque luxus, Spectandi levis effugit voluptas. Stat sexus rudis , insclusque ferri , Et pugnas capit improbus viriles. Credas ad Tanaim , ferumque Phasin , Thermodontiacas calere tonnas. Hic audax subit ordo pumilonum , Quos Natura brcvi stato peractos Nodosum semel in globom ligavit. Edunt Tolnera, conserontqoe dextras, Et mortem sibi (qoa manol) minantur. Ridet Mars pater, et cruenta Virtiis : Casorseque vagis grues rapinis , Mirantor pumilos ferociores. Jam noctis propioribus sub umbris «0 .^ bO 60 Cd ÎS STAGE. retentissent dans Tautrc. Ailleurs s*agitent des troupes de Lydiens. Plus loin la tourbe des jeux scéniques, et l'humble marchand qui échange le soufre contre les débris du verre. Au milieu de Tagitation s'abat d'un vol inattendu un nuage immense d'oiseaux de toutes espèces, et ceux des bords sacrés du Nil ou du Phase sauvage, et ceux que le Numide doit au souffle pluvieux de TAus- tor. Les mains ne peuvent suffire au butin , et la tunique déjà remplie cherche à grossir son tré- sor. Mille cris allant frapper les astres célèbrent les Saturnales du prince. Le vœu public prononce le doux nom de maître ; mais c'est l'unique plai- sir que défendit César. La nuit étendait à peine son voile d'azur, qu*au milieu deTarène descend un cercle enflammé qui rayonne dans l'ombre et fait pâlir la couronne de Naxos. Ces feux éclairent le ciel , et préviennent les désordres d'une nuit obscure. A cette vue, le Repos et le Sommeil, secouant leurs lourdes ailes, ont été chercher d*autres murs. Qui pourrait chanter le^ spectacles, le libre enjouement, les festins et leurs jouissances gra- ttâtes, et la liqueur de Bacchus coulant à grands flots? Je sens, pour moi, que je succombe. Ton nectar qui m'enivre me jette enfln dans les bras du Sommeil. 0 comme cette journée ira loin à tra- vers les âges! Rien n'en effacera le souvenir sacré, tant que les monts latins et le Tibre et ta ville Dives sparsio quos agit tumulliu! Hoc intrant faciles emi pueUœ : Hic agnoscitur omne quod Uieatris Aut forma plaoet, aut probatar arte. Hoc plaudunt grege Lydiœ tumentes , 7 0 nio cymbala , tinnalœqae Gades : lllic agmina confremuDt Syroramy Hic plel» scenicay quœqiie oomminntia Permutât Titreis gregale sulfùr. Inter quœ , subito cadimt Tolatu 75 Immensas yolucrum per astra nobea, Quas Mlus sacer, horridusque Phasis, Quas udo Numidœ kgunt sub Austro. Desunt qui rapiant; sinusque pleni Gaudent , dum nova lucra oomparantar. 80 ToUunt lunumeras ad astra toccs, S4TnRNALIA pRwapis soDSiites; Et duld DOHiiiQH favore damant Hoc solum Tetuit licere Cœsar. Vixdum cœrula nox subibat orbem , S 6 Descendit média nitens arena Densas flammeus orbis inter ombras , Vincens Gnosiacae facem coronac. Collucet polus ignibus , nihilque Obscurae palitur licere nocii 90 Fuglt pigra Qutes; incrsqiie Somnus Han: cemens, alias adivit urbes. Quis spectacula, quis jocos licentes. Qui» conviTÎa, quis dapes inemptas, l«argi flumina quis canat Lyœi ? 95 chérie seront là, et tant que leCapitole,renda à 1*11- nivers par tes soins, subsistera inébranlable. LIVRE DEUXIEIVIE. A ATÉDIDS MÉLIOR. Cher Mélior, vous dont les jugements littérai- res sont empreints de ce bon goût et de cette po- litesse exquise répandue sur toute votre vie, telle est notre intimité qui m'est si douce^ et la natuce des opuscules que je vous adresse, que tout ce second livre pourrait vous être offert sans épitre et sans préambule. Le premier nom qu'A pré- sente est celui de notre Glaucias , dont l'enfance, ornée des grâces que le sort prête le plus souvent à ses victimes, voyait mon amour s'unir au vôtre pour l'embrasser : vous venez de le perdre, et la blessure était encore vive, vous lesavez, lorsque j'improvisai ce chant funèbre avec une précipi- tation qui n'a pu trouver d'excuse que dans votre désespoir : aussi je ne m'en prévaux point devant vous, qui êtes dans le secret. Mais j'en avertis le public, de peur qu'on ne soumette à une lime trop mordante une pièce écrite dans le trouble des idées et faite pour la douleur, car les consolations tardives sont presque toujours vaines. La villa Surrentina de mon ami Poliius eût mérité ensuite plus de soin de ma part, ne fût-ce que par res- Jamjam defido, tnoque Baccho In sérum tralior ebrins soporem. Quos ibit procul hic dies per annoe! Quam nuUo sacer exolescet sero ! Dnm montes Latii , paterque Tybris , f 00 Dum stabit tua Roma, dumque terris Quod reddis Capitolium manebit. PAPINII STATH SILVARUM LIBER SECUNDUS. AD MELIOREM ATEDIUM. Et fiimiliaritas nostra, qua gaudeo, Mdior Tir optime , nec minus in judido litterarum , quam in omni vitas colore tersissime, et ipsa opusculorum quie tibi trado oonditio sic posita est, ut totus hic alter iiber meus etiam sine epistola exspectetur. Primum enim habet Glandam no* slrum , cujus gratissimam infantlam , etquaiem plemmqiM infdices sortiuntur, apud te complexus amabam. Jam vero tibi hujus amissi recens Tulnus (ut scis) epicedio prosecutns sum , adeo festinanter, ut exaisandam habne- rim affectibus tuis celeritatem. Nec nunc eam apud te jacto, qui nosti, sed et ceteris indico; ne qnU asperiore lima Carmen examinet, et a confnso sciiptnm, et dolenli datum , quum pêne supertacna sint tarda solatli. PoUii mei Tilla Surrentina quœ sequitur, debuit a me Tel in lionorem éloquent iac ejus diligcntlus did : sed arnicas LIV. 11, SILVE 1. ped. poar réloqaence du possesseur; mais l'ami- tié me Ta pardonné. Pour les vers sur votre ar- kre et votre perroquet, vous savez, Mélior, si ces feuilles légères m'ont plus coûté qu'une épi- gramme. Le Lion apprivoisé exigeait dans le tra- vail autant d*aisance. Lorsqu'il fut terrassé dans Famphithéâtre, Fà-propos de la pièce était man- qué, d Doti^ auguste empereur ne l'avait reçue à autant même. Quant à notre ami Ursus, ce jeune homme si plein de candeur, qui sait allier à Toiâveté la plus heureuse des études approfon- &5, je me fais un plaisir d'insérer dans ce re- coeil ee que je Ils pour le consoler de la perte d'un esclave favori. Je lui devais quelque chose à lui- même, et pais l'honneur en rejaillira sur vous. L'anniversaire de lanaissancedeLucain termine levotome. Dans l'intervalle même de la fête en no hooneur, Polla Argentaria, sa digne épouse , déiinoe tribut de ma muse. Voulant témoigner Umtemoii admiration pour ce heau génie, je n'osai eoDfier sou éloge à mes hexamètres. Quoi qu'il CD soit , cher Méllor , si ce recueil ne vous déplaît pas, qull reçoive de vous la publicité, sinon qa*il me revienne. SILVE L LE TOMBEAU DE GLAUCIAS MÉLIOB. Quand une mort prématurée t'enlève, ô Mé- fior, l'en&Dt de ton amour, conunent, en face du bôdier, devant la cendre encore fumante, faire entendre une voix importune? La triste plaie ipMfit IB arborera certe taani , Mdior, et psittacum, scis I ne lerea libeOos quasi epigrammatis loco scriptos. tmàan ciiflebat alyli âdUtatem Léo mansuetua, qaem in lèillM ifiii proalratom, Ingidiim erat sacratiasiino im- paalDri ni atatim traderem. Ad Uraom quoque Dostruin , jocBon candidisaininm , et aine jactura desidiœ docUssi- 1^ , icriptam de poero amiflao coDsolationem , super ea , pe ipn debeo, haie Ubro Hbeuter insérai , quia Iionorem f|B tifai latnms aceepUim. Exdndit volamen GeneUiliacon teoaE, qood PoUa Aigentaria cariaaima nxoram , quam hm Am forte eonaeeraremos , impatari sibi Toluit Ego ■1 polni nujorcni tanti anctoris habere reverentiam, ^■B qaod landes ejns dictoras bexametros meos timai. I aonty Melior carisaime, ai tibi non dis^ a fe pablicam aodpiant; lin minas, ad me CABIIEN L GLàUCIAS ATEOn MEUORIS DELXCATUS. I tu pneiepti, Melior, aobmen alomni, Ifiuiiw aille rogoe» et adbac vivente bvilU fkêm? Abroptis etiamnam fldrile veois 19 s'ouvre encore, et par sa large ouverture on voil tout le chemin glissant qu'a suivi le trait acéré ; et quand j'arrange déjà moi-même les chants et les paroles qui calment les douleurs , tu préfères.la plainte et les énergiques regrets; ma lyre t'offense, et tu détournes la tête, fermant Foreille. Oui , je le vois , tu n'es pas disposé à m'entendre : plus docile serait la tigresse h qui l'on a ravi sa famille , ou la lionne privée de ses lionceaux : quand les trois vierges de Sicile réuni- raient leurs accords, et qu'on y ajouterait cette lyre qui se fit comprendre des forêts et des bêtes fc- roces,riennesauraitcaimertes gémissements éper- dus. L'égarement du désespoir s'obstine à rester dans ton âme, et, sous la main la plus délicate, ton cœur blessé crie encore. Eh bien ! tu le peux , ras- sasie-toi de ta douleur ; donne-lui l'essor pour la dompter. Est-ce assez? as-tu savouré la volupté des larmes, et, las enfin, ne t'offenseras-tu pas d'une prière amie? Puis-je commencer meschants? Hélas! et moi aussi je sens mes vers s'arrêter sur mes lèvres, tout noyés dans mes larmes; et ma douleur efface ce que ma douleur écrit ! Car j'ai moi-même à tes côtés suivi le cortège lugubre, et ce cercueil d'un enfant qui dénonçait à Rome le crime du destin. J'ai vu les tristes flots d'encens prodigués à ses funérailles; j'ai vu l'âme de la victime gémir au-dessus du corps qu'elle avait habité. Toi, Mélior, surpassant un père en douleur, et plus mère qu'une mère dans ses plus nobles élans, tu embrassais le bûcher; tu voulais col- ler tes lèvres à ces restes embrasés. Compagnon de ton désespoir , jeté retins avec peine , et t'ir- ritai de mes efforts. Et maintenant, chantre du Vulnus hiat, magnœqae patet via lubrica plagae. Quum jam egomet cantus et verba medeatia ssfis 5 Confère, tu planctus, lamentaque fortia mavis, Odistique chelyn , surdaqae averteris aare. Intempesta cano : citias me tigris abacUs Fetibas , orbatique velint audire leones. Nec si tergeminum Sicula de virgine carmen 10 Aflluat, aut silvis chelys intellecta, ferisqne, Molceat insanos gemitus. Stat pectore démens Luctos, et admoto latrant pnecordia tactu. Nemo vetat, saUare malis ; ae^rumque dolorem Libertate doma. Jam flendi expleta volaptas? 15 Jamne preces fessus non indignaris arnicas ? Jamne canam? Lacrimis en et mea carmina In ipso Ore natant, tristesque cadunt in verba litnrie. Ipse etenim tecum nigrœ solennia pompae, Spectatumque nrbi scelus, et puérile feretnim 20 Produxi; et ssevos damnati thuris acervos, Plorantemque animam supra sua funera vidi : Teque patmm gemilus superantem , et brachia matrum , Complexumque rogos , ignemqne haorire paranlem VU tenui similis comes , ofTendique tenendo. 25 Et Dunc (heu) vittis, et firontis honoijs soluto , Infaustus yates, vexo mea pectora tecum : 2. STAGE. malheur, sans bandelette et sans couronne , je me frappe avec toi la poitrine. Ahl plus calme aujourd'hui, laisse-moi, sij*en suis digne, si j'ai ressenti le contre-coup de ta perte , laisse-moi m'associer à tes inexprimables regrets. Plus d'un père encore sous le coup de la foudre, plus d'un père écouta ma voix ; et des mères étendues au pied du bûcher, et des fils pieux ont été consolés par ma lyre : et moi, je le fus tout le premier lorsque je tombai sans force au pétillement de la flamme allumée par mes propres mains. 0 Na- ture, quel père j'avais là! Je ne viens point, ri- gide censeur, t'interdire les larmes ; mais réu- nissons nos soupirs et pleurons ensemble. Depuis longtemps jaloux d'ouvrir dignement tonéloge,ôdigne objet de tant d'amour, je ne sais à quoi m'arrêter ; tout sollicite mes louanges : ton âge arrêté sur le seuil de la vie , ta beauté en- chanteresse, et les charmes d'une retenue précoce, et ta pudeur, et ta sagesse déjà mûre au prin- temps de tes années. 0 qui nous rendra ce teint si pur, coloré d'un sang vermeil ; ces yeux ri- vaux des astres et comme illuminés d'un rayon céleste ; et ce front d'une régularité parfaite où siégait la modestie naissante ; et au- dessus du front cette belle et ondoyante chevelure qui l'en- tourait d'une couronne naturelle et d'un cadre mobile? Qui nous rendra cette bouche où la plainte avait un murmure si tendre ; et ces étrein- tes , ces baisers embaumés de tous les parfums des fleurs printanières , et ce rire brillant au mi- lieu des larmes , et cette voix insinuante ifui sem- blait distiller le miel de l'Hybla? Elle eût calmé les sifflements du serpent, elle eût fait de la plus cruelle marâtre une esclave volontaire. Et je ne flatte point la vérité, hélas, non ! Ce cou d'albâ- tre, ces bras, ces épaules, je les vois; et je vois aussi toti maître qui toujours s'y appuyait. Qu'est devenu l'espoir d'une jeunesse si près de s'épa- nouir, et cette grâce de plus qu'on souhaitait dç voir éclore sur tes joues? Où sont tous les ser- ments qui d'avance consacraient les prémices de ta barbe? Tout cela n'est plus qu'un peu de cen- dre. Jour cruel, heure fatale! il nous reste le souvenir. Qui te rendra ces entretiens chéris, où la gaieté folâtre adoucissait tes chagrins et allégeait tes peines secrètes? Et lorsque échauffé contre tes esclaves , tu céderas à tes transports , qui t'apai- sera par un sourire au plus fort de ta colère? Qui viendra désormais ravir les mets , les vins que ta bouche effleure , et mettre tout en désordre par un charmant pillage? Qui osera monter sur ta couche, interrompre par un doux murmure ton sommeil du matin , opposer à ton départ ses étreintes caressantes, et, sur le seuil que ton pied va franchir, te rappeler par un baiser? Qui ver- ras-tu, à ton retour, saisir tes mains, s'élancer à ton cou, et jeter autour de toi ses petits bras? Ah ! il faut le dire, les Pénates sont désolés, la maison est muette, le deuil environne ta couche, le si- lence morne s'asseoit à ta table. Qui pourrait s'étonner, charmant enfant, des honneurs dont une pieuse tendresse accompagne tes funérailles? N'étais-tu pas un abri pour ton maître, un port pour sa vieillesse, et l'objet tan- tôt de ses délices, tantôt de sa douce inquiétude? Jamais on ne t'a va tourbillonner dans les ventes Plango lyra. En ! duri comitem sociiimqae doloris (Si merui , luctusque lui consortia sensi) Jam lenis paliare precor. Me fulmine in ipso Audivere patres ; ego juxta busta profusis Matribns , alque piis cecini solalia natis , £( roihi ; quum propi ios gemerem defectus ad ignés (Qucm, Natura!) palrem. Nec te lugere severus Arceo, sed confer gemitus, pariterqne fleamus. Jam^udum dignos aditus, laudumque tuarum, O merito dilecte puer, piimordia quaerens Distrahor. Hincanni stantes in limine vitœ, Hinc me forma rapit, rapit inde modesUa praecox, Et pudor, et tenero probitas maturior aevo. O ubi purpureo suffusus sanguine candor, Sidereique orbes, radiataque lumina cœlo, Et castigatœ collecta modestia frontis , Ingenuique super crines, mollisque décor» Margo comae? blandis ubinam ora arguta querelis, Osculaque impliciti vemos redolentia flores , Et mtxtœ risu lacrimae, penitusque loquentis Hyblseis vox tincta favis ? cui sibila serpens Poiieret, et saeva; vcllcnl serrire novercae. Nil ?eris afliogo bonis. Ubi lactea colla. 30 40 45 50 Brachiaque, et nunqnam domini sine pondère cervix? O ubi venturae spes non longinqua juventœ, Atque genis optatus honos , jurataque roultum Barba tibi? cuncta in cineres gravis intulit hora, Hostilisque dies : nobis meminisse relictum. . Quis tua colloquiis hilaris mulcebit amatis Peclora? quis curas , mentisque arcana remittet? Accensura quis bile fera, famulisque tumentera Leniet, ardentiqiie in se deflectet ab ira? Inceptas quis abore dapes, libataque vina Auferet, et dulci turbabit cuncta rapina? Quis matutinos abrumpet murmure somnos Imi)ositus stratis , abitusque morabitur arctis Nexibus, atque ipso revocabit ad oscula poste? Obvius inlranti rursus quis in ora, manusque Prosiliet, brévibusque humeros circumdabit ulnis? Muta domus pariter desolatiqne pénates , Et situs in thalamis , et mxsta silentia mensis. Quid mirum , tanto si te pius altor honocat Funere? Tu domino requies , portusque senectae; Tu modo deliciae , dulces modo pectore curae. Non te barbarie» versabat turbo catastœ, Nec mixlus Pbariis vendis mercibus infans , CM). Ci LIV. II, SILVE I. 31 d'esclaves barbares , et , pauvre enfant confondu avec Jed marchandises de Pharos, débiter triste- ment tes saillies d'emprunt, mendiant un maî- tre et Tobtenant à peine, malgré tes agaceries lascives. Tu trouvais ici ta famille, ici ton ber- ceau. Également chers aux Pénates du maître, too père et ta mère furent autrefois affranchis en ta faveur, afin que tu n eusses aucun sujet d^accQser ton origine. Tu sortais à peine des flancs maternels, que Mélior t'éleva dans ses bras en tressaillant ; ton premier cri saluait à peine la darté des deux, qu'il t'adopta dans sa pensée, te serra contre son cœur, et crut voir en toi son propre fils. Qu*il me soit permis de le dire sans préjudice pour les droits de la sainte paternité, et toi- même, 6 Nature, pardonne, je t'en supplie; non, le sang et Forlgine ne sont pas tous les liens qui nous attachent, mais souvent dans le cœur de rbomme les fils de Tadoption prennent place avant les fils de notre sang : les uns sont dus à la né- eesité, Tamour seul a choisi les autres. Ainsi, pour Adiille enfant, le centaure moitié-homme se montrait plus caressant que le Thessalien Pélée. Pelée, ao siège de Troie, ne fit pas voir le p^ère au- près du fils ; mais Phénix ne quittait pas son cher élève. Qu'est-ce qui priait de loin pour le retour triomphant de Pallas? Évandfe sans doute; mais (pel était le témoin de ses périls? le fidèle Acète ; et lorsque Jupiter se reposait au fond des de- maires étoilées,Dictys, errant sur les flots, ne prodigiiait-il pas àPersée les soins les plus délicats? Faat-il citer des mères vaincues en tendresse pvdesQOurrices? Ainsi, trompant la foudre qui mit en cendre Sémélé, on te vit, ô Bacchus, te jouer sur le sein d'Ino, comme dans un plus sûrasile. Tandis qullia, tranquille loin de son fils, régnait au sein du fleuve de Toscane, Acca se fatiguait à porter Romulus. J'ai vu des rameaux entés sur un tronc étranger s'élever plus haut que les branches naturelles. Déjà père de cet enfant par le cœur et par la pensée, ton amour n'avait encore pour objet ni son caractère ni ses grâces > et pourtant tu te plaisais dès lors à écouter ses vagues murmures, ses cris inarticulés, et cette voix muette de l'enfance , ses premiers pleurs. Telle une fleur condamnée à mourir au premier souffle delauster élève bien au-dessus des molles prairies sa tige impatiente, tel cet enfant précoce, supérieur par la noblesse de ses traits et de sa taille à tous ses jeunes rivaux , avait devancé de bien loin les années. Tantôt ferme à la lutte et le corps nu pour enchaîner son adversaire, on l'eût pris pour un des fils de Léda éclos dans la même coquille. Apollon, quittant Hyacinthe, eût volédans ses bras, Alcide eût retrouvé son Hylas. Tantôt, lorsque, drapé du manteau grec , il prê- tait les grâces. de sa voix aux vers attiques de l'harmonieux Ménandre, Thalie émerveillée eût applaudi , et sa main folâtre eût affaissé sous les roses les boucles de sa chevelure. Te disait-il les chants du vieillard de Méonic , soit les malheurs d'Ilion, soit le tardif retour de l'aventureux Ulysse , il étonnait son père , il étonnait ses maî- tres par la délicatesse de son goût. Mais Lachésis avait étendu sur ton berceau une main sinistre , et ton enfance avait été ré- chauffée dans le sein d'une divinité jalouse. C'est OwpoiibMqiie sales , meditataque verba lôcutus QMHÎiti biciTiis bemrn , tardeque parasti ; Wêt domas , hinc ortus; dominique penatibus olim C^m nterqoe parens , atque in tua gaudia liber, Nequererere getniSy raptum le protinus alvo Sartolit exsaltans, ac prima lacida vo<:e AOra sahitanleai dominas sibi mente dicavit , Aa^4exllsq1]€ »ina tolit , et genuissc putaviL Fas mihi lanctonun venia dixisse parentum , Taqoe, oro, Natnra, sinas , coi prima per orbem Ion animis aodare datum : non omnia sangois hoiimua, ant série generis demissa propago ABçat : inleriiis nova saepe, adscitaque serpunt FfBora ooDDexia. Natoa genaisse necesse est, At legiiie JQTat. Tenero sic blandos Achilli Saifer .£moDiam vtncebat Pelea Chiron. te gnitor Peleas natom comilalus in arma Traica, sed caro PtMesnix haerebat alamno. OpUbat kmge reditas PaUantis osantes lîaader, fidus pognas spectabaft Acœtei». Qvoiqiie procol nitidis genitor cessaret ab astrîs , HKliTagiis Tolocreni eomebat Persea Dictys. Qiiid reCeram altricom victos pietate parentes? tiis latis, indignaotemqne refellens Fortonain : dubiom quem non in turbine rerum Deprendet soprema dies ; sed abire paratum , Ac pknnm TÎta. Nos, Tilis tarba, caduds Deierf ire bonis, semperque optare parati , Spwgimor in casas : celsa tu mentis ab arce Deapids errantes , humanaque gaudia rides. Tempos erat , qnum le geminx suCRragia terne Diripqent, ceisosque doas veberere per urbes : lade Dicarcbeis multum lenerande oolonis , Hioc asdte mets; pariterque bis largus, et iUis, Ac JQTeoile calens, pledrique errore superbus. At Donc discnssa rerum caligine , venim Aspicis : illo alii nirsos jactentur in alto ; Attoa lecnros portus, blandamqae quietem MraTîi Doo quassa raUs. Sic perge; nec nnquam Eacritam in nostras puppem dimitte procellas. Tifite tecuri , quorum de pectore mixtœ ta Ungum odîere (aces, sanctusque pudicsB Serrât amiritiaR leges amor. Ite per annos SaKubque, et priscae titulos praecedite famœ. Toque, noras inter longe pulcherrima , cujus Sot (roalem y^ttfi min», sed candida seniper 125 130 135 140 145 H7 toi dont la menace n'altère point les traits , mais dont le front respire une joie candide, avec une volupté pure et sons mélange, tu n'étouffes pas la richesse à l'écart sous un misérable coffre, et les pénibles soucis de l'usure ne tourmentent point ton âme. Mais tu exposes ta fortune au grand Jour,, et tu sais l'art d'en jouir avec mesure. Jamais deux cœurs ne s'unirent sous un Dieu plus pro- pice; jamais la concorde ne trouva des âmes mieux assorties. SILVE m. L'ARBRE D'ATÉDIUS MÉUOR. Un arbre s'élève, qui ombrage le lac transparent de l'aimable Mélior et étend sur les eaux son Immense verdure : puis son tronc noueux et courbé vers le pied se redresse, et, portant dans les airs sa dme élancée, il semble naître pour la se- conde fois du sein de l'onde, et tenir à son ber^ ceaudecristal par de mystérieuses racines. Invoquerai-je Apollon pour cet humble sujet? Vous, Naïades, inspirez-moi ; et vous. Faunes com- plaisants, venez , il sufAt , venez dicter mes vers. Un essaim de nymphes légères fuyait les poursui- tes du dieu Pan : celui-ci fait mine d'en vouloir à toutes, mais il n'en veut qu'à Pholoé. Pholoé, à travers les forêts et les fleuves, évite tantôt ses pieds velus, tantôt ses cornes menaçantes. Déjà elle a franchi les bois guerriers de Janus, les noi. res campagnes de Câcus , et, dans sa fuite efQeu- rant les plaines Quirinales, elle touche aux abris du Gélius. Là, vaincue enûnpar la fatigue, épui- Gandia , et in rultu curarnm ignara voluptas : Non tibi sepositas infeilx strangiilat arca 150 Divitias, avidique animum dispcndia torquent Fœnoris : expositi census , et docta fruendi Temperies. Non uila Deo meliore cotisèrent Pectora, non alias decuil Concordia mentes. CARMEN m. ARBOR AT£DII MELIORIS. Stat , quae perspicuas nitidi Melioris opacat Arbor aquas, complexa lacus : ea robore ab imo Curvata , enodis redit Inde, cacumioe recto Ardua; ceu mediis iterum nascatur ab undis, Atque habitet vitreum tacitis radicibus amnem. 3 Quid Phœbum lam parva rogem? vos dicite causas Naîdes, et faciles (satis est) date carmlua Fauni. Nympharum tenerœ fugiebant Pana catervœ : nie quidem it, cunctas tanquam yelit; it tamen uuain In Pboloen : silvis haM: fluminibusque sequentis 1^ Nunc birtos gressus, nunc iœproba comua vitat. Jamque et belligerum Jani uemus, atraque Caci Rura, Quirinaiesque fuga suspcnsa per a^no^ 38 STAGE. sée par la frayeur, aux lieux où s élève 'aujour- d'hui la demeure hospitalière du*bon Mélior, elle rassemble les plis flottants de sa robe, et se repose sur le frais gazon de la rive. Pan la suit comme Féclair, il la voit d*avanee entre ses bras ; déjà sa poitrine haletante de désir s*enfle et s'a- baisse tour h tour ; déjà il menace sa proie , il est sur elle. Mais voici Diane qui arrive à pas pré- cipités : elle parcourait alors ses sept collines, et suivait les traces d'une biche de TAventin. La Déesse à cette vue gémit, et se tournant vers ses fldèies compagnes : « Quoi donc , s'écrîe-t-elle , Je n'arrêterai point les rapines de cette race hideuse et lascive? et je verrai chaque jour s'éclaicir le chœur sacré des vierges qui m'entourent? » Ce disant, elle tire de son carquois une courte flèche, et, sans courber l'arc ou faire siffler la corde , on dit qu'elle lança le trait d'une seule main. Le trait va frapper la Naïade, et trouble un sommeil funeste. Elle se lève, elle a vu la Déesse, la Déesse et l'audacieux ; et sans détacher un de ses vê- tements, de peur de découvrir ses appas, elle s'est élancée dans la fontaine; et dans la fontaine même, se croyant encore poursuivie, elle a dis- paru cachée sous les roseaux. Que fera le brigand après cette déception si brusque? Il n'ose se confler à ces eaux profondes; son poil lui rappelle sa nature de bouc, et il sait que de sa vieil ne fut habile nageur. Tout pro- voque ses malédictions, et Diane si barbare, et l'onde jalouse, et le trait jaloux. H aperçoit un Jeune platane, qui promet d'avoir de profondes racines , des bras sans nombre et un front voisin des deux. Le Dieu le dépose à l'endroit même, l'entoure d'une terre féconde, le baigne de ces eaux précieuses, et lui parle ainsi : « Vis longtemps , ô mémorable gage de ma flamme, arbre chéri! et cette nymphe pour mol si dure , aime-la toi du moins , penché vers son asile ; mais couvre Tonde, étouffe-la dans ton feuil- lage; elle est digne de tous maux. Toutefois, je t'en conjure, défends-la des feux brûlants du so- leil et des rudes atteintes de la grêle. Seulement n'oublie pas d'y semer tes feuilles pour en troubler la surface. Alors je penserai longtemps à toi, à la mattresse de ces aimables lieux; je vous pro- tégerai l'un et l'autre jusqu'au sein d'une paisible vieillesse. L'arbre d'Apollon , celui de Jupiter, le peuplier aux nuances mobiles, et jusqu'au pin dont la verdure est à moi, tous envieront tes ra- meaux. » II dit : l'arbre, animé des feux qui dévoraient le Dieu , penche obliquement son tronc vers la source féconde ; il s'incline , et son amoureux feuil- lage semble épier quelque chose au fond de l'eau. Même il espère les baisers; mais l'haleine des ondes le repousse et l'empêche d'atteindre la sur- face. Ënfln, par un dernier effort , il s'élève, il se balance dans les airs, et, par une surprise ingé- nieuse prolongeant une tige droite et unie, lia l'air de plonger au fond du lac par des racines nou- velles. Déjà même la Naïade ne le hait plus tant; elle rappelle vei*s son lit humide ces rameaux qu'elle avait écartés. Voilà le présent que nous te destinons au jour de ta naissance ; présent modeste , mais qui vivra Cœlica tecta subit : tum demum yicta labore, Fessa melu, qua duoc placidi Melioris aperti 15 Stant sine fraude lares, fluidos collegit dmiclus Arctius, et niveac posuit se marginc ripa?. Insequilur yelox pecorum Deus , et sua credens CoDDubia, ardenti jamjam suspiria libral Pcctore , jam praedae levis imminet. Ecce citatos 20 Advertit Diana gradus, dum per juga septem Errât, Aventinaeque legit Testigia cervœ. Pœnituit vidisse Deam ; conversaque fidas Ad comités : « Nunquamne avidis arcebo rapinis Hoc pelulans , fœdumque pccus ? sempeme pitdici 25 Decrescet milii turba cliori? » Sic deinde locuta Depromit pliaretra teluro brève, quod neque flexis Comibus, aut solito torquet stridore; sed una Emisit contenta manu , lacvumque soporera Naidos a?ersa ferlur tetigisse sagitta. 30 llla Deam pariter surgens bostemque protcrvum Vidit, et in fontem, niveos ne pandcret artus, Sicut erat cum veste , mit ; stagnisque sub altis , Pana sequi credens, ima lalus impiicat alga. Quid faoeret subito deceplus prœdo ? nec altis 35 Credere corpus aquis birta; sibi conscius audet Pellis , et a tenero nandi rudis ; omnia questus , Immitcm Brimo, stagna invida , et invida tela ; Primœvam visu plalanum , cui longa propago Innumeraeque manus, et iturus in aethera vertex, Deposuit juxta , vivamque aggessit arenam , Optatisqiie aspcrgit aquis, et talia mandat : « Vive diu, nostri pignus memorabiie voti, Arbor; et lia?c durœ latebrosa cubilia nympha; Tu sallcm declinis ama, et preme frondibus undam. llla quidem meruit: scd ne, precor, igné supemo i£stucl , aut dura feriatur grandine ; tantuin Spargere tu iaticem , et foliis turbare mémento. Tune ego teque diu recolam', dominamque benignao Sedis , et illaesa tutabor utramque senecla. Et Jovis , et Phœbi (rondes , et discolor umbi-a Populus, et nostnc stupeant tua germina pinus. » Sic ail. lila Dci veleres imitata calores , Uberibïis stignis oblique pendula trunco Incubât, atqne umbris scrulatur amantibus undas^ Sperat et amplexus ; scd aquarum spiritus arcet, Nec patitur tactus. Tandem eluctata sub auras Libralur fundo , rursusque enode cacumcn Ingeniosa levât, vehili descendat in imos SUrpe lacus alia. Jam nec Pbœbeïa Nais Odit, et exchisos invitât gurgite ramos. Haîc libi, parva quidem, genitali luce iwramus Dona, sed ingcnli forsan viclura sub aîvo : 40 45 oO LIV. Il, SILVE IV. pf ul-étre dans la longue suite des âges. Toi dont \'àme paisible est le sanctuaire de la dignité sans morgue, de la vertu riante et toujours grave; toi chez qui le repos n^est pas de l'indolence , le pouvoir de la tyrannie , Tespérance un criminel désir, mais qui, gardant un juste milieu, sais trou- ver plaisir et vertu par la même route ; toi dont la parole fut toujours sacrée, dont le calme est inaltérable ; qui, dans la retraite, vis comme an grand jour, et ordonnes si bien tes heures, sa- chant mépriser Topulence sans effort et néan- moins lut faire honneur, lui donner un nouvel édat, ah! puisses-tu longtemps, jeune d'esprit et de cœur, égaler tes florissantes années à celles des vieillards de Troie, et dépasser le nombre des jours que tes parents emportèrent dans TÉly- sée î Cette grâce , ils l'ont arrachée pour toi aux inexorables sœurs , et tu la devras encore aux prières'du magnanime Blésus, dont la gloire, ra- jeunie par tes soins, grandit à jamais , sauvée de Tonbli des siècles. SILVE IV. LE PERROQUET D'ATÉDIUS MÉLIOR. Perroquet, roi des oiseaux, toi dont la voix ha- bfle ravissait ton maître, adroit imitateur de la voix humaine, quel malheur a sitôt fait tarir ton iatarissable bai>il , ù perroquet? Hier, pauvre vic- tiine du sort, tu partageais nos repas avant de noorir, et, commensal partout fêté, nous te voyions errer de Tun à Tautre pendant plus de la moitié de la nuit. Même tu nous as rendu paroles Ti,CDJiisptocîâop08aereinpectore8edeiii 64 FlMiihw Hoooê, hllarisque (Umen cam pondère) Virtiis On née pigra quies , nec iniqua potentia , nec spes loproba ; sed médias per bonesta , et dulcia limes : iaconupte fidem, nullosque experte tumiillus, Et ttcrHe palam : qui digeris ordine Tîtam ; Vten ami facilis contemptor et optimus idem 70 Ceiflqoe SiMi dora placent), hominem gémis (hei mihi! snbdo iyie iKcs) hominem , Urse, tnum, coi dulce volend 15 I , coi triste nihil; qui sponte, sibiqiie \ erat. Quisnam bœc io fanera misses CHlieeC lactas ? gémit inter héùn. peremplam Pirtans eqnom, fidosqne canes flevere Molossi, El vQhicns haboere rognm , cermsqae Maronis. Qaid si nec bmnlos? vidi ipse animosque notavi TetMbiB capientis berom : sed major in ore IfUlns, eitenero manifesti in sangaine mores. C|Éaud mnltom Graiae, coperentque Latinie Stpeperiiatminit. Noq talem Cressa saperbum Cttda soOicito reTOcavit Tbesea filo : ^ i^lfis Œbalicis talis Tisurus amores 20 25 Rasticus inYisas d^'eeit in œqaora pinas. Non fallo, aat cantas assueta licentia dadt : Vidi , et adhuc video , qaalem nec bella caventem 30 Litore virgineoThetis occuItaTit Achillem ; Nec circum sœvi fagientem mœnia Phœbt Troïlon iEmoniœ deprendit lancea dextrae. Qaalis eras, procul heu ! cunctis puerisque virisque Polchrior, et tantum domino minor ! illius anus 3 j Ante décor, quantum prœccdit dara minores Luna faces , quanta mqne alios premit Hesperas ignés. Non Ubi femineum tuHu decus , oraque supra Mollis honos (quales dubiœ discrimina formœ De sexu transire jubenl) ; parvoque TÎrUis 40 GraUa, nec petulans ades, blandique scYero Igné oculi (qualis bellis jam casside missa Parthenopeeus erat) ; simplexque horrore decoro Crinis , et obse^sœ nondum , primoque micantes Flore genœ. Talem Ledeo gurgite pubem 45 Educat Eurotas ; teoeri sic integer aevi ' Elin adit, primosque Jovi puer approbat annos. Nam pudor ingenuœ menlis, tranquillaqne momm Temperies, leneroque animus matarior aevo, Cannina quae douasse queant? Sœpe ille Tolentem M Castigabathcrum, studioquealtisqaejuyabat S2 STAGE. les conseils d'une haute prudence. Tristeou joyeux avec toi, il s'oubliait lui-même, et sa physionomie n'était qu'un reflet de la tienne. Tendre ami , di- gne d'effacer en gloire TÉmonien Pylade et le dévouement du roi Gécrops ! Mais donnons à son éloge les bornes prescrites par la fortune. Il n'y eut pas plus de lidélité dans l'âme triste d'Eumée , lorsqu'il espérait le tardif retour d'Ulysse. Quel Dieu ou quel hasard a si bien dirigé le trait fatal? Et le destin qui veut nuire a-t-il donc la main si assurée? 0 Ursus, combien tes richesses et ta belle fortune évanouie t'au- raient laissé plus de courage et de force I Soit parmi les débris fumants du Vésuve, à l'aspect de l'incendie vomi de toutes parts sur les riches plaines de Locres , soit à la vue des flots inon- dant les bois de Pollente, lors même que ces flots couvriraient la Lucanie et que le Tibre im- pétueux lancerait vers la droite ses grandes eaux, ta garderais ton front calme, impassible , devant les Dieux; dût la Crète nourricière tromper ton espoir et Cyrène te refuser ses moissons , comme aussi tant de contrées d'où la fortune revient à toi les mains pleines. Mais Fodieuse Envie, qui est savante en douleurs, connaissait tes a^ec- tions les plus vitales et les moyens de te frap- per au coeur. Déjà hors du seuil de l'adolescence et tout brillant de Jeunesse, il allait joindre trois années encore à trois lustres d'Élide. La triste Rhamnusie lui jette un ^regard sombre, et d'abord elle donne plus de rondeur à ses muscles , à son œil un éclat nouveau , et à ses traits une expression plus sublime. Hélas! c'é- tait un présent de mort. En le voyant, la misé- rable s'est tordue de jalousie; elle embrasse sa victime , l'enveloppe dans les filets du trépas, et porte impitoyablement ses ongle» de harpie sur cette beauté sacrée. A peine , vers la cinquième heure, l'Aurore attelait ses coursiers humides de rosée; déjà tu voyais, aimable Philète, l'infernal rivage du cruel vieillard et l'impitoyable Aché- ron. Quels ne furent pas les cris de ton maître I Non , ta mère au désespoir n'eût pas meurtri ses bras avec plus de fureur, ni ton père non plus; et à coup sûr ton frère, témoin de tes funérailles, a rougi de voir sa douleur surpassée. Mais ton bûcher ne fut pas celui d'un esclave : la flamme a épuisé les parfums de Saba , les moissons de la Gllicie, le cinname que n'avait point consumé loiseau du Phare, et les sucs exprimés des plan- tes d'Assyrie, et les pleurs de ton maître! Cest là l'unique rosée que boivent tes cendres; le bâ- cher s'en abreuve avidement, et ni le vin de Sétia éteignant tes restes enflammés, ni l'onyx poli ren- fermant tes os, rien n'a flatté ton ombre malheu- reuse autant que ses soupirs. C'est son amour que tu lui demandes. Pourquoi, mon cher Ursus, ne pas faire face à la douleur? Pourquoi nourris- tu le sentiment de 4a perte? Pourquoi ton cœur aigri chérit-il sa blessure ? Qu'as-tu fait de cette éloquence si connue des accusés arrachés à leur ruine? Veux-tu par un deuil si cruel tourmenter cette ombre chérie? Si excellente que fût son âme et si digne qu'elle fût de tes regrets, tu as ac- quitté ta dette : lui cependant, admis parmi les âmes pieuses, il goûte le repos de l'Elysée, où peut-être il a trouvé d'illustres parents; peut-être encore le long du Léthé, à travers un doux si- Consiliis; tecum tristisque, hilarisqae, necunquam Ille siius f vultumqae tuo sumebat ab ore : Dignusel iEmonium Pyladen praecedere fama, Cecropiamque fidem ; sed laudum terminus esto , S5 Quero fortuna sioit. Non mente fidelior aegra Spei-avit tardi reditas Eumaeus Ulixi. Qais Deus, aut quisnam tam tristia vulnera casas Eligit? unde manas Fatis tam certa nocendi? O quam divitiis censuqae exatus opimo 60 Fortior, Urse , fores ! si vel fumante ruina Ructa£âent dites Vesuvina incendia Locros , Seu Pollentinos mersissenl flumina saltus : Seu Lucanus ager, seu Tybridis impetus , altas In dextram torsisset aquas, paterere serena 65 Frontc Deos : si?e aima fidem , messesque negasset Cretaque, Cyreneqiie, etquatibi cumque beato Larga redit Fortuna sinu : sed gnara doiorum Invidia infelix animi vitalia vidit, I^'cdendique ?ias. YiUc modo limine adultae 70 Kecterc tendebat juvenum puicherrimus iUe Cum tribus £leis nnam trieterida lustris. Attendit torvo trislis Rhamnusia vultu : Acprimum impleTilquc toros, oculisque nitorem A Ididit, et solito sublimins ora levaYÎt 7S (Heul misero létale favens) , seseque Tidendo Torsity et invitam Mortem complexa, jacenti Injecit nexus , carpsitque immilis adunca Ora verenda manu. Quinta tIx Pbosphorus bon Rorantem sternebat equum , jam litora duri 80 Sœva, Pbilete» senis , dirumque Acberonta videbas, Quo dominiclamate sono ! non sœ?ius atros Nigrasset planctu genitrix tibi sœvalacertos, Nec pater : et certe qui vidit funera frater Erubuit vinci. Sed nec servilis adempto ^S Ignis : odorireros exbausit flamma Sabieos EtCilicum messes , Phariaeque exempta Tolucri Cinnama, et Assyrio mananles graminesuccos, Etdomini fletus : bostantum hauscre raviilœ, Hos bibit usque rogus : nec quod tibi Setia canos 90 Restinxit cineres , gremio nec lubricus ossa ' Quod vallavit onyx , miseris acceptius umbris Quamgémitus; sed et ipse juvat. Quid terga dolori, Urse , damus? quid damna fo?es ; et pectore inique Vulnus amas? ubi nota reis Tacundia raptis? 9S Quid caramcrucias tam sœvis luctibus umbram? Eximius licet iile animi , meritusque doiorem, Solvisti ; subit ilie pios,carpitque quietem Elysiam , carosque iilic fortasse parentes Liv. n, siLVE vn Ineei It» Mnîod^â âe l'Averoe vleoncnt foldtrer «ilOlir de lui , pendant que Proserpîne lui jette m reguâ furtif Mets, je t'en supplie, un terme â tadoQlevrs. Le destin te garde un autre Phi- lèli^ et c*est peut-être Philète qui te le donnera ; fl jnettfa sa joie â former son âme et ses maniê- TOf et Itii donDem des leçons d'amour pour son n SILVE VIL LE JOUE DE NAISSANCE DE LUCAIN. Féfex en foule le jour eonsaeré à Lucâln, VQQS tous qui sur les collines de Vénus lâthmien- li, le falii palpitant sous raîguilloA poétique , iBttt feait que fit Jalliir le pied du cheval aé- ria; Tous-mêmes à qui revient la gloire des ^MÉi^toi qtiidans TArcadie inventas la lyre amie et h voLx , Ëvan qui fais tourner les Mériades kHintr et toi PcBan^ et vous sœurs du Pinde, ffiDomrekz la pourpre de vos joyeuses bandelet- 19, ornes votre chevelure, et qu\m lierre pîus Jbli enlace \os robes blanches. Que les doctes fciits éouleut à pleins bords 1 Vertes forêts d'Ao- ■le^ épaississez votre verdure; et si le jour se * efi(?or« à travers ec rideau , que Tombre V guirlandes remplisse Tîntervalle. Que I «xMent leurs parfums dans les bois JiThflUiiCt ^^®A^ autels avec cent victimes de «lis qoe baigne Direé et que nourrit le Cithé* ronl Nous chantons Luealn; daignez nous sou- rire, cette fête est la vôtre, Muses; soyez nous fa- vorables; nous honorons celui qui vous rendit un double eulte dans la poésie et dans la prose, le chef sacré du chœur de nos poètes, 0 terre heureuse et trop heureuse , toi qui vois Hypérion la tête penchée se plonger dans les flots^ et qui entends bruire dans lOcéan les roues de son char qui tombe ; toi dont les pressoirs onc- tueux défient la cité de Minerve , la fertile Athè- nes , Bétiquej tu peux réclamer Lucain pour un de tes enfants : c'est plus que d'avoir donné Sé- néque au monde avec Taimable Gailion. Que le Bétis élève ses ondes jusqu'aux astres, le Bétis plus illustre que le Mélès de la Grèce! Mantoue, crains de provoquer le Bétis. Dès Tinstant de sa naissance, et lorsqu'un doux murmure annonçait les premiers cris de son enfance ) Calliope le reçut dans ses bras ca- ressauts-, et pour la première fois quittant le deuil depuis la perte d'Orphée , elle fit trêve à s^ longues douleurs, * 0 enfant^ dit-elle, enfant consacré aux Muses, toi qui dépasseras vite les poètes des vieux âges , ce ne sont ni les fleuves, ni les troupeaux de bêtes sauvages, ni les armes des G êtes, que tu remueras au bon de ta lyre ; naais les sept collines, le Tibre de Mars et l'ordre savant des chevaliers, ainsi que le «énat vêtu de pourpre. Que d autres nous redisent la nuit der- nière d ilion , et les voyages d^Ulysse , et son tar- it t ««i Oti per xstumn sileniia Letlk» 1 00 i AtenûJes ^Lludunt (indique tnixtie I, obtk|t]^tje nûLit Pros«rpina vuUu. pnoÊti questus : alium tïbi faU Pluleton , ift {paedabilf mortâque Imbil unique decorî^ niil pikd«m , similt^tmiue dûfetiit ama ri , 105 CARMEN V!L GENETHLUCON LUCANI. ^ÊÊÊÊà fpepftaoi éiini Àrequeniet p Qri^pii flûiliiai bUnnlie Dîoties OsHi pÊtitam eeadtatos Œstro taÉHÛi Wit QDgiils tîquoreiti. ^àt ^pm pmes est honor (anetidi, %tiÊÊ dUhirs repertor Arcu\ tt te iMnrldtnQ rof alor Evan , 1^ «t HjltùUm totùf^t orfmvai aânta vf ttAi : «OBtle » çxndîdâiTique Tcslëm l «derx JTîwnliores. i Ih^a eTagj^ntiir amoes ^ lt|iBi âaolae firete silvs : B il %m pâtel , iut éiem re«eptt , M&iadllitMit expleatyr umbrt, ^mÊmm f bcspiu» od^n luet» Hm têMÊt viclimiqttfi eenlum , 10 Qmn Dîrce lavât, aut nlit CîOiœron. LiicanuTD canimus : Tavete linguii : Veâlra es tbta d les ; Ta vête , M usie » 20 Uum qui VOS giïtniaas tulit per artcs ¥X virictae pede vods , ei sol 11 te ^ Romani coliiur cliori sacerdo*. Pelix lieu niinis , et beata UlUis , Quai pmnos Hypenonïs mealns 15 Summis Océan i rides in undia , Stiidoreinque roiaï cadentts audii : QiisR Trîtonid« feiiileâ Atbejias tTrïctm, B^ticB , provocas Irapetift! iucanum potes î m pu lare terris- So Hoc plu» quam Sfiie^ain dedi^i^ nm»do, Aut dulcem gËnerafise GaHioaeni. Allûllat refluos in aiitra fontes Graio Dobiliof Melele U^rUë. Baplin t hfantua « provocare noli. is ' Natam protenus» atque humom per ipsain Primo mumiuTc dulce vagientem Blando Calliope ainu rêcefilL Tum primum poâilo remi&sa luetu Longos Orplieos cxuit dolores ; 4o Et dinit : * Puer 0 dicate Mum, Lofig^TOB dto tranHiture Tatee, Tfon lu flumina ^ nec grèges ferarom, Nec plectro G^ticaa movebîs omoa; Sed Srptnrn jiig.i t Mîirïiumqiïe T)brim, IS u STACE. ctif retour ; qu'Os solveot romière battue par les poètes. Toi, cher au Latiuro et fidèle à la gloire de ta nation, tu revêtiras ta muse des mâles insi- gnes de la toge. Et d'abord les Jeux de tes pre* mières années nous montreront Hector, et les chars thessaliens, et For suppliant du vieux Priam. Tu ouvriras le séjour infernal; tu met- tras sur la scène Néron qui fa payé d'ingratitude, et mon cher Orphée. Tu diras les flammes errant sur la ville de Rémus, flammes sacrilèges d'un maître impio, et tes vers aimables lyooteront à la vertu de Polla un nouveau lustre et un éclat nouveau. « Bientôt prenant avec la Jeunesse un plus su- blime essor, tu chanteras d'une voix tonnante les plaines de Philippes blanches d'ossements ro- mains, les guerres de Pharsale, et le chef divin faisant briller la foudre au milieu des armes , et leflls religieux de la liberté, le grave Caton, et la grandeur populaire de Pompée. Tu verseras de pieuses larmes sur le crime de Canope, et'tu honoreras la victime d'un monument plus su- blime que le phare sanglant. « Telsseront les chants de ta Jeunesse à l'entrée de la vie, avant l'âge où Virgile célébra son moucheron. Tu laisseras derrièi'C toi la muse in- culte du fier Ënnius et le sublime délire du docte Lucrèce, et le poète qui conduit les Argonautes Et doctos Equités, et éloquente Cantu purpureum trahes Senatum. Nocturnas alii Plirygum ruinas, Et tarde reducis vias Ulixi , Et puppein temerariam Minenrœ, Trita vatibus orbita , sequantor : Tu carus Latio , memorque gentis Carmen fortîor e\eres togalum : Ac primum , teiieris adliuc in annis , Ludes Hectora, Thessalosque currus» Et supplex Priami potentis aorum. Tu sedes reserabis iuferoruin; Ingratus Nero dulcibus theatris Et noster Ubi proferetur Orpheus. Dices culminibus Rémi vagantes, Infandos domini nocentis ignés. Tu casto titulum deeosqoe Pollae Jucunda dabis AiloeatioDO. « Mox, cœptagenerosiorjuventa, Albos ossibus Italis Philippos » Et Pharsalica bella detonabis. Et fulmen duds inter arma Divi ; Libertate gravera pia Catonem, Et gratum popularitate Magnum. Tu Pelusiad scelus Ganopi Deflebis plus ; et Pharo cmeota Pompeio dabis alUus sepukmm. « Hsec primo juvenis canes sab «?o , Asie annos Culick M aroniani. Cedet Musa radis ferods Enni Kl docti furor trdaus Lucreti» 50 bS 60 65 70 75 à travers les écueils, et celui qui nous fait assis- ter aux métamorphoses des premiers corps. J'ose dire plus encore, l'Enéide même s'inclinera de- vant le poète qui s'adresse aux fils du Latium. Et Je ne bornerai pas mes faveurs à la gloire des vers; Je t'unirai par le flambeau nuptial à une compagne distinguée par son savoir et belle de ses propres talents , telle que la déesse des amours ou Junon pourrait la donner de sa main. A la beauté , la simplicité , la douceur, elle Joindra for^ tune, noblesse, grâces, décence; et moi-même Je ferai retentir à vos portes les chants heureux d'hyménée. « 0 Parques trop cruelles. Parques Jalouses! O éclairs de bonheur toujours trop rapides pour les grands hommes I Sommets élevés, pourquoi foul- 11 que vous soyez plus exposés aux chutes? Par quelle fatalité barbare ce qui est grand n*ar* rivé-t-il pas à la vieillesse? Ainsi le fils du Ju- piter africain, après avoir foudroyé l'Orient et l'Occident , dort étouffé à Babylone sous un étroit sépulcre; ainsi, percé de la main tremblante de Paris, Achille glaça d'effroi par sa mort le cœur maternel ; ainsi, sur les rives murmurantes de l'Hèbre,* je suivais la tète plaintive de mon Or- phée : ainsi toi-même, 6 rage d'un tyran sacri- lège I tu recevras l'ordre d'aller t'ensevelir sous le Léthé. Et tandis que tu chantes les combats. Et qui per fréta dudt Argonautas , Et qui corpora prima transfigurât. Quin majus loqnor; ipsa te Latinis iEneis venerabitur canentem. SO Nec solum dabo carminis nilorem, Sed taedis genialibus dicabo Doctam , atque ingenio suc decoram ; Qualem blanda Venus, daretque Juno; Forma , simplidtate , comitate , 85 Gensu, sanguine, gratia, décore. Et vestros Hymenaeon ante postes Faustis cantibus ipsa personabo. « O sœvs nimium , grayesque Parcae ! O nunqiuun data festa longa summis ! 90 Cur plus » ardua , casibus patetis? Cnr saeva ?ice magna non senescunt? Sic natum Nasamonii Tonantis Post ortus olHtusque fulminatoe Angusto Babylon premit sepulcro : tô Sic fixum Paridis manu trementi Peliden Thetis horruit cadentem : Sic ripis ego murrourantis Hebri Non mutum caput Orplieos sequebar : Sic et tu ( rabidi nefas ty raiini ! ) 1 û5 Jussus praecipitem subire Lethen , Dum pugnas canis, arduaque voce Das solatia grandîbus sepulcris; (O dirum scelus! o scelus I ) tacebis. » Sic fiita est, leviterque decidentes 105 Abrasit lacrimas liltente plectro. At tu , seu rapidum poli per axem UV, lïL HlfÊÉÛ^tiûe voix solennelle tu donnes des con- IbÙoc^ a d'illuslres umbix'd, ù crime! à furfaît î Ml eoodafTitiera tavoLi au sitencel ^ Blé fiit , et sa main légère essuie plus d'uue Énw avfc son britlaut archet. Mai toi V lobjet de ses pleurs , soit qu'emporté |ir k mcKi vement r^ipîde des deux , Relevant sur Il cNr dÊ la Eenammée jusqu où s'élèvent les Muitt âmes ^ ta voles de bien haut la terre et Hiiei éÊ» sépulcres ï soit qu'admis pour tes lotis lOA bords hetireiii de I Elysée , tu jouis- Mdc ia paix au faud de quelque bols solitaire ^ nlotré ûes guerriers de Pharsale, et suivi des WoM et àeâ Pompées qu'attirent tes nobles loevés; soit que ton ombre auguste et sainte, Im ilgiiorer la Tartare, écoute de loin les tau ipctigcars , et contemple sur T autre rive KifOft ftti se fait pâle à la vue des torches de sa i^re; ffetti^ entoura d'une auréole ; et^ â la prière dt Mfa^ demande un seul jour aux divinités te onbm silencieuses* Leurs portes ne sont fÉhtl ine&or&iiles pour T époux qui rejoint une gw nm psM voulu par des danses inconvenan* iBdpar un culte dérisoire te donner les traits i)Êm mtm idole : c'est toi qu'elle honore , toi ^*ctle Yâière sur un autel dressé au milieu de lia eoBnr; et ee qui peut la consoler, ce n'est |ÉttlDCi portrait retracé sur Tor imitateur, et fil« lirUlant s son chevet, protège son paisible HBBtîL ïu^eZy foyez, images de mort, Yold rmd*uas« vie nouvelle! loin d'ici le deuil lugubre î ^tmjQfom s'bumecteut désormais de douces larmes j et que sa dontenr^ soîefineiîe comme une fête , adore maintenant ce que naguère elle a pleuré. LIVRE TROISIEME. STAGE A POLLÏUS FÉLIX, SON AML Cher Polltus , doux ami , bien digne à coup sûr du repos auquel vous avez voué un culte si fidèle, je n'ai pas l>esoin de justifier longue- ment, à vos yeux du moins , l'essor téméraire de ces enfants de ma muse^ éclos pour la plupart chez vous et dans le sein de ramitîé. L'audaca de ma plume vous effraya même plus d'une fois, lorsqu'entré dans la confidence de votre génie ^ je pénétrais au fond du sanctuaire des lettres , et me laissais guider par vos conseils dans tous les mystérieux détours du labyrinthe, CV st donc en toute sécurité que je vous envoie ce troisième livre de mes Sîlves. Le second, vous Taviez vu naître j mais vous êtes comme le père de celui-ci» VHercuie de Surrente ouvre d'abord le recueil : je venais de l'apercevoir sur votre rive, et aussitôt je fis ces vers pour l'adorer, La seconde pièce fut composée à l'occasion du départ de Métîus Ccier, envoyé par notre aug^uste empereur pour com- mander une lés; ion en Syrie : ne pouvant suivre un jeune homme si magnifique et pour mot si charmant, je raccompagnai ici de mes vœux. ,Te devais bien aussi quelque tribut de conso- lation à mon cher Claudius Etruscus, lui qui pleurait avec des larmes véritables {et partant !!■■ ciiiitti êrdmft leYatuft , Qb «iffiniil «DintK pol«ntk>res » Trtrtft tefMcis» el «eptilcr» rides; hm fttd» mmUo ttemui recluas Mu ClfHil tene» id orifi, flm Fteruitc» tarba oongrtptiir , Il te ftâèUc cârniâi iftSûnantein fmufiM tmnàimmr^ et CiCoii«t : ta VigiA ttoer et Auperbua ombra Hmàk TMlaron , f l procul nocentum ànÉi firiiem , pallklum(|u« vi&â IhÉcii hmpiiii f«spiei« Nemnem ; âàm ïmàêm i ta ^ Toeante Poïta , DaiB, qoÊon , illem DcfH sikntum Ittim ; lotel Utt& pèlUm ï^mm M MpUi ndMitjiAi latdtli. te te mm UéÈÉM procax éoîotit MMRioiikikilligdrtfi; ^m ma oolÉir c4 fréquentât ipsum ^«Mia Ittiituin mediiili$; a^viilfek iMft MilNaiiiiitFit ^ÀB»i|iiiëi8il mmtm aoro ^ÊkffnmiÊHt cnctibiitqu» ftomoo t^» Tirocnl lnbic »bil«t ittort«» j llû II no nh 130 11sec vîtaB gcnitàliâ est origo : Cédai ÏHcim alroK, geoiâque mâiM^nt Jam dulcM^a tacrlntatf ; dolorque te^hn Quîdquid OoTerat an te, nu ne adore t. LIBER TERTiUS. STATIUS PÛLLtO SUO SAL. Tibi çerlCf Polli dulci^mef et bac, cui tam Odetiler inTksnreSf quiète dignissiniep non ïïàbeo [xnbaoilain dut lihellofom islofum temerilalem, qnuTa scia$ muîtoa e\ iJii$ in fiinn tuo snbito nalos , et liane audaciam !;ti1i nof^lri frequcnler estpavcas, quolies In illius faciinriîBe Um penc- traie seductua , alUus litteras iiitro ^ et in rvmnes a It Etii- rirorum sinus dticor. Securus iLaqne tcrtMiii liic Sibdrmn noslrariiin JUier ad le miltilur Habut^rat qnidem et secun* dus k-.Mem;sed Utcliatx^t auclûrem. Nam prîmum limen eius llercttles Sunenlîutjs apprit » quem m litore tuo eoa^craium, slaUm ut Tideram, tiis versitm^ adoravl, Sequitur Jtliellus , qim splendidls^imum et miliî jucnndif- ftimunn juvetiemp Metium Ceierem, a aacratl.^sima împe- ratore mjAsum ad iegioBem Syriacaiti , quia M^qut rion po- Icrauiuâ, ùc pro&ecuiu^âum. Mefcbatur cl Ciaudit Etrufid 3. Iff STACE. fort a mères) un Yieux: père mis au tombeau* Ea- rinus , affranchi de notre Germanieus , sait en- core si j^ai tarde à satîsfjiiire ses désErs au sujet des vers qui devaient accompagner Tetivoi de ses cheveux , offerts à Asclëpius de Pergame avec une boîte en diamants et un miroir. Dans la der- nière Silvc, je conjure ma Claudia de se retirer à Naples avec son époux* Ces t là, je la voue, de la causerie, voire même de la causerie sans prétention ; je cherche plutôt à persuader ma femme qu*à plaire au lecteur* Vous accueillerez surtout cette pièce avec faveur^ sachant qu'elie avait pour but mon repos , et vous spécialement pour objet; car je me retirais non pas tant dans ma patrie que dans celle de mon ami. SILVE L L'HERCULE DE SURRENTE. Dieu de Ty rinthe. Pal) lus renouvelle à ta gloire tes sacrifices interrompus, et il justifie bien une année de silence : tu seras honoré dans un sanc* tuai replusmagniûque^Hereuten'habiteraplusnn rivage pauvre ou désert, niun loitdigneà peinedc matelots errants : maî<> il aura un brillant porti- que, et une voûte soutenue par le bronze et par le métal grée; on dirait qu'une fois encore purillé par la flamme de l'Œta, il va monter glorieuse- ment du bûcher vers TOlympe* j*en crois à peine mon esprit et mes yeux. Est-ce bien là ce gardien d'un seuil sans honneur, ce Dieu négligé d'un si misérable autel 7 D'où vient ce temple d'hier, et cet éclat inopiné qui en* vjronne l*Hercule champéire? Ainsi les Divini- tés ont leur destinée comme les lieux. Effet ra- pide de la piété ! Naguère des sables stérili^, les flancs d'une montagne battue par les vagues, des rochers hérissés d'épines , voilà tout ce que l'on trouvait dans ces lieux inabordables* Quelle révolution soudaine a fendu ces i^ochers de dia- mant ? est-ce la lyre d'Amphion , est-ce le luth de Thrace mn les a transportés? L'année «lle- méme s'étonne de voir accompli dans F intentai là de douze mois Touvrage d'un siècle. C'est que le Dieu a prêté son bras : il a éiigé son propre tem- ple; ces roches rebeltes, il les a soulevées avec effort , et la montagne a reculé devant sa vaste poitrine ; on eût dit qu'il était encore aux ordres de son impitoyable marâtre. Ainsi donc, soit qu'affranchi d*un joug tyran- nique, tu habites Argos ta patrie , foulant au^ï pieds la tombe du cruel Eurysthée ; soit qu élevé par ta valeur au-dessus des astres, tu sièges à cété de ton illustre père, recevant le nectar de la main d*Hébé, d'Hébc plus gracieuse que le Phrygien qu'elle remplace , montre^toi secourable , et fais planer ton génie sur un temple naissanL Ce ne sont ni les vapeurs empestées de Lerne , ni les guéreis de l'indigent Molorchus ^ ni la formida- ble forêt de Némée, ni les antres de la Thrace, ni les autels ensanglantés par le ty ran de Pharos qui t appellent, c'est une maison simple et heu- reuse fermée à la perfidie et au crime , une mai- son tout-àfait digne de recevoir les Dieu% du ciel. Quitte cet arc menaçant, et ce carquois inépuL tnei pietaa aliquod en siiidiîs tiDstrU Rolatiiim, qiiïim la- geret veris (quod ainari^imiiin est) lacrimls âeucm pat rem, £ariiius prasterea, Germatiicj nosirt liliortiis, scitfpiniTicliii tlefiid^rîum ejiis moratus i^îm, qiiiim petissct, ut rapiltoi^ moê^ quos cum eemmata pyxide et speculo ad Pergome- num Asctepitïm nultebat ^ versibos deilicarem. Siiiriiiia t*sl Kriop, qoa mecum secedere ??eapo1ifn CJaudîam nwam iixhortor. Hic, si verym dicîmug, sermo i*at; el quidem 8itais à cette époque près des rochers fameux par le souvenir des Sirènes, au sein de la famille de l'éloquent Vopiseus, qui voyait en moi plus qu'un hôte, La, j*admirais ù. loisir et ses mœurs douces et tranquilles, et ses neuves inspirations, et ces fleurs du Parnasse qu1l cueille toujours fraî- ches» Un jour (c'était aussi la fête de Diane), nous trouvant à Tétroit dans nos demeures et ennuyés de leur aspect monotone , nous côtoyions le ri- vage humide, abrités du soleil par un feuil- lage épais. Tout à coup le ciel s'obscurcit, l'éclat du plus beau soleil fait place aux sombres nuages , et les ailes légères du Zéphyr sont toutes mouil- lées des grosses pluies del'Auster; uu déluge ac- court, semblable à celui dont fa lllle de Saturne inonda jadis fa Libye, lorsque Didon^ se livrant au guerrier troyen, arrachait des cris aux nymphe» témoins de la pudeur expirante. Nous fuyons, et les esclaves d'emporter les mets sacrés et les coupes ornées de fleurs ; mais ils ne savent ou les niettre. Pourtant d1nnoml>rables babitations dominent ces belles plaines, et plus d'un toit brillant couronne la montagne; mais la pluie couseillaitde gagner vite l'abri le plus proche, et nm as arcai, agmenque iinmtte pliarelra?, I BmMto lorftiAuni Mnguîue robiir, NseriiiHitiitti* gerentlbiiâ liostein. Ai Sidoail^Ciliain pulvioàr ûrantho r, «tilpit tremi tdruK a.sp«f ^biirnifï. I « mâÊk/^m v«f)i ; nec turbLdu>i ira , ■riaçtÉBOD»; *eà ouetn te M^nnll^ Augv SMBiftiMiti «t roiilto tnliv maiieutoni il;fniliBifMYtp^poAt cri mina tiovih m «iMiafQit, titiei mtm : liic. Ubi Testu têt ci iniQCittt jiivcsiain iim ca^Ubtis Ittt if«loci iv^mii Êerliiiiiti& lustro, ■pit hifftfilaf, iTO gAiidttile, tatenJûs lidkDÇ, iifBQi«qtii tus» qmiai prima nnvirri^îe II RWHHi pvcmen»» itque e^siiimata dolenï». ^MEom laltiU venefinda eiordia tt^inpri , pi, CûBoçm : lûCÉiS tifai ip^de sânahit «ttaitûqtfi feoém troliatitiir arcu. ifM«rtl, arJi qtuiiii toirrnti^iinu» a\is Éi terril» kliwqe« Hypc^rioue miiitu mkêÊÊÊA SttMiidU SiritiK «gros. pAeiadcïstr pr«>As£i^ quufit reglbtiH apimti I Uic^mm Trtrkr Oi^ti», ri face mulU 35 40 m Cnnj3cia& Hlppolyti splendel tacuâ : ipsa conmat Emeritrts Dianii canes , ei spicola teiijit, £t tutaâ unit ire feras; omntsque pudicis Il4la terra ibcU tlecateîas ctcolit Idus. i^o Asl e^o , D^rilania* ^uamvis sub collibus AUjœ Hus pnp|iiiuDi 1 msgnique ducis mihl muncre ciirreat Unda diiiïii ♦ <^iiras mulcere a'Stnsqtie levane Sufficertnl; tiolus Slrt^num ntirniiie rupeâj Facuiidiqu^ larem l'oUi ïiqii ho^pes habebâm ; ai Aâiidue niore^^tie viri pajcemque lïovosque Pieridum flures , inlattaque carminà dîsccns. Forte diem Triviœ dtim Utore ducimaîï udg, Attguslasi^uf foreâ assuetaquij UkU gra¥at[, F rond j bus e I palula ill^^end 1 m u$ a rbore soi ^s ^ 70 IkUtiïil cœJuiû, et subrUs luv candtda c^iU Nubibus, ol tenuis i^ravrorc FavoDitis Auslro Immaduit ; qualf^m Libya: Salurnta iiiitibum AtlulïE , Uîaco dnm difes ElMsa mai iïa l>inatur, te,Hte$i|uc ululant per devla Nymphj^ ^^ tiilfugimus; festiif^que dapeA, rcdmutaquc vîiiâ Atiriplunl famulJ : nec qrm coiivivia migrent ; (Quaniviâ innurnercp gaudcnlîa riira supeme Iii^drre dcjiiiuiï, H multo nilmitie divea 38 STAGE. tirailleurs nous avions foi au retour du beau temps. Non loin de là était une masure décorée du nom de tempïe , une humble demeure qui écra- sait le grand Alcidesons une vonica |>eine capa- ble d abriter quelques pécheurs ou qneU]iies ma- telots erranU. C est là qu on entasse péle-mélc et les tables, et les lits somptueux, et la foule des esclaves, et la brillante compagnie Uc la k^ile Polla* Knlln tout le monde n*y peut tenir, et Tasile ne «suflU pas â tant d' botes. Le Dieu rougit et rit tout ensemble; il entre alors dans l'âme de Poltiiis, et rcnlourant de ses bras caressants, H parle en ees termes à son cœur : " Est*ce lace Polliusj dont la main libérale a répandu ses richesses avec tant de profusion sur Pou 77.0 ï sa patrie , et sur la jeune Partbénope ; ce Pollîns a qui notre montagne doit tant de iomplueux édiRees, tant d^'asiies verts ^^ tant de statues de marbre et d'airain, tant d'images en cire qu'animent, ce semble, les couleurs de la vie ? Car ce palais et ce domaine , qu'êt aient-ils avant ton heureuse arrivée? A travers la roche nue, tu as fait pratiquer un long chemin cou- vert, et là où Ton ne trouvait qu'un étroit sen- ti er^ s'élève, pour l'agrément de la route , une superbe galerie soutenue par de riches colonnes; imr tes soins aussi , une double voûte emprisonne les eatîx bouillonnantes de la nymphe voisine. Auteur de mille ouvrages^ pour moi seul lu (^ pauvre et comme sans moyens, ô Polliusl Et |K>urtantje visite volontiers ees Pénates j et j'aime ce rivage dont tu rends 1^ abords faciles. Mais tout auprès Junon regarde avec mépris machét!v« demeure, et rit en secret de mon déui^ment Donne-moi un temple et des autels dignes de ta magniilcence ï un temple auprès duquel la \Q\]c enflée d un vent favorable ne paisse point sans s'arrêter, un temple que le roi des airs et les conviés du banquet des Dieux visitent quel- quefois , et qui puisse recevoir ma sœur au sortir de son habitait ion sublime. Qu'importe que cette montagne se roidisse contre nos coups , et que cette masse solide n ait point été entamée de temps immémorial ?]e suis là pour t aider dans ee tmvail immense : moi -même j'ouvrirai le sein de cette terre opi nîâtre. Mets-toi à l'œuvre et ose quelque chose, sur la foi des promesses d'Hereule, Tu verras bi les tours de Thèbes ou les murs de Pergame se sont élevés plus vile* ^" Il dit, et quitte le eœur de PolUus. En un moment, le plan de iarehilecte est tracé : mille bras unissent leurs efforts; les uns dépouillent les forêts et polissent les l>ois , les au- tres fouillent le sol et jettent les fondements : oa durcit au feu l'argile bumide et grasse, qui doit garantir le temple d(s atteintes de l'hiver et de» pluies ; et Vindomptable caillou se fond et eoule dans la fournaise. Mais T oeuvre la plus rude était de fendre les pierres et les rochers qui résistai eut a Taction du fer. Le protecteur du lieu , le grand Alcide lui-même , à Tbeure ou le ciel se voile des épais brouillards de la nuit » quitte ses arme^ , saisit la hache à deux tranchants, et fouille d*un bras vigoureux le sol informe. La riche Gi- prée/la verdoyante Taurubule^ retentissent de Mollit nîtet) instantes sed proiîmA qiiœrere tiimN 80 SuiKtcliant t l^vâique Jldés redîLura sercni. Slai>at dicta sacris Icnurs ca^, nomin«^ tempN ; Et in*»g»um Alditen liymili lare par va prpniebal, Kluctiva^» nautas, scrutaloro^ipie profundi Vix openre capa\ : hue oamH ttii ba eoïmns; BS Hue epuUc , dite^tie ton , cirtusque roini$triin} Slipà[ituf, nilidaMiite cohtirs gratissima PolLœ. Non cepere fores , angirsLaquc déficit a*flf^. EnihtiU , ri^itque D«us^ dît«c laque PolU CofdA subit , tïlanilisque animum eomjtlectlliir alnh r VQ « Tiuw, îiiqiiît Jargitor opirm, qui mente praTu^ Tecla Dicûrclje» pari 1er, juirenenique rcpleslî i^artlienopen? no^iro qui tôt f^tigia mouti , Tôt Tiride» Iuoo« , tôt iaxa îmitauUa rottua, j€raqiie, lot flcripto vi?enles lu mi ne cera* 95 Fi^Uti? timd cDîm tsla domas, quid terra, pnuâquam Te gaudere* , eranl? longo lu Iran u te uudns Teiiistt scopuloA, fo^ratque uhi «emila lantym ^ IfiiDc ibi df«itii)c'i{^ stat porikn.^ nUa columiib, ^'e fiorderel lier : ciirvi Ui N toril ora 100 CJausihti calida.^ gemma ti^^tudine njmplmA, Yi opéra enumf*rem : mîhi pauper, et indigns uni PuUius? et tate& litlaris t^meo îalro Pénates* Et lîtPSr qiïod paodîs, imo : fed proKlîria ftëdea Despieitf et tarile ridet mea nniDioa JtiTto. Da taaiplnm, dtgnasque tu in conatibiîjs am», Quas puppeâ velis mdjnt transrre secuttdls : Quo pater a^tlkerius , mensJsqyc accita Deomm Turba, et ab exceiso Tenîat soror bospjta leclo, rVec te f quod iioHdus rxïnlm ri^^t^t iimbo mali|]^ii fifontt», et iromenso non onquam etda«sab jcvo Terreat; ipse adero, et conamma lanla jiivat>o , Âsperaque învitœ perfringam viscera lerraï, Ijjeîtïe, H ller€ïdei& tidens hortatibu» siide. Non Amptiiofiiaî ^tcterlnt Yelocius arces, Per^ameusT* labor. w Di)iil , mcnlrmque retiquiL Nec mora; conacripla f»>jmftntur imagine leinplâ : Inuunierie roi ère manus : iïts ca'dere âilvaii. Et tevare lrat>eft : il lis immcrgere curie Fundamenta solo. Coquitur pars UYida ferrse Proteclura IdameSi ab|ue eitdusura prutoa»; Indoitiitusqxie ûh% curva fumnce liquescit. prrfcipuus sed cnim tabor est euftcindere de^tra Opposilas mpe«r et sa\a iiegantia ferro. Hic pater ipee loci , posilîd TirjnJhiuJi artnla Insudat , validaque iolum defomie bipcnni , Quum grave Docturna cœliim âublc\itur umbra. lïv. nr, siLVE r. tm dfiorts ^ et i écho des mers en répercute au Ma le brait dans les plaines. Tri n*m% point le retentissement de l'Rhia qwiMl BroDtès et Stéro{>e frappent à coups re* dfliiMès sor feue lu me ; moindre est le fmeas sou^ Iviiiii des antres de Lemnos , lorsque le dieu de Il duicBe forge rêp^ide et prépare de m À les pré- lenli i la sévère Pallas. Li mûalagne décroît à \'U6 d'œîl , et les ou- nlfn de retour avec les premiers rayons de Taube ftgiafdetit l'ouvrage et s'étonnent ; à peine faut- 0 encore les sueurs d*une année, et déjà le dieu ÉÊ lytiattie, du haut de sa mtijestueuâe de- ■mtCf dominant sur les flots et déliant le sanc* Miré de sm oiardtref invite Pallas à Le venir voir ims iiii temple djgne de lui. HaIs la pacifique trompette a donne le 5ig;nat ; d^âla poussière s'élève dans la brûlante uréne eamaim Êa îumèe du sacrifice. Jupiter fêté à Pise, Hlidieii âe Cyrrha, envieraient de teiïi honneurs ftadonaa dieu de la force. Ici rien n^aflligc la Vie. Lniu detiûuS) jeux lugubres de CorintUef jott atroces de Némée! Un enfant plus heureux ! aux uôires. Les vert^ Néréides, quittant h*iïrs grottes profondes, s'attachent a des ( bymrdes, d ou, sajis être vuesetsans rou- 0r, elles regardent les combattants nus fournîs- Hciir carrière» 1^ G au rus couvert de vignes, eourocinècde bois, Limon ami du calme, tfivorabfe aux vaisseaux, Lucrin cher à , attirât a ce spectacle , que toi , Misène , 1iiQiionceâa%ee la trompette grecque du haut de promontoire phrygien. Et la tendre Parthé- t applaudit à des fêtes qui sont aussi les sien- 30 nés ; elle sourit à ces petites couronnes , Images de celles dont elle honore la vainqueur dans ses jeux. Et toi aussi, invincible Hercule, daigne pren- dre part à ces triomphes; ils sont consacrés è ta gloire î Soi! que le disque dans tes mains aille fendre la nue, soit que le trait rapide prévienne le zéphyr dans son vol, soit qu'une lutte inno- cente te plaise davantage , montre-nous que tu agrées cm offrandes; et s'il te reste encore des pommes du jardin des Hespérides , laisse-les cou- ler dans le sein de la vtnérable Poïla; car elle n*est pas indigne d un tel honneur. Ah ! si seule- ment elle reprenait la fralcbeur et les grâces tou- chantes de sa jeun esse ( pardonne, ô Hercule!), tu tiendrais même la quenouille à ses pieds. Telles sont, cher Pollius,les libatioTisque, dans ma poétique Ivresse , j*ai répandues sur ce temple renaissant. Mais voici le Dieu lui-même sur le seuil de son temple; sa bouche divine s'ouvre, et il prononce ces paroles : * Courage, Polllus ! continue d'employer ainsi tes richesses, imitant mes nobles travaux , domp- tant les âpres rochers, fertilisant des déserts qui faisaient honte à la nature , transformant les re- paires des animaux en demeures brillantes, et rendant â la lumière des divinités humiliées dans l'ombre. Quel sera te prix de tant de mérites? Gomment te payer de retour? J'arrêterai pour toi le fuseau des Parques; j'allongerai leur ÛL Hercule sait vaincre la mort. Il écartera loin d'ici le deuil et les accidents funestes , et te ramènera sans douleurs au printemps de tes jours. Gréée à lui, tu pourras jouir longtemps de tes petits-tils. ^mUMi ; dites C^iiftœ, Tiiîti^ue résultant HfibtkP, H tErris la^m redit xM(tiom eclio. 9én \am irande ionat molk incndibus i€:ina . 1 30 ^Mm llRMitei Stero|ie«|ue feiit : ruMi mnjor nh 4i)lrif t^Hiidi friiflt est» pbi lUmmeuâ ci?gida ca4at iiAtar, et casti» eïomal Patbda donis, OtpmeMit ITApiiti^ ri rmtA fiub 1dc€ revefSi àtHÊBm aiinnUir opus : fh annus &nhpJat I Ilâ Ê/ÊÊT^dL iai^fliti divf^ TiryntSitis arce taifM:^! Aiiclm, et jtinfîtir liH,la nofenrîe hipi»UltK Hemee : Gtai tiic felicior infaiif . Ifm pmAotàê viHdc* ?let«ldei on tri» Itatoil ttll/o , et ficoputU QTgntitMi» tisprcnl ; |4â lit fadêl oecolte Dtidat speeAan [^ata?$tras. %Mll et Icarto nemoroios palmite Gaurui , Wkmim q^ itmi petafn !fesida coranal ; gt|Éaiflyn UaMOf omiûqiie Eii(»lupa carinis , O îmÊm Tomi Plirf ^ioqu« « ver Uc« Gmias 1 so Adsciscls, Mf^nCf tubas; ridetquc benîgna Paribcnope gtfitile sac mm ^ Dudoaque vironiin Cnlalui» etparTaauR' nitiiuilacra cororiœ. Q\m f âge, et tpse litx-ns proprii cerl^nifii& a^tus In vicia dignare mami ; ieti nubila difico I âô FiiMÎ*^tie, scu tolucres ippliyroa pra^Terter* Ifb» Seu tibi dulce manu liquidas oodatc pl^nîtra^: Indtilgf! lus saens : el tsi libl fHjma siijM^rs^uut Hesperîdum, çremîo veiierabilis in|î**re Polla?; r^tam capit , et tantum non d<^ner ambit honorem. IGO Qiiod si ditke d^us Tirideaque resunicjei annoi (Da Tenîatn, Alcide), fors Iruîc et |>en»a lulisses. liste rgo nasfientes itcXnrn bai^di^tUis ad aras Libamentâ tuU. Munc ipsuni tn Umhie c^mo Solventeni toccs , et Idia dicU Terentenn : T^^ il M^ctc aaiitUâ opJbDsque, miw« imita le laborei , Qui ri^ilaa rupeSf infeciJndfçque pndenda Naîorîe dpserta domas, cl verils in «*iiin Lustra liabilata t^m^ fœderiiie latic'nlia profers Numioa. Quae libi hune m^rilorum pnrmia iolvim f 170 Qoas referain gralea? Parcarum iila tenebo» Eil^ndainqne totus ; duram sào Tinccre [trorieoi ; Avertam Indus, cttri^lia daintia TCtftlK»« 4ft STACE. A l'un tti verras une épouse , et à Tautre un mari dlg»e d'elle. Tu verras de celle double tige fleu- rir encore des rejetons nouveaux , troupe cares- MQte , ^saîm folâtre ^ qui tour à tour se glissera îiur les épaules de Taïeul , et reviendra autour de la bonne Polla se disputer à Tenvl ses baisers. Car la durée de ee teûipte if aura point de terme y tant que je serai porté sur la voûte enflaminée du cleL Et mon temple d'Argos et de Némée , celui de Gadès , à rendroît où le soleil se couche , ne icront pas plus favorisés de ma présence* » Il dit , porte la main sur la flamme qui s*élève de son autel ; puis, agitant sa tête eouronnee du pÂIe peuplier, il en jure le Styx et les foudres de son père. SILVE IL A MÉTIUS CÉLEB, SUE SON 0ÉPABT POUR LA SYHIE, Dieu qui veillez avec amour sur les hardis navires et qui calmez en leur faveur les ora- ges d'une mer périlleuse^ aplanissez doucement les flots , prêtez de concert une oreille favorable ù mes VŒUX y et que Tonde adoucie laisse monter ma prière jusqu'à vous, n 0 Neptune, quel rare et précieux dép6t nous confions à tes abt- m«»5 lejeune Métius ! Une fragile embarcation va le recevoir^ et transporter au delà des mers la meilleure portion de mon âme. Faites briller vos astres bienfaisants, et n'abandonner point les deux extrémités de Tantenne, divins jumeaux 175 Teque niUil lec^um ttridi rtnoYJibosâaecUi; Cancfdamque diu juvcnes spectare n« potes ^ Donec et liic iïpoâsu'c niaturus , et ilia marita : Jlursui» et eK ilUs ^oboles nova ; gre)£i|uc protêt vu !t lïUQC hurnem îrre|)tet avi , uunc agininc blando Certatim placitlm conçu rrat ad oscula PoUaî, rç jun tem plis du nri iiam statuct u r ter mt u u ^ % vi ^ i so Un m me nanimigeri portabit macliina cœli. Nec mitii plus Cernée ^ pri^umve Imbîtabitur Argos^ Kee Tibunia domus, sottïSTe ciibtlia Gades. * Sic ait p cL taoïzenâ iiirgenteni aliariboti iguem , Popu Jeaque nM)?«ns a! bentia te mpora sU va , i M5 Et Styp , et stlkerei }uravjt rytimim patris. CARMEN II. PROPEMPTICOS METIO CELERI Di t quiljufi andaeea amor est servare carmas, Sfi vaque ventûsi mnlccre p^icula potiti , SttTiiite molle fretuttit pladdurmiue advertJte voLîâ CoMdUtira , et lenii non obstrepat urula precaiili. M GruQdc tim rarumque damna , Neptune, profuiiJo 5 Uepo^ilum : juveuifl duMîU committitur atno MeUua, ati|tie anuuœ partem super sequoin odfiras ilajorem IransCerre parât ; proferte beaîgna d'Œbalie. Que Tazur du eiel et de ia mer soW tt^ vêtu de vos lueurs fraternelles I Quant aux astres nébuleux , compliees du départ de votre soeur fuyant vers Ilion, ebassez-ïes de grâce et fermez^ leur au loin tout T horizon, m n Vous aussi, troupe azurée, divines Néréides^ à qui le sort a livré la second empire de la nature, vous que je puis bien appeler les astres de la mer, quittez les grottes transparentes de Doris, et entourant de vos chœurs paisibles le golfe de Baïa , côtoyant à Tenvl ses rivages battus des flots, cbercliez des yeux le haut navire que brûle de monter Celer, noble nourrisson de la bel 11* queuse Ausonie. Vous le distjn^iere^ bientôt. C'est lui qui vient d'amener aux rives de Pouzzol la première cbarge de la tnoîssun que le Phase nous doit tous les ans ; lui qui a le premier salué Cnprée, et fait sur la rive droite les libations de vin m aréot i qu e en Thonneu r de M lue r ve ty r rb éni e n n e. Formez toutes autour de ses flancs une volup- tueuse ceinture, et partagez entre vous les soins de la manœuvre : à celles-ci de Jlxer le mâtâ l'aide des cordages, à celles-là d*attacher les voiles à la vergue, à vous de présenter aux Zéphyj-s leurs plis flottants* Les unes disposeront les bancs des mmeui^s, les autres sous les il ut s seconderont le mouvement du i^ouvernaîl , une partie avee la sonde explorera les éeueils; quelques-unesattacbe- ront la naçelte au dos du uavii^ et amèneront Tancre pesante, tandis que d'autres tempérant les vagues les pousseront toutes vers l'Orient Mais pas une des sœurs à la verte chevelure ne doll rester inaetive. Si lien i et antennrc gemrno consîdite ruii^ii , Œbalii fralre» : votiift pontuisque polusï^ue î 0 Luceat : Ilîaca^ lotige iiimbosà sororis Aâtra firgate, precor, to toque e\chiditc ccrlo. « Vos qooque ccrruleum, diva* Néréides, ogmen. Qui s lionor, el regiu cesftîl fortuna set-tmdi , {Dicere <[ua$ nmgiii Jas slt milu sUler& jiontî) I Surgi le de vîtrDÎi spumosae Doridos antrist Sâjano^iie tinuâ, et fêta tepenbbds undis LitOTû tj^nrfiulU» eertalim ambite natala , QuBprentes ubi celsa ralis^ quain scandere gaudel Nobilis AusTOriiiE Celer armipotenlîsalumruis. Pîee qu£Drenda â'm : modo oam trins ffqiior^i leni« Prima Dicardïeis Phariiim gravU mtuUt annuin : Prima i&lutavit Capreas, el niarginc dexlra Sparsit TyrrlicriçC Mareolica trina Minervi©» ttuj U3 utrumque lat u s moll t pr^cio^te gyro ; 1^ Parti laïque vicea, vos siu]>pea tenJile mali Yinculai vos «ummia anDcetUe suppara velis, Voâ Zephyris aperUe sinus : pai^ tran$tf a repanat , l^ars demilîal aquia curtaî mwlerjmiiîa puppis. SLiil quibtis evplorel rupes gravis ai te niril^bdis» 30 QuDDiiue secoturanï reliKcni post ler^ia pliîisdoa » Uneaque submer^îe penitus retîoacula yellant* Teroperet baecBÈSlufi, pelaî^usque inf!inia adortua t Offîcio carcat gïau<:4iTum nulïa soiorum, Liv. iir, siLVE n • Ràgjez en avanl du vaisseau , Pmtée aux for- if mm cliBn^raiites , Triton à Ea double nature , et ?iMS, Glimciis, privé par un soudain prodige de b psrtk tu férié are du corps , et qui j chaque fois qoe vous approchez de votre patrie , flatter en- ivre d'yoe queue car^^nte les rivage d'Ân- • le tinvoque entre loos , ù Palémon , ainsi que ta dirine inere ! Si j'ai célébré avec amour Thèbes fi^Ui*eher pays, et chanté sur un instrument di^ t de M rtiarmoiiieu:^ Amphion , exaueez mes Elloi qttl ^ dans les cachots d'Éole , brises la f^ des vents ; toi à qui obéissent les nuages ^1b tanpètes sur toute l'étendue des mers, i^ KilimÉ , écrase de montagnes plus lourdes en- fut rEttfiis y le Notus et Borée ; n'ouvre qu*au léftjT les plaines de Tair. Qu'il sou file seul en |PBpê , et que seul il effleure sans cesse la surface Jasqu'àcequc, sans tourmente, la voile f Joueuse dans les ports de TÉf^ypte. ^ On m'éconte \ Zéphyr lui-même appelle le na- f iit ci accuse la lenteur des matelots. Mais quoi I klHssou m'agitÊ, moucceur défaille; et malgré Ï^BM qnc m'inspire un sinistre présage, retenues i&livtant sar le bord de mes paupières , mes lar- Kfootcfnilé! B^ It naatonuier a coupé le câble, et jeté à la an* la planche étroite qui nous servait de pont; ftéela poupe un cri prolong;é, le cri d'un bar- hn , rompt les embrassements et sépare de force Ivddfcl» baisers. Il n*est plus temps pour ladou* Inr de s'arrêter sur une tête chérie* INlmporte, • Qilc BUitbQ Proteus , gemtikoque liuic corporc Triton ll^^rt î «t tidNlJi qui perdjdil inguLaa rùcMj^triâ OM», màbmo qii«Uefi palriis alUbitur orU Utolfii] blandi fèfieiiâ AnUiedona eauda. • Ta UiD^ antêomtiesj dira cum inatre i^ïliLmoii, Imm » il vcilnft unor es>t nutii panderc T Ue ba» ^ 40 Wm €Êm d^^seri Pbabeum Aiuptiîona picctro, • Et f^bm, £olîo fruigil qui carc«re ventos, Oà fwH iêtm, oiïiQÎsqoe per ^ quora poiiti i|lrilM,^oe hîem«s nimbosaque nubila parenU imita al^elo Ëûtean, Eurumqye^ Notumquo Xi^ pffi«i«t : toU £epU|TO sit G4){)ia cœU , %Ém%^ pupp»; feïiininaaque «upeniatet iind^» kÊtàêÊm fMÉifeï don«e tua» Uirbine nullo, Ltfi taiioaii* «wîgtict e^rbasa HpU. « ImMmv: imat Ipse ratem, naulaâquf mor^ntes Ib^I : Me wmm limîdo jam trigot^ petltij^ l4Utar«ctMqiieo, qu«tiivt^ moret ominis Imrrûr, CtaïAart tn9|iCfviG» oculonioi ia margint^ Qetu'^. iHi^ nt«m ifrti^ dhîsU fuac ^luto Mto, «1 AtigiiAtiïfu dej«!i-.ft in n^quora poutem ; fmim tf e puppi ioiigi) riamorc mngiâter 1k^^ miftlciuê, alqu« oseula fîda. revelUt, ^^u^m c«ra iî^él in cerf ice inonn iS5 50 je resterai le dernier de tous, et je ne descendrai pas que le vaisseau ne quitte la terre. Quel est celui qui de cette mer inconnue , et fermée aux malheureux mortels , osa faire une roule , et détacha du sol les pieux enfants de la terre j pour les lancer à la merci des vagues et promener leur espoir haletaut sur les abtmes? Génie audacieux , non moins téméraire que îe géant qui entassa les glaces de Pélion sur Ossa, et fit gémir l'Olympe sous ce double fardeau. C'était peu sans doute que d*avolr traversé de paisibles marais^ soumis des étangs et d'étroites rivières au joug de nos ponts : nous courons vers des précipices; nous fuyons de tous côtés la terre, notre douce patrie, et nous allons , resserrés dans une cloison fragile , nous exposer à rinclémence des airs. De la celte fureur des vents et cette indication des tempêtes, et le ciel qui gronde, et Jupiter qui tonne , la main pleine de foudres ï Avant Tapparition des vaisseaux , lamerdor^ malt d'un profond sommeil; le sein de Thétis ne se couvrait point d'écume , et les pluies d'o- rage n osaient altérer le calme des (lots. Mais à la vue de nos poupes orgueilleuses ^ la mer se gonila et l'homme vit se dresser contre lui la tempête i alors menaces du c6té de la Pléiade, menaces du côté dcTastre d'Olénie, menaces éa la part d'Or ion , plus furieux que jamais. Trop juste est ma plainte; cependant le na- vire s^enfuitsur le dos des vagues rapides, il dé- croît, décuott encore, décroît toujours et finit par échapper à ma vue, emportant sous un frêle abri les objets de tant de sollicitude, et par^es^ i^iramen m termâ e ptet^ tiDtissimits otnbi I bo p nec ogrediar n isl jaîn c«deii te car ina. m Quiâ rude, ot ab^ssum miseriâ animaatibua sQquor Fecit iier? solide ue pias telhirià aliimnoâ E3(pulit la Ductuâ, pelagoqiie immi^^it hiaotËS^ Aui1a\ ingfimi; nec euim tiimeraria vtriufl nia magift , snmmâe gel i du m quae PcUdq Oâs^e 6â Juniit, aulidiulemquejugia bis prcssU Olynipoui. Ugque adeutie paru m lenLa» transi r^ paludes , Sta^vaque el aiiguslos submittere pnnlibus atnnes? Imus ia abruptum, genUlesque undiqne terras FtigimuR t aligna ciausi trabc , el aère nudo. 70 Ind« fMror venlis, indi^nalEeque procelliBi Et cœli fiemilus, et fidmiiva plura Tonaalî. Anlc raies , pigro tai^bant Q^quara sonino; îiec Bpumare Tbelis, aec spargere nubila fluclus Audebant r \ï$h lumueruiit piippibijs untla;, 7J Inqiie bominem smrciit biems. Tiiite nubila Pleia&f Oleniumqiis pecii$; «oUto tune ppjor Orion. Justa queror : fugil ccee vagas ta lia acta per unxla» Pauîalim minor, et loitge 5ef vantta vinclt Lumtna , toi graciîi ligno û>m|>iexa Umures , 8 J Teque auper reliqooi, le , noslti pignus amorts portaturii Cfkr- QiitM nu ne eg^ peclore eômnos, 42 STACE, m% tout l€ gage de notre amitié, mon cher Mé- tius!... Mon cœur maiatenaot laîssera-l-il vaoir le sommeil? quelles nuits, quelles journées je vais passer î Quelle nouvelle rassurera celui qui rraint tout? Lu mer de Lucanie, cette bac- chante furieuse, lui a-t-elle ouvert Uf» facile pas- sage? A-t-il trouvé propice la farouche Gha- rybdeou la vierge qui ravage le détroit sicilien? Quel aeeueil lui a fait Torageuse Adria? Le calme régnait-il sur la mer de CarpaHiie? Dorls a-l-e!leduQ souffle caressant bercé son navire, elle autrefois si favorable aux doux larcins du taureau d'A^cnor? Mais j'ai mérité ce qui me fait gémir : Métius volait aux combats , et moi, lâche eompa^^on, je n*ai point suivi sa trace jusque dans le fond des Indes inconnues, jusque dans le chaos des Cym- mérien"^ Debout près du belliqueux étendard de mon prince, en te voyant tour à tour manier la lance, contenir la fougue de ton coursier, don- ner des ordres aux lils de Mars^ je pourrais, sinon partager, du moins admirer tes exploits. Si jadis le vieillard vénéré du grand Achille h, si Phénix alla jusque sur la rive d'il ion et sous les murs de Pergame, lui, faible et débile, et qui n'avait rien promis an fier Al ride, pourquoi ni -je moins de courage avec une égale amîtié? Du moins mou c(£ur lîdele ne te quittera point, et je suivrai ta voile aussi loin qu'iront mes désirs* 0 vous , reléguée autrefois sous les antres de Phoronée, Isis, maintenant reine de Pharos, di- vinité vers qui TOrient soupire, accueillez son entrée dans le lac Maréotîs aux sons bruyants du sistre. Fêtez ce jeune gueiTÎer àqui le chef du Lntium a confié ^gs étendards dans les contrées de Taurore, celui dont l*antorlté maitrlae ves cohortes de la Palestine, Vous-même d'une main propice iutroduisez-te dans vos temples, dans vos ports sacrés et dans vos villes ; que, sous vus auspices, il apprenne pourquoi le Nil déborde en fécondant l'Egypte; pourquoi ses ondes s'arrêtent devant la digue maçonnée par rindustrieuse hi- rondelle; pourquoi te mystère règne à Memphis; pourquoi les rives de Ganope sont dévouées à la volupté ; pourquoi le gardien du Lé thé préside au sanctuaire du Pbare, et pourquoi de vils animaux se volent égalés à la majesté des Dieux. Qu'il sache enfin comment réternei Pbé* nix compose Tau tel ou il doit renaître ; quelles campagnes daigne visiter le bœuf Apis; dans quel endroit du Nîi va ^ baigner ce dieu tant adoré des timides pasteurs. Guidez encore ses pas vers la grande ombre du liéros de Macédoine, près du tombeau où ce fondateur d'Alexandrie brave les siècles, embau- mé dans le nectar de rHybla; vers ce palais où l'on cherclie encore la vipère dont le venin sub- til endormit doucement Cléopàtre , et déroba la fugitive d'Actium aux chalnesde FAusonie. Sui- vez-le jusque dans le cœur de i'Assyrie et jus- que dans Tarmée soumise li ses ordres, et ne l'a- bandonnez, ô déesse , qu*a prés Tavoir remis sous la protection du Mars des Latins, Il n*est point inconnu dans ces climats; jeune encore et dé- coré seulement du laticlave, il y brillait dans la poudre des camps; déjà par un mouvement sou^ pie et rapide il devançait les escadrons, et son javelot, lancé d'une main sure, bravait tes flèebes orientales. Le jour viendra sans doute où César^ ayant 55 90 Qiiotre queam p€rferre dîct? qnis eu ne ta pavcnU rfunlJUB^ an Tatiti te pnclermiserît iitida Lircîini ràbida ora mari» : nom lorTa Ciïarybdis Fluctuel, aitl Sîculi popiilalrfs virgo profundi : Qtiûs tibi ciirretili praocepa fei-al Ad H a mores : Quac pax CaipatLiia : quaii le subvehat aura Doris Agoiiorei Ftirlis blaiMliLa juvend ? Sed merut questu» : qtii4 enim » te castra pelenïe, IVon veï ad igiwtos ibam eomes iinpiger ludm CimmeriuniiiyeCliJiosMtarcm propo Mliea régis Signa mai ^ se 11 Lela manu , scu fri^na teneres, ArmâU» seu Jura djires; opemmqne tuomm EUt non sodus ^ cerle niirnlor ade^em. 93 Si quondani niagno Phœnix révérend ti^ AcIillU Liln» ad lliacum , Th>inbra»qtitï Pergama Tcnit Imbelliâ ^ tumidoqiie niliiL juralu^ Atridoï, tîur nobia ignavus anM>r? «cd pe<^lore lîdo NtiSft^am abeni » longt^Uê !;ec|uar tua earbi^a vol», 100 Ifii , Plioroneis quondani stabubta ^ub anti is, Fîunc ri^na Pliari, numenque Oneotis anlielif KiLdpe mulUsoflo ptippem MareottdA sistro; Ac juveneiu egregiiim ^ Latlu eui diictor £oâ Si^im , ^àla^sùna^que dedi t TrCBare cuburtei , 1 0 j Ipsa tnanu plaeida per limina Teista, ^ftcrosque Do« tïortns, urbesqne tuas : te prae^de, noscat lînde pakidosî ffpcnnda licentia PfîH : Citr vada desîdanif et ripa coerceat nndas Cecropio stagnata luto : cor in vida Meaiptiii, Ciirve TUerapnEGÎ lasctvfat ora Canopl ■ Cuf scfvel Phariaa Lelîiaeusjanitor a«is: Vilîa cur magnoi o^qu^nt anîmalia Divo» ; Qtia> ûh\ pries temat vivai allaria Plkœni^ : Quoâ djgnetur agro5} aiit quo se gurgîte Nili Merpt adoratus Irepidis |ya!itoribiLs Apiiï. Duc et ad /EuaatLkicis mânes , ubi bcUrger urbis Comtttor IlybiaK» periusua nectare durât; Angiiileramqiïe domum, blando qoa mersa venaio Aciias Aiiaonjas fugit Cïeopatra catenas. 1 îO lî^ue et in As^yria^ sedes^ mandataqoe castra Pro«equcre, et Marti juvenem ^ Dea , lrad«» Ltittnn. Nec novns hospes erit : poer Inc sodatit iu amiis Notos adliuc tantum majoris munere chv\ - Jam lamen et turmas fadli praçTcrta-i» gyro Fortis , et Eoai jacuïo damiiare saRÎtlas. Ergo erit illa dies^ qua le majora datiiroi Oôar ab emef ilo jubeât diacedere bello? tIV. îir, SÎLYE IIL loi ém Yues plus hautes, te rappeltera des E de tMitaitle illustrés par tes exploits. Et ■QiB^p l«^ y«uJi fixés de nouveau aurleraémen- "^^i, nûtis GODtemplerous le vaste abîrae et nous drmatideronâ au cieJ d autres vents» Q cfUtïlle sera ee jour- lu mon ivresse I A^ec ^tid traiis|iort je saisirai ma lyre, lorsque, m'en- "" ut de tes fortes étreintes, et m'écrasatrt du i ée ta gloire, tu viendras, nouveau débar- qvté^ tomber d abord dans mes bras , que tu me fcodraâ enfin ces entretiens dont tu m'auras pirdé fe cb&rme, et que, dans nos longs dis- sur les années écoulées dans Fîntervalle, p9irleras du cours rapide de TEuphrate, des palais de la Bactriane, des coupables trésors de fantiqtie Babylone, du Zeugma, ou nous InMtâiiws la paix par le chemin de la victoire , d dm bosquets enchanteurs de la florissante Idimi^ l Tu me diras ce qui donne aux laines iT>r leur précieuse écarlate, et pourquoi la : de Sidon vient deux fois se teindre au v; lu me déerims ces lieux où d'heureuses distilleot le baume de leurs rameaux i; €t moi ^ je te montrerai quel monument nx Félnges vaincus , et quelle page doit I ma laborieuse ThébaXde. SILVE IIL US LARMES DE CLAUDIUS ÉTIIUSCUS. ' 0 toi. Divinité puissante, dont le regard si t mix immortels s'abaisse rarement sur rierra profane, ô Piété, reparais le frout ceint de bandelettcfl et couverte d'un voile blanc 42 comme la neige, et telle que jadis, avant d'être chassée par le crime et la perûdie, tu te montrais^ dans rân;e d'or, aux peuples enfants. Sois témoin d*un tendre et dernier hommage; vois les pieu- ses larmes d'Ëtruscu«» en deuil , et essuie-les, ces larmes qui T honorent, A ta plainte sans fm quî s'exhale de sa poi- trine, à la façon dont il embrasse le bûcher fu- nèbre et se précipite sur les tisons fumants, ne dirnit-ou pas qu'il gémît anx funérailles de sa jeune épouse, ou que les traits de son lils encore adolescent vont devenir la proie des flammes ? Non, c*est la mort d'un père qui fait couler ses pleurs. Assister, Dieux et mortels, à cette cé- rémonie. Loin d'ici, ah î loin d'ici les méchants, et ceux dont Ta me couve en secret de noirs des- seins , et ceux qui trouvent que la vieillesse d*uii père est trop longue à s'écouler, et celui qne sa conscience accuse de la mort violente d'utie mère, et qui redoute Turne infernale du ngide Éa- que ! ce sont les âmes innocentes et pnres que je convie- Le voyez- vous, comme il tient ses lèvres doucement collées sur ce visage vénérable , et comme il arrose de larmes ces cheveux blanchis, et comme il aime ces restes, malgré les glaces de la mortl Un fîls Irouve (chose rare) que les années de s«)n père ont été trop rapides, et que les noires sœurs ont travaillé trop vite. Que les mânes tressaillent sur les bords du paisible Lé- thé ! Béjonissez- vous, demeures élyséennes, cou* \Tez vos auïels de guirlandes, et qu'une fêle brillante égaie un peu vos pâles forêts. Heureuse-^ ahl trop heureuse, cette ombre qui descend toute couverte des baisers d'un Ûlsl Al MM . bœ ilerum stant^s m litore , Tasloa dmicii iucius , ftJi asque rogabi mus a uras, 1 .10 O tMn cpiaolus ego I aiil quiDla loUvt morebo Pktin lyn ! t{iium rae m»%fa. cervioe li^lum ilItBn Iiiiai«ri6, »tque ia mea pectora primum iHMiteic PW^ noirus, aervatoquc reddes QtAâfoî&f inqne Tîeafi aiedMia DAmbimus annos » 13^ Tu, îipMlum Eupiiratcn , et rf^ia Bactra, saerasque AbU^im» BiibyliHili opes , et Z^eugma , Lalîna^ llciillvr ; qu Ûake nemus floreniis Idumei; ^ ^fCtiûM TjToc mbeat, quo fiurptira futx» ilMiillenita eadti; quo genmnc primum Ha Cndida Mkm ladenl apûbaisama virgœ : Ml«99, d^iidb dcderim quie ju$ta rda^^gls* QwfM laboraUs daiidal milti pB^oa Tticba^ CARMEN IIL L4CBÎH.€ CLAUDÏl ETBUSCL Ivm B«!tini PfetM, euja$ j^aLLe»siina ccelo Um vtwÊÊtmtaÊ iûipectant ou mina lerras, n^inivlâ Qufnaai nireoqiie ia^igaia omjctUj Qualis adhac prsâens nullaque eitruls& ii(»cenluni Frauflei rudes pnpul4ïs atque atirea régna coicbai , S Mitibns «t^equiifi ad^; et lugoitii^ Ëtmsci Cerne pio$ Ifolu», laudataqye tymina terge. Nam qah ineipleto ru m peu tan peclort queatu , Complcxnmque mgos , incïimlïeiiU'infiiie fdvillîa A BpjcieDs , non autprimiËV^ fuoara pi aiigi 10 Cotijugiâf aut uati inodo pubescéotiaercdat Ora rapi Bammi^? Paicf est, qui Helur : ad^gte» Dlqiie iiominesque, sacris : protul Iiirw , pnwul itc* nf>cettl^; Si cui œrde ncfaa tacitum , feiï&iqtii! «îneiluB Longfl palf is ; si qui a pulsatae cm scius u ni bram 1 fi Mairii , et îttferna rigidum tlmet M^ocm nrna : lft«iOnti»fl,caîiloS(îmî %(KQ. Tcnel eccesenîîei Lenitiir adpliiiUjâ viiltus , eaudamque part;ntig Catiilii'jn spargit tac ri mis , antmri'qtie supremum Frigus ainat i oclere$ geniloris liUiis aoûos » 30 (Mim fides) nigmsqiie putat prov»eï"asis« in>rt»reft* EKsuttent plftddi LelttieaAd aumioa mânes i El y si:? RAudele domus; date sei laper aras, FesLaque palknles liilarcnl aliaha lucos. Félix , bcu ! mmiwm felix i pJoralaque nato î> Umbra vemt. Longe Furiarum sibila, looge 44 STACK, Lola d'elle, avec le sifflement des fui it?s, le gar- dien à la triple gueule I Que la route s'élargisse devant ses mânes privilégiés; qu*eile parvienne jusqu'au trône où sié^e, au milieu d'un hurribio silence ^ le maître de ces lieux, et qu'en lui por- tant le tribut de ses actions de grâces pour tant d'années de vie^ elle en demande autant pour Tobjet de sa sollicitude. Poursuis^ donne un libre cours à tes pieux soupirs* Nous t'offrirons^ nous, les eonsotatîons qu^exige une trop juste douleur, et nous eonsa-- ereroos au vieillard les offrandes d*Aonie. Toi y d^une main libérale , inonde son bûcher superbe des parfums de TOrient et des plus rares produc- tions delà Gilieie et de FÂnibie, Que la flamme emporte une partie de T héritage paternel, et qu'un tertre élevé reçoivelescendresaecumulées qui doivent renvoyer vers le ciel pur de pieux nnaf^es. Mes offrandes à moi ne seront pas la proie des flammes, et^ grâce ù mes ehants^ elle vivra dans les siècles futurs , ta douleur ! Car moi aussi je sais pleurer un père , et j'ai poussé les mêmes gémissements au pied d'un bùchet' semblable. Le souvenir de ce jour me porte à calmer tes regrets par mes chants, et j'ai connu la plainte avant de gémir avec toi. Sans doute, modeste vieillard, tu n'avais à citer ni généalogie célèbre, ni antique noblesse; mais une immense fortune a corrigé l'injustice du sort et couvert une origine obscure. Tu as servi, non des maîtres vulgaires, mais ceux dont le pouvoir embrasse à la fois Taurore et le cou- chant. Et garde-toi d*en rougir ! Qui dans le ciel et sur TergemÎQu^ ciistos : penlto»via longa pat^fioil Manihus egregiis : «at , liorreDdojnqiie silenUs Accédât dominl §oliiim, grate^que lupremas Perl enitt cl tolidcm j u vent rogel aiixîusanfio^, 30 MaeLe pio gemjtu ! dabimu» solalia tiljgph Luctibuâ, Aonlttisqii^ tuo nacrabimiis iillro Iiifeilaâ , ttruscp , seni. Tu larj^is Eoa Germiiia, tu messes Cilïcamque Araburoque sufierbis fkferg? ragia : knl ïgiii»t opci tiîiirediâ, et aJlo 35 Aggem miisurî oitido pi a nubila etcla Sll[>enliir dner«â ; nos non arsura feremuâ Munera; venlyrosque tu us dnrabit in annoâf Me inons^trante , dolor : neqiie enm mi là Aère parenlern Ignotum , et simiJes gemui projetius ad tsues. 40 Nie mîlû tua damna dh$. compesc^re cantu SiiAdet; «I ipee luli , quos mmc libi cfïrift'ro, qucslns. {fou titii cJam quidem , senior placidiMime , getttis Lînea , nec proavia demissum stemma ; Beû ingen» Supple vi I fort II oa genu s , cuJ pamque paren lum 4 5 OcculuJt : neque mm domiiios de pkbe tuli«ti ; fied quibusoccasuA pariter fâmulanUir et ortus. Piec pudor iâte tibi : quid enltn terrisque poloquf. Parcadi sine le^ matiÈl? vice cuiicta n-gunlur, Altemisqiie nr pint : propriiâ sub re^Inis omnis âo la terre if est soumis à robéissance 7 Tout donim ou reçoit alternativement des ordres : les rois pèsent sur le globe, Rome fortunée sur le dia- dème des rois; et elle est elle-même sous la main de ses augustes chefs, qui relèvent à leur tour des Dieux immortels. Et les Dieux ne reeonnais- sent*ils pas des lois? Esdaveest le chœur rapide d^ astres, esclave est la lune vagabonde^ et ee n'est pas librement que k soleil revient toujours à son point de départ, EtsUl m était permis de comparer la médiocrité à la grandeur, le dieu de Tirynlhe a subi le joug d*un roi, et Apollon n'i point rougi de mettre sa Ilùte divine au service^J d'un mortel, ^f Cependant tu n'as point ëté amené du fond des contrées barbares au sein de TAiisonie ; Smyrne est ton pays natal , et tu as bu Teau du Mêles et de THermus , de THermus ou se plonge le vain- queur de fin de, quand il rajeunit dans les sables d*or r éclat de ses cornes divines. Ici commence lenchalnement de tes prospérités ; une sucees- sion non interrompue de services accrut tes hon- neurs, et toujours t*approchant des Césars^ tou- jours ayant place à leui's côtés, tu étais vraiment dans le secret des Dieux. La cour de Tibère s'ouvrit à toi lorsqu'à peine un duvet léger om- brageait tes joues. Là ta vertu n'attendit pas les années ï et la liberté s'offrit d'elle-même. Le fa- rouche successeur de Tibère, quoique agité par les furies, ne fa point renvoyé dans un accès de démence. Frêle et débile, tu osas le suîvre jusque soui les frimas de rOurse, affrontant le regard et Ten- tretien de ce tyran si cruel mémeaux siens. Ainsi Terra : premit felii regnm diademala Rom il ; Hanc diicibiis frenare datum : nioxcreâcit lu illos Imperium Su péris; mé liabent et nu mina legem : Servit et astronim veîox chorus , et Taga Bcrvit Lune, nec injuiîâi loties redit orbita solîs. Kt (modo si (h* e*E scquare jac^^niia summis) Periulit et ssevi TîryoUiins lioTridn régis Pacla^ nec erubuît famulanlis Hstula Phœbi. Sed aeque harbaricîs LaUo traEismlssus ab oris : Smyrna tibi içentile solum , potusque viïreiido Fonla Mêles, Henniqoe vadum; quo Lydius intrat Bacchus « et auralû reficit sua cornua tinm. LiTladeliinc séries f Taiiîsqiie ex online curi» Aucius bonos; semperque gradus propenumîuai setfipi^ Ca'.&arcuni eoluî&»e la tus, sacn^ue Deoruoi C3 Arcanis liaerere datiim, Tibereïa prlmum Aula tibi , ?iiduin ora nova mutante juTenla^ Panditur : hîc, anuis multa mpi't mô^h riflfs, Libertas ot^lata venit : nec; pnvi^imus lifTre^ Iminllis quani|iiam et tanit agi talus « abeglL Hune et m Arctoas tenu»» comfA usquc (i ruinai Tcrribiiera atîalu passus visiique tyraiitium Immanemque suis , ul qui irielMenda ferartim Corda domant, mersasqite jubent jam sauguim' laclc Liv. ni, siLVE in. k nKirtet qtit dompte les h^^tes férocêi plonge la lEtaiD dans leur gueiile, et ordonne ensuite à la pKnle déjà laiig tante de rendre sa proie et de ^^iMMieerrancariiage. Bientôt rêqnitable Ciande, de partir pour les demeures étoilées^ mit lie à tmi élévation , et transmit à Néron li nio de te continuer ses faveurs. Quel mlnUtre te Biéux desservit tant d'autels et tant de tem- flti? Mercure ne prête le secours de ses ailes Japiier; sur mn arc pluvieux la tille de €8l toute au service de Junon , et J'a- fSe TritOD n'est attentif qu'aux ordres de Nep- Tol seul as porté le joug de quatre maîtres éprouver aucune disgrâce , et ta barque a lieoreQSe sur toutes les mers. une splendeur incomparable a visité ta demeure ^ et la fortune y est entrée Il télé liante , dans toute la fierté de son allure. A toi seul soni confiées, avec l'emploi des tmyrs sacr^ du prince , les rieb^ses éparses chez toutes les nations et les tributs que nous Tanlvers. Tout ce que tire l'ibérie de ses d'or, tout ce qui brille dans les montagnes et laDalmatie, les riches moissons de TÂfrique, toos le» blés gue balaie sur son aire Tbabltant éd Nil brûlé du soleil « les perles que le plongeur idiercher au fond des mers orientales, les toi- venues des pâturages qu'arrose le G alèse, îux et le citronnier de la Massyïie, et Ti- de rinde , tout est remis entre tes mains , ce qui nous arrive par le souffle de Borée, flolent Burus et du nébuleux Auster : ou t plutôt les gouttes des grosses pluies lirer, ou 1^ feuOles^ chevelure des bois. Tou- ibore nunus* et nulla rivere pncda. 75 DK icd ttùm wmiio subTenit rti aciuft ilsIiigBroixi senior demmufi in ^xem k, et looio tiaosinitit Ushare Mt^roni. (MPO* oiâtiieDi pariter loi tt-mp^â, lot aras dalnr? inmniî Jof iK altger Arcas SO WÊ^Êm : irniji-iferî poIJUtr Ttiaumantide Jiino ; M celer ob««iqaio j auà ad ?tepta nia T H li>n : < ft kitàm muî&\M ducam juga rite tuUsIi btepTf loquç ornoi telix tua cyruba profuDdo. laoque ptMXD lut alla domum, pr^4^saque lok» 8â l*tvlt fortatie gradiL j»m cncdiiur uni IMcImia 4f0HiHa ofMUu ^ »[iar^idcque per omnes fiMlÉi populoA, magntque impendia muodi; ^He^id ab aurififris ejeclat Iberia fossis , IMMtieo quod EiHiTite ititet , quod isit'&siliuâ Ariis 90 TMllWt Msâîtri quici|uld leril areu NîlJ , , îJà ta Bdraaa^ qaaeqoe Ëurui atrox » q^ec nubilus AustDr IpM. BJImo* dtittt nuEuaravcrb iiTibres, 1taiB9M OùmÊÊ^ YigO î»te atiinùquc sapcii ^5 jours vigilant, tu appréciais d'uucoupd'œïl snr les besoins journalier des légions et des tribus, les dépenses à faire pour les temples, et ce que ré- clament les dij-ues pour arrêter les grandes eau\% et ce qu exige d'entretien la longueur des voies romaines; tu savais et la valeur de Tor qui étin- celle sur les lambris de César, et la valeur du métal qui jeté en fonte doit représenter les Dieux, et celle de la monnaie qui reçoit en pétillant Ti- mage du prince. De là ce court sommeil , cette âme fermée au plaisir, cette sobriété dans les repas et cette exac- titude dans les devoirs, que Tivressene fit jamais oublier. Cependant tu crus devoir sacrifier au dieu de Thyménée, tu voulus enebatner ton cœur par le tten conjugal, former une heureuse union et donner a ton maître de fidèles clients. Qui n'a pas entendu parler des nobles manières et de la merveilJeuse beauté d\Étmsca ? Bien que je ne l'aie pas vue de mes yeujc, la beauté des enfants reproduit la beauté de leur mère , et leurs grilces donnent une idée de ses gréées. Et son origine n'est pas vulgaire : les faisceaux, la chaise curule étalent Tapanage de son frère; il dirigeait les glaives de PAusonie et guidait fidèlement nm étendards 1 quand un accès de délire saisissant le Dace farouche, uous lui iniligedmes la honte d'une mémorable défaite. Ainsi, cher Étruseus, tout ce qui manquait à ton père du côté de la naissance fut magnifi- quement compensé par ta mère, et la partie obscure de ton origine disparaît dans l'éclat d'un mariage qui remplit la maison d'allégresse. Et les gages de ce mariage ne se firent pas attendre. ExUu« fîvolvit, quantum nomana siib omni Pila d ie , q u an l umq ue Tr itMtô : quid letii] lia : qn î 4 alli 1 00 Lfndanini cursus, quîd propugnafiula piincant /Equoris j flut longe séries porrecla vjarum : Quod daDuiii cdsJâ uiteat laqucaribus atirum , Qnse Divum în vuJtuji iipL formatida llqyef^cat hSoi^a ; quid Aitaonis scriptum crepet igné mûnelai. lob Illac l^bi rafa quîcs, auimiique ociusa volypios, Exigua^quiâ dapËâ , et nanquam ke^^a p ro Aindo Cura mero ; sed jnra tauMQ geitialja cordi , El tnenlem vincîre toria, et jungerefe&la DmnubJa ^ et iidos domino genuiêjie clicDl^a. i |o Qiiis sublime det'u» rormamqye Inâignii» Etnisfje I^esciatP liaud quanquam proprio mitji oognila visu ^ Sed decus exjmiunri ionnm par reddil imago YuïUbus , el aimilis natorum gratia monslraL fiec vulgare genui : fascjcs , summam^iie curutem 1 1 5 Frati^r, el AusonioB enses , mandatique lidus Signa tu]il » qiium pHina truceftamentia Daooa ImpuHt , et magno g!C05 esl damnata triumpho. Sic qiiicquid paLrio cessatum est sanguint;^ tnatvr neddidit; obscnrumqiie latusclarescârâ lidtt 130 Connu bio gaTÎsa domus, ^tecpigtiora longe : Qtfjppe bUad paitna reiiit Lodna> maiiuqu« 4n STAGE- Deux fols Lndne vînt aux couches d*Ëtrusca , et trtmc ranio délicate et douce la délivra de m fé- L'ondité. Heureuse Étrusca , si ta vie eût été moins courte , et si les Parques moins barbares Vêtissent permis de voir toute la fraîcheur de la jeunesse sur le visage de tes enfants ! Mais tes joies ont été sus- pendues au milieu de leur cours, et la main d'A- tropos a coupé la trame de tes années florissantes : tel se penche un lis sur sa tige affaissée , telle se meurt uue jeune rose au premier souffle de FAus- ter, et telle aussi la violette prinlaniere expire sous r herbe nouvelle de la prairie. Et vous cfui portez la flèche légère, tendres Amours, vous aveï été vus voltigeant auto u r de ses funérailles, arrosant le bù cher des parfums mater- nel», et y semant ou vos plumes ou les débris de votre ehevelure : vos carquois entassés formaient rédifice funèbre. Quel tribut , sensible Etruscus , ab 1 quel tribut de lamentations et dof fraudes n'aurais-tu pas payé au bûeher d^unemère, toi qui te plains de voir sit6t celui d'un père , et qui trou- ves dans ton cœur pieux des gémissements pour une vieillesse de tant d*années ? Celui qui d'un signe de tête gouverne main- tenant rempire céleste, celui qui partagea na- guère entre ses illustrer fils la terre et les astres, voulut bien Tassocier à son triomphe sur lidu- mée vaincue ; il ne le jugeait pas indigne de pren- dre place parmi les vainqueurs et d'augmenter la pompe de Ja fête : Toliseunié de la naissance ne fut pas un obstaele. Et quand ce même prince admit les plébéiens dans Tordre équestre, il chan- gea la destinée d'Étruscus ^ lui ôta l'anneau de fer, et le fit marcher fégal despîushauts personnages* Seize lustres s'écoulèrent sans qu un seul nuage oba^relt son bonheur. Ohl qu*jl fut libérol en- vers ses enfants , auxquels il abandonna sans ré- serve Tu sage de toute sa fortune : témoin le goût de la magnificence qui distingue mon cher Etrus- cus, et cette noblesse de sentiments qu'il doit à ton indulgence 1 car tes hrastoujourâ ouverts ne Ten- ehainaientque par des caresses, et jamais Tautorlté paternelle ne prit la place du ^re; son frère même par vénération lui cédait volontiers le pas. Quelles actions de prâce, 6 grand prince^ quelle reconnaissance ne vous doivent pas des fils dévoués pour le retour et comme pour la re- naissance d'un père ! Soit qu'une vieillesse appe- santie par les années , épuisée par les affaires , l'ait mis en faute, soit que la fortune longtemps propice ait voulu Taffliger d'un revers j vous avea suspendu la foudre sur sa tête craintive: un coup de tonnerre et un doux^ ora^e vous a suffi pour avertir ie vieillard; et tandis que son collègue abandonnait les campagnes italiques , fuyant aa delà des mers orageuses, il avait lui pour retraite les rivages de la molle Campante , et la ville bâ- tie par Diomède ; encore y fut-il sur le pied d*UD bute et non d'un exilé. Sans plus de retard « vous lui avez ouvert le temple deRomulus, consolant sa tristesse et relevant ses Pénates renversés. Cette condui te n'a rien qui surprenne, très-clément Ger- raanieus; c'est par suite de cette même clémence que vousavez accordé la paix aux Celtes vaincus» rendu aux Daees leurs montagnes, et dédaigné naguère ^ après des combats sanglants ^ les hon- neurs d'un légitime triomphe sur les Marcomans et les Sauromates vagabonds. fpsa levl gravidoa letigil fccuhda latwrc». I'eii\ ail ! si loDga à\m , si cerwere vuUus Nftturoin vjriile&que gf nas libî jiislii rtedisiiM^iit St*inrinâl ged medb cv^^idi^rc abni[>ta j»?e(ita Gaudia , ftorentcsque manu scidil Atro|Hiâ antiofi ; QnaliapaUcEiica dedi liant lilia cnJnion , PtibeiUesV€ rossB pdaio» moiiuntur ad Austros , Aut ubî veroa notî* e%apimt puqiura praUs. lUa sagitlireri drcumvoUtaatia , Amorcs , Fuueni , inatcmo<{ue rogm xmxhU» amumo : N) ^î aHlriri , Ij^etus Idums'idouafît bonDre triumplii : I40 Dignatusquc loco vU-trici^ et ordine pompée fHon v€luKt, l^nuc^iie riibil nimuere parentes. Alqut! id^m in cunet^s popnlum quum duvit équestres, Mstavilifue genu» , Ifrv^que ignoliile ferrum Eiu it , et cel &e natornm mi\ u ai it liorw ri . 1 4 5 Deilra blsoctouis iluiierunt aaecula lahhn , 125 130 135 Atque levi sjn« nul>e ténor. Quam dives in usua Matorum, Icttoque volons ekcederccen»u, Teâlj$adhu€ largi miùr mde assuelris YArnf^clf Cui tua non hutniif'^ dcdit indulg^ntia mores. i j Hune siquidem ampleiu semper revocanie tenobas niaiiddîi, elimperio nynqtiâm pater : liujus bonori Pronior ïp&t etJam gaudebat eedere f rater. Quas îibi dcToli Juvenes pro pâtre renato, Stim me ducum , grates, aut qua* pia vota répondant ? 1 S Tu (&«u larda s'm, rebu«que e^tiausta leneclus Erravit: seu blanda diu Fortuna regrcssum Maluit) altoititum et venluri fulmlni» idua Iforrentem , tonîLru lantum ienique procelta Coitlenlus moniusse senem : qyumque homda siiipm ImT 4^,quora, curarttm ^w.ïu& proctil îtala rura LiiiquCTçt, Il Le molles Cainpni litorjs oras, tl Dioroedeas concedere jijssu» inarce;;, Atque iiospes, non e'ssul erat. Nec plura raoratus nonuileum rescras iterum , Germatiice , timen , I Sâ Mierentemque foveu , iucUnaton fireut jamais fiàeoért ni le§ rochers de Stclte, ni le cygne en fâce de la loort ^ ni Tépouse dti barbare Térée. flte! oomitie je Ta! vu ùtig^ié des coups dont il »feip|i9UI la poitrine î Comme H se penchait sur Itooqn de sDci père, lecouvrant de baisers! seses^ ^tcs et aei amis suffisent à peine pour le rete- gr« cA 1» toyrbîilons de Ûamme peuvent à peine fisdier. Ainsi Thésée faisait retentir de ses pàBÊm le rirage ou ia voile trompeuse avai t abusé bniilieiireiix Egée. Alors d'un ton de voix déchirant, le visage pres^ fm éé4guré^ il s'adresse aux cendres encore fu- WÊÊÊÊÊ : « FcKir^oi nous abandonner quand la fcrtSDi repleut a nom , 6 le meilleur des pères? SMi liPOM d'apaiser notre auguste chef , et le mmmx. paisi^r des Dieux , et tu n'en jouiras pn! el 01 te prives des avantagea d'un si grand ^ IrialiÉI, et li ne oous est pas donné de vaincre ■ kirifipiCMECt lesdh inîtés miilfaisaotes du Lcthé! ^^nauiqttt, chargeant son père sur ses héroïques ^^■viiS> %it ia tiammc ennemie s'écarter respec- ^^■MBiBftt devant lui! Q Scipion, tu arrachas littaiim barbares Carthaginois^ et Ton connaît hflélé léfiiéraire du Lydien Lnusus* Ah 1 si Al- eirtp a piQ mourir à la place du son mari ^ et si ûrfiiéa iiippltant a triomphé du Styx inflexible ^ fm De mérite pas pour un pcre la prière d'un ài? Tu ne Mra& pourtant pas ravi tout entier à In «Bfiyiti, et tes funérailles ne s'étendront pas \ iKm ^t digaala triumplio. taaqa» Itt ioe iict, et ineionUiila pcaauni UL HIe aMMU pMâ« ffîi poficit Ktru^ lii Mc SloiliK moàerantar cbmim rup^l, E ^lan eertoi «tlor, s^evîque murlt^i mm^ Bm ipiiMit b^janlpin bracliia vidi ■Bdifli» alfnM» fu$um &u|ier oscola vultu \ I l«neot p vit arduu$ f^ili I tMàm ^emuit perjum Xlieaaos pBmaA > licedatuN|iie ora , tepcnU4 ; « Cur nos p ficU^&Uii^ , liDquis le ^ patcf ? modo tiuttiina magiii i, tÊÉHOiÊ Iwms Stiperum pueiviaius iras, £ orbaluâ hiurpHa usa M MMis t iflpiiB t fagÎA. Ki^ Jlectt!Te Partes , AU plKVi mke dalar ■Aper» nu mina leitit^ ? ffa ma napift ptlram cerricê velieuti ImHfCaME!» pAtttit rererentlâ Oairunaa 1 ^i|if iiact t^Tb t^coitûrem Sd|iia Pisoit IMtft^elL^difMeiailenienrta Laaiîl ftpilTWanItri eot^ax peasmre martLi taa, flC tarailem potmt Styg* vincenesupplei TkHk»? «h qtiÀiilo coeliua iiro ijatre lte«ret ! lia Ml» fàpiefv tâmeo « nec Tup^ra mittam t«^ : Ue aiMiri hic iutra tcda k nc'bo . t7S 180 ISS tua Iflâ 4T plus loin. Ici , dans cette enceinte , Jt* retle^ dra! tes mânes ; tu seras le maître et le génie ttitélaire de ta propre maison : tout en ces lieux t* obéira. Chaque jour, au second rang , j offrirai des mets et des libations à tes mânes^ et j* honorerai tes images. J'en trouverai partout l'empreinte sur les pierres poli es et sur la cire habilement façon née » et sans cesse Tivoire et Tor me la retraceront. C'est à elles que Je demanderai des règles de conduite ^ de pieuses inspirations, et des songes porteurs de conseils salutaires. ^ Ainsi parle Étruscus. Son père délicieusement ému , son père écoute : il descend avec lenteur vers les sombres bords^ et va redire ce qu'il vient d'entendre à sa chère Étrusca. Adieu pour la dernière fols , ô des pères le plus tendre ! pour la dernière fois, adieu ! Jamais, tant que vivra ton Als, tu n'auras à craindre ni les ténèbres du chaos, ni le triste oubli de la tombe. Toujours ton autel exhalera le parfum des fleurs, toujours aussi ton urne beureusc twira les essences de rAssyrie, et les larmes de tesenfants^ plus pré- cieuses encore. Ici , par les offrandes et les sa- crifices d'un fils, la terre deviendra légère à tes mânes. Il fait plus : il te consacre mes vers écrits sous Tinspiration de sa tendr^se^ Jaloux qu'il est d'élever à tes cendres cet autre monuments SILVE IV- LA CHEVELURE DE FLAVIUS ÉARINUS. Va , brillantechevelure j à qui je souhaite u«e Tu custos , domiDuftfiue laris; libiçuucta tuoruro Parebuot : ego rite luinof , semperque &'i(a^ * AfTiitu^iie piôâ t uionituraque somniu (HMit^ii. >* TâiiJ* dicxmtorti gtuiitor diilcedine \fpli Wi Audit, (ïi îrtimiles lente descendit ad uinbraâ, Verhaquc dileclec fert wamttirus EtruscO!. SaKe fiypreroym, senior milmirtiË ^lâtniiii, SopremumtïïiÈ vale : qui nuriquain , soiipilé rialo, Triste Ctwos ^ mtcstique ^lus paUere scpulcri. î l a BefTiper odoratjâ spituliunt floribui liro?, Seinper ti ÂSèyrion fellK bibel urua liqutirei». Et iacrimas, qui major liotws, jUc sacra lilabît ManiNfi, iDipetua t^iminum tellure le vrd^iL Nostra qiioqiie, exeuiplo meritus, libt t4rmjtta smxil, ti^ Hoc eliaiD gaiidenB cinerem dottaaêe sepulcro. CARMEN IV, CAPILU FLAYII E.VRTm, Ile, comàc, famlemqiie, proeon traovijrrîtc poulum : STACR lieurcuse tmversée ; va, toi qui reposes mollement dans un cercle d ar, vn ^ te di^^ j Taîmabie Cy- thérée saura bien t'apïanir les Ilots, catmer les Autans, et qui sait? l'enlever d'un navire trop peu sûr, pour te conduire aux rivages de Troie sur sa conque divine. Fils d'Apollon, Escu la pe ^ rece- yez eet homiïiage du jeune arai de Gésar^ recevez - le avec joie, et^ montrant cette chevelure à votre père, qui jamais n'a livré la sienne au ci seau , lais^ sez-ie en admirer tout l'éclat , et qu'il la prenue longtemps pouncelte deBacchus son frère ! Peut- être, à cette vue, sera* t-ll tente de couper l'immor- telle parure de son front, et de vous l'envoyer aussi enchâssée dans l'or* 0 Pergame, cent fois plus fortunée que l'Ida couronné de pins I Car il a beau citer avec com- piaisauccun enlèvement merveilleux, Junon voit son Ganymède d'un cail de colère, et se refuse à recevoir le nectar de sa main. Toi, plus clière aux Dieux, et toute fière de ton aïmahie nourrisson^ lu as donné au Laiium cdui que le Jupiter de i'Ausonieet la Junon des Latins voient également d'un œil de complaisance. £t ce n'est pas sans un dessein des immortels qu'il fait ainsi les délices d^ maîtres de la terre. Vénus, dit-on, quittait un jour la cime du mont Eryx pour les bosquets d'idalie : chemin faisant , tandis qu'elle presse les cygnes au suave et ondulant plumage , elle entre à Pergame dans le temple où réside le plus secourable des Dieux , celui qui suspend la marche rapide du trépas. I! reposait alors sur un serpent, symbole de la santé. Auprès de lautel , jouait un enfant beau comme un astre; et d'abord, tbiouie parPéclat subil dé ses charmes, la Déesse le prit un instant pour un de ses Amours; mais Tare lui manquait, et des ai- les n'ombrageaient point ses brillantes épaules. Elle admire sa grâce enfantine ; et contemplant son visage et se^ beaux cheveux : ^ Quoi, dit-eUe, tu irais à Home avant d'avoir éprouvé le& faveurs de Vénus , et sous un toit grossier lu porterais le joug d'une servitude vulgaire I Non certes : je te donnerai le maltreque mérite ta beauté. Viens avec moi, Tiens, cher enfant Ijc te conduirai légèrement sur mon char aérien, pour t'offrir comme un don mai^niilque au ctief auguste qui, du Palatin, domine le monde. Au lieu de servir de jouet aux caprices du vulgaire , iu subiras les lois d'un amour impé- rinl. Non, jamais, je Ta voue Je ne vis rien de plus gracieux , sans même en excepter mes enfants. Endymion sur le mont Atmos, Atys sur les riv^ du San gare , Narcisse qu épuise un stérile amour pour sa vaine image, te cèdent le prU de la beauté. La Naïade azurée t'eût préféré à son Hy- tas, elle eût saisi plus fortement ton urne pour t'entraluer sous les flots. Toi Jeune enfant, tu n*as point ton égal. Le maître seul auquel je te destine est plus beau que toi* ^ A ces mots, elle place Ëa- rinus sur son char, et 1^ cygnes légers l'eniéient à travers respace. Le char vole , et bientôt ils découvrent 1^ sept collines, et la place où furent les Pénates du vieil Evandre, maison le père des Latins, le vainqueur de la Germanie, vient de construire un palais qui menaœ les astres. Un premier soin occupe la Déesse : quel tour gracieux embellit une chevelure ? lU I corcknato fecubantËS nnoîtiter niiro : ItÊ, ^Jabil cursusinilisCythpren&eciiiîdos, Placabflqiïe Nolos ; fors et de poppe Uroet^da Transferet , inque saa Jiicet soper fequofa conalia. Accipc laudatoji, jitveai» PhŒbcîe, vxmes QuOB Ubi Ca^fiareus donal puer : &cùpii \Mm, totonsoque o^tetide pntri : sÂoe dulcc oitentcâ Comparet, atqtie din fralris pu ici t$^ Lyo^i. For^aii et ipfte cornai nunquam iabenti» Timioreni ProTeret, atque atio clausiiin tibi ponel jq aura. Pergame» piDifera multiim fettdgr tda! lUa ticet Mcrjc piaceât sibi laude rapinac ; (Nempe dédit Supcris Ulunif quem turbida semper Juno vldft, refi]|;ttque maouni^ necltrque lecuiat) Ai lu Rrala Deis, pukiifoque iuiignîB al u m no, MïmU t^tio, i^jaclda qucm fronte inint&ùum Juppita^ AuMmius pariterf Romanaque Jimo Aapictunl, ci uterque probant. Neo tauia polenti Teitartiro domirm Divum %im mente totuptas, Dicitiir IdaïîOS Lrycis de vertice iucos Dum petit , et molles a;;itat Teouâ aurea cycnn», l'éf^amea^ iiilraâse dômos, ubi manimus is?gm Auxikiator adest, et fe^tiitantia aialens Fait «alutirtaro mitiâ Deus incubât angui. aie puerum fgregiir prœclaruni siderc furnirc 10 1â ÏO n Ipfiîus ante Bbi ludeittem cofispidt aram. Ae primum subi ta paulnm decepta Agym Natorum de plebc putat : se*! non exai itli Arcus^el esL tminerla nullœ fulgentibus umbrœ. Miratur puérile decus ; vuHumque cctmasque Aapiciens , « Tune Ausonias, ait , ibîâ ad arces , Negjectusï YeneH? tu iordlda ter ta, jugtimqtic Servilii vidgflre feiw? prœiil absil : ego bli Quen:) maruit , rorniae domrnum dabo, Vade a^e meciuQ » Vade t pner ; ducam Totuai per sidéra curru Donum îmmanedud : nec te plebesa manebunt Jura ^ Palalino faoïului deberi^ amori. Nil ego, nil , fateor, loto tam dulrii mh orbe A ut vtdi f aut genui, Cedat Ubi t^lmius ullro SangarJusque puer ; qnemque irrita fontiâ imagn Et steriïb couôujnpeU amor t le ciemla ^m MatJel i et apprcnsa tniJsset Tortius urua. Tu , puer^ anle omjies; ^dus fofniostor iUe Cut daberis. » Sic orsa^ levés secum ipsa per aurai Tollttj olocii»aquejnbelcon«dÊrc bij;a, Mac mora : jam Latii montes ^ velerLsque Pénates Evandri , quo» mole iwva paler inclytus ortiifi Excolit, et sumtnistTquat Gemianicus astriâ, Ttinc propior \a.m cora Den? , qiiac forma capilUs Ofitima f q\m vestis roseoâ aeccndere vultus LI?, ni, SîLVE IV. qatA ir^eiDeoE relève encore le vif coloris d^uii tdnl d€ rose? quel or est assez pur pour briller lai. doigts et entourer le cou de son favori? Elle anaill le regard divin du prince : elle- même ifiH Jidlâ allume pour lui le tlambeau de Thy- ■Ékétf ^^ comblé de ses f^xvcurs une auguste , Avec la nicnic complaisance, elle orne la dure d'É&riuus, elle étend sur lui la pour* ^tTrienoe^ et lui communique avec sa llamme lu fixons de sa beauté* Dés lors disparaissent les mk\^ favoris, auparavant les délices de la CDV, Earinus seul , de sa blanebe main , présente k amiie à César et lui apporte le cristal et la flftrtie : la liqueur de Baeebiis en a plus de par- Cher eollint ^ choisi pour porter le premier tes Ifcna sur le nectar réservé aux Dieux I toi qui tOKbcs iMnt dé fais cette main puissante que le rArfoénienJe Perse et I Indien brûlent de ; de jtrcsëer, û quel astre favorable éclaira et que de faveurs te prodigua la loétttti! Un jour le dieu de ta patrie ^ Es- ï, cf^lgnant qu'un léger duvet ne ternît Té- i iâ joties et n altérât la pureté de tes gra- in ntteanteSt quitta Pergan'.e^ franchit les mers, it, ne ^otllant confier à personne le solu de te ooniiiitiifqtier la frêle délicatesse de la femme, E If m piiaser doucement , sans blessure ni dou-^ ft dans un se\c étranger, parunsecretde Part m. Cependant Vénus ne se possédait pas et ûde, elle craignait pour toi la plus légère L'Iiumaulté de César n*avait point eu- serve les enfants mâles de cette muttlo- 49 tien. Aujourd'hui c*est un crime que d'attenter à la virilité et d*arracher Thomme à lui-même. La nature se réjouit de voir ses enfants tels qu'elle lesaformés;et resclave, affranchie d'une loi bar- bare, ne craindra plus pour le dépôt qu'elle porte dans son sein. Et toi aussi, aimable jeune homme , si tu étais né plus ïard, un fort duvet ombragerait tes joues, des membres plus nerveux annonceraient des for- ces nouvelles^ et tu enrichirais d'un double pré- sent leitemple d'Esculape. Maintenant ta che- velure ira seule orner les autels deta patrie, cette chevelure que la déesse de Papiios inondait de parfums^ et sur laquelle passait et repassait à plusieurs reprises la main des trois Grâces, cette chevelure enfin qui efface en éclat le cheveu d oc coupé sur la tête de Nisus, et celui que le bouil- lant Achille consacrait au Sperchïus. A la première nouvelle de la décision qui prive de sa couronne ce front d'alkître et va dépouiller ces gracieuses épaules, les enfants ailés de Pa- phos accourent avec leur mère- ils couvrent la poitrine d'Éarinus d'un peignoir de soie ^ et dé- mêlent ses cheveux. Puis, avec le fer croisé de leurs llèches^ ils les coupent et les placent dans Tor, au milieu des pierreries. Venus les saisit au moment de leur chute, et les arrose encore une fois de sa mystérieuse liqueur. Alors un des Amours, celui qui dans ses mains l'Cnversées tenait par hasard le miroir eUucelant; ^ Ma mère, dit-il, donnons aussi le miroir ; ou ne peut faire au dieu de Pergame de présent plus flatteur; il est pins riche que lor même qui Ten- ledmdigitis, collû quod digniua niiniin. Cfti, et filetia de«lerst connuliia dextra. riM Cfine», TjrîoA sic fuudit aniictui^ ; 55 mMmt Ip^impie fiaiim. Ce^scit! priores dtt^ taittlttiDqiie gre^^ : Uic pocnla mafim A And ^ mnmsiiue paer, cry&tattacpju portât idtorè siftDii : creâcit iioi a gratia Bacdio. Pi poer, Supem qui prsplib^re fereudum fiû ar, «ftloiffiiûn totî^ coaUngarc dettram Éfi , qnaai noii« Gel» , qnam lange re pi^rsffi , ■fiqpw» Indique petatiti o siden; dexiro B, Mrifai Uh Dituon indulgentia faritï I iiitai « ne prima sêam Unugn niteiitf?^ Gâ pRt , el piiklii^fufcaret gnlia totmXf I Datt pftlnâ& , çebaiD traju à^quo^a liqiiit pmuù : fctod olL puerym iDollirc pc^testa^ ^0M i ifd Ucild juteiiis plitrbeLUH arte Ho-, hmil uUo coQcuMii m vu luore co r p us 70 KSB tranurt îab«t^ Tamen anitia ru tris fdcter^ pocnqtie timel C^therea dolores. lêam polehn durîi tlenteoUa cœperat ortu «toi terfa» mares ; nu m iTun^titt ^ xum , I rantarr D4?raa ; g;ïvi$aque 6olo« 7 i kTid«l;iiâO leg^siaistra Ferre tini Hia rnlhi pro dûnl»^ homlnuni imUââime cusloa, tOil Si luerui t louga domiuuoi reno?are ju Tenta, i 80 9& m m 50 STAGE. toure. Seulement daigne y fixer ton regard, et laisse sur le cristal l'empreinte de tes traits. » Il dit, et renferme aussitôt le miroir, emportant la douce image. Alors Éarinus élevant vers le ciel ses mains gracieuses : « Dieu protecteur, dit-il, dieu si pro- pice aux mortels, si j'ai mérité votre faveur, pour prix de mon offrande, renouvelez par une longue jeunesse les années de César, et veuillez le con- server pour le bonheur du monde I Le ciel , la lerre et les mers s'unissent à moi pour implo- rer la même grâce. Ah! puisse-t-il vivre les longs jours de Priam et de Nestor, et voir vieillir avec lui le Capitole et ses propres Pénates I « Il dit, et contemple en extase les autels de Per- game , qui s'agitent en signe d'assentiment. SILVE V. LE POÈTE A CLAUDIA, SON ÉPOUSE. Pourquoi cette tristesse le jour, et , durant tes nuits sans sommeil, lessoupirsque ton inquiétude exhale à mes côtés? Je ne crains pas que ta fidé- lité ne s'altère , ni que ton cœur s'ouvre à un étranger. Aucune flèche d'amour ne peut plus l'atteindre; et Rhamnusie dût-elle entendre ces paroles avec colère, je dis la vérité. Non, quand ton époux enlevé au rivage paternel se verrait promener de mers en mers, de combats en combats, pendant quatre lustres entiers, toi tu sortirais victorieuse de la poursuite de mille amants ; et sans défaire la trame ourdie pendant le jour, mais ouvertement et sans feinte, Claudia, devenue veuve, repousserait les lois de l'hymen. Dis-moi pourtant ce qui voile de tristesse ton front altéré. Serait-ce le désir que j'ai de trouver le repos dans mes Pénates Euboîques, et d'abriter ma vieillesse sur le sol de ma patrie? Pourquoi t'en attrister? Les folies du jeune âge ne te sourient guère, et, insensible aux combats ^du cirque ra- pide comme aux clameurs du théâtre , tu n'ai* mes que les plaisirs purs, la solitude, l'ombre et la vertu. Mais sur quels flots crois-tu que je veuille t'entratner? Après tout, j'irais fixer ma demeure près de l'Ourse glacée, ou en décades rives occi- dentales de la sombre Thulé, ou bien vers la source mystérieuse du Nil aux sept' embouchu- res, que tu encouragerais mon départ. C'est Vé- nus qui nous a unis à la fleur de nos années; Vé- nus nous conservera sa faveur sur le déclin de la vie. Tes lois, Claudia, (car n'est-ce pas toi qui, dès la première blessure d'amour, fixas ma jeunesse volage en la domptant au joug de l'hymen?) tes lois m'ont trouvé docile et content, et je ne bri- serai pas un lien que je resserre de plus en plus tous les jours. Quand la ville d'Albe ceignait mon front de trois couronnes et que César Tenviron- nait d'un cercle d'or , tu me plaçaisau milieu de ton ciœur, tu couvrais mes guirlandes de baisers de feu; et quand Ie3 prix capitollns étaient refu- sés à ma lyre, accablée de ma défaite , tu accu- sais de cruauté Jupiter même. Ton oreille atten- tive saisissait au passage les premiers accents de ma muse, et jusqu'au moindre murmure échappé de mes lèvres. Seul témoin de mes immenses la- beurs, tu voyais croître ma Thébaide avec le nom- bre de tes années. Alque orbi servare velis ! lioc sidéra mecum, Hoc undœ, terraeque rogant : eat, oro, per aimos lliacos, Pyliosquc situs; propriosque Pénates Gaudeat , et secum Tarpeia senescere templa !» 1 05 Sic ait , et motas miratur Pergamos aras. CARMEN V. AD CLAUDIAM UXOREM. Quid mibi inacsta die , sociis quid nocUbas, iixor, Anxia» perrigili ducis suspiriacura? Non uietuo né la^sa ûdes , aiit pectore in isto Altcr amor : nullis in te datur ire sagilUs , Audiat inl'esto licet lixc Rhamnusia ytiltu , Non datur; et si egomet patrie de littore raptus Quatuor emeritis per t)ella , per «oquora, lustris tlrrarem, ut mille procos intacla fugares; Non inlcrsectas commenta retexere telas » Sed sine fraude palam , thalamisque orl)ata ncgnsses. Die tamen unde alia miiii ironie, et nubila vuUu? Anne quod Éulwïcos fessus remeare pénates Auguror, et patria senium romponcre terra? Cur I»oc triste tibi? ccrte lascivia cordi Nulla , nec aut rapidi mulcenf te prselia Cird , 1 5 Aut intrat sensus clamosi turba theatri : Sed probitas, et opaca quies, et sordida nunquam Gaudia. Quas autem comitem te rapto per undas ? Quanquam , et si gelidas irem mansurus ad Arctos , Yel super Hesperiac vada caligantia Thules , sb Aut septemgemini caput haud penetrabile Nili, Horlarere vias : etenim tua , (nerope benigna Quam mibi sorte Venus junctam florentibus annis Servet et in senium ;) tua , (quœ me Tulnere primo Intactum tbalamis , et adbuc juvénile vagantem \% Fixisti) tua frena lit)ens , docilisque recepi ; Et semel inserlas non mutaturus babenas Usque premo. Ter me nitidis Albana ferentem Dona comis , sanctoque indutum Cœsaris auro Yisceribus complexa tuis ; serlisque dedisti 30 Oscula anUela meis : tu , quum Capitolia nostr» Inficiata lyrx, s«TVum ingratumque dolebas Mecum victa Jovem : tu procurrentia primis Carmina nostra sonis, motasque in murmura Tocet Anre rapis vigili : longi tu sola laboris 31 Conscia , cumque tuis crevit mea Tbebaïs annis. Qualem te nuper Stygias propc raptus ad nndas , Quum jam Letbacos audircm comminus amnes, LIV. ni, SILVE V. 'Sauf quel état Je te vis naguère, lorsqu'en- trafiié vers les bords du Styx et entendant déjà le bmit sourd du Léthé , j'ouvris sur toi des yeux presque fermés par ia mort I Ah ! ce fut sans doute par pitié pour toi que Lacliésis a repris ia trame d*aiie vie usée; et les Dieux, du sein de leur gran- deur, ont redouté les reproclies d'une femme. Et inintenanttui)alanceraisà me suivre dans un si eoort trajet, sur le rivage où mon cœur aspire 1 Hélas! que serait devenue cette fidélité à toute épreuve qui Régalait aux héroïnes de Rome et de laGrèce? Pénélope , (car qui peut effrayer le véri- table amour ?) Pénélope eût été volontiers jusque soosles remparts d'ilion, si Ulysse l'eût souffert. Égiale pleura , Mélil)ée aussi pleura son abandon, et l'excès du désespoir a fait une Ménade de la triste Élise. Claudia ne leur cède pas en fidélité, et D*a pas moins de constance pour payer un mari de retour. C'est ainsi que tu visites encore la cendre et les mânes du premier objet de tes af- fisctions , et qu'embrassant les restes de cet ami de rharmonie, quoique déjà toute à moi, tu renou- idks du fond du cœur tes plaintes déchirantes. Même tendresse, mêmes soins pour sa fille. Tu la ehérb d^un amour de mère, et jamais elle ne sort de ta mémoire, cette fille adorée. Avec moins de tendresse Alcyone voltige autour de son nid , et Philomèle couve ses petits qu'elle nourri t aux dé- pens de ses Jours. Et maintenant solitaire, dans ane couche inféconde , ta fille consume les loisirs de la plus belle jeunesse. Mais l'hymen viendra pour elle, Fhymen avec tous ses flambeaux. N en St est-elle pas digne par sa beauté, par tous les dons du cœur et de l'esprit? Soit qu'elle tienne le luth entre ses maires, soit qu'elle module avec la voix de son père des sons répétés par les Muses, soit qu'elle prête une nouvelle grâce à mes vers, ou qu'elle déploie la blancheur de ses bras dans une danse voluptueuse, toujours sa vertu surpasse son esprit, et sa modestie ses talents. N avez- vous point de honte, reine de Cythère, et vous aussi, volages Amours, de laisser lan- guir dans l'oubli une si gracieuse fleur? Mais ce n'est pas à Rome seulement que se forme le nœud conjugal et que s*allume le flambeau joyeux; ma patrie aussi est fertile en mariages. Le cratère du Vésuve, et la tempête de feux que roule la monta- gne, n'ont pas épuisé de citoyens nos villes ef- frayées; elles sont encore debout avec leur popu-^ lation florissante. Là s'élève le temple bâti sous les auspices d'Apollon, et le port, et les rivages de Pouzzol , ouverts au monde entier. Ici je vois l'opulente rivale de la grande Rome, la ville peu- plée par Capys de Troyens fugitifs; je vois no- tre chère Parthénope, riche de ses enfants et non moins, riche de ses colons; Parthénope, qui flottant à travers les mers, vit une coloml>e de Vé- nus lui marquer sous les auspices d'Apollon cet emplacement délicieux. C'est laque je t'appelle, jcar mon sol natal n'est point la Libye ni la Thrace barbare. Dans nos belles contrées les hivers sont tièdes , les étés ont leur fraîcheur ; la mer tran- quille en caresse les bords de ses vagues noncha- lantes. Là règne une paix sans alarmes, une vie Aipeû , tcDuiqoe ocolos jam morte cadentes I Sdiket e&bausti Lacbesis mihi tempora fati Te taatmn miserala dedtt; Superique potentes lavidiaoi timoere taam. Post ista, propinquum Sqdc îler^ optalosque sinus cornes ire moraris? Ben! ubi nota fides, totque explorata per usas, Qua Teleres Latias, Graiasque Ueroidas xquas? liKt ad Uiacas (quid enim deterret amantes?) PoMlope gaTîsa domos , si passus Ulixes. Qwita est jEgtale, questa est Meliboea rclinqui, Et quanqnam saevi fecerunt Mœnada planctus. Hkt ttioôr his la noase 6dem , firmaniqoe maritis Reddere : sie certe'cineres , umbnimqae priorem Qoeris adhnc; aie exsequias amplexa canori Co^jngis , ingénies itéras de pectore planctus , hm mea : nec pietas alla est tibi , curaque natœ : Sic ut mater amas , sic nunquam corde reoedit Hala toc; fiiamqve aninii penetralibus imis Rode, dieque tenes : non sic Trachinla nidos Ak^ooe Teros , non sic PhUomela pénates Cbtut amplectens , animamque in pignora transfert. Et MBC flû lerit Tiduo quod sola cubiU , OUa tam pukhr» terit infeconda juventae : M venient plenis , venient connubia , tandis, iiteerte, fonnsque bonis, animiqoe nieretur : Siwcke^ oompleia ferit; len Toce patema 40 45 50 55 60 Discendum Musis sonat , et mea carraina flectit ; 65 Candida seu molli diducit bracbia motu ; Ingenium probitas, artemque modestia vindt. Nonne levés pueros, non te, CyUierea, pudebat Hoc cessare decus? Nec tantura Roma jugalM Conciliare toros , festasque accendere toîdas 70 FertJlis; et nostra generi tellure dabuntur. Non adco Vesuvious apex, et flammea diri Monlis hiems trépidas exhausit civibus urbes : Stant, populisque vigent : hic auspicc condita Phœbo Tecta , Dicarchei portus, et litora mundi 7s Ilospita ; et bic magnœ tractus Imitantia Ronue Quœ Capys adTectis implevit mœnia Teucris. Nostra quoque haud propriis tenuis, nec rara colonis Parthénope; cui mite solum trans aequora vect» Ipse Dionasa monstravit Apollo columba. 8 \ Has ego te sedes (nam nec mihi barbara Thrace Nec Libye natale solum) transferre laboro; Quas et mollis hiems, et frigida tempérât testas; Qnas imbelle iretum torpentibus alluit undis. Pax secuia locis , et desidis otia vltm , g 5 Et nunquam turb^ quies , somnique peractL Nulhi foro rabies, aut strict.'e jurgia leges Norunt : jura Tiris eolum, et sine fascibus, œquom. Quid nunc magnificas species , cultusque loconim , g9 Templaqne, et innumeris spatia intersUncta columnis; n STAGE. de doax loisirs , un repos sans trouble et un som- meil plein ; nulle part les débats du forum, les cris discordants delà chicane. Uéquité fait le droit, sans le secours des faisceaux. Parlerai-je de la magnificence du tableau et de la beauté des lieux, de ces temples, de ces colonnes innombrables placées de distance en distance, de la grandeur du cirque et du théâtre, de ces jeux quinquennaux qui ne le cèdent guère aux Jeux capitolins? et comptes- tu pour rien la gaieté qu'inspirent les pièces de Ménandre, où la liberté grecque se trouve tempérée par la dé- cence romaine? Les plaisirs divers de la vie ne manquent pas alentour, soit qu'il te plaise de vi- siter Baîa, avec ses bains fumants et ses volup- tueux rivages, ou le sanctuaire prophétique de la Sibylle et la hauteur fameuse où repose Misène; soit que tu préfères les coteaux parfumés du Gau- ruset la demeure desTéléboIens, où, rival de la lune vagabonde, un phare élevé guide par sa douce lumière les matelots inquiets. Là aussi tu verras les collines de Surrente qui ne sont pas chères au seul Bacchus, ces collines que mon ami Pollius embellit chaque jour; tu visiteras les eaux salu- taires d'Énarie , et Statine renaissant du sein des flots. Je pourrais te détailler les mille aspects de ma patrie ; mais un mot suffit , chère épouse , un mot seul comprend tout : cette terre m'a fait naître pour toi , elle a pour jamais enchaîné ma destinée à la tienne. Ne mérite-t-elle pas bien qu'on l'appelle notre nourrice et notre bonne mère? Mais en dire plus long serait te faire injure et douter de ton cœur. Tu viendras donc, chère épouse, que dls-je? tu me devanceras. Éloignée de ma présence, que te ferait le Tibre , souverain des eaux , et Rome , la ville du belliqueux Quirinus? LIVRE QUATRIÈME. A MARGELLUS SON AMI. Je trouve enfin , mon cher Marcellus, un livre que je puisse vous dédier en récompense de votre attachement à notre auguste empereur; car je ne crois pas avoir commencé un seul de mes ouvrages sans invoquer ce nom sacré. Sa louange occupe trois des pièces de ce livre : suit la qua- trième, qui est toute en votre honneur. Dans la première je me prosterne devant le dix-septième consulat de notre Germanieus ; dans la seconde je lui rends grâces de m'avoir admis aux hon- neurs de sa table divine. La troisième est l'ex- pression de mon enthousiasme à l'aspect de la voie Domitia, dégagée des monceaux de sable qui l'en- combraient. G'est grâce à la munificence du prince que vous recevrez plus promptement la lettre que je vous écris de Naples. La cinquième est un poème lyrique adressé à Septime Sévère, jeune homme illustre, vous le savez, entre les plus illustres des chevaliers, et qui fut aussi le compagnon de vos études; mais, en dépit des droits que vous avez sur son cœur, je ne l'aime pas moins vivement. Je puis encore vous faire hommage de l'Hercule sur la table de Nonius Vindex, petite pièce que ce bon citoyen doit autant à mon estime pour lui qu'à son goût épuré. J'avais assez témoigné l'intérêt que mHnspirent le haut rang et l'éloquence de Junius Brutus, dans une lettre que je lui écrivis au so- Et geminam molem midi tectiqiie Uieatri, Et Capitolinis Quinquennia proxima lustris; Qaid laadem ristis, libertatemque Menandri , Quam Romanus honos et Graia Hcentia miscent? Nec desuDt variae cimim oblectamina vitae : Sive vaporiferas, blandissima litora, Baias, Enthea fatidicae seii visere tecta Sibyll» Dulce sit, niacoque jugum meraorabile remo; Sea tibi Bacchei vinela niadentia Gauri Tdeboumque domos , ti-epidis abi dulda nantis Lomiiui noctivagae tollit Pharus aemula limœ; Caraqne non soli juga Surreotina Lyseo, Qu8B meus anle alios habttator Pollius anget; JEDBxiddque lacus medicos , Statinasque renatas. Mille Ubi nostrœ referam telluris amores : Sed Bâtis boc , conjux , salis hoc diiisse , creavit Me tibi , me soduni longos adstrinxit in annos : Nonne bœc amborum genitrii(. , altriiqiie videri Digna? sed ingratus qui plura adnecto, tuisque Moribns indubito : venies, carissima conjux, Praevenieflqne etiam : sine me tibi ductor aquaram Tybris, et armiTeri sordebunt tecU Qgirini. 95 100 105 tlO UBER QUARTUS. AD MARCELLUM. Inveni librum, Marcelle carissime, quem pieteU to« dedîcarem. Reor equidem aliter quam invocato nomine maximi Imperatoris nullum opusculum meum cœpisae. Sed hic liber très habet. Sequitur quarta, quacadhonoreoi tuum pertinet Primo autem septimum decimum Germa- m'd nostri consulatom adora vi : secundo, gratias egi m* cratissimis ejus Epulis honoratus : tertio , Viam Domitia- nam miralus sum, qua gravissimam arenarum moram exemit ; cujus beneficio tu quoque maturius epistolam eam accipies, quam tibi in boc libro a Neapoli scribo, Proximum est Lyricum carmen ad Septimium Sevenim, juvenem, uti scis,iuter ornatissimos secundi ordinis, Uiom quidem etiam coodiscipulura ; sed mihi contra boc qao- que jus , arclissime carum : nam Vindicis nostri Herco* lem Epilrapezion, secundum hooorem quem de me» el de ipsis studiis merelur, imputare etiam tibi possam. , Maximum Junium dignitalis et eloquentiœ nomine a no- bis diligi , satis eram testatus epistola , quam ad illum de editione Thebaidos meœ publicaTi ; sed nunc qnoqae eor LIV- IV, SILVE I. J«t de la ^atiUciitîoii de ma Thèhaide, Ici je lln^ il vteà revenir au plus tôt du fond de laDalmalie Tknl eosoUe une égîogue à mou compatriote JttlesMèBécrat*, ce jeune homme si magnifique, À gendre de mou cher Pollius. Je le félicite d'à- IqU- enpicJil Naples de nouveaux enfants. Quant ■JWfif sénateur Plotius Gry phas , je lui réserve ««Bvrage plus digue de lui ; mais^en attendant, l^littéré dans ce volume les h en décasyllabes Iwns ont égnyés tous deux pendant lessatur- Mals pourquoi plus de silves dans ce qua- IfiiaiMi livre que dans les précédents? c*cst pour stfoirer qu'ils perdent leur temps ceux qui blâ- mt, dït"Oii , le gpûre d'ouvrage que j*ai mis au }ov. D*afaôrd le conseil vient mal a propos après Itdioie faite; ensuite plusieurs de ces opuscules ■Tajeot <^té soumis à Tapprobation de César, ce 4pt «t loot autrement hardi que de les avoir pjjtfg ^0 m'est-il pas permis de m'amuser à ]H^ mf^t Oui ^ si vous gardez votre amusement ttKff vous, dira-t*on. — Cependant la paume gmre dei spectateurs, et le ballon est un délasse- neot pemiis. Enfin quelque chose de moi paraït- flî tifissltôt l'envie de me déclarer la guerre, Boii-je iKiur cela me rendre à ses conseils? En r^mné (car c'est mol qui suïs en jeu) , libre à dk de se taire ou d applaudir. Je mets ce livre tous voire protection, mon cher Marcellus, et ^Trtrc jugement seul pourra m'ôter la plume des mèm^ ou me faire bi-aver leur ceasura. SILVE I. itfBli nfttufiuâ «DalmaUa rogo, Jiioctâ esl EcJoga ad ■MÉC^ffB nimuD Jolîum Menecral^ui , â|»kndLilum iu- tWBBp ^PoUii mei genemm; cui gratulur quoil Neapo- bmtnin numÊro Utterorum liûuestaverit, PUUici Gi7< iho^a^fods graduift juveni , digniu» oitusc^jliim rEHldam : ifi4 iaterliii Be(idixâ&vUabo&, quQ& SatumâUbiis uua fi^i- m*. iMUetoiuimm iusenit Quare ergo piura in qoarlo WiiiiMi, quam îo prioribus ? f BOn liçet? û Bccretu . lutiaiL Scd et $L>lia?rûmacb]aâ ipielÉnot, €t pit^ri* liti^io atïn^ttiUir : uuTJ&sinif.' , qujs- f^ ei ma» iriTidiu Blir|uid le^t » fllatlm !^e pronteCur itff#miiii : itvpie con^Uù ejus ac4:edamP iJi summn, Hiiip* «§0 «am «{ai Ir^ucor : lar;eat^ el gaudeâl. Hune IMMB tibfimi lit» MârceUd, d4.*fendGfi. Et» ai vidéiur» liac* ■■■0 : nt nintw « n^preikendeaiur. XVÎl* COKSCLÂT lïE l'eMPEREUE BOHIUEN. La pourpre éclatante s'ajoute pour la seizième fois aux fastes consulaires de César; le vainqueur de la Germanie ouvre une année mémorable et se lève avec le soleil rajeuni, avec les astres solennels f lui-même plus radieux que les ostrt^ et plus brillant que rêtoile du matin. Que les lois du Latium tressaillent d'allégresseî que le sénat se réjouisse 1 que Home , plus fière que jamais, fasse retentir les échos des sept collines, et surtout les éclios de la colline chérie d*£van- dre* De nouveaux honneurs sont entrés dans le palais impérial, les douze faisceaux y reparais- sent encore une fois, et le sénat se félicite d*avoîr vaincu par ses instantes prières la modestie de Cé^r Le puissant rénovateur des siècles, Janus, au double seuil de son temple^ élève la tète, et vo\is rend grâces, prince magnanime, de ra- voir encliaîné par le retour de la paix , le forçant de mettre un terme à toute p:uerre, et de jurer obéissance aux lois du nouveau forum. De Tuo et de l'autre côté il étend ses mains vers vous, et de sa douhie bouche il vous adresse ces paroles : « Salut, ô père du monde, toi qui vas recom- mencer avec moi la série des siècles : tel Rome désire de te contempler toujours dans ce mois qui m*est consacré. Aiusi convient-il aux âges do renaître et aux années de se renouveler. Ne cesse pas de réjouir nos fastes; que la toge à lonî;s plis et la robe consulaire travaillée des mains de Minerve, ta protectrice, embrasse à jamais tcï épaules! Voi&-tu comme les temples brillent au- CARMEN L Xyn, CONSULATUS IMP, AUG. GERM. DOMITIANL Lœt4 bis dcUmis aecedit pmpura fastii CfEsariSf msignemque apent Gennamcus auntiiu , Atque oritur cum ^le novo , cmn gratidibus o^trU ^ Clariiiâ ipse nitenâ ^ et primo tmjor Koo, Exâuileat legeâ Latim ; pudetc , curules; 5 Et septemgemino Jactantior a^thera puliet Roma jugo; pïusqueaole aliaa I^Tandriiià arcca Collts ovet. Subiefc novi Paîatiïi Hiscoa, El requiem bis sentu» titwios , precilMJSfïue retqjUâ C urla Cajsareu m gaudet viivi sise |) u dorcm . I Q Ipse elîam immensi reîJaralor maximus icvi Attullit Tidtus , et «troque a II mi ne i^tes JanuA agit ; quem tu , viciaa Paee lîi^tuiu ^ Omnia juSHJiitj cximponerc belU , Doviqtie In legea Jurai-e fort : levât ecce siipina» 14 Hinc atque inde manus, grmiu^iqtie liac Tfïce profatur ; « Salve, magiif! parçDs mundh qui sa^ub rue Instaurare paras : iîil«m l« cemere semper Men&e ni^> lua Roma cupit; sic tempoi-a naid, Sic a»ii09 iutrare decci ; da gaadia faiiift 54 STAGE. jourd'hui d*UD éclat plus vif, et comme la flamme sur nos autels s'élance plus haute? L'hiver même, qui m'est consacré, s'adoucit en ta faveur. Tous se félicitent de ton empire, les chevaliers comme le peuple , le peuple comme les sénateurs , et ton consulat ajoute à toutes les dignités un nou- veau lustre. Qu'avait de semblable la grande année précédente, dis-le, je t'en conjure, puis- sante Rome ; et toi, antiquité reculée, consulte les fastes, et ne t'arrête pas à des exemples vul- gaires, cherche une renommée que César ne dé- daigne pas de vaincre. « Treize fois dans le cours de son règne Auguste a TU les faisceaux portés devant lui , mais il ne les mérita que fort tard. Toi, jeune encore, tu sur- passes tes ancêtres. Dieux ! quels honneurs tu refuses, quels honneurs tu défends! Tu te lais- seras pourtant fléchir, et tu accorderas souvent un tel jour aux prières du sénat. Devant toi s'ouvre un plus long avenir, et, mesurant tes hon- neurs à sa félicité, Rome te placera sur la chaise curule trois et quatre fois, s'il le faut. Avec moi tu poseras les bases d'un nouveau siècle , et tu exhumeras le vieil autel de Térente. Tu rempor- teras mille trophées ; permets-nous seulement de te décerner les triomphes. Reste la Bactriane, reste Babylone, qui n'est pas encore tributaire. Le laurier de l'Inde n'est pas encore sur le sein du dieu du Gapitole; les Arabes, les Sères ne demandent pas encore grâce. L'année ne jouit pas de tout Thonneur qu'elle peut avoir, et dix de ses mois sont jaloux de porter un de tes noms. « Ainsi parla Janus , et il ferma sur lui de grand cœur les portes de son temple ; alors tous les au- tres édifices de s'ouvrir à la fois et de donner des signes d'allégresse. Grand roi, Jupiter vous promet une étemelle jeunesse, avec le nombre de ses années. SILVE n. ACTION DE GB4CB BBNDUE A L'eMPEREUR AUGUSTE GERMANICUS DOMITIEIf. Le banquet de la reuie de Sidon a été chanté par le poète qui conduisit le grand Énée dans les champs de Lanrente, de même que les festins d'Alcinoiis sont décrits dans le poème impérissa- ble qui nous montre Ulysse à son retour épuisant la rage de toutes les mers. Et moi que Gésar vient de faire asseoira sa table divine, et mot qu'il a comblé de délices nouvelles, quels accords suffiraient à l'expression de mes vœux et à l'éten- due de ma gratitude? Non, jamais, quand Smyrne et Mantoue tresseraient sur ma tête des lauriers adorés du poète, mon langage n'atteindrait mon sujet. 11 me semble que ravi au milieu des astres je prends place au banquet' de Jupiter, et que la main du jeune Troyen me présente le nectar immortel. Ah ! jusqu'ici je n'avais passé que des années stériles : voici pour moi le premier jour, voici le seuil de la vie. Monarque vainqueur et père du monde, est-ce bien vous que j'aperçois, vous l'espoir des hommes, vous l'objet de la sol- licitude des Dieux? Je puis à vos côtés, je puis au milieu des coupes et des mets contempler votre face , et néanmoms «ne pas me lever I Je Continua ; hos bumeros multo sinus ambiat ostro , Et properata tus manibus praetexta Minerva;. Aspicis ut templis alius nitor, altior ans Ignis , et ipsa meœ tcpeant tibi sidéra bnimœ. Moribus atquc luis gaudcnt tnrmacque , tribn^que , 25 Purpureique Patres ; lucemque a consule dncit Omnis honos. Quid taie, precor,priorannus liabcbat? Die âge, Roina potens, etmecum , lunga Vetustas, Dinumera fastos; nec parva exempta recense, Sed qusB sola meus dignetur YÎnccre Caesar. 30 « Ter Latio deciesquè tulit, labentibus annis, Augustus fasces ; sed cœpit sero mereri : Tu juvenis prapgrcssus avos. En! quanta récusas, Quanta vetas! flectere tamen ; prccibusque senatus Permiltes banc sœpe diem : roanct insuper ordo 35 LoDgior, et totidem felix tibi Roma curules Terque quaterque dabit : mecum altéra sscula condes, Et tibi longaeTi revocabitur ara Tercnti. Mille trophaea feres; tantum permitte triumpbos. Restât Bactra novis , restât Babylona tributis 40 Frenari : nondum in gremio Jo?jj^ Indica laurus, vNofidura Arabes , Seresqne rogant ; nondum omnis honorera Annus habet , cupiontque decem tua nomina meoses. » Sic Jaous , claosoqoe libeus se poste recepit. Tune omnes patuerc fores, lieloque dederuut Signa polo; longamquc tibi , dux magne , jovcntam Annuit, atque suos promisit Juppiter annos. 45 CARMEN IL EUCHAKISTICON AD IMP. AUGUST. GERMANiCUM DOMlTl/VNUxM. liegia Sidoniœ convivia laudat EUsœ Qui magnum ^neam LaurentitHisintulitanris; Alcinoiqne dapes mansuro carminé monslrat iEquore qui multo reducem consuinpsit Ulixeo ; Ast ego , cni sacrae Caesar nova gaudia oœna; s Nunc primum , dominaque dédit consurgerc mensa, Qua celebrem mea vota lyra? quas solvore grates Sufliciam ? non , si pariter mibi vertice lacto Neclat adoratas et Smyma et Mautua lauros , Digna loquar. Mediis videor discumbere in astris lo Cum Jove, et Iliaca porrectum sumere dextra Immortâle merum. Stériles transmisimiis annos; Haec svi mibi prima dies, baec liuiina Tltœ. Tene ego , regnalor terrarum orbisque subacU Magne itarens , te , spes bominum , te , cura Deorum , 1 5 LIV. IV, SILVE II. 55 aie troiiTe dans on palais auguste, immense, souteuu par des colonnes innombrables, et ca- pable de supporter le ciel avec les habitants du dd pendant le repos d'Atlas. Édifice dont s'é- tooDC la demeure voisine du maître du tonnerre , édifice rival de TOlympe, et que |es Dieux se Rjouissent de vous voir habiter, dans Tespoir que TOQs serez moins empressé de prendre Tessor ms le ciel. Monument superbe, qui déploie iapétuensement ses contours , impatient de toute fioiite, qui embrasse un espace immense et ne le ode qQ*à son maître. Lui seul en remplit la vaste cMeinte, et la décore par son génie. Là brillent i l'eavi les marbres des monts phrygiens et KbycBS, les roches de la féconde Syène , de Chio , ks pierres d'azur, rivales de Doris, et celles de Lima qui prêtent un appui solide aux colonnes ; ctandessus Téclat d'une voûte superbe que l'œil ëÀoaï confond avec les lambris dorés des cieux. Ao premier signe de César, mille sénateurs et dievaliers prennent place à la fois , jet Gérés rele- unt sa robe s'agite avec Baccbus pour satisfaire tmt de convives. Ainsi le char aérien de Tripto- lême versa jadis l'abondance ; ainsi le dieu de la treille ombragea de pampres touffus les flancs nus et stériles des ooUines. Mais ni cet appareil , ai ees bois d'Afrique supportés |>ar des colonnes iadknnes, ni ces troupes de belles esclaves, ne fixèrent mon attention ; mon œil avide ne voyait ^ hii seul, avec son visage calme, et cette majesté sereine qui tempérait les rayons de sa gkiîre,et cette modestie qui semblait demander grâce pour sa haute fortune. Cependant, même à travers ce voile jaloux perçaient des regards d'une telle magnificence, que les Barbares et les nations les plus éloignées n'auraient pu le mé- connaître. Ainsi, dans les vallons glacés du Rhodope, re- pose le dieu Mars, après avoir dételé ses cour- siers ; ainsi Pollux , au sortir de la lutte , étend ses membres luisants d'huile; ainsi, près du Gange, au milieu des hurlements des Indiens , Évan se délasse ; ainsi le grand Aleide, après avoir exé- cuté les ordres de sa marâtre , aimait à s'endor- mir sur la peau du lion vaincu. J'en dis trop peu , et mon admiration n'égale point l'éclat de ton visage, 6 Germanicus! Tel l)arait aux confins de l'Océan et à la table des Éthiopiens le maître des Dieux, le front épanoui par le nectar : il commande aux Muses de chan- ter les vers réservés pour son oreille, et à Phébus de célébrer la victoire de Pallène. Que les Dieux (car on dit qu'ils exaucent sou- vent les vœux des plus humbles mortels) ajou- tent deux et trois fois à vos années celles qu'a comptées votre auguste père I Envoyez dans les astres des divinités nouvelles , élevez des temples et habitez des palais, ouvrez longtemps les por- tes de rannce , saluez souvent Janusavec de nou- veaux licteurs, et couronnez au retour de chaque lustre les vainqueurs aux jeux quinquennaux. Ce jour où vous avez daigné m*admetfre à votre table sacrée me rappelle , après bien longtemps , l'époque fortunée où, sous les collines d'Albe, GenoJaceDS? Datnr h»c juxta, datar ora lueri Tna ister, mensasque, et non assargere fas est? Tednm aognstam , ingens, non ceDlum insigne columnis, Sedqosatae Soperos cœlainque, Atlante remisso, I Sostoitare queant : slupet boc vicina Tonantis 20 I ScsU , teque pari ketaatur sede locatum Sanitoa, ne niagnum properes escendere cœlum : Taota patet moles , effusaeque impetus aulae Lèerior campi , multumqae amplexus aperti jûberos , el tantum domino minor : ille pénates 25 Inpiet, et ingenti Genio juvat. JBmulus illic Mous Libys , Iliacusqoe nitent , el multa Sycne , Il Ctôos , et glauca cerlantia Doride saxa , Luaaqoe portandis tantam suflecta coluronis. Looga saper species : fessis vix culmina prendas 30 TisibBS, aoratiqne putes laqnearia cœli. Hic qaam Romuleos proceres trabeataqoe Csesar ÀçûDM mille simul jussit discumbere meosis , Ipia sinus acdncta Ceres, Bacchusque laborant Sofioere : xiberei felix sic orbita fluxit 3ô TrifUÀtoil ; sic Tîtifero sob palmite nudos ItaBbraTÎt colles , et sobria rura Lyaeus. Sed rnîhi noo epulas , Indisve innixa columnis Babnm Maurorum , famalas?e ex ordine turmas ; IpMai 9 ipsom cupido tantom spectare vacavit 40 TrMqaîlfaun Toltus, et majeftale serena Mulcentem radios , summiltentemque modeste Fortunae Texilla suae ; tamen ore nitebat Dissimulai us honos : talem quoque barbarus hostis Pdsset, et ignotœ conspectum agnosccre geiites. 43 Non aliter gclida Rbodopes in valle recumbit Dimissis Gradivus cquis : sic lubrica ponit Menibra Therapnœa resolutus gymnade Pollux : Sic jacet ad Gangen, Indis uiulantibus, Evan : Sic graTÎs Alcides, post horrida jussa novercœ , 50 Gaudebat strato latus acclinare leoni. Parva loquor, nec dum œquo tuos , Gcrmanice, vultus : Talis ubi Oceani finem , mensasque revisit ^tliiopum , sacros difTusus ucclare vultus Dux Superum , sécréta jubet dare carmina Musas , h% Et Pallenœos Pliœbum laudare triumphos. Dl tibi , uamque animas saepe exaudii e minores Dicuntur, palriae bis terque cxire senectœ Annuerint fines ! rata numina miseris astris , 59 Tcmplaque des, habilesque domos ! sœpe annua painU^^ Limina ; sœpe novo Janum liclore saintes ; Sœpecoronatis itères Quinquennialustris! Qua mihi felices epulas meusœque dedisti Sacra tuae, talis longo post tempore venit Lux mihi,Trojanœ qualis sub collibus Albœ 6^. Quum modo Germanas acies, modo Daca sonaiiti'm i Prœlia, Palladio tua me manus induit auro. S6 STAGE. pour prix de mes chants sur les défaites des Da- ces et des Germains , vous ceignîtes mon front da lauriiBr d'or de Pallas. SILVE III. LA VOIE DOMITIENNE De quel épouvantable fracas, heurtant le dur caillou , le fer pesant fait résonner les flancs de la voie Appienne aux lieux où elle avoisine la mer? Certes il ne vient pas, ce bruit, des pha- langes libyennes; étranger cruel et parjure, tu ne portes plus le trouble dans les plaines de la Campaniel Ce n'est pas Néron creusant des ca- naux et perçant des montagnes pour y introduire l'eau bourbeuse des marais. C'est le héros qui , après avoir fermé le seuil du belliqueux Janus , rétablit la justice et les lois pour couronnement de son œuvre ; celui qui rend à la chaste Cérès des terrains stériles et longtemps abandonnés , celui qui défend de mutiler le sexe fort, et, censeur bien- faisant , ne veut pas que des hommes aient à craindre un supplice, dans le frivole intérêt de leur beauté; celui qui rend au Capitole le maître du tonnerre et replace dans son temple la statue de la Paix ; celui qui destine aux Flaviens, auteurs de sa race , un séjour éternel , un véritable Olympe; c'est lui, c'est ce grand prince qui, voyant la route encombrée par la vase et le chemin de tra- verse envahi par les eaux , nous abrège de longs détours, et raffermit la digue de sable au moyen CARMEN III. VIA DOMITIANA. Quis dari silicis graTisqae ferri Immanis sonus œquori propinquum Saxosœ latas Appiœ replevit? Certe non Libycœ sonant catenrœ, Nec dox adTena , pejerate bello , 6 Campanoa qoatis inquietus agros ; Nec frangit vada, montibusque caem Inducit Nero sordidas paludes. Sed qui limlna bellicosa Jani Justis legibus , et foro coronat ; 1 0 Qui castœ Cereri dia negata Reddit jugera, sobriasque terras; Qui forteni Tetat interire sexum , Et Censor prohibet mares adullos Pulchrse su pplicium timere form» ; 1 5 Qui reddit Capitolio Tonantem , Et Pacem propria domo reponit; Qui genU patriœ futura seroper Sandt limina, FlaTiumque culmen ; Hic , cœno bibulo Tiam gravante , 20 Kt campis iteramne detineute, Longos exiinlt ambitus , novoque mjectusolidat graves arenas; d'une couche nouvelle, Jaloux qu'il est de ra^ procher des sept collines la demeure de la SI* bylle, le golfe de Gaurus et les tièdes rivages de Baïa. Là, naguère le voyageur, sur un essieu tardif et ruisselant d'eau, restait ballotté et suspends comme un criminel en croix; là, une terre per- fide engravait les roues , et le peuple latin avait à redouter au milieu des champs toutes les hor- reurs du naufrage; et Ton n'y avançait pas, et des ornières fangeuses embarrassaient, retardaient la marche , tandis que la mule, harassée sous un fardeau trop lourd , gémissait et se traînait à grand'peine. Aujourd'hui ce trajet, qui deman- dait une journée entière , se fait en moins de deux heures ; l*oiseau n'est pas plus rapide quand il part à tirele pour le dos incliné de la route, dont le sol ne devait ni vaciller, ni faire chanceler les chars sur un lit de pierres mal assurées; il s'agissait enfin d'assu- jettir l'ouvrage à droite et à gauche par des chaî- nes de pierres, et de maintenir encore ces dud- nes par de fortes agrafes. 0 que de mains à la fois occupées I Les uns coupent le bo\s et dépouil- lent les montagnes ; les autres taillent les roches et façonnent les poutres. Ceux-ci à leur tour lient Gaudens Eubolcic domum Sibyllse, Gauranosque sinus, et aestuantes Septem montibus admovere Baias. IIIc quondam piger axe yectus udo Nutabat cruce pendula Tiator, Sorbebatque rotas maligna tellus; Et plebs in mediis Latlna campis Horrebat mala na?igationis; Nec cursus agiles , et impeditom Tardaient iter orbitse tacentes, Dum pondus nimium querens siib alta Répit languida quadrupes statera; At nunc, qnae soHdum diem terebat, Horarum Tia facta vix dnarum : Non tensœ volncrum per astra pennae , Nec Telocjus ibitis, carinœ. Hic primas labor inchoaresulcos, Et rescindere limites , et alto Egestn penituscaTare terras : Mox, haustas aliter replere fossas» Et summo gremium parare dorso. Ne nutent sola, ne maligna sedes. Et pressis dubium cubile saxis : Tune umbonibus hinc et hinc coactis. Et crebrls iter alli;;are gomphis. O quantœ pariter roanus laborautt 45 LIV. IV, SILVE IIL lii pierrts et les tinisscnt avec la diaux et le tuf iuiéùhé ; ceiUL-lù épuisent l'eau stagnante dans toliiadrières, et font diaparoitre jusqu'au mDin- inciNinElit. Avec tous ces bras il semit facile de le inotit Athos, et d'eDchaluef par uu pont les flots mélancoliques de la plaiuthe Ce serait même un jeu pour eux que de Ttsthme de Corinthe et de réunir les deux en dé^ît du promontoire de Léchius, Les ^fm et les forêts mobiles en retentissent , et ÉA péofètre en longs échos jusqu'au setn des ko; ce bruit va s'engouffrer dans Je Gaurus, I le renToie en éclate aux vignobles du Massi- î; il étonne ta paisible Cumei, les marais de ?, et le |>aresseuiL Savo. lant le Vulturae, à la chevelure blonde et , erotiarrassee de roseaux flexibles^ le Vuï- f lè?e la tète, et, appuyé sur la grande arche at de César, il prononce d*uue voix rauque I, qui se pressent bors de sa bouche : bTBrnflitnfinr réparateur de mes campagnes, [ reflMtlé dans des vallons impénétrables, ne Il point de limites précises, lorsque iATes rrsserré mes ondes entre deux rives» Et ftlcnaot t^ vaîta ce torrent fougueux et mena- l^iiO partait à peine de frêles barques ; déjà bit le Joug d'un pont ^ il se laisse traverser et _ ^ à |»lalsir. Habitué à entraîner les forêts et ki terres daus moti cours Je commence àétre un êf fleuve. MaîSç auguste prince, je le rends grioef, et ma servitude m*est chère quand elle me vient d*un pareil maître, et quand à jamais tu seras dit mon vainqueur et ^arbitre souverain de ma rive. Dés aujourd'hui tu m'entretiens dans un lit pai- sible, tu ne souffres dans mes ondes aucune souil- lure, et tu m épargnes F affront d'arroser au loin un soi infertile. Je n'irai point tout chargé de limon et de fange m*ensevelir dans la mer de Toscane, semblable au Bagrada qui traîne silencieusement ses eaux dormantes au milieu des plaines de Car- tha^^e ; ninîs à Tavenir la pureté de mon cristal pourra défier les flots de la mer et les eaux b^ans- parenles du Liris, voisin de ma rive, >< Aîiisi parla le fleuve ; et dans ce moment, sur le dos immense de la nouvelle route , s'élevait une couche de marbre. Cette voie propice s'ouvre heureusement par un are triomphal enrichi des trophées du vainqueur des Germains, et tout bril- lant des métaux de la Ligurie ; il égale celui dont Iris couronne les nuages. Là viennent aboutir les différents chemins , et là aussi la voie Appienne se voit avec regret délaissée. Alors plus rapide, plus ardente est la course , alors Tattelage aime à s'élaneer; tels les rameurs fatigués respirent au premier souffle favorable qui vient enfler la voile« n Vous donc, vous qui sous lesglacesde l'Ourse demeurez lidèles au père des Romains, nations, ^«■(diiiit oeoiiis, exsountque monleR» li Itrio fCsepokM traliesque bvoiit ; Klûa Ifpmtp opDiqoc tes^imt IMftpstVere sardidor|ur; lopin) ; Aiieenil tiibuUK niaiiii lacuiia» , Wm ^viaeJïl H Alhati cavare d«xlnr, UmmÊâÊtm pdifii« eemfntîs iidlis& Itfatlotov fHHdle nun natanti : flii fttrm, Lcchfo tiiliU vatatite» te» fnetê tnîâruisf^^i IsUimos. Piff IMt Etot^ t Diobltestiuc ijUîs^; U loaps mÊÛm, fragor pcr urbcs ; AUpt Ë^àm lifiiul bine ti invjà le printemps pluvieux a réjoui par sa faite la terre et les cieux, désormais livrés aux de la canicule. Déjà s'éclaircit la nom- population de la superbe Rome. Chacun adMisi son asile, ou Préneste et ses bois sacrés , m ks frais bosquets de Diane , ou la sombre hor- iwr de l'Algide, on les ombrages de Tusculum. Rcaestqni préfèrent Tibur, et vont respirer la ffmàère hnmide des cascades de l'Anio. • Et toi, Maroellns, quelle retraite délicieuse te 4éfobeanx clameurs de la ville? Par quel air frais et p«r trompes-tu les soleils d'été? Et l'objet le ptaBcber à ton cœnr, ton ami de prédilection qui ot au» mon ami , Gallus enfin, dont les vertus yaaeent les talents, dans quelle contrée du 69 Latium passo-t-il la saison des chaleurs? Regagne* t-ildéjà les murs de Luna, célèbre par ses mines, ou bien ses l)elles maisons de Toscane? S'il se» trouve auprès de toi, mon souvenir n'est pas loin de vous, je l'espère; il anime vos entretiens, J'en suis sûr; de là circule un léger bruit qui vient frapper mes deux oreiiles. « Mais toi, tandis que l'horrible crinière de l'as- tre de Géonée brûle tout imprégnée des feux du soleil , dérobe ton âme aux soucis, ton corps aux travaux assidus. Le Parthe n'est pas toujours à montrer son carquois homicide, ni son arc tendu. L'ccuyer aux champs de i'Élide, après avoir fourni la carrière, baigne ses coursiers dans l'eau caressante de l'Alphée. Ma muse aussi se fatigue et mon luth se relâche. Le repos pris à temps stimule et nourrit les forces , il retrempe le cou- rage. Achille, qui vient de chanter Brîséis, étin- celle d'un feu nouveau, et dépose la lyre pour s'é- lancer contre Hector. De même un peu de loisir enflammera ton âme, et tu parcourras avec plus d'élan le cercle ordinaire de tes travaux. Mainte- nant aucun débat n'agite le forum ; la saison est morte pour les procès, le retour des moissons a dispersé les clients, et dans le vestibule une foule d'accusés y foule gémissante, ne te presse pas de sortir ; enfin la baguette impérieuse des cent juges se repose, dans ce tribunal où tu t'est déjà rendue si célèbre par la sublimité d'une élo- quence qui n'attend pas les années. Heureux mortel 1 ni les couronnes de l'Hélicon, ni les lau- riers du Parnasse n'ont d attraits pour toi. Mais CARMEN IV. AD VICTORIUM MARCELLUM EPISTOLA. GtoR per Eobokx» non segnis, epistola, campos; bc ÎDgresfia Tias , qoa nobilis Appia crescit hbtes, et moUeâ solidas premit agger arenas. àiqÊt uï Roomleas veloi penetraTeris arces , GoBlaBo dextias flaTÎ pete T]rbridis oras, L^n qaa peoitus slagnam oaTale coercct Ifi, sobarbaiiisqiieTaduin pnetexitur hoi-tis. lie cçresiom formaqoe ammisque videbis Kvtcfliun , et oelao praesignem vertice nosces : CM pnoMun solito ynlgi de more salatem , ■ds indBsa modis base reddere Terba mémento : « Ja» terras Tolacremqoe polam fuga vcris aquosi Usai y et Icariis cœlum latratibus nrit ; AvÉB jam deosse rarescunt mœnia Rorose : ■ot Prcsiesie sacnim , neman hos glaciale Dianœ , àJipèm ant iMurens, aat Toscula protegit umbra; Tteris hi luooflj, ADÎenaqne Irigora captant. • Te ^aoqoe damosae qncnam plaga roitior arbi SalMÉI? cstîToa qoo dedpis aère soles? Qiii, tous aoCe omnes, tua cora potissima Galhis, anor, (dubiam momm ne probandiif is) Laf lis aestiTat in orts ? 10 15 20 Anne roetalliferae repetit jam mœnia Lunaî , Tyrrhenasqae domos? Quod si tibi proximus baeret, Non ego nunc vestro procul a sermone recedo : 2à Certum est; iode sonus geminas mihi circuit aures. N Sed tu , dum nimio pussessa Hyperione flagrat Torva Cleona;! juba sideris, exsuc curis Pectus , et assiduo temet furare laborL Et soutes operit pbaretras , arcumque retendit 80 Partbus;et Eleosauriga, laboribus actis, Alpheo permulcet equos ; et noslra fatiscit Laxaturque clielys : vires instigat, alitqoe Tempestiva quies; major post otia Tirtiis. Taiis cantanta Bifide Tenit Achilles 35 Acrior, et posilis erupit in Hectora plectris. Te quoque flaromabit tacite repetita parumper I>esidia, et solitos novus exsultabis iu actus. Certe jam Latiae non miscent jurgia leges , Et pacem piger annus habet ; mcssesque reTenx 40 Dimisere forum : nec jam tibi lurba reoram Vestibolo, queruliYc rogant exire clientes : Cessât centeni nsoderatrix judicis hasta, Qua tibi sublimi jam nunc celcl>errima fama Eminet , et juvenes facundia pneterit annos. \5 « Félix caranim ! eai non Heliconla c^rdi Serta, nec imbelles Pamasi e Tcrtice laurus ; Sed Tiget ingaûiun , et magnos accinctos in usus eo STACE. un esprit vigoureux , nue âme forte, à Téprea ve des événements^ te rendent capable de tout. Quant à nous, c'est avec des chants que nous charmons une vie désœuvrée ; nous poursuivons un vain fantôme de gloire. Mais voici qu*en cherchant ie sorumeil le long de ma rive natale , de cette rive hospita- lière qui abrita Parthénope, je pince négligem- ment les cordes cbctives de mon luth : assis an seuil du temple de Virgile^ Virgile m'inspire, et je chante sur la tombe de ce ^rand maître, 1 0h î si la Parque l'accordait une longue carrière (et moi je l'en conjure), si le chef du Latium que tu places dans ton respect bien avant Je maître du tonnerre , si ce prince auguste te contirtuait ses faveurs, lui qui joint pour toià Thonneur des fais- ceaux Tbnpoi tante mission de restaurer Tanti que voie Latine , peut-être irais- tu, dinj::eant les co- hortes de l*Ausonic, garderies bords du Rhin ou les brûlants rivages de Thuîé,ou le cours du Danube, ou les portes si dangereuses de la mer Caspienne; car tu n'as pas en partage Têloquence seule , tu as reçu un tempérament de héros , et des épau- les capable de souteuir le lourd fardeau de la cui- rasse. Que tu eomballes à pied , ton panache flot- tera au-dessus des bataillons ; à cheval, ton cour- sier soumettra sa fougue à ton frein retentissant. Pour nous, tout en chantant les actions des autres, nous descendons la pente de la vieillesse. Toi , brillant de tes propres exploit, tu fournis une ample matière à nos chants, et à la patrie de no- bles exemples. Ton père et même encore ton bel- liqueux aïeul exigent beaucoup de ta valeur. C'est quelque chose que d'être né au milieu des triom- phes. Courage donc ï k Taurorede la vie, Hval avec ton père, à la force de Tâge. Courage, itfarcel- lus, également heureux de la glaire de ton père et de la noblesse de ta mère l Le sénat, qui t'a donné la pourpre pour berceau , se complaît à te pro- mettre tous les honneurs curules. » Tels «ont, Marcel lus, les accents que j*eo- Yoyais vers toi aux lieux où le Vésuve élance vera le ciel sa rage brisée, et roule en tourbillons sea flammeSj rivales des flammes de TEtna. Étninge catastrophel La postérité le croira-t-elle, alors que les moissons et la verdure recouvriront ces dé- serts, croira-t-elle bien fouler aux pieds le tom- beau des populations et des villes! croira-t-elle que les champs de ses aïeux sont descendus tout entiers au fond de la mer? Mais le gouffre béant nous menace encore; loin de vous, ÔTifate, d Téate, loin de vous^ montagnes des Mami- cins, les débordements de sa colère 1 £t maintenQntsî tu veux savoir à quoi ma muse prélade, je le répondrai que ma Théùaide^ m terme de ses travaux» vient de plier ses voiles dans le port désiré. Sur les cimes du Pamassa et dans les forêts de rHélicon, j'ai brûlé un en- cens pur avec les entrailles d*une génisse vierge, et suspendu mes bandelettes au laurier consacré. Une autre couronne a ceint mon front, veuf de la première. Ilion, le grand Achille, voilà désormais ïobjet de mes efforts. Mais le dieu à Tare d'argent m*appelîe ailleurs pi me montre les actions plus éclatantes du chef de TAusonie; je suis poussé là par je ne sais quel entraînement^ et la erainte seule me ramène. Mes épaules soutiendront -elles 50 ùà Fort Miimus (|MaBcumquE Tîcea : nos olia Titre Solamiir cantu , ventdîvaqiîCf gaiidia famai Quœnmufi, Et\ *^{^om<.*t somnum , et géniale seculus Lttus , lïbi Au^fïnio se condidît liespila purlu Parti lermpe ^ tenues î^avo polHce clwrda^ t^ulio^ MarotHiîque sedens in margine tcmpli Su 010 animura , et tnagni tumuUa adcanto inagiEiri. •t Al tu p BÎ hnj^ cursum 4abit Al^jpos «tî , l>clque prceor^ Laiiique dutîi si mmiitia pergent, Qucm tibi poi^niabito sltidiuin eitt coluitisa Tonante , Quique tuos aiio $ublc]tit munere fascesi £t spatia antiquoï miiodal rénovais Lalln^tï^ 6o Fonitan Aii<%onîaB ibis frepare cohortes, A ut Rheni poiiuLos ^ aut nigrii^ litora TljoleJ ^ Aut Ulnint î^rvare latus^ meUieodaque |iortœ Umina Caspiacfe : Dec enim libi «ola poleDlis Ëïoquîi vîrtus; f^nnl membra accDfnmuda bellis^ 65 Qniqiie gravi!m lardi siibcaiit Ihoraca laœrti. Çeu campo pedes ire paras, est agmîna iupra ffulalurus apeu ; seu frctia M^nantia aecteç, Serrîet asper equus^ Nqb facta aliéna canendo Vergiriijur in senium : propriia tu pulelier in armîâ 70 ïp««!canendftgeT«i, patriaeqiie exempîa parabis. Magna patia"^ dignosque etlamntïm belUger actus PoidI atii£, preestatquË domi novisse triumpbos Stirp agedum^juveiiemqye puer depreade pareatmtit Sfemmalê nmtenio felix , \irtute paterna, Jam te blanJa sinu Tyriû %M Ciiriâ felii Kducatj et ciin^las î;audKt spondere curules. » Ui^i: ego Chatcidi(;îs ad te^ Marcelle ^ soaabani Linoribuâ, Iractan ubi Vesvius eri^it irm^ ^mula Trinâcrîiâ voh ens incendia aammis. Mira lldcsi credeliie virum vcnluia propago^ Qimm segetea iterum , qiîum jam iia?c desérla \ Infm urbês populosque premî , praavilaque lolo Rura àbiiBse mari^ nec dum ktale miimri Cessât ipex;procul is^ta tuis, Tirata, TeâtCf Nec MarruciDOB agat \mc inaanja monli?». ^une si Tarte aieis qua^ flint exordia Mu$ifl Scire peUs, jam Sidonîos emensa laboreâ Tbebaia opialo collegii carbasa portii; Pantasique jugiâf syl vaque Ilt^iiif^tiijde ftïstls Thiira dédît Oammia, et vin§înis esla jtiTewsfie , VollferA que raeas suspendit ab arbore vjtiM, Finjic vacuo^ eriaea alio subit iiifula nexu ; Troja quidem, magnusque aiUii tenlatur Achitlei; Sed rocat arcltenens alïo pator, armaque moDstral AiisoDii majora dueiâ : Irabît impetnH illo Jaai pridem , retraliilque tinior : stabuotne aub illa Mole humeriP an magao viuMlur poudere cerrii? LIV. IV, SILVE y. B, et moD génie n'en sera-t-il point i*cn dis-tu, Marcellus, lesupporteraLje? edle , qui n*a encore va qae d'humbles doit-dle affironter les périls de la mer lonc ! et défends à ton cœur de laisser litié qae tu y conserves pour un poète lH. Certes, le dieu de Tyrinthe et le hé- nllié n'avait point ton âme , et tu aurais sur le fidèle Thésée et sur celui qui , ntoar d*Ilion les restes déchirés du fils I, dierchait à se consoler de la perte SILVE V. )DE A SEPTIME SÉVÈRE. iz et fier d'un modeste domaine près de eité qui honore les pénates troyens, je ! aa brave, à l'éloquent Sévère , et, sur qai m'est peu familier, Je le salue. Urenx hiver, percé des traits d'un soleil I disparu vers l'Ourse hyperboréenne. San et la terre sourient, déjà les tièdes nt brisé les forces de l'aquilon. \ ehevela renouvelle son feuillage et sa ntanière ; et voici de nouvelles plaintes, lies nouvelles, que Toiseau, pendant la méditées en silence. MB, on petit coin de terre, un foyer où lainme yigfiante , un toit noirci par la 61 fumée, nous consolent du reste, ainsi que le Jus de la treille sorti du vase où il vient de Jeter son feu. Je n'ai point ici mille brebis hélantes, ni une génisse dont les mugissements appellent un doux adultère; l'écho démon champ répond à ma voix seule, quand ma voix se fait entendre. Mais après ma patrie cette terre a la première place dans mon cœur. C'est là que la belliqueuse déesse couronna mes vers par la main de César. Tendre ami, comme tu t'efforçais alors de dissi- per ma douce inquiétude ! Tel Castor frissonnait au plus léger bruit venant de l'arène defiébrycie. Quoi I c'est au fond des Syrtes sauvages que Leptis t'a vu naître? Bientôt sans doute elle por- tera les moissons de l'Inde, et ravira le précieux cinname à l'odorante Sabée. Qui ne croirait que le doux Septime a essayé ses premiers pas sur les collines de Roraulus, et que, sevré du lait maternel, il a trempé ses lèvres dans la fontaine de Jutume? Cette vertu m'étonne. A peine entré dans les ports de l'Ausonie, tu perds toute idée de la perfidie africaine, et, adopté par i'Étrurie, tu te plongesen- core enfaînt dans les ondes tyrrhéniennes. Ici, parmi les fils des sénateurs, tu grandis con- tent du modeste éclat de la pourpre , tandis qu'a- vec une âme toute patricienne tu embrasses d'im- menses travaux. Rien en toi ne rappelle Carthage, ni le langage, ni les manières, ni l'esprit. Tu es Romain. Il est de, ferel? floctos an soeta minores , F*»«»'*«wn loolis credenda pericUs? aie, el pcailiis DOti tibi Tatis amorem I vda : née cnim Tirynthins almœ ite;ceclittilMgloriafidi I qui drca mœnia Troj» » tolatia traxit amico. 100 105 CARMEN V. ŒR LYRICUM AD SEPT. SEYERUM. ifiM mriS llQDOlIblIfl y cm Tenon» Alba ocdit lares » Mqne ftCQDdiim Severum iliUsfidanissiâato. L ad Ardot Parriiasias hiems taMtobratatolOHis; itas, ae tefli» tenident; lephyrit Aqnilo refFactos. Kta vcnaiM firoodibas annula arboa ; bobc voliierum no?i I y laBipcitiiiiiinie Carmen , ladta itatiiere bnuna. a tdiiia, parrJgU et- focna , m mUa lamiDe lordidum raMBCoaque testa 10 15 Qua modo ferbuerat Lyœos. Non mj^e balant lanigeri gregea , Nec Tacca dald mugit adultero : Unique si quando canenti Mutns ager domino réclamât. Sed terra primis post patriam milii Dilecta curis : hic mea carmina Regina bellorum Tirago Cœsareo decoravit auro : Quum tu sodalis dulce periculum Connisus omni pectore tôlières; Ut Castor ad ounctos tremebat Bebrydœ slrepltus arenae. Tene in remotis Syrtibus avia Leptis creaTit.' Jam feret Indicas Messes , odoratisque rara Cinnama praeripiet Sabaeis. Qois non in onmi vertice Romufi Reptaase dulcem Septimium putet? Quts fonte Jutumœ, relicUs Uberibus, neget ease pastum? Haec mira Tirtus : protenus Ausonnm Portus , dolosœ nesdps Africs , Intras, adoptatusque Tuscis GurgititHis puer innatasU. Hic parvus , inter pignora Curiœ , Contentua arcto lumine pnrpurœ» 20 40 69 STAGE. donc à Rome et dans les légions de Rome des en- flBtnts qoi honorent la Libye. Ta voix au barreau ciiarrae la foule, mais ton éloquence n'est point vénale, et ton glaive repose dans le fourreau, si l'intérêt de tes amis ne l'en fait sortir. Tu cherches avec amour le repos et les champs, tantôt dans la demeure paternelle et sur le sol de Vcîes, tantôt dans les bois touffus des Berniques, ou bien parmi les vieux Sabins. Là, tu t'occuperas d'œuvres sérieuses , et libres des entraves de la mesure : mais, en mémoire de nous, réveille aussi parfois ta lyre ensevelie dans ton humble retraite. SILVE VL L'HERCULE SUR LA' TABLE DE NONIUS VINDEX. Un Jour que, l'esprit libre et le cœur soulagé d'Apollon, j'errais à l'aventure dans les vastes en- clos du champ de Mars, à laclartc mourante du so- leil couchant , un souper de l'aimable Vindex vint m'enlever à ma rêverie. Ce sont de ces repas qui se gravent dans la partie la plus intime de l'âme pour ne plus s'effacer; car notre, estomac n'a point épuisé ses caprices sur des mets venus à grands frais de tous les climats, il n'a point sa- vouré ces vins qui rivalisent de vieillesse avec nos fastes consulaires. Ah I Je les plains ceux qui attachent tant de prix Crescis; sed iromensos labores Indole Patricia secutus. Non sermo Pœnus , non habites tibi , 45 Externa non mens : Italus, Ilalus. Sunt Urbe Romanisque turmis Qui Libyam décorant alumni. Est et frequenti vox habiUs foro, Vénale sed non eloquium tibi, 50 Ensisque Tagina quiescit, Stringcre ni jubeant amici. Sed rura cordi sœpius et quies, Nanc in palemis sedibus et solo Yeiente, nunc frondosa supra 55 Hernica , nunc Curibus vetustis. Hic plura pones vocibus et modis Passu soluUs; sed memor intérim ' Nostri,Terecandolatentem BarbiUm ingemina sub anlro. 60 CARMEN VI. HERCULES EPITRAPEZIOS NONH VINDICIS/ Porte remittcntem curas, Phœboqne leyatnm Pectora, quum patulis tererem vagus otia Septis lam moriente dîe , rapuit nne cœna benigni Ylodicis : h»c imos animi periapsa recessus à connaître la différence qui existe entre un foi* san et une grue, entre Toiseau du Phase et l'oi- seau du Rhodope; ceux-là qui demandent quelle espèce d'oie est la plus grasse , et pourquoi le san- glier d'Étrurie a plus de saveur que le sanglier ; d'Ombrie , et sur quelle herbe marine l'huttre glissante repose plus mollement! Quant à nous, i les joyeux propos, les épanchements d'une ami» i tié sincère, et les paroles que nous soufflait le "veut ) du Pinde, tout nous conseilla, pour cette nuit d'U* < ver, d^écarter de nos yeux le doux sommeil, Josr ' qu'à l'heure où Castor montrant sa tête, au sortir ^ des champs Élysées , l'Aurore sourit de nous voir attablés au banquet de la veille. Onuit délicieuse ! que n'égalas-tu en duréeoetle i nuit double où naquit le héros de Tirynthel \ nuit à jamais mémorable, et qu'on aurait dû mai^ i quer avec le diamant d'Erythrée. C'est alors que Je vis quantité de figures antiques d'ivoire et d'ai- rain, et des modèles en cire qui semblaient vot» loir parler, tant l'illusion était parfaite. Quel ooii* i naisseur eut Jamais le coup d'œil plus sûr qo^ i Vindex? Qui mieux que lui sut distinguer le style : des anciens artistes , et restituer à son auteur im < chef-d'œuvre anonyme ? Il vous montrera, lui, les < veilles savantes de Myron et ses méditatioDe \ écrites en bronze; il vous dira quel marbre % \ reçu la vie par l'art de Praxitèle, quel ivoire ^ a été poli par la main de Phidias, quels bostae \ respirent, grâce aux fourneaux de Polyclète» et ; quelle admirable ligne accuse encore, après dei siècles, le pinceau du vieil Apelle; car voilà ses Inconsumpta manet ; neque enim ludibria ventris S Hausimus , aut epulas diverso e sole petitaSy Vinaquc perpetuis œvo certantia fastis. Ah miseri ! quos nosse juvat , quid Pliasidis aies Distet ab hiberna Bhodopes grue ; quis magis anser Esta ferat ; cur Thuscus aper generosior Umbro ; l# Lubrica qua recubent conchylia moUius alga. Nobis yerus amor, medioque Helicone petitus Sermo , hilaresque joci brumalem absumere noctem Suaserunty mollemque oculis expellere somnum; Donec ab Elysiis prospexit sedibus alter H i Castor, et hesternas risit Xithonia mensas. \ O bona nox ! junctaque utinam Tirynthia lunal \ Nox , et £rythrœœ Thetidis signanda lapillis , \ Et roemoranda diu , geniumque habitura perenneoi. \ Mille ibi tune species aerisque eborisque vetusU y SI \ Atque locuturas mentito corpore ceras i Edidici : quis' namque oculis certaverit usqtiam \ Vindicis , artificum vcteres oognoscere dactiis, ^ Et non iuscriplis auctorem reddere signis ? i Hic tibi quse docto multum vigilata Myroni tt ' i£ra , laborifcri ¥i?ant quœ marnfH>ra cœlo Praxitelis, quod ebur Pisaso poUice rasum , ^ Quod Polycleteis jussum est spirare catoinisy Linea quœ veterem longe fateatur Apellem , Monstrabit : namque hœc , quoties chdyn exsutt ille. LIV. IV, SILVE VI. ddMBements lorsqu'il a déposé la lyre ; c'est en- core ramonr du beau qui l'arrache à ses gro^ tes d*A(mie. Cependant le génie, le protecteur de notre table (nigale était un Hercule qui me plongea dans Tex- tHf, et qoe mes yeux ne se lassèrent pas de con- kBçler. Le travail en était si beau ! il y avait tant èiBajestc contenue dans des bornes si étroites 1 Lefieu I m*écriai-je, voilà le dieu ! Certes , il posa ^enDttoi, 6 Lysippe, lorsqu'il t'arrivade lerepré- nier si petit et de le faire concevoir si grand. fiKore que ce chef-d'œuvre tienne dans la mesure dte pied , on s'écrie naïvement : Cette poitrine clmi& le lion dévastateur de Némée ; ces bras portèrent la massue fatale , et brisèrent les rames des Argonautes. Quelle illusion grandiose dans fi peu d'espace ! Quelle précision dans la main 1 Qsel sentiment de Fart ne fallut-îl pas à l'ou- viier ? Il avait à faire un bijou pour une table , et il Yoalâit réveiller dans Tesprit l'idée d'un colosse. KoQjles antres des Telchines n'ont rien vu de niblable; et le robuste Broutés, et le Dieu qui |olft les armes des Dieux, le forgeron de Lemnos, l'cQBent point fait en jouant une telle figure. La physionomie du dieu n'est ni farouche, ni étmigère à la gaieté libre des festins. 11 s'offre à Mss tel qne l'admira le frugal Molorchus, tel qK te vit, dans les bois sacrés d'Aléa, la prêtresse ÂeTégée, tel enfin qu'il était lorsque, du bûcher de rCEta, emporté vers les astres, il buvait joy eu- mmoA le nectar à la face de Junon encore toute eourroneée. L'expression de ses traits est si douce, ^11 semble du fond du cœur inviter les convives ÔS à la joie. D'une main il tient la coupe voluptueuse de son frère , l'autre main n'a point oublié la mas- sue; il a pour siège un dur rocher^ que recouvre en entier la peau du lion de Némée. Ce bel ouvrage eut un destin digne de lui. Le hé- ros de Pella en faisait la divinité révérée de ses festins, l'emportait dans ses courses du couchant à l'aurore, et le pressait tendrement de la même main qui donnait ou enlevait des couronnes et renversait les cités puissantes. C'était à lui qu'il demandait toujours des inspirations pour les ba- tailles du lendemain ; à lui qu'il racontait tou- jours ses opulents triomphes, soit qu'il eût soustrait les Indiens au joug de Bacchus et brisé de sa grande lance les portes de Babylone, ou bien en- core écrasé l'empire de Pélops avec la liberté des Grecs. Sa victoire sur Thèbes fut, dit-on, la seule qui lui arracha des excuses. Enfin quand la for- tune interrompit le cours de ses exploits, Alexan- dre, qui sentait couler dans ses veines le fatal breuvage et peser sur sa paupière un nuage de mort, Alexandre vit sa divinité pâlir, et, à la vue dubronze en sueur, il frissonna comme à son ban- quet suprême. Bientôt cette merveille fut possédée par le chef des Nasamons, par Annibal ; et l'homme au bras terrible , à Tépée parjure , offrit des libations au dieu de la force; mais Hercule le haïssait pour s'être couvert du sang italien, et pour avoir porté l'incendie jusque sous la ville de Romulus; il re* poussait avec horreur ses offrandes et ne suivait qu'à regret ses drapeaux impies, surtout lors- qu' Annibal lança des flammes sur la cité d'Her- Mfia est ; hic Aooiis amor avocat antris. Hbc futer, castae Genius tatelaqoe mensœ Anpiiilryoïiiades, multomea cepit amore PMon, Dec hxigo saUavit lumina visu : luàm booos operi , finesque inclusa per arctos 35 Xiietfat! Deus ilte, deus; seseque videndum héïkity Lyâppe , tibi , pairusque Tideri Smiriqiie ingens • ^t quum mirabilis intra Stot BMttson pedem , tamen exclamare libebit, Si TisM per membra feras , « Hoc pectore pressus 40 Tailatar riemees ; haec exitiale ferebant Ubv, et Argooa frangebant bracbia remos. Bk ipatio lam magna breri meodada formée ! Qm maàjas îd dextra, quanta eiperientia docU Arâids enris, pariter gestamina mensae 45 fïieere , et ingentes animo versare colossos ! Î4e nec Idcis qnidquam Telchines in antris , Vc toUdosBrontes , nec qui polit arma deonim Umûm , exigna potuisset ludere massa. » Vc tonra effigies epulisque aliéna remissis ; 50 Sed ^nlem pard domns admirata Molorchi» Ant Akelncis TiditTegeœa saoerdos : Qvis ab ŒtansemissQS in aslra favillis Sectar adhoc torva teins Junone bibebat : SkaiiiiTaUoSyTelotidepedoregaudens 55 Hortetur meosas : tenet lise marcenUa fratris Pocula, at baîc clavœ meminit manus : asperasedes Sustinety occullum Nemeœo tegmine saxum. Digna operi forluna sacro : Pellœus habebat Regnalor laetis numen Tenerabile mensis, 60 £t comitem Oceasus secura portabat et Ortus ; Preusabalque iibens, modo qua diademata dextra Âbstuleratdederatque , et magnas verterat urbes. Sempcr ab hoc aoimos in crastina bella petebat, Huic acies Tictor semper narrabat opimas , SS Sive catenatos Bromio detraxerat Indos, Seu clausam magna Babylona refregerat hasta Seu Pelopis terras libertatemque Pelasgam Obruerat bello ; magooque ex agmine laudum Fertur Thebanos tantum excusasse triomphos. 7Q Ille etiam , magnos fatis rumpentibus actus » Quum traheret lethale merum, jam mortis opaca Nubc gravis, Yultus alios in numine caro iEraque supremis tenuit sudantia mensis. Mox Nasamoniaco decus admirabile régi 75 Possessum ; forUque deo libavlt honores Semper alrox dextra, peijuroque ense superbns Annibal. Italicae perfusum sanguine gentis , Diraque Romuleis portantem incendia tectis Oderat , et quum epulas , et quum Lenœa dicaret Sd lU STAGE. cale, profana les temples et les demeares de Tin- noeente Sagonte ^ et alluma chez les populations de nobles fureurs. Après la mort du Carthaginois,cette noble image ue tomba pas au pouvoir d'une maison vulgaire, mais elle ornait les festins de Sylia, passant tou- jours ainsi dans d'illustres demeures, et n'ayant qu'à se féliciter de la noblesse de ses maîtres. Maintenant, si les Immortels ont encore égard au caractère et à la conscience des humains, vous le savez, dieu de Tyrinthe, ce n'est pas le royal appareil d'une cour qui vous environne; mais pour cortège vous avez les vertus pures et sans tache d'un possesseur qui joint à une probité an- tique le don précieux d'une amitié inaltérable. Vous en savez quelque chose , vous qui , à la fleur de l'âge, égalez déjà nos aïeux, illustre Vesttnus ; c'est après vous qu'il soupire nuit et jour, ne res- pirant, ce semble, que dans les embrassements de votre ombre adorée. Ici donc vous jouissez des douceurs du repos , ù le plus vaillant des Dieux, 6 Alcide 1 et vos yeux n'y rencontrent pas les images de la guerre et des combats sanglants, maisune lyre, des bandelettes, et le laurier ami des poètes. Le poète ! Il vous rap- pellera dans son vers solennel les murs de Per- game et les repaires de la Thrace , les neiges du Stymphale et les humides sommets de TÉryman- the, tous ces lieux pleinsde la terreur de vos armes et de l'immensité de vos exploits; il chantera la peine que vous fîtes subir au possesseur des trou- peaux de ribérie, ainsi qu'au barbare ministre des autels maréotiques. Il dira votre entrée au séfoor de la mort, la mort elle-même dépouillée de ses dépouilles, et les Hespérides et les vierges de Scy« thie poussant des cris de désespoir. Certes, ni le conquérant macédonien, ni le barbare Annibal^ ni Sylla même avec sa voix terrible, ne pourraient trouver pour vous de tels accords. Et toi, l'auteur de ce brillant chef-d'œuvre, 6 Lysippe, un coup d'œil approbateur de Yindex te plairait mieux que tous les suffrages. SILVE VIL ODE A MAXIMUS JUNIUS. Habituée à courir dans une vaste carrière, suspends, Érato, le récit des actions héroïques, et restreins ton essor dans un cercle plus étroit Et toi, souverain du chœur lyrique, laisse- moi toucher un nouvel instrument, si ma muse la« Une a dignement chanté ta patrie, ô Plndarel J'essaie pour Maxime d'humbles accords. 11 me faut une couronne cueillie sur un myrte jusqu'ici respecté; ma soif n'est pas plus grande, mais Je veux rétancher dans une source plus pure. Quand les montagnes des Dalmates te rendront- elles au doux Latium? ces montagnes du flâne desquelles le mineur, après avoir vu Pluton, re- vient tout pâle, et tout semblable en couleur à l'or qu'il retire. Me voici, moi, fils d'un sol plus voisin de Romei et pourtant je résiste aux molles séductions da Doua y deas castris moerens cornes isse nefandls ; PradiNie qottm sacrilega Cm» miscait arces Ipdas, immeriUBqoe domos ac templa Sagunti Mlait, et popalis furias immiait booestas. Nec post Sidonii leUium diicis aère potila Egregioplel)eiadoinns iconyivia Syllœ ComelMt, semper daroa intrare pénates Aiaiietuai,et felix dominorum stemmate signum. Nanc qooque , si mores immanaque peclora cane Nosse deis , non aula qoidem , Tirynthie , nec te Aegitis ambit honos ; sed casta , ignaraque calp» Mens domini , coi prises fides , oœptaeque perenne F Sed cbelyn, et vittas , et amantes ca rmina lauras. liic tibi solemni memorabit carminé , quantas niacas Geticasqae domos, quantusque ni?alem Stymphaloo, qnantusque ju^is Erimanthon aquosis Termerîs; qaem te peooris possessor Iberi, Quem talent sas?» M areolicas arbiter arse. Hic penetiita libi spoliataqae limina Mortis Condnet, et fientes Libyss, Scytbiœqoe paeUas. Nec te legnator Blacetùm y nec barbams onqoam 85 90 95 100 105 Annibal , aut ssevi posset vox borrida Syllae Hls celebrare modis. Certe ta muneris aactor Non aUis malles ocolis , Lysippe , probari. CARMEN Vn. LYRICUM AD MAXIMUM JUNIUll. Jamdiu lato spatiata campo, Fortis heroos £rato labores DifTer, atque ingens opas in minore» Ck>ntrahegyro8; Tuqne, regnator Lyricœ cobortis, Da noYÎ paulum mihl jura plectri. Si tuas cantu Latio sacravi, Pindare, Thebas. Maximo carmen tenuare tento Nunc ab intonsa capienda myrto Serta ; nec major silis ; et bibendus Castior amnis. Quando te dulci Latio rémittent Dalmatœ montes? ubi dite viso Pailidus fossor redit, erutoque Concolor auro. Ecce me natum propiore terra Mon tamen porta retinent amœao fO 15 LIV. IV, SILVE VIII §âk endiaDtenr de Bala, comme à celles du ri- vage appelé du nom do fidèle trompette d'Hector. Sans toi ma verve est engourdie, le dieu de Thymbra me visite pins rarement , et mon Achille s'arrête au début de la carrière. Pblie, repolie sans cesse, grâce à tes sages con- Ki&, ma Thébaide aspire avec une confiance au- ^eiinise à la gloire enivrante du cygne de Man- Mais je te pardonne tes délais; tu viens de èMkoer un appui à ta maison solitaire; ô jour de toolieorl on second Maxime nous est né. Stérilité affreuse qu'on ne peut trop éviter I stérilité que l'héritier perfide appelle de tous ses Tœux , demandant sans pudeur la mort prochaine de son meilleur ami. Qoaiid rhymen est stérile, la tombe n'est BoolUée d'aucune larme : un avide survivant est là debout, s'emparant de la maison comme d'une ville prise , convoitant les dépouilles de la ■ort, et supputant jusqu'au prix du bûcher fu- aèbre. Qu'il vive de longs jours ce noble rejeton ! que par une route inconnue du vulgaire il s'élève jvqa'à la gloire paternelle, et balance même les adioDS de son aïeul I Tu entretiendras son enfance de tes grands «Nips d*épée sur les Iwrds de TOroute , lorsque, nus les auspices de Castor, tu modérais l'ardeur de DOS escadrons l>elliqueux. Et son aïeul lui dira comment, sur les traces 05 rapides de la foudre lancée par Tinvincible Cé- sar, il imposa aux Sarmates refoulés une loi bien dure, celle de vivre sous un seul climat. Mais quïl apprenne avant tout par quel art merveilleux, parcourant toute la vieille histoire du monde, tu sus reproduire la brièveté de Sal- luste avec l'abondance de Tite-Live. Dendes Biiae , liticenve notus Hectoris armift. Tils pas un peu tard? A toi la faute , à toi la honte. Mais, trêve à mes plaintes, je vois d'ici I la troupe enfantine qui entoure son père et ba- taille pour lui : ehl qui tiendrait contre un tel escadron? Dieux de lapatrie, vous que des oracles solen- nels ont, sur la flotte eubéenne, conduits par delà les mers jusqu'aux bords de TAusonie; toi, chef et protecteur de cette migration lointaine, Apol- lon , toi que contemple et adore la blanche co- lombe encore posée sur ton épaule gauche, l'heu- reuse Parthénope; déesse d'Eleusis, 6 Gérés, pour qui, prêtres silencieux, nous agitons dans nos courses haletantes les torches consacrées; et vous, fils de Tyndare , qui fûtes jadis moins honorés sur le Taygète, au temps de l'austère Lycurgue, et sous les voûtes ténébreuses des forêts de Thé- rapné, divins Pénates, sauvez tout ensemble le père de famille et les enfants! Qu'un jour, à la patrie pliant sous le faix des années et des épreu- ves , ils aillent prêter l'appui de leurs voix et de leurs talents, pour lui conserver, sous un nom nouveau, une splendeur toujours nouvelle. Mé- nécrate leur communiquera sa douceur; leur aieul sa grandeur et son lustre, et l'un et l'autre le goût du beau et l'amour de la vertu. Pour lajeune vierge, sa naissance et sa richesse lui ouvriront, dès la première flamme d'amour, le palais et le cœur d'un patricien, tandis que les frères, dès l'adolescence, iront frapper le seuil du PoUa sinu. Macte, ojuTeuis, qui tanta merenti Lumina das patriœ. Dulci frémit ecce tumultu Tôt dominis clamata domus : procul atra recédai Invidia, atque alio liventia pectora flectat. His seDium,loDgaeque decus virtutis, et alba Atiopos, et patrius laaros promittit ApoUo. Ergo quod Ausoniae paler augustissimus urbis Jus tibi tergemin» dederat lœtabUe prolis, Omen erat : venit loties Lucina, piumque Intravit repetita larem : sic ferUlis , oro , Stèt domus y et donis DUDquam nudata sacratis. Macte, quod et proies tibi saepius aucta virili Rolx>re : se juveni laetam dat virgo parenti : [Aptior his virtus, citius dabit illa nepotes.] Qualis materDÎs Hélène jam digna palœstris Inter Amyclaeos reptabat candida fratres; Vel qualis cœli faciès, ubi nocie serena Admovere jubar mediae duo sidéra Lunae. Sed queror haud faciles , juTenom rarissime, qoestus, Irascorque etiam , quantum irascuntur amantes. Tantane me decuit vulgari gaudia fama Moscere? quamque tibi vagiret tertius infans , 35 Protinus ingenti non venit nuntia cursu Litera, qusc festos cumulare altaribus ignés, 15 20 25 30 Et redimire chelyn, postesqne omare juberet, Albanoque cadum sordentem promere fumo , Et creta signare dlem ? sed tardus inersque 40 Nunc demum mea Tota cano? tua culpa , tousque Hic pudor : ulterius sed enim producere questos Non licet ; eu hilaris circumstat turba tuorum , Defensatque patrem : quem non hoc agmine vincis? DI i>atrii , quos auguriis super aequora magnis 45 Littus ad Ausonium devexit Abantia classis; Tu , ductor populi longe eraigrantis, Apollo, Cujus adliuc volucrem lae^a cervice sedentem Respiciens blande felix Euroelis adorât ; Tuque , Actaea Ceres, cursu cui semper anhelo 50 Votivam taciti quassamus lampada mysUe ; Et Tos, Tyndaridae, quos non borrenda Lycurgi Taygeta, urobrosaeque magis coluere Therapnœ; Hos euro plcbe sua patrii scrrate Pénates. Sint qui fessam œvo crebrisque laboribus urbem 5^ Voce opibusque juvent , viridique in noroine servent : His placidos genitor mores, largumque nitorem Monstret avus ; pulclirœ studium virtutis uterqne. Quippe et opes , et origo sinunt, banc , lampado prima Patricias intrare fores ; bos , pube sub ipsa Or Si modo prona bonis invicti Cœsaris adsint LIV. IV, SILYE IX. ÛT Ramiiliis, st la verlu peut îDcLiner en Divetir Ut yaloDlé toute-pui^antederinvin- dbleGtiar* SILVE IX. HàBANTERlE DE SATURNALES A PLO- TIUS GRYPHUS. fM ift YOC^Q rire sans doute , Grypbus ^ en ■Vom^iit bouquin pour bouquin. La plaisante- riiflail bonne, si ton envoi était suivi d'un autre fiiMa* Mnïs prolonger le badinage , ce n'est plus kÊMmw Voyons un peu , comptons ensemble : om livre avec papier neuf ^ étui de pourpre et MUe liosMEïlte, m'avait coûte pour sa parure itSL SS| 1*1 tis ma |>einc d'auteur, Litlçft , piqueté des vers, flétri par les outra- wdtt lemps , semble avoir servi d'enveloppe ai oliviers de Libye, k rencens du Nil , au poi- lïtéc TEcypte, et auît ancbois de liyzance, dont iitBBl le parfum. Passe encore s'il contenait les li^iloiyfrs dont. Jeu ne encore, tu faisais retentir le te^jbmra ot le tribunal des cent juges , avant WK Gercmiiicus t'eût conlîé IHutendance d^ ll^« tt la sorveit lance des hôtelleries placées «rto grandes routes. Mais tu ne me donnes que Is lévêdcs du vieux Brutus^ achetées tout au ghn UQ ttsde la monnaie de Caïus^ à l'ébilage de Hâtai I lbeni«d€3 liznen puls^re feoatut. CARMEN L\. SATUIHAUTIUS Ali PLOTIUM dRYPHUM. MtMtloetii hUff qrtod lilKllym W^êM mM t Graphe , pro UbeJlo, titrftgtutn tameti boc potest ¥id£ri. Il pa^ y^ iliqnid tnitii remtttat ; Kl» il Héen , Gr^ptie ^ perseveraft , 5 Ite Mit : Ecel, ecœ, Gomputemus : Et lirift é0coratu& umbilidî , Fisleroie, ntM eomUiïiâi^^ms. to rmÊom bueis titmiue pytJ^ni, lo Q«lai«t Libick madeol olifis, âst Émê îiaiacuin, pjperve fter^ontp âil BfBoakicot MeoX Ue^rlm ; Wm nHfni toâ didi eootiiïentcm , Qq« tiîaii jnvcmi fora tooabas , 1 5 Aat eailiui pfispe jadic«ti pntis quam l\|ISwmaienstrbilruiii sequcoti àamÊm dedil ^ oainlumqtie laie Pneiècit flalioaibuA mnim ; M Brun laoû iMdUUontô, 7Ù Ht Qipaa Dtiim libçUîoiiis, Mmptam ykm aniaui i3$e Caiatio » DiM : Piqoe adeone defaerual ScÉHli fOii iuti de iJuxTBÎi? Velnmlilâ, huidaTemaj^? as qaelqua bouquiniste. Tu n'avais doue nî bc^nnet rapiéceté des débris d'un manteau ^ ni serviettes ou nappes usées , ni écorce de palmier, ni corbeille de figues ou de prunes mises en marmelade pap un coup de vent, ni mèches de lampe sans huile, ni pelures d'oignons sèches^ ni m6me quelques œufs? Quoi I pas nn lé^er gâteau^ pas une pincée de farine grossière? Tu aurais en vain cherché quelques coquilles de limaçons épars dans les chanips que !e Cinyphe arrose. Quoi ! nulle tran- che de lard , pas un maigre jambon , pas de saucis- son de Lucanie, de boudin de l^halérie; point de sel , de sauce vinaigrée , de fromage , de pain cuit avec la fleur de nitre, et de via fait de raisin précoce ; point de raisiné dou% et gluant? Que t'en eût- il coûté de me donner de vieilles bou- gies, un couteau , de minces tablettes^ des grap- pes conservées dans de grands vases ^ des plati sortis des fabriques de Cumes? ou bien^ voyous... une ^ déjà tu frissonnes i oui , une pile de vaisselle eonamune ou quelque verroterie? Mais tu as recours h la même balance, et sans rien changer tu me rends mesure pour me- sure. Quoil si j'allais de bon matin et 1 estomac vide te porter le salut, viendrais-tu me le rendre chez moi pur et simple? ou si tu me régalais d*un bon repos, ose rais- tu me demander la pareille? Je t'en veux , Gr)'phus, mais néanmoins tu auras mon salut : seulement ne t'avises pas, avec ton CharUe, Tb<ïbaii:itve, cArtc^t^ve? Nusquam turbine caaditufi rucnti Prunontm glûbu.^, alque coctjiiorum? Non ellydinia alcca , non replie ti£ Ealbotum tiinicis, nec oTâ Untutn? M Non levés aficcfi , nec aspenim far? Nosquam Cia^phiift vagalii campia Curvarum domua uda cochlearum? Non lardum brève «debilisve penu? Pion Lucanica, non graves phaliici , Si Non gai, oiygarumve, caseu&ve, A ut panes vîrîdanti» apKroni tH » Vet pafisum piyUiiifi suia recoctum , Diilcl defruts vel iutosa eœno? Q uantu m vel «tare ccreoft oleiil es ^ 40 CuJtellum , tenueiive codictlloB? Ollare», rogo , non IJcebat uvas , Cumimo paiinas f t J orbe tijf tas ^ Aul unam o soles iepore ^ Et Banc bendccasyllaboâ remiltat. li* 68 STAGE» badlnage ordinaire, de me renvoyer mes iiendé- easyllabes. LIVRE CINQUIÈME. A ABASCANTIUS. On ne saurait entourer de trop de vénération et d'hommages les exemples de vertu, puisqu'ils intéressent toute la société. Les pieux regrets que tu témoignes à ta Priscille, cette tendresse qui forme un des traits de ton caractère , doivent te concilier Testime du public et surtout celle des époux. Chérir une épouse vivante, c'est une vo- lupté pure; l'aimer après sa mort, c'est un acte religieux. Je n'ai pourtant pas entrepris cet ou- vrage comme un homme indifférent ni même simplement officieux , j'ai suivi Timpulsion de mon cœur. Mon épouse était l'amie de Priscille , et cette amitié a redoublé l'estime que j'avais pour elle. Je serais donc un ingrat, si je ne mêlais à tes larmes le tribut de ma douleur. Il y a plus : je cherche toujours, dans la mesure de mes forces, à bien mériter de tout ce qui approche la divinité du prince ; car celui qui vénère sincèrement les Dieux en aime aussi les ministres. Quoique je fusse depuis longtemps jaloux de nouer avec toi une amitié plus intime, je voudrais néanmoins ne pas avoir encore trouvé Toccasion {Le reste manque.) SILVE I. TENDRES REGRETS D'ABASCANTIUS SUR LA MORT DE PRISCILLE. Si ma main se prétait à façonner la cire ou l'i- voire, et pouvait animer l'or d'une ressemblance fidèle, J'imaginerais quelque douce consolation LIBER QUINTUS. AD ABASCANTIUM. Omnibus affecUbus prosequenda sunt l)ODa exempla , qaum publiée prosint. Pietas , quam Priscilla; tuœ prae- stas, el morum tuonim pars est, et nulU noo conciliare te,praecipue maritOiPOtest. Uxorem eoim vivam amare Toluptas est, defunctam religio. £go tamen huic operi non «t unus e turba , nec tantum quasi oniciosus assilui : ama- ▼itenim uxorem meam Priscilla, et amando fecit milii il- lam probatiorem :postboc ingratus sum,si lacrymas tuas transeo. Prœterea, latus omne divinœ domus semper de* mereri pro mea mediocritate connilor ; nam qui bona fide deos colit, amat et sacerdotes. Sed quamvis propiorem nexum amicitiae tuœ jampridem cuperem , mallcm tamen nondum interrenisse materiam. *** (Reliqua desunt.) CARMEN I. ABASCAI^Tn IN PRISCILLAM PIETAS. Si manus aut similes docilîs mihi fingere ceras, lut abur, impfessit auranive aniiiiare figuris ; pourtonmari,ÔPriscille!sontendrcamourméritc bien que tes charmes , confiés au coloris d'Apelle , ou renaissant sous la main de Phidias, soient ren- dus à sa douleur. C'est ainsi qu'il s'efforce de ravir ton ombre au bûcher, livrant à la mort un com- bat sublime , fatiguant la patience des artistes , et voulant adorer ton empreinte sur tous les mé- taux. Mais il est périssable le monument travaillé par les mains les plus habiles I Nous voulons, 6 vertueuse compagne d'un époux si accompli, nous voulons t'offrir un hommage immortel , un hommage toujours nou- veau ; et nous le demandons à la lyre. Oui , qu'A- pollon me soit propice, et que César, dont le sou- venir me rappelle aussitôt le Dieu des vers daigne sourire à mes accents, ohl alors tu ne saurais jouir d'un plus digne sépulcre. Il est sans doute bien tardif le remède que j'ap- porte à une si grande douleur, lorsque déjà la roue légère de Phébus a parcouru deux fois le cercle de l'année. Mais quand la plaie récente et toute vive encore arrachait à la maison entière des cris plaintifs, le moyen de trouver accès à l'oreille d'un époux vœuf de sa compagne? Pleu- rer, déchirer ses vêtements , tourmenter les trou- pes d'esclaves , maîtriser les élans du désespoir, accuser d'injustice les destins et lasser par des plaintes amères les habitants du ciel , voilà tout ce qu'on pouvait faire. C'est en vain qu'à tes gé- missements Orphée serait accouru, avec sou cortège de forêts et de fleuves ; en vain les Muses, les ministres de Racchus et dWpollon se seraien^ Us réunis en chœur ; ni les chants , ni la lyre, cette lyre puissante qui charma les pâles divinités de rÉrèbe et sut endormir les serpents sur la tête des Euménides , rien.n'aurait calmé ton âme ; Ilinc , Priscilla , tuo solatia grata marito Conciperem ; uamqiie egregia pietate meretur Ut vel Apelleo tuUiis signata colore, ft Pliidiaca vel nata manu , reddare dolenli : Sic auforre rogis umbram conatur, et ingens Certamen cum morte gerit, curasque Tatigat Artiticum , inqueomni te quaTÎt amare métallo. Sed mortilis lionos, agiiis quem dextra laborat. !• Nos tibi, laudatijuvenisrarissimaconjux, Longa , nec obscurum fînem latura , perenni Tcntamusdare justalyra; modo dexter ApoIIo, Quique vcnit juncto mihi semper Apolline Caesar, Annuat : haud alio melius condere sepiilcro. ]| Sera quidem tanto struitur medicina dolori , Altéra quum volucris Phœbi rota torqueal annum : Sed quum plaga recens, et adhuc in vnlnere primo iïlgra domus questu , miscramque arcessas ad Conjugis orbati , tune flere et scindere vestes Et famulos lassare grèges , et vinccre planctos, Fataque , et injustos rabidis pulsare qucrelis Cœlicolas, solamen erat : licetipse levandos Ad gemitus sylvis comitatus et amnibus Orpheiit 'm LIV. V, SILYE FL douleur avait d'empire sur cette âme Matotéiiaiit encore la ble^ure se rou vrp aux ac- amtt de ma voix consolatrice, et sa paupière, hêÊ$t trop docile a répoiix qui veut pleurer, ^fMipière est comme chargée d'une pluie do- Ah I se peu E*il que ces yeux coutieoneot Ide lânnes? O miracle d'amour I JNiobé ver- jÉiplat^t tarir les siennes, Tépouse de Tîthon ^friperait pluttH &a douloureuse rosée; TL4tiis mÊûW lasserait pluttVt de briser ses (lots ma- cofilre le tombeau d'Achille, Courage, é[iuii\! un Dieu t'obs(>rv€, celui qui iatleiréiiie&du monde et préside, après Jupiter, [ firéiiemeats humains : il a été témoin de ta r, il Ut au fond de ton âme, et juge de tes pour lui par la tendreâse pour une g^brc, rt |i4ir ta ndêlitê au culte des tombeaux*. Vfià Heu Tamour dans toute sa pureté, voîlù \ flftnimc.'^ qui méritent les suffrages du giie cen^ear. Et fi^t4l s^étoûner si la concorde a enchaîne ftlileax crrnf^ par des liens teïlement indisso- Mes? ' . sous les lois d'un premier épou^i, filitdij . . .., i rh y men; m ai s ses tendres et rein- kiiTBktit tout leebarme du premier amour. Ainsi fmie dicrtt la vigne dont il a vu les branches Mrito à â^es rameaux du même âge; il croise hdrai fetiillages, il implore ta riche automne, Ifonrît, alors qn*H se voit couronné des grap- ps de sa bk'o-nimée. Que l on préconise la no- MoKel Itô appas de certaines femmes sans vertu ftf, fiÊres d'ime faussa ytoire, ont manqué la vé> 6» ritable : Priacille qui à réclat de Ja naissance joignait la figure la plus heureuse, Priscille en- viée de mille époux , lirait d elle-même son pro- pre lustre; Priscille ne connut jamais qu'un seul amour, et une seule Hamme secrète circula tou- jours dans ses veines* Elle eut fait échouer les poursuites du ravis- seur troy en, celles des amants de Pénélope, et 1 or coupable au moyen duquel un frère inces- tueux souilla la eouche du roi de Mycènes, A To- puienee de Babyîone, à tous les trésora de la Lydie, aux richesses de Tlndien, du Sère et de r Arabe , elle eut préféré une mort vertueuse au sein de tindigence, et immolé sa vie à sou devoir. Et son front n'était point armé de rigueur, ni sou caractère triste et sauvage ; mais, simple et enjouée dans sa vertu, elle savait allier les grâ- ces a la padeur. Que si le sort Teùt mise à de plus rudes épreuves , elle eût volontiers pour son épouï bravé les cohortes ennemies, et les foudres du ciel, et ies périls d'une mer orageuse. Mais , grâea aux Dieux, les i*evers lui ont manqué pour faira voir jusqu'à quel point sa tendresse pouvait s'a- larmer et son visage pâlir. Et c'est par une voie plus douce que tes vœux ont rendu propices les îmniorteïs; après les avoir fatigués nuit et jour, après avoir été vue suppliante au pied de tous les autels ; et après avoir adoré le génie tutclaire du monarque , enOn tu as été entendue. La fortune a dirigé vers toises pascomplaisant§. César a vu dans ton époux le calme toujours actif, la (idélité sans tacbe , la sollicitude , la vigilance , et une ûme capable de auflire aux plus grands ft pArHer matcrtiîra \ aknn » ^ i teçenri Bai^luque «acerdos ; _ , nil fik , tleii pilîêiitis A verni riwaiÉiiiuinim siidila coiisis , maiccre valercnt : i in «tlûnilfi tcgnalutt ^^Xart luilus I i âil plmictus ref iJgit jam pku» ckMm r ' liAbfffktac pio& l'Iimiuiurti bù*e Inii^ina IkUiâ? $1 dtJiueeaarit Sip>li*a Icrelur su»; raiiifl Tithoniila matsti _. .„_*t aift cit«ccato fa listel j Miilifi^taéiiieftâlîrafigp^re biisli*. Itadt •ainrit ootat i^ta di^UA, qui àt'cllt liabcnfi» Mil* tt banum» propîor Jttvê tWgmt acius; ]|»ttttefiu|tt«! rîilH , l^'tiqiif arrjina miniâtri KRClamcIrKnmeiitji rdjiit, quod dûigis umbram^ BttAi eiKf(ujii!i ; Uk est r*isti:^si|])i]$ arUor; Ikaner « dumim» mf^rltia i4?tïs>ire probari. iitminiiiif si 10* c*jllatii pocti>ic mi^to» Itttit la«lini|>tiL coriC'jrdi'^ imm cnU^m. em« liuj^»H»qiiC pfior» lavJaique rirariio O; «««1 1(* ri-o tir^iniUto jtii^atum H* * '\ ue nm |)k' \u fu vv I naL :, jiitjij** pr<^atur . . uraCËUUâ. aâ 30 i5 40 45 ia LaudeatUf proivif, ma paldirni muiiere formœi Qua^morum earuere bouia, faUaque ^lûtt^nt^^ Laudi§ egiiiitreraî : tibi, tjuîîmqyam cl origo niterel Et reiix si»ecies, Eiiultiiniquc oplanda marilis, Ex le major honoiï , un uni noviâsa cubile » a Uniifa S4îCiTtis agitarc siïl» ossibus igncm. nium oec PL ry glus Titiasset raptor amoreni, Dtiliebiive proci ; nec qui Tratemui^ adolter Cusla Mycena-o coanubia poIJuit aura. Si Bab|loais op€d , Lydee si pondéra gaza; ^ M Indorumqife dares Srrumque Arabumque potenlefi Dif itjas , tnaJk^t cum piiiipprtate pndîca Intemerala mori» Yitamque repend erefâmas. Necfrons tmte rig^ns, nioiiusque io moribuslmrror; %ed sîmpJex , hilariâque JldeSj el mixta pudori Qâ Gratia i quod si anceps mêlas ad majora Tocasaot^ Illavcl arniiferas pro oonjage la-la caler vas, Fiilmineosque ignés , mediique pericuîa poiili, Exrrperet : melius , qiiûd non ad ver sa prubarurit , Qu«c libi cura ton ^ quaatus priicoujiigepatlor. 7â Sed metiare via dcxtros lua ïota niariio Promerucredeosî dum uocte diequc falig^^ NtimJoa, dum i^un tU s suppléât advolveris arls , EtnaaFm gentuiti domiui pra^setitia adoras. Audjta*^; vemtquB gradti forltma IjE^nigno. 7^ , Viiiit quîppe ptijuvcuiâ naYarnquÊquicIcm, 70 STAGE. •fDplols;(l aTQ, lut qui oonnalt à fond les siens et s'entoare de ministres éprouvés , il a va le mé- rite du pieux Jeune homme. Et comment ne Teàt- II pas vu? Son coup d'œil d'aigle embrasse le eouehantetraurore ;depuis TOurse glacée Jusqu'à rorageux Auster, il pénètre dans les conseils o4 s'agitent la guerre et la paix , et va même Jusqu'à sonder les eœurs ; c*est lui, c'est César, qui a char- gé ton époux d'un fardeau immense et presque an-dessus des forces humaines. Rien de plus compliqué dans les détails que la charge du pa- lais sacré. Envoyer par toute la terre les ordres du souverain de Rome , tenir en sa main les for- ces de l'empire , savoir au juste quel laurier nous Tient des glaces de rOurse, et combien d'éten- dards nous avons sur l'Euphrate inconstant , sur le^hin etsurlarivedel'lster au double nom, sa- voir tout cela , et savoir encore Jusqu'où les con- fins du monde ont reculé devant nous vers Thulé qu'environne une ceinture de flots retentissants , telles sont les attributions de cette charge im- mense. Et néanmoins il ne présente à César que des Javelots couronnés de Joyeux festons, Jamais de lances surmontées d'un sinistre plumage. Le maître a-t-il besoin d'épées fidèles? il dé- signe celui qui dirigera les cent cavaliers mêlés à chaque cohorte , ou la cohorte elle-même ; celui qui peut monter au grade de tribun , celui qui donnera le signal aux escadrons rapides. Ce n'est pas tout encore : il doit s'assurer si le Nil a inondé les campagnes, et si la Libye stérile a reçu les fé- condes rosées de l'Auster. Moins actif est le nour- risson dcTégée qui fend l'air, armé de sa baguette prophétique , et la messagère de Junon qui glisse du haut des astres, et Jette dans l'espace une ar- Intaclanique fidem , succinctaque pectora curis, Et vigiles sensus, et digna evoWere tantas Sobria corda vicea; vidit , qui cunctasuoram Novit, et inapectis anibit lalus omne ministris. 80 Nec minim : videt iUe ortus , obitusque ; qiiid Arctos , Qaid Boreas bibernos agat ; ferrique togapque €k>nsilia; atque ipsam meDtem probat : ille subactis Molem iouDenMin humeris, et Tix tractabile pondus Imposuit (nec enim numerosior altéra sacra 85 Cura domo) , magnum late dimittere in orbcni Romulei mandata ducis ; viresque modosque Imperil tractare manu; quœ launisab Arcto, Quid vagus Euplirates , quid ripa binominis Istri, Quid Rheni vexilla feraut ; quantum ultimus orbis 90 Cesserit, etrefluo circumsona gurgite Thule. Omnia nam Isetas pila attollentia frondes, Nullaque famosa signatur lancea pinna. Pneterea , fidos dominus si dîTidatensea , Pandere quis centum valeat frenare roaniplis 95 Intermixtus equos; quis prœcepisse cohorti ; Quem deceat clan prseatantior ordo tribuni; Qoionam freniger» signura dare dignior alx. Bfille etiam prsnosse vices : an merserit agrot Nilua , «u imbfifero Libya sudaverit Austco : loo die aux mille couleurs; moins prompte est laRe^ nommée qui sur un char léger nous qiporte tes lauriers , 6 Germanicus, la Renommée devançant le Jour, le tardif Arcas, et laissant l'Aurore à la moitié de sa carrière. Dans quelle ivresse, 6 Priscille, te virent les mortels et les Dieux, en ce beau Jour où ton époux fut appelé à des fonctions si hautes! Ta Joie du moins surpassa la sienne, lorsqu'avide de remei^ cier la bonté souveraine du maître, tu répandis toute ton âme à ses sacrés genoux. Jamais pareil transport ne saisit la mortelle que le dieu de Déios prépose à son antre mystérieux, ni celle à qui Baccbus confie le thyrse respecté au milieu du chœur délirant des Ménades. Mais l'enflure de la prospérité n'altère point sa vertu calme; c'est la même égalité d'âme , la même modération dans les foveurs croissantes de la fortune. Elle adoucit avec anxiété les inquié- tudes de son époux ; elle rend son zèle plus actifs ses travaux plus légers; c'est elle-même qui, prfr parant son repas frugal et loi versant le vin avee mesure, le rappelle à l'exemple du mattre. Telle on voit la femme du sobre laboureur de TA- pulie, ou la Sabine noircie des feux du soMI^ attentive au lever des astres qui idoit ramener son mari du travail ; elle dresse à la hâte les fils ^ et la table , et prête l'oreille au bruit avant-eo»> ' reur du retour de la charrue. Je dis trop peu : elle t'eût suivi Jusque sous les frimas de l'Ourse, à travers les neiges des Sarma- tes, sur les bords glacés du Danube et du Rhin; elle eût supporté courageusement avec toi toutes les ardeurs du soleil. Et si la carrière pour die eût été libre, on l'aurait vue porter le carquoli Cunctaque si numerem , non pinra interprète vli^ Nuntiat e celsis aies Tegeaticus astris ; Quaeque cadit liquidas Junonia Tirgo per auias , Et picturato pluvium Hgat aéra gyro ; Quaeque tuas lanrus Tolucri , Germanioe , corro f OS Fama vehit, progressa diem, tardomqne sob astris Arcada, et in medio linquens Thaumantida ccbIo. Qualem te superi , Priscilla, hominesque beoigpio Aspexere die , quum primum ingentibus actis Admotus conjux ! vicisti gaudia certe 1 1:> Ipsius, adfuso dum pectore prona sacratos Aute pedes avide domini tam magna merentis Volveris. Aonio non sic in Tertice gaudet , Quam pater arcani praefecit biatibus antri Delius , aut primi cui jus venerabile tbyrsi 1 15 Bacchus , et attonitœ tribuit vexilla catervœ. Nec tamen liic mutata quies, probitasye seciiodts Intumuit; ténor idem animo, moresque noodestl, Fortuna crescente , maueot : foTet anxia cirras Conjugis , hortaturque simul , flectitque labores. tIS Ipsa dapes modicas , et sobria pocula tradit» Exemplumque ad berile monet : Ycint Appula ooojni; Agricolae parci , vel sole infecta Sabina , Quœ videt emeriti, jam prosp«ctantibu8 astrii. LIV. V, SBLVE I. d eoQTrir volontie» ses flancs du bouclier de rAmazone, pourvu que ce nuage de poussière qui caviroone les guerriers lui permit de te voir près Al coonier foudroyant de César, balancer toi- jDtae ses traits divins, et ruisseler de sueur sous te poids de sa gigantesque lance. C«it assez, 6 lyre harmonieuse; il me faut difMrton feuillage, ô Phébus, et condamner mfroDt à porter le cyprès lugubre. Quel dieu fnel s'est pla à réunir par un lien discordant la FtrtMeet l'Envie , les obligeant à se faire Tune à rHtieiiDe guerre étemelle? Quand Tune sourit 10e ftmille, faut-il que Tautre aussitôt jette IV die on regard sombre , et d'une main barbare afle traobler ses Joies? La prospérité habitait ce toit florissant; aucun icfcrs n^attristalt les Dieux Pénates : et qu*a- faient-ilsàeraindrede la Fortune, si capricieuse fileOe soit et si légère? César leur était propice. Ifaii to jaloasle des destins trouva où s'attaquer : me puissance malfaisante envahit cette pieuse dHMore : ainsi le souffle funeste du Notus brûle es riants vignobles ; ainsi se flétrit sous des pluies cufarives la moisson déjà haute; ainsi un vent cMtiaire se platt à amonceler les nuages au-de- fHtdo navire qui courait au port Priaeille voit ses attraits devenir la proie du Min&tal. Tel nous apparaît un pin, Thonneur to forêts : s'il vient à être atteint par la foudre M desséché dans sa racine , Tarbre succombe, et , dépaaillé de son feuillage. Il ne rend plus à au- cm zéphyr mnrmure pour murmure. tairas adeaae viri , propere mensasque torosque 1 25 kitoait, exflpectatque sooam redeontis aratri. Farra loqnor : tecmn geUdas cornes illa per Arclos , Svaaticaïqiie hiemeSy Istraroqoe , et pallida Rhcni rrigota , tecmn omoea aniiDO durare per œslus , D, û caatn darent, vellet geatare pharetras , 1 30 TcUet Airnir?*^* latos intercludere pelta; Dya te pnlverea beUomin in nube videret Camf prope folmeo equi , divinaque tela UbfiBleni f et magiiae aparsnm sudoribos bastœ. 1 34 Hictc&DSy aima chelys : tempus nunc ponere frondes, PfMfèe, toaSy mcestaque comam daronare cupresso. Qnifliani inapacata coasaDgainitate ligayit FartoDani Invidiafiique deos? quift jussit iniquas iEIcmiiD bellare deas ? naliamne notavit IDa domnin , torvo qaam non baec lumine figat 1 40 prateDos , et saeva pertarbet gaudia dextra ? Floff^MDt bilares incoDCUsaiqae pénates; Ka nyr***»*» : qoid enim, quamyis infida levisque, Cnare tam deitro, poaaet, Fortana , timeri? tarcaere riam UTentia FaU, piamque 1 45 Iflirafit vis saïva larem : aie plena maligno Aftntar vineU Noto; sic alta senescit Intbre aeges aimio ; rapidae sic obvia puppi . tatidet , et vciis adnubilat aora secundis. Carpttnr e\imioiii fato Priscilla décorera : 1 50 Qoaliler aMa axnaiii ailvamm gloria pinus 71 A quoi sert la probité, l'amour chaste, et la fidé- lité dans le culte des Dieux ? Déjà les noirs filets . de la mort l'ont enveloppée de toutes parts. La trame s'épuise entre les mains des trois sœurs, et sa vie ne tient plus qu'au dernier fil. Ni la solli- citude des esclaves , ni l'art des médecins n'arrête les progrès du mal. Les assistants affectent au de- hors une espérance qu'ils n'ont pas; mais son mari pleure : elle le remarque. L*infortuné! tan- tôt il invoque le fleuve du Léthé, tantôt il ré- pand ses pleurs sur tous les autels, chargeant d'offrandes les portiques des temples, et pros- terné sur le seuil; tantôt il implore la divinité propice du grand César. 0 dure loi du destin ! il est donc quelque chose qui échappe au pou- voir de César? De combien eût été retardée l'heure suprême des mortels, si tu étais, ô César, l'arbitre de la nature ! La mort gémirait captive dans ses gouffres ténébreux , et les Parques oisi- ves laisseraient reposer leurs fuseaux. Bientôt sa physionomie s'éteint, un nuage de mort couvre ses yeux , et son oreille ne s'ouvre plus qu'au son de voix bien connu de celui qu'elle aime. C'est pour revoler vers lui que son ame semble revenir à la vie ; c'est lui qu'elle serre en- core avec force de ses bras qui défaillent, tour- nant vers lui ses joues glacées, et moins avide du dernier soleil que du regard d'un époux aimé. D'une voix mourante elle console ainsi le confl- dent de toutes ses pensées : « Douce moitié de moi-même , ô toi qui vas me survivre I que ne puis-je te laisser toutes les Seu Jovis igné raalo , seu jam radicc soluta , Déficit, et nuUi spoliata remurmurat aurae. Quld probitas , aut casta fides , quid numina prosunt Culta deum? furvoî miseram circam undiqoe leti 155 Vallavere plagae : tenuantur dura sororum Licia, et exacti superest pars ullima fili. Nil farouli cœtus , nil ars o|)erosa medentum Auxiliata malis : comités tainen undiqne ficto Spem simulant vultu : flcntem notât illa maritum. 160 nie modo inremœ nequicquam fluroina Lethes Incorrupta rogat : nunc anxius omnibus ans lUacrymaty signatque fores, et pectore terget Limina ; nunc magni vocal exorabile numcn Cœsaris. Heu du rus fati ténor ! estne quod illi 16â Non Hceat? quantœ poterant mortalibus annis Accessisse morœ , si tu , pater, omne teneres Arbitrium ? cjpco gemeret Mors clusa barathro , Longius et vacuœ posuissent stamina Parcae. Jamque cadunt vultus ,ocullsque novissimus error, 170 Obtusaeque aures, nisi quum vox sola mariti Noscitur : illum nnum média de morte reversa Mens videt; illum scgris circumdat forliter ulnis Immolas obversa gênas; nec sole supremo Lumina, sed dulci ma^ult satiare roarito. 176 Tune sic unanimum moiiens solatur aroantem : « Pars animae yictura mese , cui linquere poasem I O utinam quosdurainihi rapit Atropos annos. 72 STAGE. années que la cruelle Atroposme ravit I Épargne tes yeux, je fen conjure! ne meurtris point ta poitrine , et ne désole point , par ton désespoir, l*ombre fugitive d'une épouse. J'abandonne le lit nuptial à la tristesse . mais Tordre le voulait ainsi. Je devais voir finir la première ces doux moments qui valent une longue vieillesse. Je t'ai vu, dans toute la fleur de rage, t'approcher de plus en plus de la droite élevée du prince; les destins et les Dieux n'ont plus sur toi d'empire, j'emporte au tombeau leur courroux. Va, poursuis, les yeux fixés sur le génie de César, et ne laisse pas reposer pour lui ton amour. Place aujourd'hui (tuledésires et je l'ordonne,) place dans le Capitole une statue du poids de cent livres d'or, monument éternel qui transmettra aux âges futurs, avec les traits radieux de César, le souvenir de mon culte pour sa personne sacrée. De la sorte , je ne verrai ni les Furies , ni l'affreux Tartare , et l'Elysée m'ou- vrira le séjour du bonheur. » Elle dit, et, retombant dans des bras aimt's, elle exhale paisiblement sur la bouche de ^on époux son âme qui lutte encore , et appuie sur ses yeux la main qui lui est chère. Mais répoux î son cœur est dévoré d'une dou- leur immense ; il remplit de clameurs déchirantes son toit solitaire; il veut tirer son épée, il cherche des précipices; à peine ses compagnons peuvent- ils le retenir, il est là, bouche contre bouche, pres- sant avec ardeur celle qui n'est plus, et refoulant jusqu'au fond de son âme la violence de son dé- sespoir. Tel Orphée, quia vu sa pâle épouse, laisse dormir son luth près du Strymon. Il demeura saisi, muet. Immobile, et le bûcher d'Eurydice n» reçut que des pleurs. Mais ton mari , 6 Priscille, n*eût pas craint de rompre le cours d'une vie assurée; il eût voulu t'accompagner dans la nuit du chaos. Mais an amour plus fort l'a retenu , l'amour du devoir et la foi jurée à son prince. Qui pourrait décrire di- gnement les obsèques et le triste luxe des funé- railles? Là se trouvent réunis dans un pompeux appareil tous les trésors que distille le printemps embaumé de l'Arabie et de la Cilicie, les fleurs de Saba, les moissons que Tl ndien destine à la flamme, l'encens ravi aux temples, et les parfums de la Palestine et ceux de la Judée , la chevelure suave de la plante de Corycie, et les pleurs de Myniut Élevée sur un lit majestueux , ouvrage des Sères, Priscille repose sous la pourpre de Tyr. Mais l'é- poux I ah ! les regards sont pour lui seul. Ronoe en- tière le voit, semblable à un père conduisant ses jeunes fils à leur dernier asile ; tant la douleur se peint sur son visage , tant il y a d*ombre à sos front , tant ses traits sont rembrunis ! On redit b fin paisible de l'épouse, on l'appelle heureuse; mais des larmes ont coulé pour l'époux. Il est, en face de la ville, il est un lieu oà commence la grande voie Appienne, où Cy- bèle, près des rives de TAlmon, vient déposer ses plaintes et oublier les fleuves de Tlda; c'est là qu'enveloppée mollement dans la pourpre deSidon tu reposes sur un lit de parade où t'a placé une main chérie , ô Priscille ! car il n'a pu suppor* ter ni l'idée d'un bûcher en flammes, ni le reten- tissement sinistre du cri des funérailles. Mais ni l*arce , precor, lacrymis , saevo nec concule planclu Pectora , nec crucia f ugieutem coiijngis umbram. 1 80 Liaquo equidcm thâlamos , salvo tainen ordine, mœslos Quod prior. Exegi louga potiora seuecta Tempera ; vidi omui te pridem in flore nitentem, Vidi altœ propius propiusque accedere dexlrœ : Non in te Fatis , non jam cœlestibus ullis 185 Arbitrlum; mecum ista fero : lu h'mite cœpto l'cnde libens , sacrumque lalus , Geuiiimque potentem irrequietus ama : nunc, quod cupis ipse juberi, Da Capilolinisaetemurosedibus aurum, Quo niteant sacri centeuo pondère vultus 190 Ca'saris ; et propriae signa cultricis ainorem. Sic ego nec Furias , nec détériora videbo Tarlara , et Elysias felix admittar in oras. » Haecdicit labens, sociosque aniplectilur arlus, llcPrentemque anionain non Iristis in oramarili 19 Iranstulit , et cara pressit sua Inmina dextra. Al juvenis, magno flammatus pectora luctu, Nunc implet saevo viduos clamore pénates; Nunc ferrum laxare cupit; nunc ardua tendit In loca; vix retinent comités : nunc ore ligalo 200 Incubât amissas , mersumque in corde doiorem Sœvus agit : qualis conspccta conjugc segnis Odrysius vatcs, positis ad Strymona pleclris, Obstupuit , tristemque rogum sine carminé ficvii. lUe etiam certœ rupisset tempora vit», SIS Ne tu Tartareum Chaos incomitata sabires; Sed prohibet mens fida duci , jurataque sacris Imperiis, et major amor. Quis carminé digno Fxsequias et dona malac feralia pompae Perlegat? Omne illic stipatum examine longo 2IS Ver Arabum Cilicumque fluit, floresque Sabaei, Indorumque arsura seges , praereptaque templis Thura, Palacstini simul Hebraeique liquores, Coryciacque comae , Cynareiaque germina. At altis Ipsa loris Sérum Tyrioque umbrata recumbit SU Tegmine ; sed toto spectatnr in agmine conjux Solus; in hune magnae flectuntur lumina Roman, Ceu juvenes natos suprema ad busta ferentem : Is dolor in vultu ; tantum crinesque genaFrque Noctis habent : illam tranquillo fine solutam , 320 Felicemque vocant ; lacrymas fudere marito. Est locus antc urbem , qua primum nascitur ingeas Appia ; quaque Italo gemitus Almone Cybele Ponit f et Idœos jam non reminiscilur amnes. Hic te Sidonio velalam molliter ostro SIS Eximius conjux (nec enim fumantia busta Clamoremque rogi potuit perferre) beato Composuit, Priscilla, toro : nil longior actas Carpere, nil œvi poterunt vitiare labores Siccatam niembris; tantas venerabile rouimo tw LIV. V, SILVE IL iifMosté, ni le long travail des siècles, ne pourra endommager tes membres desséchés sous le mar- bre qui te couvre; tant il est riche en parfums, ce marbre sacré ! Bientôt m^me je te vois repro> dnite sons mille formes diverses, revêtant sur le breaze lesattributs de Gérés et Tauréole d'Ariane ; nr eette voûte tu deviens Mala , sur cette pierre Yens, mais Vénus pudique. Et toutes ces divini- léi s'applaudissent de recevoir les traits de ton fJBge, avec tes grâces. Autour de toi se rangent ks esclaves, et cette foule que Tusage convie aux faiérailles; puis viennent et les lits et les tables popétuellement dressés en ton honneur. Enfin fcst on palais que tu habites, oui, un palais. Eh! qui pourrait lui infliger le triste nom de sé- pikre? A la vue de ce monument de la piété con- Jogsle , ne s'écrie-t-on pas d'abord : Je recon- BÉs li le ministre du héros qui naguère dressa teantels à ses immortels aïeux, et plaça dans IB aatre ciel les astres de sa famille? Ainsi lorsqu'un immense navire a levé Tancre m port de Pbaros, déjà il déploie ses innombra- bles eordages, et, présentant ses longs bras avec tappareil de toutes ses voiles , il a pris noblement u toate ; mais sur le même Océan vole un frêle fsqaif, lequel veut avoir aussi sa part dans les ftveurs du Zéphyr. Pourquoi donc, 6 le plus noble des jeunes gens, poorquoi entretenir dans ton cœur une source de hnnes, et défendre à la douleur d'en sortir? CninS'tu pour ta chère Priscille les aboiements de Orberc? mais il se tait à laspect des dmes pieu- jes. Craindrais-tu pour elle les lenteurs du vieux na-lier, ou peut-être sa rudesse? Caron trans- porte sans retard les mânes innocents , et les dé • 5ipirat opes : mox in varias mutata novaris U1î.3es ; hoc aère Ceres , boc lucida Gnosis , lil'i Maia Iholo, Venus hoc non improba saxo. Arri{Hant Tolliis, haud indignata, dccoros Kamiiia; ctrcomstant famuli , consuetaque turba 235 Ob^aiis : tum rite tori , mensœque paranlur A»'4iluae : domus ista, domus;qiiis triste sepulcruni Diimt? Hac merito visa pietate mariti Protemis exclames , Est liic , agnosco , minister UMbjk , artemap modo qui sacraria genti 210 Coadidit , ioqoe alio posuit sua sidéra cœlo ! Sic obi magna novum Phario de littore puppis Suhit lier, jamqoe innamcros utrinque rudciitcs ^ LatJW|iie Telîferi porrexit brachia mali 1iTa«itqiie vias , in eodem angusta phaselus 245 fijQore, et immensi partem sibi vindicat Austri. Qoid nonc inunodicos Juvenum lectissinic, delus Cmâe fiiTes , longumcfue vêlas exire doloreni ? llempe times, ne Cerbereos PrisciUa tremiscal Utratus? Tacet iUe pils : ne tardtor adsit 250 !U\iu, prolurbetque vadis? Vebit ille raerenles rruiMMtf , et Mânes placidos locat bospite cymba. • Fr^lerpa , û quando pio laudata marito taèn venit» jobet ire faces Proserpina lo^tas. 78 pose avec bienveillance sur la rive hospitalière. Que dis-je? à l'approche d'une ombre honorée des pieux regrets d'un époux, Proserpine ordonne que des flambeaux brillants lui ouvrent la route ; et Ton voit les anciennes héroïnes, quittant leurs grottes saintes, éclairer d'une lumière dorée l'horreur des ténèbres, tandis qu'elles vont semant sur le passage de cette ombre toutes les fleurs de l'Elysée. C'est ainsi que Priscille visite le séjour des mâ- nes; c'est là que d'une main suppliante elle con- jure pour toi les destins, apaise en ta faveur la royauté du triste Aveme, afin que, parvenu au terme de la vie humaine, tu laisses après toi César gouvernant l'univers en paix... Les Parques sans hésiter souscrivent à sa prière. SILVE II. EXHORTATION A CRISPINDS. Notre ami nous quitte : Crispinus va visi- ter les campagnes de TÉtrurie et les bois con- sacrés à Tagès. Le trajet n*est pas long, ni le pays inabordable ; mais une inquiétude secrète aiguillonne mon cœur, et des larmes s'échap- pent avec violence de ma paupière humide , com- me si à travers les orages de la mer Egée mon œil suivait sa voile fugitive , et comme si , debout sur la pointe des rochers et déjà las de mes ef- forts , Je la voyais en soupirant disparaître à l'horizon lointain. Illustre jeune homme, vienne pour toi l'apprentissage de la guerre et ces doux auspices qui appellent au camp la noblesse, quels pleurs de joie je verserai et de quelles étreintes Egressasque sacris veteres Heroîdas anlris 355 Lumiiie purpureo tristes aperire tenebras , Sertaque et Elysios animœ praestemere flores. Sic Mânes PrisciUa subit; ubi supplice dextra Pro te Fata rogat , reges tibi tristis Averni Plaçât , ut expletts humani finibus aevi 300 Pacantem titras dominnm , ju?eoemque relinquas Ipse senex : certo jurant in vota Sorores. CARMEN II. PROTREPTiCON AD CRISPINUM. Rura meus Tyrriiena petit, saltusque Tagetis Crispinus : nec longa mora est , aul a?ia tellus ; Sed mea secreto Telluntur pectora morsu , Udaque turgentes impellunt lumina guttas, Ceu super JBgaeas liiemes abeuntis amici s Vela sequar, spectemqne ralem jam fessns ab altls Rupibus, atque oculos longo querar aère Tînci. Quod si militJœ jam te , puer inclyte , primre Clara rudimenta , et castrorum dulce Tocaret Auspicium , quaiito manarent gaudia flctu , «0 QuosYedarem amplexus! eUamne optanda propiiiqiMui Tristia ? Et octoDos bis jam tibi circuit orbes 71 STAGE. je t'enlacerai I Pourquoi ce que nous craignons est-il si près de ce que nous désirons? Et mainte- nant ta vie a seize fois parcouru le cercle des sai- sons; mais le courage en toi devance les années, ton corps plie sous le faix, et ne peut contenir la grande âme qui Thabite. Et doit-on s'en étonner? Tu ne viens pas à la suite de parents vulgaires et obscurs, obscur toi-même et sans reflet de gloire antique, rejeton d'une tige plébéienne; le sang d'un officier subalterne ou d'un simple cavalier ne coule pas en toi; tu n'as pas frappé comme un étranger pauvre et chétif aux portes du palais, et au sanctuaire des lois du Latium; mais la foule de tes a!eux t'y précédait déjà. Pareille est l'attente qu'excite aux Jeux du cirque un coursier tout bril- lantdenoblesseetdebeauté, lequel doit aune lon- gue suite d'beureux accouplements le feu dont il étincelle. Paratt-il, tous les applaudissements l'ani- ment. Il volait, et lapoussière et la borne elle-même l'ont reconnu en tressaillant : ainsi, noble enfant, le sénat te sentit né pour lui, et enferma dès lors tes premiers pas dans la chaussure patricienne. Bientôt l'usage décora tes épaules de la pourpre de Tyret de la toge sénatoriale; les grands exem- ples de ton père te frayaient la route à tous ces honneurs. Touchant à peine le seuil de la vie , héros naissant, il envahit les bords de l'Araxe, et TArméuie rebelle au Joug du cruel Néron. Gor^ bulon avait la première main dans les rudes tra- vaux de Mars; néanmoins il admirait les grandes qualités militaires de Bolanus. Il avait coutume de se reposer sur lui des soins les plus pénibles, et il lui confiait toutessescraintes : l'occasion était- elle favorable aux surprises ou à la guerre ou- verte? la fîiite du fier Arménien était-elle réelleon simulée? Bolanus ne s'y trompait pas : il éclairait les routes périlleuses, il cherchait sur les hauteurs une assiette sûre et commode pour le camp, il mesurait les plaines , il ouvrait les routes à tra- vers les bois et les broussailles; enfin il remplis- sait les intentions de son illustre chef, et suffi- sait seul à l'accomplissement de ses ordres difficiles. Déjà les Barbares eux-mêmes avaient pu le connaître; ils le voyaient, montrant au second rang et son casque et son front. Ainsi les Phrygiens, dont les bataillons éperdus fuyaient l'arc d'Hercule et la terrible peau du lion, les Phrygiens, foudroyés par le héros, redoutaient encore Télamon. Sois jaloux d'apprendre, ô noble enfant I car ce n'est pas une bouche étrangère qui doit t'inspi* rer l'amour de la vertu , tu as ton modèle dans ta famille. Que l'on cite à d'autres les Décius, et - ce Gamillesi grand dans son retour; ton seuh maître à toi, c'est ton père : sache comment il ' portait les ordres du souverain Jusque sur les noira rivages de Thulé, à Tendroit où expirent les flots de la mer et les doux feux du soleil ; et avec quelle autorité douce et sévère il sut, dans wa année de commandement , régir les mille cités de l'Asie. Ouvre une oreille avide à de si belles le- çons; que tes parents à l'envi les gravent dans ton cœur, et qu'elles te soient sans cesse répétées par tous les vieux compagnons de sa gloire. Mais déjà tu te prépares à voler sur sa trace, et pourtant les marques d'une vigoureuse Jeunesse ne se sont point encore glissées sur tes Joues, et ton père n'est pas avec toi ! Hélas! il est tombé Vita ; sed angustis animus robustior annls , Succiimbitqae ooeri, et noentem sua non capit aetas. Mec miram : non te séries inhonora parentum Obscurum proaTis, et priscae lucis egentem , Plebeia destirpe tiib't : non sanguine cretus Tnrmali , trabcaque Reroi ; nec paupere davo Avgustain sedem et Latii penetrale senatus Advenapolsasti; sed précédente tuorum Agmine. Romulei qualis per jugera Circi Quuin pulcher visu et titulis generosus avitis Kxspectaturequus,cujus de stemmate longo Félix emeritos babet admissura parentes ; lllum omnes acuunt plausus, illum ipse yolantem Pulviset incorv» gaudcntagnoscere metœ : Sic te , clare puer, genilum sibi Curia sensit, Primaque patricia clausit vestigia luna. Mox Tyriosex more sinus, tunicamque potentem Agnovere bunieri : sed enim tibi magna parabat Ad titulos exempta pater; quippe illeju?entam Protenus iogrediens , pharetratum invasit Araxem Belliger, indocilemque fero servirc Neroni Armeniam. Rigidi summam Mavortis agebat Corbulo; sedcomitem belli sociumquelaborum nie quoque egregiis multum miratus in armis Bolanum ; atque illi curarum asperrima suetus là 20 25 30 35 Credere, partirique metus : quod tempus amicum Fraudibus, exerto quœnam bona tempora belio; Quae suspecta fides , aut quae fuga yera ferocis 40 Armenii. Bolanus iter praenosse tiroendum, Bolanus tutisjuga quœrere commoda castris, Metari Bolanus agros , aperire malignas Tolveprum neraorumque moras, lantamque vercndi Mentem, implere ducis , jussisque ingentibus unus 45 Suflicercr : ipsa viaim norat jam barbara tellos; Ille secundus apex bellorum, et proxima casMs. Sic Phryges attoniti , quanquam Nemeœa vidèrent Anna , Cleonaeusque acies impeUeret arcus Pugnante Alcide , tamen et Telainona timebant. 60 Disce puer : nec enim extemo monitore petendot Yirtutis tibi pulcher amor : cognata ministrel Laus animos. Aliis Decii reducesque Camilli Monstrentur; tu disce patrem ; quantusque nigranlem Fhictibus occiduis fessoque Hyperione Thulen 55 Intrarit mandata gerens ; quantusque potentis Mille urbes Asiœ sortito rexerit anno , Imperium mulcente toga. Bibc talia pronis Auribus : bœc certent tibi conciiiarc propinqui : Hapc itèrent comités praecepla , senesquc paterni. 60 Jamque adeo moliris iter, nec deside passu Ire paras : nondum validas tibi signa juventae UV, V, SÏLVE If 7i ;d*un destîu jatnuXf laissant deux rejetons ( Afiptii; et il De lui a pas même été donné de r vos tendres brasde fa pourpre enfantine, il de eoHTrfr de la toge vo§ blanches épaules. A ^mUs sédoctîons n>st pas expo.^ée une jeunesse éBnécde tout frein par une émancipai! on préma- C'est un arbre dont la verte chevelure n'a iseoti la lauic, et qui voit toute sa féeonditése pvàv en feuillage* Mais ton cœur tendre ne con> ^nenrevque ]e charme des Muses ^ Tamour de kfÊÊeixtj et le j0Up;d une continence rifïoureuse; AfIé cette vertu enjouée, ce front enlmc, cette ëiçÊtme extérieure qui craint jusqu'à rappart^nce é§ taie, et cette piété rare qui brille en mille mlhilfi Céder le pas a un frëre^ ton é^at en ^^^e, lIsiitrtOQ père et pardonnera ta coupable mère, lAl ei| la |MiM£Soii que ta faîte la fortune domc^^ H^ WiHieoretiie mère, qui lui a donné lliorrible MRgede te préparer elle-même la coupe em- friMiAe f à toi , dont la voix détournei-ait la wmmm de& serpents , et dont le regard Oéch irait telMea&afsde marâtres. On i, je vaudrais agiter BBifieSr ^ P^t* des imprécations le^^ntimes trou* Mvle leposde ses cendres. Mai^ je te vois, ô le ■rifleiif des fils î déjà tu cherches à m^apaiser, et tQ me prépares cette réponse ; •6fîc«^ ô grâce pour sa cendre 1 Je n'aperçois au IfNit cela qu un destin perfide et Teffet de litolèfv û^ Parques, le crime eu est aux Immor- yi,qul^ lisant trop tard dnns le cœur des humaine, ii^îgeol de faire avorter Ici* tentative s de mcur* li««l les forfaits tout près d'éclore. Périsse à Ja- mais ce jour, et puisse la postérité ne pas y croire * Tai^ns-nous du moins, et laissons ensevelis dans une nuit profonde c^ crimes de notre maison. Il a châtié la coupable, celui qui veille sur les ac- tions des siens , qui ramène la piété sur la terre , et fait pâlir le crime; c'en est assez, il y a pour nous des larmes dans cette trop jn?ite ven*îeance. Oh î que ne puîs-je adoucir la fureur des Euméni- des, éloif^ner Cerbère de son ombre craintive, et hâter pour elle les bienfaits du fleuve d'oubli ! » Enfant îL^énéreux I ainsi tu aggraves le fortuit de ta mcre ; (ils tendre, tu aspires encore à îa vertu la plus sublime. Naguère uu de tes condisciples, victime de Tinjustice et de la calomnie, pâlissait aux clameurs du forum, et la loi Juîin, soutenue par si*s nombreux organes, lançait déjà la foudre vcngci^csse de raduïtève; s^^udaln tu te levés, toi, nourri jusqu'alors dans l'ombre et dans le silence de rétude, étranger au forum et à l*appartfïl sé- vère de la justice, et en te levant tu le rassui-es.etjdé* fenseur novice, tu affrontes les traits qui menacent ton tremblaotamî* RomulusetlesTroyensnos pè- res virent4ls ùcet âge disputer au forum des lau- riers paciliques? Une si généreuse tentative, de si nobles efforts jetèrent le sénat dans le ton ne ment ; le prévenu lui- même s'a! armait pour scm défenseur. Mais à la vigueur de fâme tu joins celle du corps, et tu as à tes ordres une puissante nature qui se- conde a merveille les grands efforts de ton cou- rage. Moi-môme je te vis naguère sur h's bords du Tibre, au milieu des sables qu*échauffe de ses flots la merTyrrhéniennc, Penché sur ton cour- it l^tSt et Mnic 4ecor illt^^e^a^vL ÉtorjizUasrattô nanique liniiàtuA iniquis t Im t ^ewhmn prolem aine pri^ide Iioquens, €â Min Iccherk ufilnun |)iJt>rile lacertîs EiiitiD«n)@ îDduiit amictu. 9aiB9aa eorrvnpol puti^ eTTreca , novfequc îAtrtm pfoperali boga;? ceu ne^cia falci» ii«a eoiBM t«mt, fructuDtqiifi exspirut in umhraiî. 7 a MIM PMBtmro iob pectore cura> , B pidv, ft doctl li^gfm aibi dicere mores ; f^^lritarii lutkbîtaf , et iwm lrarir|\n]lrt^iiHi)iqae Ilii|«mli modoi ; ipquxTo eedc^re Irat ri » 7 à ^iàM»Bltftorliiiii4oiiiii» ittbiue illià nerandi ItaÉii, MitalBe maiin compooerc «uitjï» tMWl» fil mm potA pnevurtcre mor^u^ flfWlil»! flotte onsftes vutUi piarjif c nDv<^rfjt$ ? 60 tÉBtfVilflMlllaiie£» menltNiii«r prec^tu fhHSaàfem togîf ; w»t te* pqcroptimt; , ct^na llldaiMI Joitift I «t tftiia dicta pArattlcm ; «fm» pffOQr^dnerl : latum ilM , et ira inK^ùlutii Hmhi, criâioitpMï tiei niortAlic) qui&t]u»3 S5 HtfHiftfQ VldlA, n'^ primo in limtne si&tit taiÉM nrimna , Ati|ui! aijin»î>s infandu paTtuites^ iMÉrt Oli dfei «f*ô, nec {io«h^ra cmiaitl S^wula! nos cerîc laceamus; el oljriUa muU.i !>; i «et r 1 egi f iropriîu patiam ur tiimi rva gicnl is. m E\ep\. piL^nas , liominuni cul cura siiorum , Quf> Piel.12* audorc reiiit ^ terrasfpie revïsit, Quem tirnet orime nefa» : sàtb bwc, lacryiiiandaque mbh UHici : qtiin sauvas utîimQi e^iorarc \'Ktrvl Eumcn idns , limida»^ jue a Vi!rt<îri; Ccrberon u mbrnr» , 9b Immcmoremqye tuis citiu^ dare Manilju» aniTK'm ! ^ M acte anîmo. juveois! sic crcgcunl crimina mains. ?f<^c tanlUQT pie ta s , s«d proletius ardu a virliiM Arn^^Lita tibi : nuperquum fortt! sodaliii Immehtaï fal^o paUei^t criinine fauiio , iûo Krigcretque foriîoï , i«c*iinctafftie Judk-e innllo Siiri;erel et caslum libraret Jiilia fiiltimb ; ïii , ijimniqiiam non anle forum k'i^cîfiquc seîr(?ras t'a^^uâ, ^ tacite jtludiofum occyltus m timlira, Def f tisare m eiws , ad v er&aque lela su bisti i Oà Pi>x]t Itomuhrs aniioâ Dard ■iniui lie senes , tiiedti bel lare togiila Strage ton : Jitupncrc Patres tenta mitia tanti Conatusque luoâ ; pra Iq reus tp&c lime bat. 1 1- lennilé brillante instituée en mémoire de Pclops. Là, sans doute, le disque d'Œbalie n'irait pas fendre les airs, lancé d'une main vî|;:nureuse , et la molle arène ne boirait pas la sueur de^ coursiers, battant la poudre volti|reante de letirs pas retentissants; mais tu aurais les simples hommages du chceur de Phébas, et couronnerais du laurier des poètes réloge le plus di*me de tes vertus. Moi-même tout en pleurs , pontife de la fête lugubre, j'appellerais tau retour par des accents si plaintifs, qfVil n'y aurait ni loi Uarliare, ni Cerbère à la triple gueule, pour arrétrr mon Orphée, Peut-être mémCj en entendant de raa bouche r histoire de ta vie ^ de tes vertus , la Piété ne m'eût pas mis fort au-dessous d'Homère ; peut- être essaierait-elle de m^é^^aler à Virgile ^ devenu soudain, jaloux. Quel motif plus légitimé aurait- elle de maudire les Dieux , et les Parques et leur fuseau d'airain , ta mère épi orée , assise près du bûcher tiède encore de son fils ; ou cette épouse qui, regardant son jeune époux à travers la flamme, s'efforce d'échapper aux mains qui la retiennent pour embrasser l'objet de sa tendresse? Combien j*ai plus de sujet d'accuser les divinitéi du ciel et de l'enfer! Les étrangers eux-mêmes n\mt pu voir d'un œil sec les funérailles de mon père. Mais pourquoi mepïaindrais-jede la nature et de la piété filiale? Elles n'ont commis aucune injustice à notre égard ; sans doute, mais il me semble à moi que mon père était sur le seuil ia vie, et qu'il m'est enlevé à la fleur de son i l>our subir la dure loi du Tartare. Quoi don î^rigone pleura-t-elle moins amèrement k Lunâ Ykdet re^irtem , n ulla (|tie If el k^m '\dc în itéa 30 Solanleni niras ^ tuug ut nùbi vnlUbus b^nh Irrubuit , cîiicn'nupie œiiilK tuimi'iilihaâ UmsiA. TiUs liùtiu^âtudlui : vtx lia^ in muneia mlvo Priai u m ^uimum ; tacilisque &ilum depetleru ctids Kunc cllani lalwnle manu , nec lu mine sLcco 3j Ordlor, acclînj!^ tuniuLo quo molle quiescis JiH^era nustra tenens { ulii post ,Emià fîUa Salatus, Latiisjngeiïtît montibus Albam Aficanius, Plirygig ûum piiîgu 66 langui rte campos Odit, et infau&tâe regiium dotale tiaverca?. 10 His ego té (nam Sicaiïii mn miUua lialut Aura croni ^ dites net liciibi rara Sakei CiaDaiiiaf odarala?^ ni^c Arabs deccrpsitariiitas) iDAertiim eu m Jaiide locts» te earfïtîne plango Pierio : RU me hos gémi tu* , et nï u n<^ra oati , * 5 Et lacrjmas , cari qiia.^ tiunquam h a bu ère parentes. Atqtie iitiiiaiD toriuua mihi ilare I^Tânibus aras FartempHsupUM, aeriamque educere intïlem CTelopum scopufos uUra , atque audacia &axa F^ramidum , et niAgno tuiimlum pii^lexere luco l ûO llUc et Siciili superas^m dona sepulcti , Et Nemecé iudum , et Peîopjs soJeimia truDcJ. TU le ŒbaJio mn finderet aéra dise© Graïcïrum vii iiJla Ttruin ; non arva ngiarf t Siidûr eqiium , aiil pu tri sonittim dari^t ungitla cam jKt ; hk Sed l^Jiœbi simplet chorus : hïc frondenlla valinn Pra^mia laudato, genitor, tibi rite dicarêm : Ip$e madeni JacrymiSf umbrarum aninux^que sMcrdoi^l rni'd[ierem reditum , cni te nec C^^rbf'rtih otnni Ore , nec Orpbeaî quîrenl avertere lege«; Meque tiabîtua mores^iue tnos el Tacta canentem Fors el magniloqtio ntin p>gUiabiiiîvset Uornero, Tenderel el torto pie L'y* a-quarc MarouL Cur magisinc^ssal Superos, et ai^na Sornrunfi Stainlna , qu^. tepido genUri^ Kup^ aiiïgere oaU Orba sedeL? vel quœ priuifevi C4)njugis igneiii Ad^picit. obfltantesque niaauS| turbamque tenenteni Viucit, in ardente m, liceat, moritura maritam? Majar certe rlJis Superoa et Tartara pulsem Uividja : exterok etiarn miserahiU' visu Fil mis erat, Sed iiPc mntlo se ^'a^ura doJenU , Xec Pielas ïnjusta dédit : mibl liniine priam Ktttûruni f et viridi , g^^nitarf cm raptua ab levoi Tartara dura auhjs ; nec en i m AtaraUwma >irfo t^ajciusexstinctum SJËTorum crliuine apestiun LIV, V, SILVE nL ÎQ inré d'un sôulïlc de ^ic par d'homicides labou- ifiir»^ qii'A«tîromm|uesan jcuDèAstjajiax^ prè- le du haut des loui^s de Pergame? La pre- étouffa |>âr un nœud fatul scâ derniers leDln ; mais toi , veu\e du grand Hector, io it'a$ ptti roQgî de porter en esclave le joug d^ mari griH!. Quant à mol ^ près du bûcher |Éi0DeI»Je D'emprunté rai ni h^ chants inéb- tel dtt c}>Ene , célébrant d'avance son trépas j Él0%*oi^ eneimateresscâ qui^ sous (e noir rocher Al Sirènes, menacent les pilotesd*un doux péril, M b plainte entrecoupée que murmure Phîlo- mk en dCCttsant sa sceur barbare; ces fables Hil MKCS, Quel poète na fait intervenir aux AnÉnilks les llelitides et leurs rameaux en les nx'hers de Pln^ygie , le rival malheu- i|tii s'attaqua au dieu des vers, et la flûte abutoffuc rejeta Minerve, incitée de voir scë traits Mfés? Mais pour te pleurer je vois ici la Piété, épvimir, hélas 1 trop insensible, et la Justice rap- Iliéedûsles deux , et rÉIuquenee qui s'exprime mieiMX langues, et Pbébus et la troupe savante # rHéhcôn , et ceux dont les nobles chants i^OEMmi en harmonieux hexamètres, et cenx fH, ûdèlcs aoE leçons de l'Areadie, font de la }pf^ mmie des festins, leur étude et leur gloire; (llisiiKniels qui ont rencontré dans les voies les |litanli»ef& de la sagesse une rt^nommée que Tn- Éiema voulu consacrer par le nombre sept; et te fiers génies quî^ portant sur la scène les tasfS et im perildres des rois, avec les astres qvi rtrtitrtit d horreur, ont tonné d*ime voix ter*^ fftlf « te dressaaî sur le cothurne ; et vous aussi , fliiiHl icvfafli t Plu7je;ia quam Uirre caJenlem ki^iit pwilliii t at te , lioni funcra magni Ipciarli, BlHiMMiû podor r!it aerviâjie tnanto. Itei^ipwfkti certiis sibi vo4X* caoor» BO lirfMv^ fnmUyt ubr; niM: ru|)i^ (|iiod atm T^cÀcai» irolocr^a ttayti^ pru-*tiulce [iiinatitur hprtriHi iiltilbrbi ro^Uïf i non mumiiirc trunco Qméi punit t**dtfg? qijcritur Ptiîltiurft HeUcuuia PUt^bi ; Që^ liwiBf Atmioé wmù ped«daci^recatin», OfltaiAftMiacaniien teMmline iiii^iiHi» CiB iytV, awnnqiin fuit ^ qutisqye orbe sub omni AiéM itpliiii {Hiin«rat Supieiitivi ruina ; !)S irfii , f«9ttaiqfie itt^kia^ avi^f^quH txrla i Ifti4lifi# »up«T ip|oîmi-rcî coniumo; I ^lÉi tMcâ«i ^ir^ï tcinrAr*' Tlati« élèves de la folâtre Thalle, qui trouvez plus doux de rabaisser votre vol et de rompre la mesure di^ vers héroïques; je vous convie tous, car mon père embrassait tous les genres et parcourait avec une égale aisance toutes \^ parties du do- maine de la parole, soit qu'il %ouiût plier la pensée au joug de i'hannonîe , ou la laisser couler dans une prose facile, ou bien égaler dans son stj'le les ton"cnls échappés des nuages. Lève , ô Partïicnope , lève ta tète encore à demi voilée sous une pluie de cendres , et place les dé- bris de î>i chevelure sur le tombeau de ton illus- tre élève, de cet élève à qui les toui's de Muny- chie , la docte Cyrène et la Sparte au cœur mâle ne peuvent opposerrien de plus grandi Si le temps jaloux avait projeté son ombre sur ton origine , et si, ville obscure, lu ne pouvais t enorgueillir d'aucun nom , un tel citoyen , en t'adoptant pour patiîe, prouverait par cela seul que tu es fille lé- gitime de la Grèce, et que le pur sang des Eubéens coule dans les veines. Que de fois n'a-t-il pas décoré son front de tes guirlandes, lorsqu'à Tépo- que de tes fâtes renouvelées de lustre en lustre, sa double éloquence, couronnée d* une double palme, relevait au-dessus du vieillard de Pyîos et du héros de Duîichium? Son berceau n*estpas couvert d*un voile obscur, ni son origine sans éclat; et, bien que pour lui la fortune se fût montrée avare , sa noblesse le força connme les enfants riches ù prendre solennel lement la robe de pourpre et la bulle d*or flottante. Dès sa première aurore, les neuf Sœurs lui sourirent, et Apollon déjà caressant suspendit une lyre à ses Qua faadt via lata patet ; sire orsa libebat Aûiiiië vindre modk^ seu Toce aolula Spargiîté, et ^ITreua nimbos lEquarcproralM, Etsere ftemimtos eubilo de ptilvere vpitii», Partli cMpe , crmemque aHl ato mon te eepu lU 1 05 Potïc m^r tumulo^, cl ningn» funu» aturniiî , Qtio non Muiîj'diiiP qiiîclquam pr!x^staDtîu| aras», OociAYe Cyrenc» Spartevé «iiiniûéacrcaTil, SitNatlr(»evetii«, famieqiie obsciira jactsres , Ml gentil e lumens ^ iïlo te cive probarcs i rn Graiam,atque Euboku majorum saii^çuîrnf! dur*. Uh tiiU tolie^^ f>m«tnn\it ten^iiûra ^rtis » Quuni siata laudaUi c^anerH Quinquetiub vi^^u , Ora 9(ipergre&BUfl Pylii ^uh, unique rp^ Dulichti , fijieciîeque cotiinm .^ubnexus uU-aquie. f f ^ Noi» tibi dL^fcmnes olio^^nri Kingidnis ortus ^ Nec bine lute f^rnus ( quanqiiain forttntii pnrentQm Arclior expcusU) ; eU^nim le div1t«ritu Ponere purpureos iufanlia oïli^j^it amictus Slirpis bonore datûs , H nobile pc^ctoKs aiirum. ( so PrtrfenuseSiorto dpxlrum rïs«re sofX)fea AamJes, pueroque cUelyn «ymmisït, et or« ï m bu il Amm sacro^ jam tuin libi blkndus , Apolld. Ne€ 8im|>lex pîiiria* iJecua ; H mU\h ori^ Vûmlti al> nmliiguo geoiioag oeriauiine beri%, 135 so STAGE. épaules^etmouillaseslèvresenfantinesauxsources sacrées. Deux cités se vantent de lui avoir donné le four, et sa patrie, au milieude leurs débats, reste encore indécise. Pella te réclame, Pella, ville grec- que, honorée du titre de colonie romaine, et té- moin de la chute du pilote phrygien , qui, roulant du haut de la poupe , ne se réveilla qu'au milieu des ondes.... Il en est ainsi d'Homère : le Méonien , s'appuyant sur une longue possession , le revendi- que comme enfant de la M éonie; d'autres cités se le disputent à leur tour, et se présentent avec des titres différents que la vérité n'avoue pas toujours; mais il y a Jusque dans l'ombre et le fantôme de cette gloire prodigieuse de quoi repaître encore l'orgueil des vaincus. 0 mon père I tandis qu'au début de la vie tes Jeunes regards saluent encore le Jour, déjà tu voles à ces combats qui de lustre en lustre reviennent dans ta patrie, et auxquels suffit à peine toute la maturité du talent. Mais rienn'efft'aie ton audace et ton impatient amour de la gloire. Ta muse précoce parut un prodige à la population de TEobée, et les pères émerveillés te montraient à leurs ûls. Dès lors tu obtins couronnes sur couronnes , et ta gloire éclata dans chaque solennité religieuse. Moins souvent Thérapnée sur ses verts gazons applaudit à la course victorieuse de Castor et au cestedePollux. Peut-être en coûtait-il moins pour obtenir la victoire dans ta patrie? Mais n'a-t-on pas vu Athènes ceindre ton front tantôt du laurier d'Apollon, tantôt de la plante de Leme, tantôt du pfad d'Athamas? Mille fois lasse, mais Jamais in- fidèle, la victoire a-t-elle osé te retirer ses faveurs pour les porter sur une tête étrangère? De là cet empressement des pères à te confier leurs espéran- Te de gente sanm Latiis ascita colonis Graia refert Selle (Pbrygius qoa pappe magister Eiddity et mediis miser eTigUavit in ondis); Parthenopeque aaum longo probat ordine vilœ. * * * BteoDiden, aliœqne aliis natallbus orbes 130 Diripiont, cunctâeqae probant : non omnibus ille Yerus; alit yictos immanis gloria falsi. Alque ibi dam profers annos , Titamquesalutas, Protenns ad patrilraperis certamina lustri Vix implenda viris » laudom festinus , et audax 1 35 Ingenii : stupuit primaeva ad carmina plèbes Eubœa, et natis te monstravere parentes. Inde frequens palmœ , nuUoqae ingloria sacro Vox taa : non toties victorem Castora gyro, Nec fratrem cœstu yirides plausere Therapnae. 140 Sit pronom vicisse domi ; quid Achaea mereri Praemia , nunc ramis Phœbi , nunc germine Lemae , Nonc Âthamantea protectum tempora pinu ? Quum toties lassata, tamennusquam aTÎa frondes Abstulit , aat alium tetigit Victoria crinem. 145 Hinc tibi vota patmm credi , generosaque pubes Te monitore régi, moi:esqae et facta priorum ces, de là ôette ardeui* de la Jeunesse ponr appren- dre à ton école les hauts faits et les vertus des anciens héros , l'histoire des malheurs de Troie et le tardif retour d'Ulysse. Dans quels vers magni- fiques Homère décrit-il le mouvement des chars et le choc des guerriers? Quelle source de ri- chesse est indiquée au pieux laboureur par le vieillard de Sicile et le chantre d'Ascra? A quelle loi Pindare soumet-il les brillants retours de ses chants, mariés aux sons de la lyre? Tu offrais Pi- core à leur jeune enthousiasme et la plainte d'I- bycus aux habitants de l'air, et ces chants oà AIcman charmait les rudes guerriers d'Amyclée, et le vol ambitieux de Stésichore, et le téméraire essor de la mâle Sapho affrontant le précipice de Leucade, et les chefs-d'œuvre des autres amis des Muscs. Le profond savoir du fils de Battus, les replis de la pensée de Lycophron , la marche compliquée de Sophron , la fmesse mystérieuse de Corinne, n'avaient point de secret pour toi. Que dis-Je? tu marchais à côté d'Homère, ta prose égalait ses majestueux hexamètres, et Jamais fl ne te laissa derrière lui. Quelle merveille, si l'on vit la Jeunesse venir à toi des plaines de la Lucanie, des guérets da rigide Daunus, du palais que Vénus arrosa de ses larmes, de la terre chérie du grand Alcide, et des coteaux de Surrente, d'où la chaste Minerve contemple les vagues tyrrhéniennes? Elle aocoa- rait eu foule du promontoire voisin que décorent| 6 Misène, ton gouvernail et ta trompette; de Gymé, qui la première ouvrit son enceinte au pei^ pie latin; du port de Pouzzol et du rivage de Bala , où la vapeur du feu se mêle à la fraîcheur de l'onde et conserve son activité dans ses retrai- Discere : quis casas Trojae ; qaam tardas Ulixes ; Qaantus eqaos pagnasqoe virum decurrere verso Maeonides ; qaantamqae pios ditarit agi^estes IM Ascraèas , Siculusque senex ; qua lege rccarrat Pindaricœ vox ilexa lyrae, volucramque precator Ibycas , et tetricis AIcman cantatus Amyclis , * Stesichonisqae ferox , actusqae egressa viriles Non formidata temeraria Leucade Sappho ; 195 Quosque alios dignata chelys : ta pandere docti Carmina Cattiadae, latebrasque Lycopbronis atri» Sopbronaque implicitam , tenuisque arcanaCorimue, Sed quid parva loquor? tu par assuetus Homero Ferre jugum, senosque pedes a^juare solutis ISO Vocibus, et nunquam passa breviore relinqui. Quid mirum , patria si te peticre relicta Quos Lucanus ager, rigidi quos jugera Dauni, Quos Veneri plorata domus, negicctaque tellos Alcidœ , vel quos e Tertice Surreutino Hà Millit Tyrrheni speculatrix virgoprofundi? Quos propiore sinu lituo remoque notatas Collis , et Ausonii pridem laris bospita Cyme; Quosque Dicarcbei portus, Baianaque roittimt Littora , qua mediis alte permixtus anhelat 1 70 LIV. V, SILVE m. Ainsi les rochers de rAverue el tmim oteeur de la Sibvlle tùyaient affluer de liAeipaits les nations avides d'une réponse , et la Annonçait U courroux des Dieux et la s des Parques, et ses oracles étaient tou- lnwnidw latf&oan irnUPhuibo, IteHRoiDuleuii «tir[)ËU), procereâiiiLc riituroft tatfralitloiqai inttani teâUgia Juccro t»Êi bUs. fi te Dinkaii» Îk» eiplomtor o^tlm Qd DfcMiirdcl &M peiictriiia furti « CY««ît , d imie »âcmin dîdidt pucf : armn probare WatmXt^Mà fsâltis , pr^^^agumque ieIItots ci^rt^ft jj^iinhui ; oà Cliikidiciiai M volvero car mon , laaiB cal Pbrjpl mi ooma flamiiii»! et tua iimltum IMsa ittctincU ronoidftvere Lup-rci. lu «MMCi ilb iansm grcge , getilitiu& alier las» dil Zok 1 9Xtjtr cûmpeâcit Iberoa , âtm JUtoawnîitoi ««cliidit Zeugiuâlç Périma : mêiÊa âiIb pofi'ulôàt Ui Piiatiai îrtnml^ M tel pKifickcoKwkiil lk«dJ)ai, UU Ctaiia |iii ittfloa» leo^l i ta buidi« origo. 9m XMmiâÊOêlmrttÊAÊ dngere corda ËÊÊÊm^ «t Uoodli PlMmli mod^rator âlumni ; 4|ilpt faibli aiie» , IMaosque iu4ire volcutcm iHiAm , alla taiseM carmiûf Ctt iron . fÉb^taaiaMMairtabitamdYitii ErinDji I7â ifio lia 190 t9â 30tï 1Ù& Tarpeio de monte fticem , Phlegr^Faquc tnavit Prœtia : sacHïegj» luceot Capiiolla lanlia, ElSenonun^ funaK Latînc stjrnpsere cohorte*, \]\ reqaie^ fïammîË » nec du m mg\i^ Uh deoriim Sidéral , excisis quiim tu ^>Uatia teniplis împiger, ut multum fakïfi]iié Non sinJt r o Pyljas a^vi transcendere metaa ^ Et Teucrns ceqnare senes , o dipe videre Me sumitem I Sfd nec letj tibî janoa InsUs Quippe leveâ caus^ ; nec ae^nis tabe ficnili £ititua InstEuiti pr^emiail membra fiepufcro; Sed te torpor ioers ^ et mors inùlara quîetem Wè Expbcuit, falâoque tnljt sub Tartara soimio. Quoi} ego tune gcmitua^ c^imittim manus i^nxia vidit Tidîtet eiemplum genitrii, garisaque vtivit QUK l£unenla tuli : Teitiam ccneedjte , Mânes » Fat dixiâsef pater; non tu mihi plura dediMea. Félix iile |>alrem vacuig cifcnmdedit utnta» Vellel , et Elyala quamvis în setie locatum , AbitpeFf , et Danaat iïenirn portare per tunènu : LIV. V, SILVE IV I rombre d*oiipère! Fils d'Aachise , tu vou- lais rarracher même aux demeures élysiennes , ci le reporter so^ la terre à travers les ombres des Grecs. Encore vivant, tu avais tenté le che- min du Tartare, etune prétresse vénérable t'avait conduit jusqu'aux pieds de Proserpine. Ahl si pour un motif moins touchant la lyre d'Orphée a tofcrsé les ondes paresseuses de l'Averne, et si la iBdiresse d'une épouse a rendu Admète aux plai- WBÊ de Thessalie, Protésilas à la lumière du jour, fMfquoi cette £aveur, 6 mon père , ne tomberait- fOepassarta lyre on sur la mienne? Ahl que je fume toucher ié front paternel , serrer les mains prtfmdles, n'importe à quelle condition I Mais Toos, roi des pâles ombres, et vous, Junon des enfers , ^ un sentiment pur a dicté ma prière, élolgiies et les torches des Furies et les serpents fDsifiBent sur leur tête. Que le gardien farouche éiooflè ses aboiements formidables; que des val- lons éeartés retiennent les centaures, les hydres ans nombre, et les monstres de Scylla; et que Finfleiible nocher, écartant la foule des ombres ndgaires, invite celle du noble vieillard à sortir delà barque, et la dépose mollement sur Talgue teadre. AUex, mânes pieux, noble essaim des poètes de la Grèce ; couvrez-la des guirlandes du Léthé, cette ombreillustre, et montrez-lui leboisoùne pé- ■ètre Jamais Erynnis, maisoù reluit sous l'azur un dd trompeur, une douce lumière toute semblable à kafitre. Viendnéanmoins,ômon pèrelet que dans i du sommeil je te voie plus brillant que i; sors, non par la porte d'ivoire, mais par cdle que n'ouvre point l'imposture ; viens encore BK prodiguer tes conseils. Ainsi, dans la grotte 8S d'Aricie,unenymphecomplaisantedictaitàNuma le détail des cérémonies saintes qu'il devait insti- tuer ; ainsi Rome croyait que Jupiter dans les son- ges remplissait l'âme de l'Africain, et Apollon celle de Sy lia. SILVE IV. AU SOMMEIL. Quel est mon crime, ô le plus pacifique des Im- mortels? Gomment ai-je mérité, si jeune encore, d'être le seul malheureux oublié dans tes faveurs, ô Sommeil! Tout se tait dans la nature, les ani- maux domestiques, les oiseaux, les bétes sauva- ges; et il n'est pas jusqu'aux arbres dont la tête courbée ne semble dormir de lassitude. La voix des fleuves ne retentit plus aussi menaçante ; les vagues émues sont retombées, et la mer enfin som- meille en s'appuyant contre la terre. Phébé de retour pour la septième fois me re- trouve encore soulevant ma tête malade, sept fois les flambeaux célestes ont revu Paphos et TGEta, et, toujours témoin de mes soupirs, l'épouse de Ti- thon passe, et me fait sentir par pitié la fraîcheur de son fouet humide. Puis-je rester en cet état? Non, je ne le puis, quand j'aurais les cent yeux que le fidèle Argus tenait éveillés tour à tour, mais jamais tous à la fois, sur la surface de son corps. Et maintenant peut-être, en cette nuit pour moi si longue, quelque amant dans les bras d'une jeune fille te repousse de bon cœur, ô Sommeil ! Quitte-le pour venir à moi ! Et je ne t'oblige pas à verser sur mes paupières tous les pavots qui chargent tes ailes (ce vœu convient aux mortels I et tItos moUtam in Tartara gressus s vatet lougœva Dianse. Si cbdyii Odrjriam pigro transmisit ÂTerno Caoaa minor ; li Thessalicas Admeton in oras, ' SI co^nL relTO Ptiylaceida rettuUt uiubram , Cw oîhae&orat, Benitor, chelys aut tua Mânes, XaSL net? te mihi ait patiios oontingere Tultas , rMjmniwftminmi, et lex qaœcomqae sequatur. At vos, nmbraniiD reges, Ennœaque Judo, Si iattdaiidn pfeoor» todas aaferte comasqne EomeaidiiiD ; millo aooet asper janitor ore ; Ccstaaroaqoe, Hydneqoe grèges, Cyllaeaque monstra Af cm edent viUes ; ninbrainqae senilem lafîleC ripit , dkcoMa plèbe , suprenùs Tedor, el in média eomponat moUlter alga. Ile, pii Mânes, Graitunqoe examina vatum, ■HtrcsHIiie anifflam Lethâeis spargite sertis, El BOMlrate nemns , qoo nalla irrapit Erinnys , la 4M Cdsa dies, codoqœ simillimos aer. laie tanen vcnias nielior, qua porta malignam ConM Tindt ebor, somniqae in imagine monstra On ioUtos. Sic sacra Noms, ritosqne colendos iGitis Aridao dictabal If ympba sob antro : 270 275 279 285 290 Scipio sic plenos Latio Jove dacere somnos Creditur Ausoniis, et non sine Apolline Sylla. CARMEN IV. AD SOMNUM. Crimine qno memi ju?enis , placidissime divum , QuoYe errore miser, donis at solus egerem , Somne, tuis? Tacet omne pecas, volucresqae, ferœque, Et simalant fessos currata cacumina somnos : Nec trucibus fluTiis idem sonus; ocddit horror iEquoris , et terris maria acclinata quiescunt Septima jam rediens Phœbe mibi respicit ffgras Stare gênas ; totidem Œtœs, Paphixque révisant Lampades , et toties nostros Tithonia questus Praeterit , et gelido spargit miserata flagello. Unde ego sufGciam? Non si mihi lumina mille, Quœ sacer alterna tantam statione tenebat Argus , et baud nnquam vigilabat corpore toto. Et nunc fors aliqnis longa sub nocte , pueilae Bracbia nexa tenens , nltro te , Somne , repellit Inde veni ; ncc te totas infundere pennas s. 10 ift 84 STAGE. plus hearenx ) , mais effleure-moi du bout de ta iMtguette, il suffît; viens doucement, viens d'un pas léger, touche-moi, et passe. SILVE V. SUR LA MORT DE SON FILS ADOPTIF. Je suis bien malheureuxl... car je ne débute- rai pas ici par une invocation solennelle. Les fontaines harmonieuses ne coulent plus pour moi, Castalie m'en veut, et Phébus ne m'aime pas. 0 divines Sœurs! dites, ai-je troublé vos chœurs, profané vos autels, foulé d'un pied téméraire vos bosquets sacrés, ou trempé dans une source in- terdite ma lèvre indiscrète? Ma faute, mon erreur, quelle est-elle? Qu'ai -je donc fait pour mériter cet excès de malheur? Voilà qu'un enfant à qui Je tiens du fond des entrailles, dont l'âme était mon âme, vient d'être arraché de mes brasi Et ce n'était pas un rejeton de ma tige, je n'ai pas été son père, il ne portait ni mon nom, ni l'empreinte de mes traits; mais pourtant voyez mes pleurs, mes joues livides, et croyez-en mes sanglots. Oui! j'ai perdu un fils! Venez, parents au cœur tendre; et vous mères, vous surtout venez ^ le sein découvert, déposer sur sa tombe les débris de votre chevelure et les offrandes funèbres. S'il est une mère qui ait conduit des ûls au bû- cher, les y ait portés elle-même et d'un pas chan- celant, sous sa mamelle encore gonflée; qui ait meurtri sa poitrine humide, et éteint les tisons fumants sous les flots de son lait; s'il en est une qui ait vu son fils, à peine marqué de la fleur dé- licate de la jeunesse, disparaître sous les cendres, et la flamme dévorer en courant le duvet de ses joues, qu^elle paraisse, et s'épuise à gémir avec moi tour à tour, j'aurai la victoire, ô Nature, et tu rougiras de mes larmes : tant je suis cruel à moi-môme, tant ma douleur est délirante I De-^ puis trois fois dix jours que je médite appuyé sur sa tombe, et voulant exhaler ma plainte dans des chants, je ne trouve que des sons sans harmonie, et ma voix sort péniblement en sanglots entrecoupés. * Le désespoir m'empêche de continuer, et le déses- poir aussi ne peut se tah-e. Mais cependant les bandelettes poétiques, les lauriers ont disparu; l'if sépulcral attriste seul ma chevelure, et le lierfe joyeux cède la place au cyprès funeste. Mes doigts égarés se promènent languissamment sur la lyre, dont ils fatiguent les cordes rebelles. J'aime, hé- las! oui, j'aime un son plaintif jeté sans art et sans génie ; je veux mettre ma douleur toute sim» pie et toute nue sous les yeux. Voilà « voilà mon sort. Dieux, témoins de mes chants lugubres et de ma lugubre parure, fermez l'oreille à ma voix. Que Thèbes et le descendant d'Éaque rougissent de leur poète I rien de mélodieux ne sortira désormais de ma bouche. Le voilà ce poète qui mille fois cicatrisa la blessure d'un père, d'une mère, et endormit dou- cement les douleurs les plus vives ; ce tendre con- solateur des affligés, qui rendait les tombeaux même attentifs, et suspendait par ses accents la descente des ombres ! Le voilà, il succombe, il sol* Lominibus oompello meis (lioc tarba precctar LasUor) ; extremo me lange cacumine virgae; Sufficit , aut leviler suspeaso poplite transi. CARMEN V. EPICEDION W PUERUM SUUM. Me nUsenun (neque enim verbis solennibus ulla iDcipiam nimc, Castaliœ vocalibus ondis luvisua , Phoeboque gra?i8)l quae vestra, sorores, Orgia , Pieris , quas incestaTimus aras ? Bicite : post pœnaro liceat oommissa foteri. Nomquid inaccesso posoi vestigia loco? Num veUto de fonte bibi? qaae culpa? quis error, Quem luimus tantis moeroribus? Ecce lacertis Viscera nostra tenens animamque, avellitur infans; Non de stirpe quidem, neA qui mea Domina ferret Oraque; non fueram genitor : sed cernite fletus, LiTentesque gênas, et crédite planctibus orbi ; Orbns ego : bue patres, et aperto pectore maire Conveniant; cineresque oculis, et monera ferte. Si qoa sub uberibus plenis ad funera natos Ipsa grada labente tulit, madidumque cecidit Pectus, et ardentes restinxit lacté fayOlas; 10 15 Quisquis adhuc tenerae signaUim flore juventaB Immersit cineri juvenem , primaque jacentis Serpere crudeles yidit lanugine flammas, Adsit , et alterne mecum clamore fatiscat : Vincetur lacrymis, et te, Natura, pudebit : Tanta mibi feritas, tanta estinsania luctusl Hoc quoque cum *** in ter dena luce peracta Âcclinis tumulo , luctus in carmioa vertOy Discordesque modos, et singnllantia yerba Molior. Orsa *** est : atque ira tacendi ImpaUens : sed nec solitœ mihi verUce lannis, Nec fronti vittatus honos : en taxea marcet Silva comis, hilaresque ederas plorata cupressas Excludit ramis : ignaTo polUce chordas Puiso; sed incertum digitis errantibus amens Tundo chelyn : juvat beu ! juvat illaudabile carmen Fundere, et incomple miserum laudare dolorem. Sic merui ; sic me cantuque habituque nefastum 35 Âdspiciant Superi : pudeat Thebasque novumque i£acidem : ni! jam placitum matiabit ab ore. lile egOf qui toties blandus matrumque patromque Vubiera, qui vivos potui mulcere dolores; nie ego lugentum mitis solator, acerbis 4o Auditus tumulis, et descendentibus nmbris, Deficio , medicasque manus , fomentaqoe K 30 LIV. V, SILVE V. fidte mie main seeonrable et des remèdes pour m Measure, mais des remèdes souverains. 0 mes unis, vous dont J'ai tari les larmes, essuyé le cœur n^nant, hâtez- vous de me secourir, et rendez- moi à votre tour ce pénible office ! Souvent même f aioséfidrele procès à votredouleur pour endomp- Iff b Yiolenoe. Infortuné que je suis! mainte- Hitsoiis le coup d'une disgrâce semblable, je ré- I vos larmes et tout le baume de vos conso- Totre désespoir était juste I ma force est épui- se, la Toix expire sur mes lèvres, et mon es- prit eomme foudroyé ne trouve plus rien qui le ads&flse; toate parole languit, toute expression ■esemble indigne. Pardonne, cherenfant! ta mort ■epkioge dans des ténèbres horribles. En voyant k blessure d'Euridice, Orphée trouva encore des lODS mélodieux et doux, et sur le tombeau de Li- ns Apollon ne montra pas une douleur muette. Od dira que j'excède toutes limites dans ma som- ke avidité de souffrir. Mais qui blâmera nos gé- ■Bsements et nos lamentations? Il est trop heu- Riz, mais U est aussi barbare, le mortel qui, sans emmaitre les rigueurs de la fortune , ose fixer un leraieàla plainte et dicter des lois à la douleur; ih!oe moyen ne sert qu*à Taigrir. On enchaînerait piatAlles fleuves impatients de leurs rives, on ar- rêterait la flamilie, plutôt qu'on n'interdirait les pleurs à l'œil des malheureux. Mais pourtant, qui (pie tu sols, censeur rigide, apprends la cause de mablessore. Je n'avais point acheté à prix d'or un de ces jouets vivants et parlants venus des cAtes de Pha- TdberiboSy led somma , mets : nanc tempos, amici, QMfvm ego menantes ocolos et saucia terei Pedura , reddere opem , sœvasque exsoKere grates. 45 Bininim tonc vestra domans ego vulnera, moestos laoepoi : Donc damna dolens allcraa, reposco lafelii Ucrymas, et mitia carmina quœro. Veinm erat; absomtœ Tires , et copia fandi Bofla mibi , dignomqoe nihil meos fulmine tanto 50 le|iperil; inferior tox omnis, et omnia sordent Terba : ignosce , paer ; tu me caligine mersum Obro» ah ! dira : tiso sic vulnere car» Cooiiigfty invenil caneret quod Tbradus Orpheus Doke sibi ; sic bosla Uni complexus Apollo 55 !ln successeur (Vie de Vespa- sien). V. 66. Cvjus sacrata vorago. Ce passage signifie peut- être que ces lacs conservaient leur nom , même après avoir perdu leurs eaax ; car le lac Curtius était alors desséché (Ovide, Faste VI, 403). V. 81. Longo Marte damas. Ceci semble opposé à semel ego du vers 78. La statue était sans doute érigée en mé- moire des longs travaux militaires de Tcmpereur. Stace en effet rappelle dans ces quatre vers la guerre du Capilole, (Suét. Domitien, c, 1) celle de Germanie contre les Cattes, la révolte de Lucius Antonius (Suét. c. 6), et la double ex- pédition contre les Daces. V. 80. Pellœo, lAsf/ppe duci. Les faits manquent pour éclairdr ce passage. Tout ce qu'on sait, c'est que plus d'un empereur romain fit placer sa figure sur les statues des héros et des Dieux. V. 101 et suiv. On connaît le Jupiter de Phiilias et le colosse de Rhodes; le colosse de Tarente, moins . généralement, représentait Japiter (Pline, xxxiv, 7) ÔILVE If. Stella est le même jeune patricien à qui Stace dédia le premier livre des Silves ; il était généreux, magnifique, d'un caractère doux ; amateur de la poésie, où il eut qneiqqe succès. Peut-être f ut-U compagnon d'étude de Staoe, comne ^ l'insinuerait le vers 259 de cette pièce. Martial lui attribn» ' nombre de galanteries, n finit par épouser, après une aaaei longue attente, ViolantilU, riche veuve dont il sMUlt épris, et Stace acheva l'éf^thalame en deux ioiirs. Stdtai fut duumvir, préteur, et en cette qualité célébra des Jeu pour une victoire de Domitien. Stace lui annonce le oott* sulat, et Martial nous apprend qu'il l'obtint V. 7. Vultu petulans Elegia. On se rappeDe qnt SteBi était poète élégiaque. Le sens du vers est déterminé pir celsior assueto. L'élégie, homble et triste d'ordinaire , mn* nifeste une joie accidentelle. V. 40. Cyaneos raperereper œstus, Alhision âox Ai^ gonautes, qui les traversèrent pour conquérir la toisoB d'or. V. 43. Pastor temerarius Ida, L'auteur rappeUe-t-il le jugement des trois déesses ou l'enlèvement d'Hélène? le- mcrarius conviendrait aux deux sens. Mais tout porte à croire qu'il s'agit d'un amant favorisé. V. 53. Getiei mariti. Mars, après avoir été l'amaut de Vénus, devint son époux (V. Mailial, vi , 21). V. 102. Aostrœ/ata colombœ, La colombe de Violan- Ulla (Martial, 1,8). V. 176. Cyheleia novit Limina. Peut-être s'agit-il de quelque sacerdoce. V. 180. Lauros celebrare récentes, Stella fut en effet chargé de célébrer des jeux après une victoire de l'empe- reur. V. 198. Asteris or tu, Asiéris, mot grec dont la signifi- cation est analogue à celle du nom de Stella. SILVE m. Manlius Vopiscus ne nous est connu que par cette pièce de Stace. Elle n'est pas sans mérite, on y trouve de jolis vers descriptifs; mais des puérilités, du reniplisaagey des redites , et un défaut total d'ensemble, la mettent Mn au-dessous des deux précédentes. v. 4. Certantesque sibi dominum de/endere. Sibi defendcre, dans le sens de sibi retinere, vindicare. Voyez Thébaïde , iv, 402. v. 8. Pisœo anno. L'année, pour la partie de Tan- née, la saison; la saison de Pise, pour la saison où Ton célèbre les jeux Olympiques : c'était au solstice d'été. V. 25. Alternas servant prœloria ripas. Alternas ri' pas pour utramqnc ripam se retrouve une seconde fois dans cette même pièce (v. G4). Prœloria, nom que dn temps (le Stace on donnait aux maisons des riches, corres- pond à peu près à notre mot château. V. 28. Et audaci junclos delphinas ephebo. Évidem- ment il s'agit ici de Léandre. Mais conmient se lie tout ce morceau ? d'une manière assez ridicule : ce fleuve jHiisi- NOTES DES SILVES, fiT |£ri*itlpar une barrière. On dit que Léandrepui ira- VfTÊef tBtUespani à lu na§e. Mûis ici, sans avoir à atâmétû éâ tmnpêiciM om peut se m*r, se parler ^ se ^mûm' pre$fËte d*unerlmà Vautre, ¥. ^. Ma:ur&s undique postes. D'autres Ëntemlatt Vh "ninp mus on ne voit pas qm rivoire Tormàt JamaiB Ten- 9lraneo.t mÊmc déi porter. Qtielques^UDs pensent ([ull ^^fetiio iiiart»f«âe fiutnltlje, dont (lest question daua mpÊSÊ^ ém wûéme auteur. f. S7. MmUsùâ per cuncta eubilia nifmphas. Vùal- ttias njnipbaâ sont, en pro^ lrmat«, des rûbineU ^Él tewtoy te« les chambres. i^èl «t 43. OJ/tnsaqm turbine nuUo No3^ mlet. PrrH feÉtotill il &*^it ici d*} t'obsciifité du bois ; à moins ^te p'fnlMMJe par aula une clmnibre a coucber, ce qui «lUe on pen ÉOfeâe* f* 0* BiBpmim^ gradns^ Je reculai , croyant Touter ài tetl M^ttéi, on bien x je tremblais de fauter aux pieds toi et sMrralléi^ Hyperbole slûgutière , mais osse^ dans T« â7 et Sft. IMjfaTiiJa lle£to frlcAof m. THc/ïorfs ex- piai^ mÊÊm tes lOBt (ttï^ inaîioo à troU étAgieê, et, ï^cton les ■to»,«i bêttmtQt divisé en trots corps. Vojez au restfi li^BÉK I ssr Spvticn ^ page 677. i» fS. £f€riŒ nemoratcm,.,, Phœbm* Diane avait à AAIé hd lempte où dte ël&ît adorée sous le nom de I?Ce- WÊKmÊÊB tllleaioi^iis : près de là était la romaine d'Égé* f< 7fL OMdif Jii.*,. olxas Tirynthia sortes, Tibuf était Wftta pPQlieciîoQd'Hetcule qut ^ rendait de^ oraeles, aussi hm *fm li F4Htirae> qu*ou adoiraità Préneâte sous TimagQ it^BEMBOfS. T, il, Cedsmi Teleçoni, Le territoire de Tuscuttim ^ iSt todé* pw Télégone , ûh d'Ulysse et de Circé. r. H^ âAlUttfiie cntenU Antiphalm. La côte de For^ MMAient habitée par les Lefitr^fgons. |t, §5. n;r<*«r/K^o ptrfiâa Circej. Le mont Circé, près |C4>èleeQ Campanie. U appelle Circé vitreamt o« parce t élièt o^rmplje de la m«r, ou à cause de son incou^^ i* 4e n perfidie » de sa Tragilité. Horace lui donne la ▼. «7, Fifff io qvas ffUUsalmnm. l>*aprè« Virgile > la ■wnkit d'Êii^ donna soa nom & la riUe de Cajète. T. »l. Sni*of GargetdMS horto, Épicure .dii bourg de SILVK IV. Imêmà'^wm et Ju vénal * et eustos GaUiûus urMs » ma IMI n que rkniiquité nous a laissé de ce Gallictis , li^film fiiidlpc les éloges les plus cmptia%u4!a. r.n- Ml^tfW «Si atépriae sît^iilièrË , qoi^lques commentateur! stippllf|tté le passage atii^ oies du Capitole. f . «, Siif proTtffia eirrijr Ponderis immensl. Rutilms iUH pnMiettle Kume » et celte pince était regardée a>mme Il ancMde de l'emj^e . du niomi en ce qoi concernait les iMPBdfflee. Y. t, Qu^ li^Da eolunl urbana. On pourrait crotre fi^ m a'afit ici qite d^ cohortes urbaines; mai^ voici un fMfi dis Tacite qui semble autoriser Topinion conlraîre : I tmiéeàa t propr i m mi ks, 1res m rba nœt rwvetn * • Ann. iT, â. Pf'o/ïTf ïM mi/ej n'esi-il pas l« fui signa cùtunt urbaiia ? « w. Il, Vrèesqm ^Mtumque togatœ. L'autorité du pm de looM iTéteiMiiit jasqu^à cent milles de ta vtlk^ Hm dliftene aianière plus etnphatique qu'il commande itoilM Im taies qui portent riiubit roiuâm. ». im, Pf€tGPerit ara Tcrenth Térenle était un env ^ÊBmimL dan» k cbamp de Mina, où l'on oirrait des «a* crlûces auf Dieux infernaux dani les jeux léeulaùe*. 0$ jeux venaient d*étre célébréâ par Domîtien. V. 21. mtcm Tegeœ Direesve.,. aiummtm. Merrrure ou Bacchus, V, ^4 . Âvsoniœ décora amplû to^w. Vers expliqués ji^r le V. 7 1 ; Jiea premiers talen(.<; n«t brillé sotjs la toge. Peut- être cepcndaiït le [>oete fait -il nllnsiun k quelque droons^ lance inconnue de Iîi vie de Rutilin.s. ¥* 41* Aon tabente iSttma lirtmit sle curia. Le souve- nir de la lyrannie de Romu tus avait rendu rîumaeherau?i Borna îna. V, 59. Signât ApoUinm. Apollon avilit un temple près de VercKîi , dan!^ les Aîpes* ¥. M. Mi^tt^rn irhfinphum. Il s*agit ici de ceslettreu couronnées de laurier que les généraux vaînqueun en- voyaient à l'empereur pour gage de leui^ succès ^ à înmm que l'on n'entende par là un message qui valut à RuLilJus les honneurs du triompliep T. 89 et «uÎT. Pfon vncut Arctoas acie^. Il s*É^t des prétendues victoires célébrées dans ta première sjlve, Vcl< léda, prophéles&e fameuse parmi les Gerniains. ¥. 97- Patrich sontitstis in ostro. Ce passage a rap- port aux jeux séculaires. ¥. 112. Citiusnonariere/fctus.., Tekphus jEmonia, On sait que la lanoe d'Achille gaérit Télèphe en le blaAiiant. Metuenth Afridtr. — Ménélas Ait effravé malgré son cou- rage, lorsqu'il fut blessé par Pandams. T. 125 et suiv, Troica dîgrms &et?«iii3. Tithon était frère de Laomédon. Quant à la Slh^fUe de Cumes , eUe avait obtenu d'Apollon autant d'années qu'elle avait de grains de poussléfe dans sa main. V, t28. Vaeuet Mevania valles. Dans TOmbrie, célèbre par ses troupeaux. ClltumnerfleuvedupaysdeBFallsques, dont tes eaux avaient la vertu de blancliir les troupeaux qui s*y baignaient. SILVE V. Le père d'ÉlmscuSf origitiaire de Smytiie, M danv sa première jeunesse esclave de Tit>ère, qui lui donna la liberté. Il resta comme anVanclii ai) service rie Citligula , de Claude el de Néron. Vespasiien tui donna le grade de chevalier, et Domilim lui confia la f^arde dp son trésor. Quelque tenips après il fut disgracié , et envoyé en exil en Campanie : son fils obtint ta permission de Vy accom- pagncr. Knsuite il r'?\int à Ronte pour solliciter la grâce de «on père, et tV*btint (Martial, vi. Sa). V* 20. Fonte dotoso Sah/uids. On ootmalt la métamor- phose de Salmacis et d'HermapUro<ÎJte. Depuis lors, le« nmtx de cette fou laine rendaient efféminés ceux qui s'y baignaient. V. 21. El Cebrenidùs ariûa lue tu. Cébrène, fleuve de Phry^ifij père d'Aslérope. Cette nymplie, luyant la poursuite d'Éi^aem, fut mordue par un serpent et mou- rut. Son amant désespéré fut t tmngi^ eu plon^ooa , et sou père, desséché par ladtiuk*ur* devint unmarai» p^tilenlieL V. 72. Ifercttlei }^adairix cedat atumni. Ouconnatl Ta venin re d'il y las. T. 38. IpsecritcntatfiL.,. Attys. Le marbre ileSynnade était blanc ^ mais on y trouvait parfois des taclies prove- tiant dt5 ce ((u'Atys, après avoir fait le sacrifice qu'il dé- plr>re dans Catulle, avait laissé lur ce marbre des traces san^antes^. Il paraît que leS5nnadecnq>ît>yédans les liaiua d'ÉlfU.^os était naturellement vrîné de roup, c-e qui fait diie â Taiïteur ipsecruentnmt Atf^^. Y. 57, Crêpantes.,., Andihira pilas. On s'exeronit^ la paume dans une salle particulière » en attendjiiit le bain. 89 NOTES SILYE VL Il ne 8*ag't point ici de la fôte ordinaire des Saturnales •\M*(m célébrait |)endant cinq joors à partir du 16 décembre , mais d*nne fôte satumaU donnée le premier du même mois par Vempereur, et que Stace appelle plus bas iotwr» iialia prinàpis. La fêle a lieu dansramphilhéfttre. Après une distribution de gâteaux et de fruits , on sert un magnifique repas. Il faut se rappeler que les tables chez les anciens étaient dis- |H>sées en demi-cercle. Dans Tespace resté Tide, avaient lieu les combats de gladiateurs et les danses. Ici 1m danses furent interrompues par une distribution d'oiseaux viTants qu*on lança des étages supérieurs , sans doute après aToir pris des précautions pour les empêcher de s'enfuir. T. 4. Satumtts compede exsoluta, La statue de Sa- turne restait toute l'année chargée de liens; on l'en déli- Trait aux Saturnales. T. 17. Molles caseolL On admet difficilement cette pluie de fromages mous : peut-être faut-il lire caioli, mon- naie à l'effigie de Calus, qu'on aurait imitée en p&lisserie. Martial , tiu , 78 : nunc veniunt subitis lasciva numis- mata rUmbis, Y, 35. Orbem qua tnelior. L'auteur Teut-il louer ici l'administration de Domitien, ou parler tout simple- ment de la fécondité de l'année? le sens n'est pas clair. ▼. 70. Lydiœ tumentes. Sans doute parce qu'elles soufflaient dans quelque instrument de musique. T. 74. Gregale suijur. Gregale est synonyme de vile, Martial et JuTénal ont parlé de ces marchands de soufre. T. 88. Gnosiacœ facem coronœ, U s'agit de la oons- Cellation appelée Couronne d'Ariane. LIVRE SECOND. ÉPITRE DÉDICATOIRE 1 Stace et Martial nous ont seuls donné quelques dé- tails insignifiants sur Mélior. 11 parait qu'il avait quelque pouvoir, peu d'ambition , une grande fortune. I^s vers de Stace sur son perroquet ne donnent pas une haute idée de rbonune. SILVE I. Tout ce que nous savons de Glaucias est renfermé dans cette pièce de vers et dans deux épigrammes de Mar- tial (28 et 29 du livre vi). V. 10. Tergeminum Sicula de virgine carmen. Les Sirènes qui habitaient la Sicile avant l'enlèvement de Pro- serpine. T. 43. Casiigatœ collecta modestia/rontis. Il parait qu'un front étroit était une beauté aux yeux des anciens. V. b^.Jurataquemultum Barba. Jurarealiquid veut dire ici consacrer avec serment. Nous verrons plus tard Éarinus consacrer ses cheveux à Esculape. V. 72. Tiirbo catastœ. Le marchand , pour montrer la vigueur de ses esclaves , les faisait courir dans un lieu appelé Catasta. V. 111. Amyclœa maire putafes. Pollnx, fils de Léda. V. 147. Crinem tene.t infera Juno. Allusion à une an- cienne croyance : celte superstition était fondée sur ce qui se pratiquait dans les saciifices, où l'on coupait quelques poils sur la tête de la victime. Ce n'était pas une main mortelle qui coupait ces cheveux , c'élait Orcus ou Proser- pine. Voyez Horace, livre i, ode 28. Crinem ne doit pas se traduire par un cheveu , cela e^t ici par trop clair, grâce au mot complexa, T. 180. Jacuit sub maire Palœmon. Palémon, nom sous lequel était adoré M(MireiU\ ▼. 182. TulUanguis OpAf//em.Lemêmequ'Archémore. T. 201 . AmisH sotaUa BlœH, Jeune Ronifai de f noble» ami de Mélior. ▼. 230. Nec dîrœ cornes Ule feras. Probablement Oecw bère; mais le sens littéral dit autre chose. Faut-il adopter l'opinion de Heinsius, qui pense que le compagnon de Cer- bère est son frère Othrys, chien à deux têtes qol iQudalt les troupeaux de Géryon? La tradition est peu connue et la question peu importante. SILVE n. Pollios Félix était on de ces oisifs si oommims sont h despotisme des Césars, qol passaient leur lenneeieà «mik poser de petiu vers , et leur Tieillesae à étudier en anmeMB la philosophie d'ÉpIcure : sa fortune parait avoir été €0»- sidérable. Le vague de plusieurs passages de cette pièon nepennet pas toujours de ^^^^*' * Poliras ou à Ménécrate son | ou la fille quand il parle l meilleures silves de ce recueil. T. 1. Sirenum nonUne mwras. LaTllledeSarr«nle, 8V le golfe de Naples. V. 6. Mepostpatrli ^n^tiennto hutri. ADwIm modeste à une victoire littéraire de Staoe (SQve ▼, 3, ?• 225). V. 8 et suiv. Ambracias convena çfmnade flremétt. Les jeux d'Actium commençaient cette année au moHMnl où se terminaient les jeux de Ifaples. On y distriboail des couronnes de feuillages. v. 76. Hœc videt Inarimen. Cette lie est , ainsi <|ne k suivante, située près du cap Misène,armi9fr nuigni Aw- toris. Les autres lieux dés^nés dans les vers soivanU sont entre ce cap et Naples. T. 93. Gaudens fluctu Carystos, Voyez la einqniia» silvedu premier livre. OnytrouvedéjàitfndM» QurfiÉn. SILVE IV. Le perroquet de Stace est bien lom du moinwn de Catulle : sans parler des détails, son sujet d'abord est ridi- cule, tel qu'il l'a envisagé. La perte d'un moinen est m événement pour une jeune fille, on le conçoit; maiecen- çoit-on un homme qui n'était jamais seul quand il «iiil son perroquet? Conçoit-on un poète qui prend la < sérieux , et qui déplore du même ton la mort d'n quet et la mort d'un enfant? V. 17 et 19. Plangat Phœbeius aies. On sait qne le corbeau était consacré à Apollon. On connaît aussi Faven- tnre de ces sœurs qui voulurent disputer anx Mneee le prix de la poésie, et forent changées en pies. V. 21. Soror orba cubili. Il s'agit ici de PhHomèle on de Progné , peu importe : les deux sœurs étaient êéfÊtéBê et perdues l'une pour l'autre , l'une habitant les bob, Tm^ tre les villes. V. 30. Quenili vicefunctus amici. C'était sans dooie après la mort de Blésus , dont il est question dans lee tflfci I et m de ce livre. SILVE V. Domitien fut de tous les empereurs romains celui qui poussa le plus loin la manie des spectacles : règne on vit figurer dans l'arène des ours, des I monstres par milliers ; il s'y montra lui-même. Stace dans cette pièce est l'interprète naïf des i du sénat et du peuple , dont il peint les regrets avec CSH pliase ; il y prodigue d'ailleurs beaucoup de poésie ineHiu Martial nous parle d'un autre lion condamné à César pour avoir mordu son gardien. DES SÏLVES. m t. Ift. TrUU giaâiator arenu. Oa f«Uail combattre ■MM iJiNfrtTi'f* lafi (vrJâonnierâ ffùts sur im Barbares , d $ÊÊÊÊ «inMrfln ki le tnt>mpJie de Doiuitien et &uu ^ur^ 1 nù^ einq lettre» ile Pline adiieflââei à ce Flavius Hhl Od j Totl «euleinent qult élail r^rilé connue im mm^Êieaw. C'est peut-être lui <|iiti Mailiat a en vue (i fi^uîffj, Pourqn ni cette épi tliète appli' f|^ IfrfciiiiiurnT aui cliPvaUers ^ C'est que le» âénutenrs •ninl «K c%btcû(.e politique « tnndtiâ qu^B tes c1n!vaLier>i m fÊmvmi Un qui?lque dtûse que par l^ur ren^jinrn^ MMIrt * Cr&t far là qti'Ui^ dotuiaicut prise à la verva luaipasi^ de St^e. T. iX C&rmtn /ordôr eseres toQatum. Ce sont les ÊÊgÊÊmim coméilr^ du lliëâtrr lalin. ^mmû^/ncu»dn daàîA AUocuthne.lAifml &Homito ÉàîpaiS^ à <* «i^'il Eiaratt, mie petite pièce de verâ i't mmma an «brégti d'épttre. LIVRE TROISIÈME, ÉPITBK DÈDICATOÎRE. CtiiMiiiri uoâirL i*entpcn^tif Dumitit^nt caiiime vaiu' MBWéMCcntuÀisi I («reliait le litrt* de GfTnmmcu!^ , qui MiÏBMlil^BiitettDeiit. SUc^ , dans k^j^ Sdves , lui flonne Of^HMI #aii4re nom ; o» a Irtiuvé te luol ^it^/^ < beau* aiftlmi|i ÙmUliïT, tnaU il faut sa m)hivi>nir qye k poîitfîsse 4fe mtkmè n'oit pui» la poliies&e mt^dtu ne ; le^ Rooiiutis ainil â des «snpereurs en ipto} aient oeâ fonnulei^. CMe |riè« è*l Ifi oiniplL^ment de la description que itee ttOBS 1 uur y fondis une colu- nie fiuus la cauduite dlolaiis. Sept &eiJ le tuent rcstèrenl avec leur père, et deu\ à Thèlws. V, 55. I^rt^ugis quum regibus apfum. Ces rois étaient des esclaves fui^ilif» qui tou» le« ans dîspu louent entre eux . le SAcerdoce du temple élevé à Diane , dans la fcfrét d*A- j ride. Le vainqueur s'ap[)elait rex nmimrtnsist et il por- tait touiour^ une épée nue à la main. La grande fôte de Diane Aricinienne se célébrait aux ides d'août» T* 57- Conscius Hippalyii sptendfj lacus. Hippolyte ayant été rappelé à la vte par E:îculape, Diane le cacha dan a sa forêt d'Aricie ^ il y vivait Inconnu sur le iwrd d'un lac qui est dit consciuSj parce qu'il était seul témoin de la retraite du prince. Les clievaux étalent banuîs de ces lieuît.: on devine pourquoi. V. 89. Erubitii^ rmiq ue Deus. Le Dieu rougit d*abord de sa uiisùre étalée aux yeux de spectateurs illustres, maisît rit ensuite de les voir» monllléa jusqu'aux os» se précipiter daus sa cliétive demeure. y. 92. Juv^iemqi^te... Par£henopeM.^e&^lm renferme Je mol Mvenis ou novaurbs que Slaceajoiut à l'audeu nom E^artliénope. V. 128* Vtndcsqu& resitifant Taurubulw, Ancun géofyEipbe n'a fait ujeutian dt» ce liuu , enltmré probable^ ment de t^ois et de prairies^ comme l'indique répitbÈtd viridis. Domitiuâ peuâo qu'il jt'agit d'une chaussée ^ ap" pelée TOie dllercidc, pratiquée en avant du lac Luctrto pir ee dieu lui même ^ pour faciliter le pzL^^^c des btnufs qu*i] avait ravis daus ses expéiUtions. L'e^[>liration n'est fondée que sur rôtymologîe, Tavpo;, taureau^ et [iâXhaf jo fais» passer, Y, t43. JLiiat hkfdicior îtr/ans. Ces jeux flvaîeni été institués en Thotiueur d'Hercule, les premiers dans riiitlune de Corintbe, à roccaslon de la mort de Méli- cerie précipilé dans les Dots par sa mère ; les autres, près de Cernée» à cause d'Archànore qui y présidait, lorsqull périt misérablement- Le petit-Uls de Pollius présidait aux jeux de Surreute. V* 152. Pûiihcnope geniite sacrum. Parc3e qu*ellcs ont été faites à rimitatlon de celles qu'on célébrait à IHa- ples , et qu'elles s'appelaient aussi Partbénojiéea. T* 157. Liquidas nodare palœsiras. Nodare indique rfiitrclacemenl qui a lieu dans la lutte; liquidas, les llols d'huile que l'on versait sur le corps des athlètes* SILVE n. Méthis Célcr, qui n'est gu^re connu d'alllE^urs que par IrA élogics de Slaœ, était lilsde sénateur et décoré du la- ttclave : umateur de la poésie et appréciateur du talent , il devait être courtisé par uu poète qui cherchait autant de flatteurs que de piïtrous. La sdve dont il s'unit est un cal- que assez, heureuï de la belle ode 3 du livre premier d'Ho- race, L'imitateur délaie avec esprit ce que le poète origUtal imlique ropidejoeut à rimagi nation. V. 74- Nec xpargtre nubila JhtUttis AndcbanÊ. Les 5uts, se brisant avec fureur contre les fîauc>s du navire» for- ment une espèce de cascade ou plutôt de nuage, leïjtiel M riUciul en pluie sur le vaisM^au au mrjmentde la tempête f c'est fteut^étre ainsi qu'il faut euleudrç nubila. Mais je l'ai tradfîit autrement. Y, 101* /II, PfmrmtEiS quondam $laùuluiû ftti to NOTES antris. Ptmdotit sa disgrâi^p lD,filIc d'Iiuichus (qui était la tnèim qu'lALs) , demeura cachée dans les èUbLe» du roi V. MO» Cecropio staçnata luh. Prognë diangée en hirondelle éUll AUiéfiiciine; or, Athènes élaJt appelée Ce^ CTùpia :éc \h l;*éptthèle (ecrùpUi. Suivant Pline le naCn- raliste fl' i» 33, ), la mulUtudc Unmcnse de niifs que Je^i hirondeUai can$truisaamé i Stao; ajoute qu*il dut ta rj>n5ervation au nectar de Ttlybla « c'est -À dire au miel , qui , ieton Pline t préserve ïe^ a^rps de la putréfacticia. V. 122* Mnrti Latïno. Le >1ars latin, ou Homulus* T. I4î. Dedarim quœ jtisfa Pelasgis. Allusion à la Thèhaide qui n*élait pas encore tenuinée k Tépoquedu àH' part de 2ddtius. SILVÊ ÏIL Y. 95 et suiT, Uni parent ùoinmtxsa minkiro. Touta la Uradc depu]5 le vers 86 jusittrau Ters ID5 est d'une grande importance liislarique* On a reclierch« curiuuseuïeiit Torigine de la charge des mairea du pala^t sous les rois frauf^ de la première race. Ne sérail ce jkas une inutalion de* formes romaijies » et ne pcHirrait-on pasi en voir lit trace dans Ie4 fimctions que remplissait un simple afTi^nciri? On sait que les Gallo* Romains étaient Icsluinunesd'affaîreâ de nns premiers wi$. V. 1 18, Et jnagno gem tst damnaia Mumphù. Ynici le fait : Appluâ Sahinus commandait nne l4^ou danii la Ualmatie, et fut vaincu par les iMcet. Domitien, pour Teo- ger cette injure, ^e mit à la tête de son armée, lea repoussa, 1.4 remporta les honneurs du Inomphe; ainsi le héro* de gtat^ n'aurait contribué k la victoire que par sa défaite préeodeute* ¥. 13K. iîlump cl qui mt tu superasnunc tempérai ar* ccj. Il s'ni^it simplement de Temperenr Vespasien : Jî partage avec ses fds le gfiuveniementdcscieui el de la terre, parce que l'un ( Titus) était déjà mort et en cette qirnUté ^uuver^ nail avec lui dans les cieux, Tautre ( Domitien J vivait alors et gouvernait la terre* V. 140. Idumœi danavH honore trlumphL Encore une liyperbole poétique. Étrnscus obtint seulement le pri- vilrge de prendre place parmi l«s perriers victorieux qui entouraient le char du triomphateur, v> 163. DioTiwdeas arces. Capoue. T. 171. latio non est dignata trtumpha, Suétone conQrme le fait; main aussi le moyen de dé|kouiller des peuples uiLs? cbétîf el maigre eût été le triumphe, T, 174. Nec Sictttœ mmlerantvr car mina rupes. Il **^t du citant des Sirènes. T. îf 1- Ei l^dê pietas temeraria L&uiL Qui h'éI dans rÉnéide répiAode attendrissant de Lamusf^ f^efî* parce que la partie du Latînm qu'habiUleat les Rutite avait reçu des colonies de Lydieni. srLVEnr. Jamais Staœ ne fbt mieux inspiré; son vers eotiîe af don ceur , avec harmonie ; les endroits di Rîciles son t louci délicatement, la pensée du poète devient Iransparoïle «f IVspresflien pure et limpide, tonte la silve est cliarmante d'un bout à l'autre ; aussi s'agit-d d*une clïevehtre! Éarinus n'envoie que se« cheveux, parce qu'il était privé de barbe. Il parait que ce jemte homme , alors âgé de vingt ans , et commençant à perdre une partie de ses attr^'U, te décida k ce sacrîlîce en rocomiaissance des faveuis quH avait remues de DomiUcu» el qu*il attnbuait k rinterventioii d'Es€ula|>eJadteu de sa patrie. Il s'appelait Flavius, eoijime affranchi de la maison Fia via, et avait été sumomoiè Éaii-' nus^ (le £ap, printemps. V. 3. Àuro mrmmù>. Cassette entourée d'un cerck d'or, t* IS. Juppiier AuJiùnius, rofnanaqvê Juno. Li Jnnon romaine (Domitia) fut d'abord répudiée par le Ju* pîter del'Ausonîe (Domitien). Le noble époux reprit ensttite son épouse* y. IS. Detts inciibat angttL L*aute1 d'Escnlape aralt à sa base on énorme serpent, qui l'embrassait itmi enljer, V- $4* /*^tf;i« rfecfera^coM nu fri ff rfejT^r a. Ces vers i'ip- pliqnent au mariage de Domitien avec Domitia, niartqt. ^ dont 11 est que.stion plus hauL V. 5ft. Mur vasque grat'cs. Écrivez mîrrbe et i myrrhe: il ne s'agit pas ici de la suinta nce qui décontel eeitains arbres, mais d^une pierre précieuse ^ appelés onyx par Agricola. La deseription qu'en dmme Pline iadi* que Aisez que c'est une sorte de cTislahisaiion ; le mot çrmu montre aus&i qu'elle avait plus de poids qtie le i tal. y. li. De fftru tramirt juM^ On rolt qu'il _ de la castiation. Cet usage, qui n'était pas alors trè^-andé? dans Tempire, ne put être ahoU ni par lea efTorls de I tleOr ni par les tentatives de ses sucœsseura. SILVE T< Après tant de eom positions froides ou eoqnettes^ i est heureux de rencontrer dans cette aike un style | simple, animé d'un sentiment vrai ; il y a bien encore \ là dans cette sylve quelques images prétentieuses, en général le tour est plus naturel. Stace voudrait 1 partager ù sa femme son désir de retourner à ^aples;J adure .'ta pelite pairie, petit coin de le-rre, car le «cHir^ ruûn aime ^ se r^serrer, et Rome s^étail agrai&die \ mesure; Stace se complaît dans la vie catme et tique , et on s'en aperçoit avec f plaisir. ¥ . as. Ttr me n i Udi s A Iba n a, ferm tfm. Les je ux d' A avaient'élé institués \mT rtomitien^on rhonneuf de Min Y. 35. Aurt rupis VigiiL 11 paraît qtie la plupart 4 Homalnes qui avaient ê[>ousé des oraleurà et des étaient dans Tusage d'assister leurs maris ou leurs ( dans la composition de leurs ouvrages, et d'entendficj première lecture qu'ils en fai^tent : Sidoine Ap ^ (livre 11, éptt, fo; nous donne la liste (ioni|»l^te éê < muses latines. V, 4», Q^iesta est Mgiûle, qtmta est Metihtm i qui. Égiaïe était fille d'Adrasle et Tennue de I)k Mélîhée femuie de Pliiloctète. Toutes deux voulaient « leurs maris à la i^ucrre de Troie. v,4&. Etquanquam lœtH/cccr uni Mtimada plan I DES SILVES, »t UpiUi IbîMI «JJastûQ aa f^meu^ passage da Vfi^ile, el INI ^ Il iTfpe de Carihage, transformée par le dé- rta Méiuiie furieux? Nims avons iraduiÈ dans €« ■ili cftf -il bien clair que œ so jt cela ? Ce vers a Utsè itn« foule d'interprétations donl aucune n^est t H qtii totiies saut trè^arbitrdires. %* SS. Sic itf^^iâi ampit^ta canari Cot^uçiM. Vé- flttit camori ianw ai doute d le premier mari de CÉiXteit poli» oo lailiideD, mais le goût de Claudm paii MMlcpe f«fut fiencher ptmr 1a derniènï opinioo. f. II. Sic ui fnai ^tmmm Roinaifi avant lui /De cas 17 cirnsylati^ il n'y en ^mt 7 qnll ei.«!rça jusqu'à la maiUé de TantU^e ; les tm m. p*Mftrciit pas le mot» de msi : assez ordinaiFe^ I atf 1 Ikr lardait cet boime^ur que jusqu'aux iilos de mitm^ ipiiqpt A laquelle Jl se faisait remplacer. T. 1, Ai^me m-i(ur atm sole napa. Vhet les Romains, i Itn» ^faïqn^i f»Q i^lébralt les Saturnales ; et qiielqii^ |w»ftei yird, rftiiiiée coœtnen^tttar rentra en cli&rge Éi Mfli dèftignéft. t. J7» Mfcttm aitftu sœcnïa condfs. Or^ Domitlr?n mil étfk réîèhté les jeu\ séculaires. Miu^ Jnnus n'a pris daird^r tr t Domîiii^n fi^t mort dau^ raiui6^ wmé^ ^ ^ i^me consulat Nou .seulemiril Stuce I fjiêÊBipe tMinmiru Ji>et' Jiinu*» ouvrimnt le siècile suivant, ■lilÉBi (Tvitlivx «nenre, aiit*ra€ondt\'(, ?. Si. ir#it>ei»fri^r flr« reffw/i. Cïtait un rtutt^l ron- Wiéànyiim ttt à Ptf^i^f'rpmr : il resl.iit enfoui sous terre ■ ■dm ducitâinp de hVkrê cenl m» durant, puis ou le riWI pBÊKT f Mit dei ficrJlices eipiâloîrefi eu i'Uonneur f, 43. CvpêuntiiHC decftn fua nomina mcmts. Deux ■riiêtyoïl été d«j Rommi^ [Kir Domltlcn : £e[»tembre iPUMiih m. pirrf! qu alors le prltice avmt bien voulu fmàm \m rûnei de rt-tnpirc ; oclobre Ditmtfianu^t ii cause litftMÉKiiKe. Lm dU «utrf^ uiob reslitieut à fiotirvoir. lÉnito. «1 jn^ffnbfe ni tirlobre nv giinU^retit kuigtemps ktt 4tmiinintTirin nouvelle. Lluirreur q^i'iusplrait la ty- Mtbtdt fkNnîtîcD fut telle, qne depuis aucim empereur à'«B éamef mm docu k un tnois de l'anmkp siLVE n, CMte tSte ffwcbérii sur radnklîon qui d^slionore ta pÉÉlpii. lïeittiiktif ecinsul pour la dlx-^ptième (oh en %il Ée reèoar «le «on exfiédilioo rontre les Sarmates, laviB rvpaitotiifilueuYf auquel il admet le» ptu;^ diâtin- mÊ*4tfnîn le» t^ikatrjiu^, k$ clievalierti el les ^vautâ. ^ émiùiet%f St^i? Irii^it un de^ premiers rciu;^$, £1 PuuiniTOâ Jitudurc tmtmpha$, W s'agit de DdMtt MBfKirlée éur les g^.anU. Pallene e»t une ville f Ultaiifitet «otoof de laifticllo èlâicnt lei cliamps pUlé- SILVE m. La vuie Domitienne était une prolongation de la toit Appienne; elle prenait celle-ci àTerracine^ et couduisaît le long de la mer ver« Cuine*, Baies, et le j^olle de Gaure* C'est lu restauration de cette voje^ auparavant inipraiieable, qut (kît k sujet de celte pièce, une de« meilleures de Stace, T. h. iVfic dws advena , pejcraie beUù. Les critique» Kont |>artagëâ : les mis veulent que ce soit Spartacus, les aulres AnnibaJ ; plusieurs, on guerrier anouîme. Cependant l'es pression , ptjeraie betla, convient mieux au géuéral cArliiaginois qu'à tout autre* V, 15. Piiichrœ sitppliçmm, timere formœ. Il l'ttgit encore ici de la castration, V. j 7 . El Pacem propria doma repanii. Le temple d« la Paiï bâti jjar Vc!}^[KiJiien, augmenté |iar Titus » fui orné par Doiultien des plus belles statues, princiiialement do celle de la déesse» V. 19. flaviumque culmen^ Temple destina tui Fla- viens, V. 59, Lechia nihit vêtante. Lu projet de couper ruthme avait déjà été formé par Déméirius, roi de Macé- doine , par C4^r et par Néron. V. 1^9» Parens Deomm. Dans 1^ auteurs de ce siècle, le mot parens se prend quelquefois dans le sens de |iroehe parent y. 141. Salemnt prece Quindecim virorum. Les li- vres sibyllins étaient renfermés dans le Capitole, et confiés à la garde de quinze citoyens ou prêtres, qui n'en donnaient connaÎJSÂance qu'avec l'autorisation du sénat T. 1 59 . Ob vîosq u (i currtts. Le poilte ve ut d ïre q ii 'ap rè« avoir refusi^ des triomphes ^ Domitien montera vers les astrea sur le cliar de la Reaummée, qui viendra au devimt de lui. SILVE m Jcnne encsore, Vietorius Marrellus fut redevable à son ^loqtn^nce de la faveur de Ddroiiiet»^ qui lui donna l'inspee- tiou de lîi voie Latine, Du barreau , 11 passa probablement à la tète des années; ce qifil y a de sûr, c'est qu'il fut àuhmgë ccmsuî avant la Jin tîe juin 95. Le reste de sa vie est absolument ignoré. Quintilien lui dédia son traité des îmlttulmm arafmres. V. î. Appia crescit In tatm. l\ s'aj^it probablement encore de la voie EKMtiitienne, bien qne Stace m la nomnte pas. V. 6. Djdia çtia penttm stagnum navah coerccL Pourquoi l'épitliète Lydia donnée à la rire droite du Tibre? eu voici l'explication ; " Lydus et T>rrbenus furent deui frèresqui devaient paiiager en semble la provincedeMéonie, dans TAsie Mineure. Le sort ayant diiid*^ que la Méimm entière resterait à Lydus , son frère alla chercber fortune ailleurs, et atiordasur la c^le de rÉtrurie. x Ainsi l'épitlièb) donnée à la rive droite du Tibre, oii commi.'nçait TÉlrurie , est un souvenir du frère, auquel le destin arracba Tempire paternel, V. 43. Centeni jttdicîs hasta. Les centumvîfs qui ju* geaient en matière civile et de police tenaient une bagiielte en forme de javelot avec laquelle ils faisaient faift: silence, V. 85. Tt/ata, Teafê. Téale était h ville des Mcir- nicins. Tilate ètail une ville proche de Capoue et voisine de la mer* Scu environs pouvaieul aussi renfermer des volcans. SILVE V. btoce compo6ait cette ode au printemps de 95 , éàim h 9S NOTES frtK domaine qa'il avait obtenu de la libéralité de Terope^ rear Domitieo. Septime Sévère, Romain d'origine , né à Leptis en AfHqne, était aïeul de l'empereur de ce nom. Il eut pour maître Stace le père, pour condisciples Stace le Als, et tous les personnages dont il est question dans leâ silves. 11 cultiva avec succès la poésie, mais surtout l'élo^ quence; néanmoins les goûts champêtres Tarraclièrent de bonne heure à la scène du monde. V. 28. Bebryciœ strepUtis arenœ. Pyrène, fille de Bébryx , donna son nom aux Pyrénées. Diodore réfute cette histoire. Les Bébryces, suivant d'autres auteurs, étaient des peuples deBtthynie. Amycus leur roi fut vaincu par Pol- lux au combat du ceste. V. 35. Quis fonte Juhtrnœ. Cette fontaine doit son nom à la sœur de Tumus, dont Virgile décrit les actions au livre xti , vers 138 et suiv. T. 38. Dolosœ nescius Africœ. Souvenir d*Annibal. SILVEVI. Nonius Vindex était proche parent de ce Julius Vindex . qui se révolta le premier contre la tyrannie de Néron. 11 avait eu des liaisons intimes avec le consul Yestinus, époux de Messaline, dont il est parlé plus bas. Son rôle en ce mohde fut d'ailleurs modeste. C'était un amateur de statuettes et d'objets d'art , qui avait le coup d'œil 8ûr pour distinguer le faire des anciens artistes et resti- tuer à chaque chef-d'œuvre le nom de l'auteur omis sur la base. Il n'y avait rien dans ces goûts innocents qui pût eompromettre sa douce vie. Martial a écrit deux petites pièces sur le même sujet ; il avait concouru avec son ami Stace, tout comme de nos jours on dispute le prix à Tacadémie des Jeux Floraux. V. 17. Junctaqw utinam Tyrinihia luna. Lejuncta luna indique une double nuit. V. 46. Ingénies animo versare colossos. Lysippe avait aussi exécuté à Tarente un Hercule colossal qui n'avait pas moins de quarante coudées de haut. V. 47. Telchines. Selon certains auteurs, les Telchines flont les premiers qui fabriquèrent l'airain et le fer et la faux de Saturne : ils passèrent de la Crète dans l'Oe de Ch}pre. V. 52. Àut Aleœ luds vidit Tegeœa sacerdos. Auge, dont il a été question dans l'Hercule de Surrente, était fille d'Alée et prêtresse du temple de Pallas à Tégée. (Voy. Thébaide, iv, 287.) V. 94. Par magnis Vestinus avis. Le consuWesiiDus s'était permis de censurer les actes de Néron. Il avait de pins épousé Statilia Messalina , qui avait vécu assez publi- quement avec l'empereur. 11 n'en fallait pas davantage pour exciter contre lui la haine du tyran , qui d'ailleurs voulait reprendre Statilia. Sa maison fut investie par la carde prétorienne , et il fut contraint de s'ouvrir les veines. siLVE vn. Maxime était un personnage important. Il commanda en Syrie un corps de cavalerie, une légion dans la Dalmatie, et marcha sur les traces de son père , qui s'était distingué pendant l'expédition de Domitien contre lesSarmates. Guer- rier et homme d'État, Maxime était encore historien ; mais, par malheur, son histoire universelle n'est pas venue jus- qu'à nous. V. 2. Fordsheroos J?ra/o/a6orf5. Les commentateurs yeulent qu'il soit ici question de VAchilléide, déjà com- mencée. V. 51. Subuno Viverecœlo. C'est-à-dire que Domitien a ft>rcé les Sarmetes à mener une vie moins vagabonde , et i rester sous le del qui les avait vus naître. siLVB vm. Dans cette pièce le poète félicite Jules Ménécrate, { de PoUius Félix, sur la naissance de son troisième Pollius, nous l'avons vu, éUit un des bienfoHearv dt Stace. Quant à Ménécrate, on ne connaît ni sa patrie» tê sa lamille , ni ses dignités ; rien n'indique même qn'il aoil parvenu aux honneurs. Il y a tout lieu de croire qu'il t'ctt est tenu lui aussi à la douce vie d'Épicure. V. 5. Insani solatur damna Vesevi. 11 8*agit de li fameuse éruption que Pline le jeune décrit Hmi^ aes tf très 16 et 20 du livre vi. V. 13. AttoUitque freni^noPo/to^iittf. Il parle deMI^ épouse de Pollius , et mère de la jeune PoUa (voir la lOm 2 du livre ii, et l'Hercule de Surrente , livre m, sihre !>. V. 21. Jus tibi tergeminœ. U s'agit du fiunem priffl^ appelé /tu trium liberorum qui tut d'abord oonoéd^ pm la république, par le sénat , et enfin par le prince. L'aolev y fait allusion plus loin par le mot dona sacrata. L'on wêKL que tout ce qui appartenait à l'empereur était saint , en^ sacré. V. 29. Amycleosfratres. Castor et Pollux. V. 49. Félix Eumelis odorat. Parthénope était fli d'Eumélus, roi d'un peuple de Thessalie. S'étant mtae à It tête d'une colonie deClialddiens, elle se fixa dans le p^ où Naples est aujourd'hui bâtie. Comme elle avait saM pour augure une colombe , les Napolitains , en mémoiie éi ce fait, érigèrent à Apollon une statue colossale portant M- colombe sur l'épaule gauche. Cette statue était placée él telle sorte que les habitants pouvaient la voir de toas i» côtés et lui rendre leurs hommages. V. 51. Volivamtacili quassamus lampada miftêm. Le mot lacili indique soit le secret auquel étaient aa*' treints les initiés, soit le silence observé durant la céMi monie. Stace donne à entendre m que Cérès était bonoiéa à Naples avec autant et plus de solennité que Hmi^ p^i», tique. ' * V. 55. Sint quifessam obvo crebrisqite laboribms. là 1 poète appelle Naples /65sam0?po parce qu'elle avait iriK sisté pendant des siècles sous le nom de Parthénope* tf il ajoute crebrisque laboribus, faisant allusion aux dén» très causés par la guerre ou par le Vésuve. Mais fl n'y anft pas longtemps qu'elle portait le nom de NeapoliSy et cM là ce qui justifie le viridi sub nomine. SILVE IX. A l'époque des Saturnales , c'était la coutame cftei te ' Bomains de se faire réciproquement des cadeaux, el dVj^ cadeaux consistaient en comestibles , vêtements, oa en objets d'ameublement Les auteurs surtout à leurs patrons ou amis des pièces de vers, et s*i d'ordinaire de belles et bonnes élrennes. Fidèle à a heureux usage, Stace envoie à Gryphusun beaa Ifneuljl patron étaitriche, mais par malheur pour le poêle il aWA pas généreux. Que faitGryphus? Il renvoie à niatuÉl mauvais bouquin. Voilà ce qui donna lieu à cette pettia pièce, espèce de boutade poétique , qui fournit aux énaUi une nomenclature complète des objets que s'envoyaieiliaa Romains pendant les Saturnales. Plotius Gryphus est le fils de ce Plotius qui, suivant!^ cite, fut admis en 69 par Vespasien au rang des sénateurs, ci nommé préteur l'année suivante. Jeune encore, Plotios la fils plaida devant les centiimvirs , et occupa des postes fat' portants. Le reste de sa vie est inconnu. V. 8. El binis décor atiis umbilicis. On écrivail ta petits ouvrages dans le genre des silves sur des bandes dt papier ou de parchemin , que l'on roulait ensuite aoloar d'un cylindre ; ce cylindre était lui-même enfermé dans Ml étui plus ou moins riche , et à chaque bout duquel élailfll DES SILVES. oa «Mvde reieré €■ Immm : «mMItef ne donne pas ridée T. 9. mJU eansHUi decuitis. Peu après rintroduction d» awiaifg d'or et d'argot» ^as fui réduit à la dou- ritei partiede la Uvre. Depuis Auguste jusqu'à Domitien ce fHÉsapeaTarié. t.Xl Sed BruU senis oscitationes. H s*agit probable* ■■Idt Mcunos Enitus , l'un des meurtriers de César, tMm Bonaiii sans doute, mais détestable écrivain sur kiHMophie» rétoqnence et la politique. n n. De eapêa miseri libellionis. Le libraire était mm aajoard'hoi éditeur et vendeur; il avait une bouti- fB,fè les KTres étaient exposés dans des espèces d'ar* «ML htiibeiiio, simple copiste aux ordres du libraire ^ «Ul aoari de Tieox livres quand il se trouvait sans «9ki;aHi8 il ne tenait point de boutique , il étalait sa » à terre , dans des mannes ou dans des boites Le mot Hbellio signifie aussi notaire ; mais il pal fea le fo^el/lo était un homme public autorisé par la M k liiftamhe les aeles , au lien que le Hbellio était pu- NBOi m eopiste » employé alternativement par les notai- ««par ks libraires. f. a. iljse CaiaJÊO. Ca!us Galigula avait altéré les ■■■iesd*€r et d'argent quant au titre et à la valeur. V.3S. CtnfpkiiM vagala cafiipi#. Je ne sais pourquoi Is la—iciUifniri entendent par uda domus cochlearum mt4aBlB de tortue Tenant des déserts de l'Afrique (Cyni- jÈiiinmpi»), une espèce d'écaillé peu estimée quineser- HÉfAefBcr les lits des pauvres gens. D'abonni paraîtra Étapler qee des écailles Tenues des déserts de l'Afrique iBsesSaipea prisées. Mais de plus le contexte indique «Mi ^B^ s*a^ ici d'an comestible et non d'un meuble; T. 37. Pmmm viridantis aphronitri. 'Açpic, écume ; le rita,à la ctete de la rosée , jetait une espèce d'écume; il pÊtÊt faa l'oa «lèlait cette écame en petite quantité dans àiMe paor donner an pain plus de saveur. Était-ce une «lias farticalière de nitre?... Faut-il entendre par panes ém pMBsalMi composés, oa plutM des tablettes de fleur de ■toib à pen près comme nous avons des tablettes de choco- li? Js rscoBBais toute mon insuffisance pour résoudre ces 38 cl 39. Velpassumpsythiis suis recoctum, etc. Le se disait ainsi : Les grappes d'abord , sans longtemps sur la treille, ou bien on les dé- poerles suspendre au soleil jusqu'à ce qu'elles fus- lédoites à moitié de lear poids ; on les égrainait , et les ■étaient jetés dans une tonne de vin nouveau de même BS, et qnaiid Os étalent bien imbibés on les en retirait las passer ao pressoir. Le d^frutum était lait de nds raiain coïts an feu. 4S. OUartswm licefra/titKM. On plaçait lesgrappes nnclMS attematlves sur des lits de son , ou dans des ikemétlqaenient fermés. 41. Spn/Aesia {q^M korres ?) Tout roule ici sur une LsBMit spUhesis vent dire une robe de festin, Bstdkeansai une pile de plats mis l'un sur l'autre, de Stacs frissonnant d'avoir à donner un manteau , le fc bien vite en loi désignant une pile de vaisselle LIVRE aNQUlEME. SILYE I. Bbs celte rilTe, raoteur fait l'éloge de Priscille, épouse llhHeantins, non ssns témoigner son admiration pour Il kidrasss de répoax qui n'a point mis un terme à ses âMMS après deux ans d'un triste veuvage. — Abascantins, apili arair été quelque temps éloigné de tout emploi , I obtint plusieurs grades honorables dans l'armée ; fl aoeom* pagna surtout Domitien dans l'expédition de Germame. où il rendit de grands services. V. 25. Omnis matertera. Tontes les Muses sœurs de Calliope, mère d'Orphée. V. 42. Hic amor a domino merittts eensore probari. On a déjà vu que Domitien affectait une grande sévérité sur l'arUcle des mœurs : de là le titre de censor que Stace lui donne. V. 58. Fraternus adulter. Allusion à la fable de Thyeste, qui corrompit à prix d'or Mérope, femme d'Atrée son frère. T. 85. Nec enim numerosior altéra sacra, etc. Ce l^sage complète les documents que Stace nous avait déjà fournis dans la silve 3 , liv. m , sur l'admitûstratioo romaine. Ici la charge d'Abascantius ne concerne que la guerre, les affaires étrangères et l'intérieur. Le reste était sans doute confié à quelque autre favori. V. 93. Nullaquefamosa signatur lancea pinna. U courrier qui apportait de bonnes nouvelles se présentait avec une lance entourée de branches de laurier. Si les nou- velles étaient flElcheuses, la lance était surmontée de plu- mes de couleur sombre. V. 122. Exemplumqxie. ad herile monejt. D'après Suétone, Domitien ne faisait qu'un repas, mais ce repas était copieux. Hors de là il ne prenait qu'une pomme ou une poire , et un verre de liqueur. T. 182. Quodprior. Exegi. Priscille, mariée en secon- des noces, était ou pouvait être plus Agée que son mari. Ceci donne l'explication de prlor. T. 214. Coryciœque comœ, La fleur de safran, dont les pétales ressemblent à des cheveux. V. 230. Siccatam membris. Suivant Morelli, on aurait fait en 147 1 (sous Sixte nr) l'ouverture du tombeau de Pris- cille, et l'on aurait trouvé en effet son corps desséché et entouré d'aromates. T. 241 . In alio cœlo. Dans un ciel plus élevé que celui de notre globe. SILVE U. Crispinus était fils de ce Vectius Bolanus qui aida Cor- bulon à pacifier l'Arménie; il fut admis dans les rangs de la milice à l'âge de dix-sept ans ; après la mort de son père , il faillit être victime du poison qui lui fut présenté par une mère dénaturée. Au moment où Stace lui adressait cette épltre, il se disposait à visiter la Toscane. Taaite traite assez mal le père de Crispinus. Tacite est quelque peu médisant , mais Stace est flatteur ; lequel croire ? V. 1 . Saltusque Tagetis, Il s'agit de Vager Tarqui- niensis en Étrurie : un laboureur de cette plaine ayant profondément enfoncé dans la terre le soc de la charrue, Tagès, sous la forme d'un enfant, lui apparut tout à coup. Le laboureur efTrayé attira par ses cris toute l'Étrurie, qui écouta les discours de l'enfant. Ces discours, recueillis par écrit, composèrent la science des aruspices. T. 28. Primaque patricia clausii vejtligia luna, La chaussure des sénateurs était composée d'un cuir doux et flexible , et attachée vers le.sommet avec une agrafe de la forme d'un croissant. V. 48. Nemeœa vidèrent Arma. Je crois , sauf erreur, qu'il fautfentendre par là la peau du lion de Némée , ft non pas les armes avec lesquelles Hercule aurait combattu le monstre (puisque dans cette lutte il n'usa d'aucune espèce d'armes), à moins que celte expression ne désigne ses bras nerveux. V. 88. Escidat illa dies obvo, nec postera credani Sœcula! Vers fameux que le chancelier de IHospital répé- tait avec douleur après les massacres de la Saint-Bartli^ lemy. 94 NOTES DES SILYES. T. 03. Quem Unut cmm ne/at. La mètp de CrUpi- nat ftit punie de mort ou d'un exil perpétuel. * ▼. 102. Et cashun lilfraret Julia fulmen. Domitîen aTait remis ea Tigneur la loi JuUa» de adulteriis, foite par Auguste. ▼. 124. Spectabani T)friœ. Les femmes Thébalues. T. 139. Non sibi felices silvoi. A l'approche des Ro- mains, les Jui£i ataient arraché leurs palôiiers; après la prise de Jérusalem ils furent contraints d'en replanter d'au- tres, et de les euMlTer au profit de l'empire. T. 142. Quanta Calfdoniot, etc. Bolanus avait gou- ?enié suocessiTement l'Arménie et la Bretagne. ▼. 170. Proximus iUe deus. Domitien, cela va sans dire. SILVEin. T. 23. Doctique modos exiendis Ârati. Aratus, poète sicilien, a chanté les phénomènes de la nature. T. SI. Sicv/i Jii/>eraMeiiiiioiia#e|mfcri. Allusion aux Jeux funèbres qui eurent Ueu en SicUe autour du tombeau d'Anchise. T. 82. Tyrrhenœ volucres. Le» Sirènes, qui, suivant Pline, habitaient au pied du promontoire voisin de Sur- rente. ^ V. 88. Nec fada gavisam Pallada buxo. Voici l'ex- plication donnée par MaïUand, d'après Hygin, fable 165. Junon et Vénus raillaient un jour Pallas de ce qu'elle avait les Joues enflées. La déesse, qui jouait de la flûte, s'en prit à cet faistrument, et le jeta de dépit dans la fon- taine où elle s'était regardée. V. 98. Qui furias regumque dolos. Allusion à b tra- gédie d'Atrée et de Thyeste. V. 127. PhrffgHu qua puppemagister, Palinure. V. 131. Non omnibus ille Venu. Doit-on faire rappor- ter cet l^/e à Homère? Je ne sais trop ; toutce passageest altéré d'une manière étrange. V. 142 et 143. Genkine Umœ, Celait la couronne des Jeux Néroéens : elle était faite de persil. iVtinc Atha- manteaprotectum, etc. 11 s^agiLde la couronne de pin que fou donnait aux vainqueurs dans les jeux Jsthmiaques. Ces jeux avaient été faistitués en l'honneur du fils d'A- tbamasy MéUcerte. T. 160. Senotquê pedes œguarêÊoiuHs. Je ne «ris 4 J'ai besoin de faire remarquer que Stace ne parle pas Ici de son père comme écrivain, mais comme interprète dea anciens poètes. ^ V. 164. Quos Veneri plorata domus. D'après oertaiM critiques , il s'agirait de Lavinium , où était un temple 4e Vénus. V. 184. Verbera suceinctifarmidavere LupereL Oi sait que les Luperques , prêtres de Pan , aux fétea appe- lées Lupercales, parcouraient la ville avec des lanùra pour en frapper les passants. Stace, le père, leur eaisl> gnait sans doute la manière de s'y prendre. V. 197. Lucent CapitoUa tœdU. H s'agit de 1 duCapitole,sibien raconté par Tacite an livre de ••• I toires. SILVE IV. Cette invocation est comme une suite de la sllve pvéo^ dente. Stace, accablé de douleur après la mort dé aott pèl% fut privé pendant six nuits des douceurs du •««■4^ Cette pièce est fraîche, gradense, et elleale mérite d'Iki courte. , V. 10. St gelido spargit miserataJlageUo.Vi slon #jNirii/ a embarrassé les commentateon; mala il s'agit ici de l'Aurore , et que l'Aurore répand la la terre,'ne peuton pas supposer qu'elle secoue de loallwg humide quelques fraîches gouttes sur la tête lirÉlaiiliil poète malade? SILVE V. Stace n'avait point d'enfants de Ctaidla aoB • Après la mort de son père, U chercha une < adoptant un enfont nouveau-né, fils d'une esdanoi parents pauvres. Cet enftnt mourut lorsqii'ii peine un an , et c'est ce qui donna occasion à cbttê ijiwJ. V. 85. Sxercere gênas. Le texte est id altdré. M % veut dire cet exercere gênas Jtmjamque nata9UmfW90 | il entendre que les larmes de l'enfant mouilleiit dt pkMft : plus ses joues jeJEerceit^^emM 9 exercere dans la MM 4i < fatiguer? lesdaKOMiliT iqn^ii railàf koelttqrtw. t ia»Q< ii4M#eao 04IO (»o»aaao oaoaoa^a oo 011000900 o^aiïOdoooiidd oooooo oa LA THÈBAÏDE. L1VB£ PE£MIEE. lu eooibats de deux frères y une lutte impie |Mr«ii trône où toits fi»as q ue je co mm enee« 6 Déesses ? D 1 la i-j e M|iBB de cette race cruelle? Ettrope enlevée, tj par r inexorable volonté d'A^énoi% Qt sa trace sur les (lots? Il serait trop lonj^ t peindre ouvrant des sillons dont il a pt^ur, à |ià lui produisent une moisson de eom- liÉliDts; trop long de dire comment , à la voix f jyii|)lik)ii , les rocbers s'entassaient sur les thébaJDS; d'où vînt à la ville où Bac- ; naquit cette tireur terrible^ ouvrage de la Janon; contre quel but Athamas diri- fBias flèches; pourquoi ta mère de Palémon n pAUt pas à raspect des flots ioniens , où elle aWl le ptécipiter avec son fils. Je laisserai de éÊè Cadmoi avec ses malheurs et ses prospérités; jibûmeniimescbantsà la famille troublée d'Q& #p8; poisi|ae amsî bieû je n'ose encore espérer 4ê dBébrer dignement les aigles latines ^ nos M«iapti^ sur les régions de rOuise, le Ehin àÊtx fois sonmîs, Tlster deux fols dompté, le nnt fdbeile écrasé dans ses montagnes, ou les fmttÊ de César dans ses années d'adolescence. El toè, bonûeor du Latium» continuateur PUBLn PAPINn STATII THEBAIDOS ilBEK PREMUS. idei, iltoaaque r^ni profkoU odSiit iODte«qae «wolvere Tlictiaï^ càkhriocidjL fjodeiubetia fQeBËMUttënmi pnuiordia dirae? , et îoe^ùr^bile pactuni ^ ? i&tilaiikmqim ârquora Cadmum? ntm i0in« trcpidum û tnartis o(ierli Is ctmAenXim praelia enlcis icqiwr, qm carminé mûris Aiphion Tjnm Ao^ere moolts. 10 km csgnata ui mœiiia Bteeliû» imonli opaê , eut lumpsenc âicum mrwcm eipaTerit ifigeits csHua PiliËmoiie mater me getnituâ , et p pospera Cadmi 1 5 : BiûêS Eziibicarruinis t&i^ i quando Uala nondum I spefve triuniphos , sublime des projets de ton père ^ toi que Rome désire de voir éternel ; bien que pour te recevoir les étoiles se resserrent , et que la plage brillante du ciel ^ qui ne connaît nî les pluies , ni les venta, ni la foudre, te sollicite de venir; bien que le guide des chevaux aux pieds de feu décrive au* tour de ta chevelure nue large auréole de lu- mière, et que Jupiter te cède la moitié de Terapire du monde ; maître des humains , contenle-tol de pouvoir tout sur la terre et sur les mers, et fais don des cîeux qui te sont offerts- Un temps sera où, grandi sous rinspiration des Muses, je chan- terai tes actions : aujourd'hui je monte ma lyre. G est bien assez de rappeler les combats d*Aonie, le sceptre fatal à deux tyrans jumeaux, cette rage, non assouvie par la mort , et se perpétuant an bûcher dans la lutte des flammes , les corps des rots sans tombeau , et tes villes tour à tour livrées à la destruction. C'^t alors que Dircé rougit de satig lernéen Tazur de ses eaux , et que Thétis frémit en voyant rTsmène, accoutumé à n'é- treindre que des bords arides, venir À elle, grossi de cadavres. Par lequel de tant de héros com- mencerai-je, 6 Clio? Par l'indomptable Tydée , ou par le prêtre d*ApoUon soudainement engloutit J'hésite enti^ te fougueux Uippomédon , faisant reculer le fleuve devant une digue d'ennemis im* moles, et la mort tant pleurée du bel Areadien, et l'horreur de chanter Capanée. Biaque juga Bhtmam, bîa adacluixi legtbnslslrmiip Et conjurât» deiectoa vertice Dacos : ao Airt dcfetiia priuâ vin pybcâcaDliljn!^ annii lleita JoTÎs. Tuque 0 Latiae dccus addtte faniae , QucEn iHivamaturi siibeunlem ei^orsa pâreoUtt /Eternuni sîbi Roma cuplt : iic«t ATcimr oouh» Llmeâ Rgat ^tellas , et to pla^a lucida coili 3& PiÊiadum, Uoreœque, et hiulci ftiimlnia expen Sollicitât ; tjcet i^njpcdum frenator equorum Ip&e tuis ^ît radJaDtem crinîbus artum Imprimat I aul magni c«dat tibî Jupptter icquâ Parte poU ; maoeas bomiaum eontenttis bah«nis, 3ô Undarum terttcqud potea», et sidéra dooes. Tempus erîtf citm Pierîo tua fortior CEStro Facla canam : untic tendo dieljn. Sitia arma refene Aûoia, et geinlnjs sceptrum exJtiale ijrmmû, ^ec forus po&t fala modum, flammasquc rehcllea :i^ S€dJtione mgr» turpult^iiâ careoUa regiim Fnnera, çt egestas altemis mortibus urbeê. Cœrula qiium mbnît Leraa&o sanguine Dirce, Et Tlietis arentes assuetoin stringere ripas, Homiit ingcnti Teniealem I&mcnon acenro, 41 Quem prinâ horoum ^ Clio^ datais? îjnmr>dicunn ]rm M Lk THEBAIDE, CEdîpe sY'tait ptmi lui-même en s*arrachant les yeux ; il avait noyé dama une nuit étemeElo ta boDte de sa pudeur perdue, et su. vie n*étajt plus qu'une longue mort. Il chf?fche les ténèbres, il s'enferme au fond de son palais , dans un asile impénétrable ou^ regards des eieux ; m*iis une clarté funeste rayonne incessamment dans son âme j et les furies du crinse habitent son cœur. Alors il totime vers le ciel ses orbites creuses, lui re- proche amèrement sa vie , cette plaie saignante et douloureuse, heurte de ses mains ensan- glantées la terre des ombres , et d'une voix fa- rouche prononce cette imprécation : * Divinités qui régnez sur les âmes coupables et sur le Tartare, trop étroit pour tant de sup- plices ! Styx , que je vois oouler en un lit sombre et Hvide \ et loi , que souvent jlnvoque , A Tisi- phoue, exauce mes vœux impies ! Si jamais je mé- ritai bien de toi si je tombai du sein de ma mère en tes bras caressants , si tu affermis mes pieds déchirés par les courroies; si, lorsque je pouvais vivre heureux près de Polybe, mon père supposé , je m*enfuis vers l*étang de Cyrrha , qui bai^'ne le pied de deux montapies, et, dans un carrefour de la Phocide, me jetai à i'cncontre d'un i^oi chaîné d'années, et fendis, moi qui cherchais mon père, le crâne d'un tremblant vieillard; si je sus f inspiré par toi, pénétrer l'obs- cur symbole du Sphynx ; si , me livrant à d'eni- vrantes fureurs, j'entrai dans la couche maternelle avec une joie qui devait se résoudre en larmes, et n'obtins que trop souvent la faveur de ces exé- crables nuits ou je créais des illsj et les créais pour tôt; si bientôt, avide de châtiment Je pHs doigts pour bourreaux, et me crevai les yeux face de ma mère ; exauce ^ exauce ma prière ; elle n'est pas indigne de m'a voir été dictée par toi l Pnvé de la vue et d'un trône , je ne puis attendre ni appui , ni consolation, ne fût-ce qu'un mot , de ceux qui après tout, me doivent la vie , quel- que impure qu'en soit la source. Mais c'est peu , ô douleur 1 rois par ma mort anticipée, dans leur orgueil ils insultent à mes ténèbres, ils ont horreur des gémissements d'un père, SmVje donc aussi pour eux le maudit? Et le maître des dieux demeure impassible à ce spectacle I Toî,^dii moins , viens me venger, tu le dois ; que le châ* tr ment commence à eux, et nes*arrête qu'au der- nier de leur race. Ceins le diadème souillé qu*i arraché mes mains sanglantes ; puis , mandat de la malédietlon paternelle , va te placer en tri les deux frères, et que te glaive rompe ce quelt sang avait unit Fais, reine du gouffre înferoati fats que je voie mon désir accompli ; eux-mémei te suivront sans tarder; viens seulement , tti connaîtras mes fils! » Tandis qu'il parle ainsi, la farouche Bi tourne vers lui son visage sévère. Elle était assiie sur la rive désolée du Cocyle, et là^ débarrassée de sa chevelure , elte avait permis à ses serpents de boire au fleuve de soufre. Plus prompte qm la foudre, plus rapide que les étoiles tombantes « elle s'élance des sombres bords. Le peuple des morts lui fait place, redoutant la rencontre et sa reine* Pour elle, à travers l^ ombres, à tn- vers ces champs obscurcis par un immense es- "M I^dëft? lôuriged âubltô« aa raliâ IkiaUi^? tJrgel et ho^titem prop^Uens cœdibvis aainein Tnrbldu^ Hippomedoiif plorandaqiiË bells jirolervi Arcades, alqne :i!io Capjtneus liorrorc canendus, Iropia jam mérita scrutaluB luminâ dcxtra Mernerat setema daniDaiiiin nocle piidorem (Ëdipodes, longaque anjmam stib morte tenebat. tllum iïïduïgeiitem luiiebris, tma-que reccssu Sediâ , ina^pecto^ cmlo ^ radiisque penatej Ser¥ajitem , tamen assidu iâ cîrcumTolat air» Sœva ûm aiunii , &cclerumqoe fn p4ïctoTe Dirac, Tontî vanifK^ ftrbes, cruduxn ac niiserabile Titi» Suppiidum^oKtcnlat c(fIo, manibu^que cruentis PulMt mane aolam , saevaque iU ?oce precaliir : « Dt p montes animag , anguslaque Tnrtara }KT;nis Qui rcgilia ; tuque umbrircfoStyï llvida fundo, QuacD video; muUumqiie milii consuela Tocad Annue, TIsiphone » pervcrsaque rota BecuDda : Si bene quid meruî, &[ me de maire cadentetn Foviati gr«mlo,et traj^^tum vuJnere plaotafl Flntia&ti; si stof^napeti Cyrrheea bicornî Interfiiaa jugo » possem cam degere faiso Contiiotuâ Pftlybo p Irifidaîque in Pbœidos arcto liOO0BTum imp1if4ii regem . sc^uique tremenlijï Ora seni^ , dura qyimo palif tu; si SpliîngQS tniqiiae 45 50 5S 60 &5 Callidu.H ambagcâ te prœmonstraDte resolvl ; Si dtilccs furias , et lamenlabite laatHi Counubium gavisus ixit; noclemque nerattdatn Sa^pe liiU , natosqtie tibipAcisipaa, paravi; Mox avidus pœofc djgitis œdcaUbus ultro iDCubiîi , miseraqiie oculoê în maire reliqïii ; Exaudî j û digna precor, qua^quc Ip^ furenti Siibjîccres ; orbum ^isii rfgnisqiie parf-ntero Non réitère, aotdicljs mœ^ent<^m fleek^re adort] Quos genoi , quocimque loro : qyln ecce &iiperbf + Pro di>!ûf ! et nostro jamdudum funereregeç Insultant tenebris , gemittisque oderi'. paternoji. Hisne cUam funcstiis ego? et videt îsta Deoruro IgnaTUS genitor? Tu saltem débita vindex Hile ades , et totos in pœnam ordire nepof^i. Indue quoil madidum tatx» diadema eruentîa Unguibus (irripiii, TotUqueindtrDcla paierait ï média in fratres^ generis consortia Terro Di^iliant : daTarlarei regina baralliri Quod cupîam vidj5$e nefis : nec tarda seqnetur Mens juvenum , modo dîgna veni , mea pfgnora m Talia jactanU crudelis Di?a severos Ad vert it vultu ; loamœjmm forte fiedebat Çocylon juxta, reeolu laque tertiee criaes^ Lambpre suirûreaa permiserat anguibua i LIVRE L \n ■ÉM de mntifSi elle otaa'he à cette poirte du Taure qu on ne franchit pûs dmx fois. Li jour sentit sa présente ; une noire nuée (liiiiti les hrillaots chevaux du Soleil. Au loin Il ^gllltesf|iie Atlas en eut horreur, et le ciel émaàm sur ses épaules. S*élevant du promon- IÉmd« MaNsé^elle prend aussitôt le chemin bien mÊH qui mèoe à Thèbes ; jamais aucune route nU pim tant o parcourir, pas même celle du firtv^ 9m |»atrie. Cent cérastes, la crête dre«^ée, mtnuffStA Sein front, et cest la moindre portion Éacheveture; sei yeux enfoncés ont Téclat Ai fer roage, et ressemt^lent à la lune, lorsque^ tei les enchantements de la Thessalie , elle se iDtfc jianglante â travers les nues; sa peau est tndoe dit poison et gonflée d*un snng noir; de m bcMiebe liideu&e sexhale une vapeur de feu fiJ porte aiiiL peuples la fièvre , les maladies , la fiBiae j et toujours la mort. Un manteau velu m bÉrIsse sar ton dos, et des nœuds de serpents lintlMliÊiit sur ta poitrine. Atropos et Proser- renouvellent celte parure. Alors ^ses deux mains; dans Tune brille la lies liùehers, dans l'autre elle tient une I3f4re vivante , dont elle fouette les airs. mie 9t pose à lendroitoù le Cithéron plonge ÉHii li9 nuées ion sommet escarpé ; aassit6l sa ihtvdiifé tout entière vibre de siftlements redou- UÉi^ftfCMl terrible qui l'annonce à la terre, et fatC^reliîfiUr au loin toute la plage achéenne et le WÊfUBMÊieée Pélops. Ce bruit, le Parnasse qui mfÊié dans ]m airs, et le sauvage EuroCas, Pen- I tendirent; TŒta ébranlé se coucha sur le fîaua, et Pisthme résista à peine aux flots de ses deux mers, l.a mère de Palémon elle-m^îrae saisit son fils errant sur un dauphin , et le serra dans ses bras. Le vol rcipide de la I)<^es$e s'arrête an seuil du palais de Cad mus , qu'elle souille, non pour la première fois, d'une vapeur sombre. Aussitôt des passions tumultueuses enlrrnt; aux cœurs des deux frères : la fureur entre lits d'une même race, Tenvie qu'attriste la joie d'autrui, la crainte, mère de la haine ; puis la cruelle ambition du trône, le désir de rompre un pacte sacré; ici la brigue, T impatience de ne régner qu'après un autre ; là le kmheur de régner seul ; la discorde enlla, compngne inséparable de tout pouvoir CKereé en commun. Ainsi, lorsqu'un laboureur essaie d'accoupler au même jou^ deux jeunes tau- reaux , élite du troupeau farouche , ceux-ci , dont la tête superbe n'a pas encore été abaissée par un travail obstiné au niveau de leurs épaules noueuses, s'indignent, tirent en sens divers^ dé^ tendent leurs liens avec une force éi^ale, et mê- lent et confondent les sillotis. Ainsi la Discorde exaspère , en s'y jetant , le« cœurs indomptés des deux frères» 11 avait été convenu que d'année en anuve chacun d'eux changerait le trône pour l'exil, l^ traité perJlde qui consacrait cet échange devait être un perpé- tuel supplice pour le frère en jouissance, sans cesse menacé d'un héritier. C'était là ce qui leur tenait lieu d amitié fraternelle, c'était le seul fte»tM» JoTia,lap£is(fiie citaliar Mtrii i rxiûmi t rifuâ. Diftoedit inane f et occtir&ui dominap pave t, Illa per unibras i «ôimarum «laniine c^mpos^ 9S t pcUl irremeobile part^^. i éiet : pioeo na% obvia nimbo \ IttrIitTft eqûoA, Procal arduu» Atlas t^ et diibiâ OfxJtun œrvicâ r«niJsit. ârt^Ni ci.lan^ Mileaft de ralle resurgi n$ lOO Mn iter liTMias : aeqae eniiti valcscior nllns HP» Mditqna Tistj cogpaUqne Tariara mavuU. Catara IQi ittiilei ttmbrabinl ora cera^t^e , TvteailBor diri capttig : ledet intu:^ abactîs ffinw lom «caii». Quall» pcr aubila Phii'bet 1 05 AlnciÉ mbel «rie labot- : ioETusa ven^no tmèÊm^ âù suiJe gltfcit cutis ; igneus atro ^ teiipor ; fan kiikgft sitîi » nwrbique^ famcsque, D popqiii Bors mm venit. Eigi'l hoirida tergo hiàt M €mrtM redetmt in pectore nodi. 1 10 I boêt «tqtie fp^ iH>vat Pn>&erpirva cul L un. i quaiil illa maittiJi : luec igttp ro^ali U hm€ TiFo luimis ètn. f«rberat hydro. irt »Mit, abmpta qua (jluriniu& arce Cilbferon Ùummi eaiOf fier» tibila cHne virenti f là CMimiiiftl, «âfsniii ierrii» uod« omuis Athmi On nvii l»l«« Nopetofiue régna resuitant, 1 «fACI. Audiit ut d'un père. Va, va, tes vœux ne seront point vains, impitoyable vieillard! I*es ténèbres où tu l>s plongé toi-même t'ont rendu digne d'avoir Jupiter pour vengeur* Pondu» ade«t verbis, et voc^mi FatA £iSC adeni ? mata gaudia matrum , Erroresque feros rM'radrtrra, et retkendâ Deorum Cfiiïiifiû? \i\ locis splïO, vît nocUa abacliK Enumcrare qucam mor*\i, g^itlemqtjc prtifaiiam. St'.aaiieriî ipiin cLiam thalamos liic iiupius here^ Patrie ^ et imm*frilae ^rt-uiium incefctare parentia AppflLiil , proprîOR monslro revoîiilua ia orlu*. ille làmen Supeiis t^tenva ptacula solrilp rrojvdtque diem : mt jam amplîuà letbçii^ ooitro 7. ÎIS ÎIO las TM tlàp 100 Je Jetterai dans ces royaumes coupables de nou- veaux brandons de discorde, je déracinerai jusqu'au dernier rejeton de ces races maudites. J'aurai pour semences de guerre Adraste et l'hy- men de ses filles, cet hymen contracté sous des auspices sinistres. La nation qu'il gouverne aura, je l'ai résolu, sa part du châtiment; car la four- berie de Tantale et les mets exécrables de sa ta- ble n'ont pas péri dans le secret de mon cœur. » Ainsi parla le Tout-Puissant. Junon , profon- dément blessée de ce discours inattendu , lui ré- pond en ces mots : « C'est donc moi , 6 le plus juste des Dieux, moi que tu contrains à des- cendre dans la lice? Tu sais que j*ai toujours aimé la ville bâtie par les Cyclopes, et l'empire du grand Phoronée, célèbre par ses richesses et par ses guerriers ] et cependant c'est là que tu as fait méchamment passer du sommeil à la mort le gardien de la génisse du Phare ; c'est dans l'en- ceinte de ses tours que tu es entré en pluie d'or. Je pardonne à tes amours frauduleuses; mais je hais cette ville où tu t'es montré sans voile , où tu as porté le tonnerre et la foudre , témoins des joies de notre couche immortelle , et dont Té- clat n'est dû qu'à moi. Que Thèbes expie ses crimes ! mais pourquoi te faire l'ennemi d'Argos? Poursuis donc! si tu méprises tant nos liens sa- crés, détruis par les armes et Samos et l'antique Mycënes; arrache Sparte de ses fondements. Pourquoi sur les autels de ton épouse verrait-on couler le sang des fêtes , fumer l'encens oriental? Sans doute tu te trouves mieux des parfums de Coptos, et des cris lugubres de l'airain sur les LA THÉBAIDE, rives du Nil. Mais si les nations payent ponr les crimes de leurs auteurs, si dans ta sollicitude il f est survenu la pensée tardive de remonter l'un après l'autre les âges d'un inonde vieilli, combien de temps penses-tu mettre à anéantir les fureurs de la terre , à purger les siècles écou- lés? Commence, (il y a longtemps que tu devrais l'avoir fait) , commence par ces régions qu'arrose l'onde errante d'Alphée, poursuivant an rivage lointain de Sicile la nymphe, objet de ses amours. Les Arcadiens t'ont bâti des temples en ces lieux funestes, et tu n'en rougis pas! Là aussi fût la chard'CÉnomaiis, fils de Mars, et les chevaux plus dignes d'avoir pour étables les cavernes do î'Hémus; et sur cette terre gisent encore, roidis par le froid et privés de sépulture, les cadavres mutilésdes amants d'Hippodamie. Et tu t'appian» dis cependant d'y avoir les honneurs d'un tem- ple; tu favorises l'Ida coupable, et la Crète qui mentit en publiant ta mort. Si j'aime, mol, à me reposer dans les murs de Tantale, pourquoi en être jaloux? Détourne le flot tumultueux do j la guerre, et prends pitié de ta race! Il ne nuo* . que pas de royaumes impies , qui souffriront plus ! justement pour des gendres coupables. » Junon avait fini en mêlant les prières aux re- proches ; mais , si âpres que fussent ses parsles> Jupiter lui répondit : ' « Certes, je ne pensais pas que tu laisserais ; passer sans opposition mes justes projets de vee* \ geance contre Argos, ta ville chérie; et je suis ' convaincu que Vénus et Bacchus, s'il leur étaU ? permis de parler, auraient beaucoup à dire ci Yescitur, at nati, facinus sioe more! cadentes Calcayere oculos. Jam jam rata vota tulisU , Dire senex ! meruere taœ, meroere, tencbrae Ultorem sperare Jovem. Mo va sontibas arma lojiciam regnis, totumque a stirpe revellam Exitiale gênas. Belli mihi semiua sunto Adrastus socer, et Superis adjuocta siuistris CouDubia. Hanc etiam poenls inoessere gentem 0ecretum. Neqae eoim arcano de peclore fallax Tantalas , et sœvœ periit injuria meosae. » Sic pater omnipolens. Asl illi saucia dictis Flammato Tersans inopinum corde dolorem l'alia Judo refert : « Meoe, o justissime Divum , Me beilo certare jubés? scis semper ut arces Cyclopum , magnique Phorooeos inclyta fama Sceptra viris, opibusque juvem , licet improbus illic Custodem PUanse, somuo letoque juvencîe ËxslÎDguas , septis et turribas aureus intres. 255 Mentitis ignosco toris : iilam odimus iirbem » Quam vultu confessas adis : ubi conscia magni Signa ton, tonilrus agis, et mea fulmina torques. Facta luaut Theb» : cur hostes eligis Argos? Qiiin âge, si tanta est tbalami disoordia sancti, 360 Et SamoOy et veleres armis exscinde Myceuas. Ytrtc Mdo Sparten. Cor usquaro sanguine festo 240 245 250 Conjugis ara tu», comulo cor thnris Eof Laeta calet ? Melius votis Mareotica (bmat Coptos, et aerisoni lugentia flumina Nili. « Quod si prisca luuol auctorum crimina gentes, Subvenitque luis sera haec sentenlia curis; Percensere aevi senium , quo tempore tandem Terranim furias abolere, et saecula rétro Emendare sat est? jamdudum ab sedibus Qlis Indpe, fluctiyaga qua praeterlabitur unda Sicanos longe rdegens Alpheus amores. Arcades hic tua , nec pudor est? delubra neftatis Imposuere locis : illic Mayorlins axis Œnomai , Geticoqne pecus stabulare snb HaeoM) Dignius : abruplis , etiamnum inhumata proconmi Relliqniis trunca ora rigent : tamen hic til>i tempU Gratus bonos : placet Ida nocens, mentitaque aune Creta tuos. Me Tantaleis consistere tectis, Quae tandem inyidia est ? Belli deflecte tomoltiis , Et generis miseresce lui. Sunt impia late Régna tibi , melius geoems passora nocentes. » Finierat miscens precibus con?icia Jano« At non ille gravis, dictis, quamquam aspcra , raotot )S4 Reddidit haec : « Eqoidem haud rebar te mente Laturam , quodcunque tuos, licet œquus , io Argos Consulerem, neque me, detnr si copia, ûdUt tm «7S 2S0 LIVRE L lot ifor de Tbèbes ; maïs le rcssp€ct dû à ma puis- moBt im arrête. J'en ï^ttestc les eaux sombres du S91 , iOQmIs à mou fr^rc, et ce serment est Id- liriaÛet Heu oe fléchira la volonté que j'ai exprl- méL Ta doDC , nourrisson du mont C^ilène ; et fotitle plus rapide que celle des venu traverse todtiuniisde fair, et^descpudlu aux noirs royau- IB, dis à ton oncle ^ que le lieux Lai us re- Wtm wat la terre ; il est mort de ta main d'un A, et, d'après ta loi de rÉrèbe^ il n'a pus en- mtété reça â l*autre rive du Léthé- Qu'il porte ■9 ordres à son tmplacabfe petit-fiIs; les voici : fK llmiile I ol^is^nt à son propre vœu , brise le ptU qui cDosacre les droits successifs de son frère itée bl , €t, repousse dit trône ce frère enflé toi- oêiBeda seeourspoîssant qu'il a trouvé à Ârgos, âiDS son exil : ta guerre naîtra du resseutimeut ^ kiole me regarde. > MercDre obéit eus ordres de son père; ii ÊkfÊt aussitôt des ailes à ses talons , et couvre m dievdure il^un chapeau qui la met à Tabri de FMcur des astres. Alors il prend en mai o la verge iwl Q m sert pour chasser ou rappeler le doux mmeil ^ piur entrer au noir Tartan^ , et pour mdrt la %ir aux pâles ombres, il s'élance, et, fVTffiii dans notre air subtil^ il frissonne. Point et rtCard « il poursuit à travers le vide son vol su- iGflie, et décrit dans les airs une courbe immense* iftot, exilé des champs paternels^ le flls errait furtîvenienl dans les déserts de l0ltir. Ëldigadans sonâmeiljouJtdecetrône qui MUmircUMMueut lui est dû, et gémît sur Lamar- Kili fvper Ttiebti BtccliutDf «iisnranifttic Dlonem Hkmtf ie«S ntmirt t^'^trmlia ponderiâ ohbtât. fltomndot cttfilni |jttice«, St?gta fcquoia fratrie 2!}0 Oltortor^ HHfbSyrvim et nan tQVocBhik vemm , Wi9an^lpù dittis n^ttar : quarp Impiger aies ftrIttlB prvcede !Vo!4ipodiOBMçi flirto éeierta perernt che trop lente de l'année. Jour et nuiti dans ses courses, une pensée unique le possède : verra-t- il son frère descendre , humilié, du trône? s© verra-t-il lui-même maître de Tbcbes et de sta richesses? Pour ce jour il donnerait sa vie. Un moment il se plaint de la durée fatale de son exil ; mais bientôt il reprend Tentlnre de cœur d*un roi , se volt assis au trône, les pieds appuyés sur son frère renversé» et, ballotté entre respérance et la crainte, use d*avance la joie par le désir. Alors il prend le parti de visiter les villes baï- gnéespar Tlnachus, les champs où Danaïjs régna, et Mycèncs où naguère le soleil , reculant d'épou- vante, avait laisse la nuit. Erinuys marchait-elle devant lui? Tinflexibîe Atropos rappelait-elle 7 n'était-ce que le hasard de la route? Il abtmdonne les antres témoins des eris furieux des Ménades, et les collines nourries du sang versé au nom de Baechus, De là il passe à travers la plage où le Cit héron d*im côté descend mollement dans la plaine , de l'autre penche son flanc escarpé vers la mer. Puis, gravissant des sentiers rocail- leux, suspendus sur des abîmes , il laisse derrière lui les roches infâmes de Scyron , les champs au- trefois gouvernés par le vieux père de Scylla, dépasse la douce Corinthc, et, du milieu do i'îsthme, entend le bruissement des deux rivages. Déjà la lune , surgissant aux confins des es- paces qu'abandonnait Phébus, et montant avee lenteur sur Tunivers silencieux, avait im- prégné Tatmosphére rafraîchie de la douce rosée qui coule de son char, Obeaux et quadrupède! 316 3IÔ 32& home* JamjaiTi(|ue aoimîs aiale débita rrgna Con<^îplt , et loiigum sigiiis cunctariUbu» an nu m Star€ gemil. Ti^ueC un a dies noetesque riHmrsaDS Cura vîrmu, si qitando humilem decedere regno Germanuri) ^ et semet Thebis , opibosque politum Cemeret ^ Uac a;vum cnpiat pro luc€ pacisci. Nunf qucf ttur ccu tarda tng^ diaptrndia : led mot AtloUit aftlufi duds, et seiïi.s^^ ftupfrbnm Dcjecto se Halre patut, Bpes an\ia ménlwn Ëxtfjiiiil^ et fungo conaiiiDiL gaudia votd, Tmic $#del Inacliias iirbes » Danaeiaqao arva , El caïigantes abrupUi sole Myrenaâ , FtTu* itt*r impavidutn. Seu prievia dticit Erinnys» Seii frirs \\[ù vïœ, flive liâc iairtiota vocatmt Aimpo^. Ogygiis idiilala furonbus anlra Deserit , el pingue«^ Baccbeo sanguine colles. Inde plagam , qua moile seêem [n pîana CUbseron 330 ForrigUur, laMunaque încliuat ad a*qnora rtK»nl£m, rra':terit. Hinc arcle scopuloso in lïmîk pcndeas^ Infâme» Seyrcme pelras , Scj'T!aeaquc rura purpiïceo rcgnata seni , mitenique Corintbum Linquit, et in mediis audil duo IJUora campis. panique per emeriti surgens confinia PUctbï Titan js, lal« mundo eubvect* mltnU Korsfen gieUduni tennaverat aéra biga. Jam pecade» rolucrcsque tacent : Jam lomout atari* 33â 109 étaient muets; déjà le sommeil , mollement ba- lancé à travers les airs, se glissait au chevet de l'avare douleur, y portant avec lui les charmes du repos et Toubli de la vie. Mais le soleil ne s'é- tait point couché dans des nuages empourprés , promesse d'une nuit lumineuse; etses rayons n'a- vaient point prolongé , en se répercutant, la lueur du crépuscule. Une nuit épaisse et profonde, qu'aucune clarté ' ne perce , s'élève de la terreetcouvre le ciel. Déjà ^ retentissent les antres de la froide Éolie, et la tem- pête s'annonce par des cris sourds ; les vents se heurtent et frémissent, et, se disputant les espa- ces du ciel, ébranlent sur ses gonds l'axe du monde. Mais l'Auster est celui qui accumule le plus d'ombres ; il roule des vagues de ténèbres , et verse une pluie que condense aussitôt l'âpre souffle de Borée. Et toujours la foudre gronde, et l'air froissé s'entr'ouvre pour faire place à l'é- clair. Déjà laforètdeNémée, déjà les hautes montagnes d'Aitadie, voisines des bois du Té- nare , sont imprégnées d'eau à leur sommet. L'Inachus bondit hors de ses riyes, et l'Érasine re- monte vers l'Ourse glacée. Des rivières, dans le lit desquelles le pied ne foulait auparavant que la poussière, ne sont plus arrêtées par aucune di- gue; le marais de Lerne s'éj^d au loin, et l'an- tique venin de l'hydre écume sur ses bords. Les forêts sont brisées, leurs rameaux séculaires sont arrachés par la tempête, et de toutes parts sont ouverts ces bois ombreux du Lycée où le soleil de l'été ne pénétrait jamais. C'est avec terreur qu'il voit des rochers rou- Inserpit curis , pronusque per aéra nutat , 340 Grata laboratœ rcfci-eos obU?ia vitae. Sed nec pimiceo rediturum oublia cœlo Promisere jubar, nec rarescentibus umbris Looga repercufiso nituere crepuscula Phœbo. Densior a terris, et Dulll pervia flammœ 345 Subtexit nox atra polos. Jam claustra rigentis iEoliœ percussa soiiant, venturaque rauoo Ore minalur biems, venti traosversa frementea CoDfljgunt, axenaque emoto cardine vellunt, Dum ocelum sibi quisque rapit Sed plurimus Auster 350 loglomerat noctem , et tenebrosa Tolumina torquet, Defunditque imbres , sicco quos asper hiatu PorsoUdat Boreas : necnon abrupta tremiscunl Fulgura, et attritus subita face rumpitur œther. Jam Nemee , jam Tœnariis couterroina lucis 365 Arcadiœ capita alta madent. Ruit agmine facto Inachus , et gelldas surgens Erasinus ad Arctos. Pulvenilenta prius, calcandaque flumina nuUae Aggeribus tenuere morœ, stagooque refusa est Fuiiditufly et veleri spumavit Lerna veueno. 3A0 Frangitur omne nemus : rapiunt antiqna procelto Bradda silvanim » uuliisqne aspecta per a:vum HoiibiM nmbrosi patuere œsUva Lycaei. nie tamoo modo saca jugis fugicntia ruptis LA THËBAIDE, 1er des cimes déchirées des montagnes, qa*il écoute le fracas de ces torrents, fils des nues, qui tombent, entraînant pêle-mêle dans leur course insensée l'étable des troupeaux et la hotte des pasteurs. Délirant, incertain, à travers la maetta obscurité, il dévore une route immense; Il a, pour le pousser, d*un côté la crainte, de Tautre k souvenir de son frère. Tel , surpris par l'ouragan, le uautonier à qui n'obéit plus le gouvernail, à qui la lune ne montre pas sa route , se tient de* bout, immobile et sans pensée, au millea da tumulte effrayant du ciel et de la mer; et dlne- tants en instants il croit aborder sur des éoudis perfides , ou voir des pointes de brisants éeoiner sous sa proue. Tel le héros, descendant de Gadmus , préelpRe ses pas dans les fourrés obscurs des bols, secouant de son large bouclier les tanières des bétes fim* , ves , et brisant avec sa poitrine les branches qel i l'arrêtent. Ainsi il va , aiguillonné par la crainISy i quand la ville d'Inachus, victorieuse des téa^ i bres, surgit à ses yeux , éclairée par une lueur i descendue sur ses murs du sommet du LarisR. Excité par l'espoir, il vole : à gauche, il a te j temple élevé de Junon Prosymna; à droite, te j sombre marais de Leme, où les feux allâmes par Hercule ont laissé leur empreinte ; il arrive j enfin aux portes , qu'il trouve ouvertes. En en- trant , il aperçoit le palais du roi ; sous le vee- ' tibule il étend ses membres roldis par la ploie et par le vent , et , adossé aux colonnes de ce pa- lais inconnu, convie le sommeil à sa couche de pierre. 3tt Bliratury moao nubigenas e montious amne« Aure pa?ens , passimque insano turbine raptas Pastorum pecorumque domos. Non segoius i Incertusqae Tiœ, per nigra silenUa, vastum Haurit iter : puisât melus undiqoe, et'vadiqae I Ac velut hibemo deprensos na?ita ponto» 3J% Cui neque temo piger, neque amico sidère moiistnt Luna vias, medio cœli, pélagique tumnlta sut rationis inops : jamjamque aut saxa maUgois Exspectat submersa vadis, aut vertice acuto Spumantes scopulos erectae incurrere prorœ. SIS Talis opaca legens ncmorum Cadnieiua héros. Accélérât , Tasto metuenda umbone fcranim Excutiens stabula , et pi*ono virgulla rcfringit Pectore : dat stimulos animo yis nxesta timoria Donec ab Inadilis victa callgine teclis 380 Emicuit lucem de?exa in mœnia fundens Larissœus apex. lUo spe concitns omnl E?olat : bine celsa) Junonia templa Prosymna Laevus habet; liinc Hercoleo signala Tapore Lemœi stagna atra vadi ; tandemque redusis ^ Infertur portls : actutum regia cemlt Vestibula : liic artus imbri Tentoque rigentet Projicit , ignobeque acclinis postibus aolae Invitât tenues ad dura cubilia somnos. UVRE T. 103 0» peuples étaient goayeraés par Adraste, ni paisible, nche d'aïeux , qui avait déjà ac- Mipii plos de moitié du chemin de la vie, et dneendait de Jupiter par son père et par sa mère. Mfé d'enfants mâles, il avait deux ililes , orne- woft et soDtien de sa vieillesse. Apollon (pro- ip cpooTantaUe trop t6t réalisé!), Apollon anH prédit que le temgslui amènerait pour gen- èiHi nngUer hérissé et un fauve lion. En vain iÉMte 9 en vain Amphiaraiis qui lit dans Ta- mk^ retournent cet oracle ; Apollon a voulu fdk m impénétrable. Aussi le chagrin a-t-il frii poasewion de Tâme du père. lbisir0llà que, poussé par le destin, Tydée fOlénie, ftiyant l'antique Calydon (le remords inoir tué son frère le chassait en avant) , tra- me, la nuit, les mêmes solitudes qu'a traver- ses Polynice , et , battu comme lui par la pluie Hpar les irents , le dos hérissé de givre , le visage il ki cheTOUX ruisselants d'eau, s'abrite sous le ■lae TOsUbole où l'autre, premier occupant, 1^ sor le sol glacé. Aeet instant la fortune leur inspira une rage , Ils ne veulent pas que ces dômes leur tpoiir la' nuit un abri commun; quelque \ ils préludent par des injures et des me- bieotM cette lutte de paroles enfle leur :; ils se dressent, ils jettent leurs man- el une autre lutte commence corps à Polynice est plus haut de taille , plus Jeeaed*âge, mieux proportionné ; mais Tydée le hd est inférieur ni pour la force, ni pour le courage, et ses membres grêles sont animés d'une incroyable vigueur. Les coups pleuvent au- tour de leurs visages et de ledrs tempes, comme les traits dans la mêlée, comme la grêle sur le Riphée ; et de leur genou courbé ils se battent les flancs. Ainsi , lorsque dans Pise revieunent à cha- que lustre les fêtes du ToDuant^ lorsque la sueur des combattants échauffe la poussière de l'arène, les cris de l'amphithéâtre, mêlés 'de blâme et de louanges , excitent les jeunes athlètes , et les mè- res, exclues de ces spectacles , attendent leurs fils couronnés. Ainsi ils se ruent tous deux , sous l'impulsion de la haine , non de la gloire ; chacun fouille de ses mains crispées le visuge de son adversaire , et cherche les yeux , pour y plonger sesdoigts. Peut-être, tant leur rage était grande, ils eussent tiré l'épée pendue à leur flanc ; peut- être, à jeune Théhain qu'alors aurait pleuré ton frère , serais-tu mort plus glorieusement sous le fer d'un ennemi , si ces clameurs étranges , si ce râle de deux poitrines , dans l'ombre de la nuit , n'eussent frappé et tiré de sa couche le vieux monarque, à qui l'âge et les soucis du trône n'accordaient plus qu*un sommeil mau- vais. Il traverse, escorté de flamheaux, les vastes appartements de son palais ; la porte roule sur ses gonds , et il voit deux visages terribles, meur- tris de blessures , ruisselants d*une pluie de sang. «Jeunes étrangers, diMI (car aucun de mes sujets ne se permettrait tant d'audace ) , d'où vous vient cette fureur ? Quelle implacable haine vous letfHtnoqaîUaBiDediodeliiniteTit» 390 ■ icninm vergeDt popolos Adrastos habebat , KfM avis, et otroqne Jovem de sanguine dacens. I inope, aed proie Tîrebat » Dalamm pignore faitas. I ( moDStrum exiUabile dictu ! 395 i ftdes) Kvo docente canebat i wein , et fbl?nni adTentare leonem. t mlfCfit, non ipse pater, non docte foturi , B , vides , etenim vetat auctor ApoUo. I in corde sedens sgrescit cura parentis ! 400 Eneaolem antiquam fiito Calydooarelinqaens iTjdeua (fraterni saaguinis illam i horror agit ) eadem sub nocle sopora Uitrm Icrit , aimllesque Notos dequestus et imbres , kfHaB tcrgo gladem , et llquentia nimbis 405 Orayeoaaaqoe gerens, subit uno tegmine, cojus fans hamo getida partem prior bospes liabebat. ■evcro ambobos rabiem foruina cruentam ittalit; baod paaal sodis defoidere noctem Sy ptoloin altemis In Terba mioasqne 410 * : mox ol Jactis sermonibos irae * aatiSy tom veroerectus aterque Euertare homerM » nndanique lacessere pugnam. r ille gradu prooera in metnbra, simulque By sed non et viribus infira 415 Tydea fert aoimits, totosque infusa per artus M^or in exiguo regnabat corpore virtus. Jam crebros ictus ora et cava tempora circiim Obnixi ingeminant, telorum autgrandlnis instar RhiphaeaB, flexoque genu vacua iiia tundunt Non aliter quam Pisaîo sua lustra Tonanti Quum redeunt, crudisque viruni sudortbus ardet Pulvis : ai hinc teneros caveœ dissensus cphebos Concilat.exclusœque exspectant praemia matres. Sic alacres odio, nullaque cupidine laudis Accensi incurrunt, scrutatur et intima Tultiis Unca mauus, penitusquc oculis codentibus instat. Forsan et accinctos lateri , sic ird fercbat , Nudassent enses , meliusqoe hostilihus armis Lugendus fratri, juveuis Thebane, jacenîs, Ni rex insolitum clamorem , et pecturc ab alto Stridentes gemitus, noctis iniratus in niiiliris, Movisset gressus, magnis cui sobria cui^h Pendebat soinno jam détériore seiiectiis. Isque ubi progrediei;^ numerosa lua^ , per ulta 4.^» Atria , dimoUs ad?erso limine claustris Terribilem dictu faciem, lac«ra ora , piitresqnc Sanguineo videt imbre gênas : « Quae causa fnroris, Ëxtemi juTenes (neque enim meus audeat istas Ci vis in usque manus), quisnam implacabilis ardur 443 Ëxturbare odiis tranquilla silentia noctis? 420 425 4:>o 104 LA THÉBAIDE. fait troubler le silence de la nuit? Le jour ne vous sufUt-il pas? Vous semble-t-il si triste d'a- voir quelques instants la paix dans le cœur et le sommeil sur les yeux ? Mais enfin , dites-moi vo- tre origine? le but de votre route? le motif de votre querelle? Votre naissance n'est point vul- gaire ; un tel courroux en est garant , et ce sang si abondamment versé m*est une preuve brillante de votre superbe origine. » A peine a-t-il parlé, que, mêlant leurs cris et se lançant des regards obliques , ils commencent k la fois : •« 0 le plus doux des rois de la Grèce , qu'est-il besoin de paroles ? Tu vois le sang dont nos visages sont inondés. » Leurs voix se pres- saient, se confondaient, amères et troublées; mais Tydée recommence, et parle avec plus de suite ; il cherchait une consolation dans ses mal- heurs. « J'ai quitté Topuleute Calydon, cette patrie des monstres , et les champs baignés par TAchéloûs; cette nuit ténébreuse m*a surpris sur votre terri- toire : pourquoi cet homme veut-il me chasser de Fabrique j'ai choisi contre la tempête ? Est-ce parce que le hasard Ta guidé le premier sous ces portiques? Les Centaures , dit-on , habitent les mêmes repaires, et les Gyclopes sont unis dans les antres de l'Etna; les monstres les plus féroces ontleur justice et Tiustinct de leura droits; et nous, la terre n'est-elle pas notre lit commun ? Mais que dis-je? Qui que tu sois, ou tu partiras aujour- d'hui , fier de mes dépouilles, ou , si la douleur qui me rouge n'a pas appauvri mon sang, je t'apprendrai que je suis de la race du grand Œnée , et rejeton non dégénéré de Mars. » — «Ni moi, répond Polynice, je ne manque de valeur ou de naissance.... » Malsla eonadenea de sa honte l'empêche d'avouer son père. « Voyons, dit Adraste avec douceur, trêve à ces menaces inspirées par une rencontre soadaioa dans la nuit, ou par le courage, ou par la oolèie, et venez vous asseoir à mon foyer. Que t€S mains s'unissent, en gage d'une amitié cordiale. Ceci n'est point un cas fortuit, où les Dieux ne soient pour rien ; sans doute ce coorroux étail l'avant-coureur d'une forte affection, et ne voee laissera qu'un doux souvenir. Ce ne fut point vainement que le vieillard ex* prima ainsi Tarrêt du destin ; car, après oetle lutte acharnée, ils furent amis, dit-on, comoie root été autrefois Thésée et l'audacieux Pirithoie, toujours de moitié dans les dangers ; comme aussi Pylade et l'insensé Oreste, sauvé par son wtd des fureurs de Mégère. A ces paroles du roi, qui adoucissent cœurs gonflés de haine, ils entrent avec lui i son palais. Ainsi, lorsque les flots, soulevés par la lutte des vents , retombent enfin sur eux- longtemps encore un souffle d'air vient dans les voiles pendantes. Adraste commence par porter ses regards sur les vêtements et sur les armes des deux guerriers. Il voit sur les épaules de Polynice une peau au crins rudes et hérissés, peau d'un lion semblaUs à celui qu'Hercule adolescent dompta dans la YÉk lée de 'Tempe, près du mont Theumèse, et doi|l il revêtit la dépouille avant sa victoire sur k monstre de Cléonée. D'un autre côté, effrayanlè par la roideur de se^ poils et ses défenses recour- bées , la peau du sanglier de Galydon s*elEoree d'embrasser les larges épaules de Tydée. A eei i Usque adeone angusta dies? et triste, parumper Pacexn animo , somnuroque pati ? sed proditc tandem Unde orti? quo fertis iter? qaœ jui-gia? nam vos Ilaud liumiles taata ira docet , geDeri(»que superbi 445 Magna pcr efTusum clarescunt signa cruorem. » Vix ea , cum mixto clamore obliqua tuentes Indpiunt una : « Rex o mitissime AcbiTiun, Qiiid verbis opus? ipse undantcs sanguine vuitus Adspicis. » Hœc passicn turbatis vocis amara: 450 Confudere sonis : inde orsus in ordine Tydeus Continuât, mœsti cupiens solatia casus : « Moiistrifcrac Calydonis opes , Acheloiaque aira I>eserui : vestiis hic me ecce in finibus ingens Mox operit : recto cœlum prohibere quis iste 455 Arcuit ? an quouiam prior \\xc ad limina forle Molilurgressns? pari 1er stabulare bimembres Centauros , unnquc Tenmt Cyclopas in i£liia Compositos ; sunt et rabidis jura insita monstris, Fasque suum : uobis sociare cubilia terrœ? 460 Sed quid ego? aut bodie spoliis gavisus abibis, Quisquis es , bis ; aul me, si non eflœtus oborto Sanguis hebet luctu , magni de stirpe creatum CEneos , et Marti non degenerare paterne Acdpies. »— « Nec nos animi, nec stirpis egemus, » 4IS Ilie refert contra : sed mens sibi consda focti Cunctatnr proferre patrem : tune mitis Adrastos : a Immo agite , et positis , quas nox inopinaqoe rassit Aut Yirlus , aut ira , minis , sucoedite tecto. Jam pariter ooeant animorum in pignora dextrB. 43i Mon hsRC incassum , Diyisque absentibus acta : Forsan et bas Tenturus amerprœmiserit iras , Ut meminisse jnvet. » Nec vana Toce loculus Fata senex ; siquidem banc perhibent p06t Tulnenjssolll Esse fldem , quanta partitum extrema proterro 47S Thesea Piritboo , Tel inanem mentis Orestem Opposito rabidam Pylade citasse Megsoram. Tune quoque mulcentem diclis corda aspers reem Jam faciles (ventis ut decertata residunt iEquora, laxatisque diu tamen aura superstes 4SS Immoritur ?elis) passi subiere pénates. Hic primum lustrare oculis, cultusque virorora Telaque magna vacat ; tergo Tidetbujus inanem Impexis utrimque jubis borrere leonem , lllius in spedem , quem per Theumesia Tempe 481 Ampbitryoniades fractumjuTenilibus armis Ante Cleonaei yestitarpraelia monstd. LIVRE h 10$ aftH ie vIdJIârd «$t itnpëfait; il recannatt To- ml^ét Pliébus, les avertissements donnée dan» lamtralMdiqiies; ses lèvres se glacent, et un IHMBâe|ole parcourt ses membres. É y idem meut ^m m dîea Cfui les guide ^ €e sont les geadres ^IpolfiMi» dans ses mystérieuit symboles, lui ■HBçait sous la forme embfématiqtie de deux lÉiÂuves. Alors^ élevant sc« mains vers le ciel, Irtcrie: •0 fittlt ^ qui , embrassant les travaux du ciel tét la tore , livres passage aux clartés errantes liistres, et répares les forées du çteur^ jusqu'à sfiie Titan se ïéve, et réveille tout eeqnj respire «(pi foufOe; ûUit protectrice, tu portes la lu- ■Hyf SQ %citi de mes inquiétudes et de mesdoutes, Hipedi'ttJtivres le sens d'un oracle longtemps ticidié m vaui : achève ^ et couOrme ce que tu m aaoofieé! Chaque fois que Tannée atira fini Ht tour, df*s honneuri te seront offerts en ce pa- iii;M>èC9$e , des victimes noires, élite du trou* te seront immolées, et le feu des sacrifices, d*tni lait pur, consumera leurs entrailles. Stfot, véiidîqtiestrépied.s ! salut, antres obseura I Ofntme! /ni surpris le secret des Dieux. * Udil , et, les étreî^ant tous deux , les fait en- tnrdiflsi niiténeur du palais. Des autels antiques «aaienraiefil un feu brûlî^t encore ^ bien qu'en- émak 9tm& la cendre , et les restes tièdes de^ tiba- ilKti : Admste ordonne qu on ranime ces feux , qu'ùtt préfkEire un nouveau festin. Ses serviteurs titmpwvm^t d'obéir à ses ordres ; le palais se rem- IfeRMcS «ôotrft i«tiSp ^c iknte n^ttrro tjém pcr kio6 buttsero« aiial>ire tàttorattt iMHe^ GUfiSiioM ttQSHSA : dupet omine Uadù BdUiM MPioTt dJtiiiA orAcuk Plja bi ||M«iiDi p «Miltiiique date» Toealibus antHs. WMli frUdt or« prfm jt ^ to'tu^ne per art as WiÊtm fit : 9etis4l itianifi*sto numlEH; dudo^ iMmm^qam n«%ift tinb(i^»bus Aiigdr Ap^iLlo hil#«iijfn*'^>^ului fallriitt* feranim, Udtfit : lune ikc teadens Ad &uktu pitlmas t « Slot, i|iivt«mryiii «ti^liqiic aiiiplu^ia lafaores ^fm noItiTtcci titiiaiiiittlA &it)«r3 InpBiif liiri^pMi npÊÊWtm alniuiïit dtin^ pro^îmits sfgri» HnM THah «gîtM aitiiîMiiiUbtis or tus , ItenM pTfplr^ii qua*«ttAiii errojitfiis ullru Ai>iÉil ikM Hdftm , vin>s. " Sichrtii», H amboa imanUfOi^ l<^'t>'k ult^rinij^ m\ nulie i» «ttAmnitm HlUrJbu^ ignés ^ » dfti*ran , If t lnga;vuâ Accsîen ( Natarum tiœc al^ix , eadcm el lidisisima custôa 530 Ltîcta sacrum jtisUe Veneri occuïtare pudorem) hn|M;iat acdrt, tadtat|ïie immumiural aure, Ncc raora prieci'jnis ; quum protiûu* ^ utraqac virgp Arcano egreés^e tlialamo, mimbite viâU , PalladosarmiBonB?, plia rdrabpqtie ara Diamm ^â /Equa femut , terrore minus : nova deiadc pudoii Vi*a virum faciès; paritèr poïlorque, ruborqiie purpurejis hauj^re gênas; octilique verenlos Ad sapctwm rediere patrem, Po^Uioam online mens» Vicia faiDfs^ sipniî^ pcrfpctam aurorjiie nileuLeni 540 lt«kd«5 pattifani (ainutoa ex more tH>poiidt, 106 LA THEBA10E ane ooupe d'or dseK^e avec un art parfait , et qui servait autrefois à Danaùs et au vieux Pho- ronée , qoaud its offraient aux Dieux les libations prescrites T elle porte des figures en relief ; icî Persée , sur son cheval ailé ^ tient la tête fraîche- ment coupée de la Gorgone, dont les cheveux flont des serpents, et s'élance, on le dirait, dans ie vaj^ue des aira; Il semble queœtle tête meuve ses yeux appesantis et son visage languissant, qu'elle pâlisse même, eomrafî si Tor était doué de vie 1 Là, le chasseur phrygien est emporté sur Jes ailes fauves d'un aigle; il monte, et leGar- gare s'abaisse , et Troie s*efface ; ses compagnons sont immobiles de douleur ; ses chiens poussent de longs aboiements cl hurlent après son ombre, qui fuit dans les nuées. Âdraste verse un vin pur qui ondoie dans la eoupe ; il Invoque tous les Dieux l'un après Tau* tre , Phébus le premier. Pour célébrer ses louan- ge» toute rassemblée s'unit, les convives, les esclaves, tous ceints d'un clmste feuillage; c'est à Phébus que cette fête est consacrée , et Ten- eeos , largement répandu sur le feu , sMlève de Tau tel en brillantes vapeurs* • Peut-être j Jeunes étrangers, dit le rôi , cher- chez'vous à comprendre le but de cette cérémo- nie, et les causes pour lesquelles nous rendons à Phébus ces honneurs tout particuliers. Nous ne sommes point inspirés en eeîa par une ignorante superstition. Le peuple d'Argos offre ces sacrifices en souvenir des malheurs dont il fut autrefois vic- time : écoutei-moi, vous ssiurez tout Un mons- tre au corps immense, aux écailles d'azur, le serpent Python , né de la terre , embrassait sept fois Ja ville de Delphes de ses sombi'es replis, et broyait, en les touchant, les chénea les plti vieux : au moment où, altéré de ces eaux qui alj mentent son noir venin, il ouvrait une )arj^ gueule , et plongeait sa langue fourchue dans 1 fontaine deCastalie, le dieu dit jour, épuisan sur lui toutes les tlèches de son carquois, reten- dît roide mort dans les plaines de Cyrrha, ott cent arpents contenaient à peine son corps ; puis voulant se purifier de ce meurtre, il entra ~ rbumble toit de Crotope , un de mes ancêtre Celui*ci avait à son foyer une fille d'une beau chaste , qui entrait dans la fieur de Tâge , et do Tamour n^avait point encore souillé la couche heureuse si elle ne se fut jamais livrée aux deurs furtives du dieu de Délos î mais elle s^uo à lui sur les bords du fleuve Némce; et lor Cynthie reprit pour la dixième fois son orbe pleiQ elledonna àLatoneunpetit-flls, rayonnant comn un astre. Craignant le châtiment de sa faute, son père ne lui eût ï>oint pardonné cet hyr clandestin , et voulant faire élever secréteme son fils parmi les bergeries, elle choisit une i pagne détournée, et le confia h un pâtre montagnes. Indignes éiaient de ta naissance,! divin en^t , ce berceau de gazon , cette demeni de brandies de chéae entrelacées! Un vètemen d'écoree d^arbousier entretenait la chaleur de tes membres, lé chalumeau t'invitait à un sommeil léger, et dans la hutte commune tu avais le tD peau pour commenHaL., Mais \e& destina envièrent même cette humble vie. Un jour qu'il prudemment abandonné sur le vert gazon, il i pirait l'air libre, des chiens furieux se repureiiC de ses membres déchirés. Cette nouvelle parvinfc_ aux oreilles de la jeune mère, et soudain 545 550 Qua Panaus libare Deîs iemorque Pîvorooc«3 Asftuelt : tenet h^c operum esta ta figuras : Anrcufl angiiicjomani prjieâecto Gorg^ona coUo Aies hatxït ; jamjijmque vag^^ft, ita visns ^ in auras ËXBtIit : iita graves octilos , Unguentiaque om Pwne mûvet, ^NcHjue etiam pallcscit inatiro. Hinc Plirygius fui vis vcnator loMittir aUs : Gargara desidunt ftiiri^ÉTiti ^ ^t Troja rccecipuwna ctmfih Ptïtpbi obteslemur lioiiorcnt , f^ex ait f exquirunt ai^iral Non hifxia sua&it KelHgio: vtagni.^ exercita GladibiiâaMm Plrbs Ar^va litant t anirim!! adverlitet panda m. r^ïslqusm crcrulei sintaosa volumioa nioastn, Ti^mçeiiain Pylliona^Deufi spptem orbibtia ûItîs AaiplfôEuoi Delphof , iquamisque antioea t^rentein 560 Hoboraf Castaliiâ du ni fonlibua ûre trisnilo) FusuA liiat « nrgro sitiens alimejila veneua » PerculiUabHumptïâ numettisa in vulnera tdi«, C>Trt»a?iquc dedil cenlutïJ per jugera t^aitipi Vix tandem expUritum, nova ddndi* piaciilaciedi Perqïïirens , no.'tlri tecia baud opulenta Croltï|ii Altigtt: liuic phniis^clpubeni iiietinUbusuuois Mim décore \m a^i-vabut nata pénale» Inlemerata loris : téi\ , ai £>eiia nunquain Furta , nêc occulta m Pbœbo fiodâiset ainoreml rfanique ai passa. Detim Natneaei ad flumÎDiflundiiii, nis quinos plena qtium fronte resunierel orbes CifuUûa i sidereom Latonae fa!la nepolem Ëdidît : ac pœnrT nietuens , n(M|ye enim Ulf cottell Botïasset Uiatanus veniam patf^r, a via rnra Eligit, m uatum eepta inter ovjli^i Airlioi Blontifago pccoris cu^lcKJi mandat aleodutn. Koo IM digna, puer, gjencriâ cunaUuta lanli Graînineoa dedil Uerlia toros, et vimine querno Tait ta domus : ctansa arbiiUfi sub corttee lii»d Membra tepenl^ suadûtque levescava |i«iu{M «oeqik», Et pecoH commnne solum ; sed faîa nec itium Cwce&sere Ur«m : virjdî oaro ceftpite terras LIVRE h lif du roi , la bonté d'un aven » tout est ou- i son délire elle remplit le palab de cris et , le S€iti nu', court tout révéler à son fÉfi;nn père o^est pas ému, et chose atroce! il 'tavoit ê U mort qu'elle désire. • Se soo^cfiiaut, mabtroptardi de son amour, HÉbi préparée une veugeance q^ut puisse le OBricr de ta douleur de cette mort; il appelle étftnd de rjlchérou un monstre conçu dans la mAt exécrable des Euménides : son visage et ■ piitfUie sont d'une Jeune fille; sur fia tête se èoÊt qn serpent qui sifUe încessamment, et par- ^m deux sûQ front, couleur de rouille. Ce awitir liiilniiTT et sinistre se glisse, la nuit, au Ikftet des épouic , arrache les nouveau-nés du Dourrices, lesdéclifre de ses dents, et des larmes des familles, * Gn gocirier Illustré par sa valeur et par ses o^lai, Corèbe^ ne put y tenir plus longtemps, S K préscûte à la tête d'une troupe de jeunes fw réiotiis , qui faisaient peu de cas de la vie qmtià la gloire pouvait être le prix de leur cou- lap; Cl c« marne ut le monstre allait par les rues !%■ ciitcfoiir, après avoir dévasté de nouvelles MMttDOS ; deux enfants pendaient à ses c6£és, El «mi m maiti crochue s'enfonçait dans leurs inei, et t^ oogles de fer étaient tièdes du sang âff ktfs cœars. Le jeune homme , entouré d'un eocie ÔB giMrrierii , lui barre le chemin ^ et lui flùtÊ^ toute soD épee dans la poitrine; de la {ointe étUiccl&Dte de son arme il foui lie jusqu'au •icçele plus reculé de la vie, et rend enfin au iaflte Infernal le monstre né de lui. Ou accourt, Ml Itittira» et paliilo ccpJutn ore Iraheoleiu mmm nbiei t mortu di^ pa&u cru paW ex inlmo gi*tdtârndit amîcttt. LabuQtor ûuke& aniins : Mors iîla Etoromni En^ melit , captaoaque tenens fert raanibus urljem. QuareDli , qua; causa , duci; quis ab a^thetc Li^toi G tO Igtiiâ , et in totiim rq^aret Sirius annum ; n^à Idem auctor Pa^n nirsuiv jubel ii^ t ru eut» Inferias moastro juveiiefi» qui cà?de pot^ 590 âUj mo 108 LA THÉBAIDE. ilèeles ! dans cette lutte pieuse, tu n*enfouis pas., lâche guerrier, tes armes ; tu cours sans trembler au-devant d'une mort certaine. La tête haute , il s'arrête sur le seuil du temple de Cyrrha, il ex- cite la colère du dieu par ces paroles : « Ce n'est point de force, dieu de Thymbrée , ce n'est point en suppliant que je viens à ton autel. C'est mon amour pour ma patrie , c'est la conscience de mon courage qui m'ont poussé dans ces voies. Me voici, 6 Phébus, moi le meurtrier de ton exécrable fléau, moi que, dans ton injustice, tu cherches à travers ces sombres nuées et ces noirs poisons dont Tair est infecté. Si des monstres féroces sont tellement ehers aux Dieux suprêmes, que ce ne soit rien en comparaison de la perte du monde et de l'extinction du genre humain, si telle est Tln- démence du ciel, quel crime ont commis les Argiens ? Ma tête seule, 6 le meilleur desDieux, doit suffire aux exigences des destins; ou bien serait-il plus doux à ton cœur de voir la déso- lation des familles , ou les flammes des bûchers qui consument les laboureurs éclairer au loin les campagnes? Mais pourquoi par de vaines paroles retarder les traits de ta main ? Les mères attendent, et répandent sur moi les derniers vœux; c'est assez : J*ai mérité mon sort, ne m'épargne pas. Ainsi donc, secoue ton car- quois, bande ton arc sonore , et livre à la mori une âme peu commune; mais ce sombre tour- billon qui pèse sur la ville d'Inachus, détourne- le du moius, puisque je meurs. » « Le sort parfois jette un regard bienveillant 640 Fortonatc animi, longumqoe lu sœcula digne Proroeriture diem ! non ta pia degener aima Occulis, aut certo trépidas occurrere morti. Coininus ora ferens, Cyrrbsi in limine templi Constitit, et sacras ita Todbus asperat iras : » « Non missus , Thymbnee , tuos supplexve pénates Advenio : mea me pielas , et conscia virtus Bas egere vias : ego 'sum , qui csede subegi , 645 Pliœbe, tuiim mortale nefas, quem nubibus atris Et squalente die, nigra quem tabe sinistri Quœris, inique , poli : quod si roonstra eflera magnis Cara adeo Superis, Jacturaque vilior orbis , Mors hominum, et sœiro tanta inclementia cœlo est, 650 Quid meruere Ârgi ? me me, Di?um optime, solum Objecisse caput falis praestabit : an illud Lene magis cordi, quod desolata domorum Tecta Tîdes? ignique datis cultoribus omnis Lucet ager? sed quid fando tua tela manusque Demoror? eispectant matres, supremaque fundunt Vota milii : satis est : merui, ne parcere velles. Proinde moTe pharetras, arcusque intende sonoros, Insigoemque animam leto demitle : sed illum Pallidus Inacbiis qui desuper iouninet Argis, Dum morior, depelle globum. » Fore squa merentes fteq^idt : ardentem teouit reverentia cœdis 655 660 sur les cœurs élevés. Le fils deLatoneahontedlm- moler Corèbe à sa colère, et, vaincu parle guerrier, lui accorde le triste bienfait de la vie. Soudain les nuages empestés s'enfuient de notre ciel ] et toi , Corèbe , exaucé dans ton vœu , tu t'éloignes du temple de Phébus, que ta grandeur étonne. « De là ces sacrifices, ces banquets solennels, cet honneurs renouvelés chaque année devant l'aatd d'Apollon. Peut-être est-ce cet autel que voof venez visiter, vous dont j'ignore encore la raœ. Toi cependant, si je t'ai bien entendu, tu as pour père CEnée , roi de Calydon , et des droits dans la maison de Paribaon; mais toi, dis-moi ton nom et Tobjet de ton voyage à Argos ; car l'heure noiM permet les longs entretiens. » Le héros thébain penche aussitôt son visage attristé vers la terre, et jette un regard détourné sur Tydée qu'il vient d'offenser ; puis il met fin à son silence prolongé : « Après ces honneurs rendus aux Dieux , tn na devrais pas m'interroger sur ma famille, sor ma patrie ; j'ai regret d'avouer, au milieu des oljets sacrés du culte , la source de mon sang, si antique qu'elle soit. Mais si tu as hâte et souci de eon* naître un malheureux , sache que mes pères doh cendent de Cadmus. La terre de Mars, Thèb^ est mon berceau, et Jocaste, ma mère... » Adrastt fut ému de pitié pour son hôte , car H savait wai histoire. « Pourquoi, lui dit-il, nous cacher eei circonstances bien connues? La renommée, iia^ son vol , ne s'est pas tellement écartée de MyoèM que nous puissions les ignorer : le règne d'OE-^ dipe, ses fureurs, ses yeux honteux de voir le Jour, ce sont choses connues de tous ceux qui firisson» Latoiden, trîsteihque firo sulmiissas honorem Largitur vitœ : nostro mala nubila cœlo DifTugiunt : at tu stupefacti a limine PhoeU fi^ Exoratus abis : inde lise stata sacra quotaonls Solenmes recolunt epuiœ , Pbœbeiaqne plaçai Templa no?atus honos : bas forte invisitis aras Vos quae progenies? quamquam Calydonins ŒMas, , Et Paribaoni» , dudum si oertus ad aures C7é Clamor iit, tibi jura domus; tu pande, quis Argot Advenias, quando baec rariis sermonibus hora est • Dejecit moestos extemplo Ismenius lieros In terram vultus, taciteque ad Tydea lassam Obliquare oculos : tiim longa silentia movit : « Non super hos Divum tibi sum quaereodas Unde genus, quœ terra mibi : quis defluat ordo Sanguinis antiqui , piget inter sacra faleri. Sed si praïcipilant miserum cognoscere cur», Cadmus origo patrum ; tellus Mavortia Tliebe ; Et genitrix Jocasta mihi. » Tum motus Adrastos Hospitiis , agnovit enim ; « quid nota recoodis? Scimus , ait : nec sic a?ersum fama Myoenis Yolvit iter : regnum , et furias, oculosqne pudaolet Movit , et Arctois si quis de soUbus borret» Quique bibit Gangen, aut nlgrum oocasibos inliiC Oceanum, et si quos incerto littoie Syrlet LIVEK L 109 mAtouB lesaleil du pôle, de ceux qui boivmt les fMt.dK Gasg^ ou qui se balg^uent dans rOeéan mÉÊÊBÊàit de eeux que le^ Syrtes délaissent sur Imsfivages mouvants. Cesse de te plaindre, et de loi crimes de tes devanciers ; dans notre nd ces épirements ne sont pas rnr^â; fv faille des pères ne doit pas s'élever contre tai enfants. Seulement , ne ressemble point à an de ta race ^ et que tes actions effacent les tel. Mais déjÀ te conducteur glacé de l'Ourse laii|:tiit sur son char renversé. Répan- TioBurle feu, et chantons, chantons encore hikm qni mauva nos ancêtres. • 0 Pbébtis, notre père, soit que in parcoures b bois de !a Lycie et les sommets neigeux des •■Él volsiiiii de la ville de Patare, soit que tu lÉMi nleux baigner tes blonds cheveux dans IsdMiles ondes de la fontaine de Castalie , soit |»f Boas le nom de Thymbrée, tu hal>ltes traie, oà, dît-on ^ tu chargeas volontairement IK épaules des lourdes pierres de la Phry^^îe^ ait qtie tu profères Délos, qu'on ne cherche fNi ior les îlots, où elle est immobile, et le ■MU CfUthus^ qui projette ton ombre sur la MrÉgès; bande ton arc, et lance au loin tes Mébm GoatiB tes sauvages ennemis. T^ célestes pÊÊÊiiÈ&QÎoméUm visage d'une éternelle je unes- •; la AtsprMIre les trames fatales des Parques, Isvféts du Destin , les volontés de Jupiter, les mmtê m viendra la peste , les peuples sur qui taidiiiii lu guerre, les trônes que changeront les OTiièles. Tu as courbé devant ta lyre le Ptu'ygien Ibi^Bi*, en Tbonneur de ta mère ^ tu as étendu mr rsfèae du Styx le Hls de la Terre , le géant se per^ qt^eri « casusf|i]t priorum mil ; nofttfo quoque s^ngiiine maltuni Inta fittii; sac enlpt i»«{Kitll]éres , protège les champs consacrés à Junon. Viens, soit que je t'invoque sous le nom de Titan y à la manière des Parihes , soit que tu préfères celui d'Osiris, dieu* de la fécondité, ou celui de Mit h ras secouant dans Tantre persique les cornes du taureau indigné de te suivre I UVRE HEUXIÈME. Cependant le fils ailé de Mal a quitte le pays des froides ombres, où il vient de porter les or- drcjs du grand Jupiter. De lourds nuages arré* te ut sa marche, une atmosphère impure Ten- toure de toutes parts i il a, pour aider son vot , non te souffle des Zéphyrs, mais les veuts fétides du royaume muet- Ici, c'est le Styit, se repliant neuf fois dans ses plaines; là ce sont des tor- rents de feu qui lui barrent le chemin. Derrière lui marche péniblement le vieux Laïus, ombre trem- blante ^ que retarde eiicore sa blessure ; car un glaive impie, arme d'un parricide, s'est plongé tout entier dans ses flancs, et le premier il acte victime du courroux des Furies, Il va toutefois , et la verge de Mercure affermit ses pas. Les fo- rêts stériles, les champs habités pai* tes mÂnes, Korruit ia pliarâlrLs : uitrix tlbi torva M^a*fii Jejiïiïum Phl<îg)ans sublprcava stitJijîwttiitera i£L<»rho premit acctibilu , daplbii^e {irofanis In^tîmtilat : $ed misiU rameni fa&titlui vincuot. Aiiàis 0 mcmor lios|iitii, Jiinoniaquf; arva Dexliîr ami'3 ; &en te raaeum Titanii vocori G«ntijj ylcliîieineniip iltu ; snti praxlal Osiriia Frugifenim , sey Pend sub rupihits antn Indiguata sequi torquentem comim MitraiD. * n$ 730 LIBER SECUNOUS. Intcrea getidîfl Maia satiiâ alîger u m bris Ju«$a gerena ma^i r^meat Jovis : imcUcftic pigr^ ire vetoDt a^àïn^ , et turbrdus îioplif^it aer : Pl«; Zepiiyi i rapnea* graclum ^ uni fcwla sileatî» Aora poli. StY\ inde novem rircumllua CAmfïis, Hinc objtN!tti vias torrentum iucctidin <^luiJutiC, Pone senex trépida saccedil Ljiiu!* luuhra Vulnere tardus adliac; capula itam largitifi IIU Transoblit existas ccigtiatii ictibiïs eii*is Iitï]iii)^ , eï primas FiuiAnini pertulit iran, It tamcn ^ et medica fimial ve»tigia flrp. Tiun stériles luci i po^tensque Muûbua ârv«» ÎO HO et leurs bois funèbres, sont stu pi' faits en sa pré- sence ; ïe sol raôrae s'étoone de ii vï-er passage au peton r d^une ombre; le noir venin de rcnvie n'est pas même inconnu chez les morts; Tuo d*eux , qui jadis se faisait un plaisir cruel dln- suiter aux malheurs des vivants et souffrait de leur bonheur, ne vit i>oint sans chagrin ce retour vers la lumière : « Va, dit-il, heureux qtie tu es! soit que Tor- dre de Jupiter, sait que le pauvoir plus grand d'Érînnys , te pousse à rencontre du jour, soit que la prêtresse furieuse de Thessulie te fasse sortir du fond de ton s<*pulcre, va, va, quelle que soit rœuvreà laquelle on t'appelle. Hélas ï tu reverras Ja douce clarté du ciel , le soleil que tu as quitté, la terre verdoyante, et l*eau pure des fontaines ; mais ce ne sera que pour rentrer plus triste en ces ténèbres* • Dès que Cerbère le^ entendit, du seuil obscur où il était couché , il dressa ses trois têtes et hurla de ses trois gueules : ii*est-il pas cruel même pour ceux qui entrent? Déjà son triple cm était gon- flé de menaces, déjà il remuait tes ossoments épars devant lui sur le sol , quand le dieu , le touchant de sou caducée assoupissant, dompta sous le sommeil ses paupières de fer. Il est un lieu (les fils d'inaclius Tout appelé Ténare) où le promontoire de Malée lève dans les airs sa tête redoutable , blanchie de l'écorne des flots, et ne permet à nul regard d'atteindre à son faîte. Il est debout , superbe , serein , re ^ gardant en bas les tempêtes, et sur sa cime les astres seuls se reposent* Là les vents apaisés Et ferrugweum nerous adâtiipet» ipsaque tcUus Mimtur patuiMe retm ^ ne^; livîda tabès laTidlie , f u ne M s quaiiq uam et jam lu mine ca^sla , ( 5 Defuit : unu^ ubi ante alios , cui la^va ¥oIuntaj$ Sefnfwr, et ad Superos bine est gravis exilus^ aevi losultare mati^, rcbusque ccgrescem l^fia : « V&lcj ail , 0 îélx , quo^cimtpie vocaris in u^s , îicu Jovis imperio , seu tnajor adc^il Eriany» îo In diera contra, acu le furiata sauerdos Tîies^ji arc&no jubet Gmigrare fiepulero, Heu dukes visum poloK, solemque relictum , £t Tirïdei terras , et piiro§ fontîbiis amne»; Tristior has iteruai tamen intrature lenebras. *» 35 Illos ut casco recuban^ in liiiiine s^ms^li Cerberti^ , aiqiie omnes eapitum âurrexit liiatas Ss&TUâ et lut ranli poptjlo ; jam nigra tumeirat Ctilk minax f jam spar&â solo tur baverat os&a , Ki Deu» borrentem Ldiia^o vimini^ miiîceus 30 Ferrea tergemina domuisset bimina somno. Est lociiâ li^acliia», dixerunt Ta^iiara gt'ijtes , Qtià rormidiilum Maleae «ipumanOs iri auras It caput t et ntilbs adnuttit culmine visus. Stat sablimiâ apex , ventoftque imbr^ue sereiuts 35 Deapicit , et tantum tbâsls înatdjtur astris. lîlio nhaiistl potuere cabîlia venir : hk THÉBAIDE. s'endorment, là les foudres ont leur route; sombres nuages habitent les flancs de ta raotil gne , dont le front ne retentit ni des hatteme d'ailes de l'oiseau , ni des sourdes clameurs tonnerre; mais, lorsque le jour décline, elle r brasse une vaste étendue de flots , et son Ofxibr« immense nage au loin sur Tabime, Le Ténare , trop faible pour dominer les va- gues, les reçoit dans la profondeur de son go fre. Cest le port où Neptime conduit ses chevau fatigués d'errer dans k mer Egée i leurs pl« de devant creusent le sable ; le derrière de If corps, terminé en poisson. Hotte sur les ond Là , dît-on , est un sentier détourné par oit cendent les ombres pâlc3 des nuits, qui vo enrichir le noir palais du Jupiter infernal. Si l\ en croit les Ârcadiens , dans les champs voij on entend les grincements de dents ^ les plah des suppliciés, un tumulte effrayant; sou^ même les cris des Ëuménides et le bruit de le mains retentissent en plein jour^ et le triple [ tier du royaume de la mort chasse par ses hu ments le laboureur à travers les plaines. Cest par là que , ^^ollé d'une ombre épais le dieu ailé s'élance dans la demeure des vit a 11 secoue de son visage les nuages de l'enfer,! Tair pur qu'il respire rassérène son front. Pq se dirigeant au moyen de TArcture, et de la luij alors au milieu de sa course silencieuse, il [ au-dessus des villes et des campagnes* Il contre le Sommeil conduisant le ebarde la ?fu et le Sommeil , tremblant à la \tic d'une divla plus iuiute, se lève^ et se détourne de la FulminîUnsque iter est : mediom cava n ubi la montli Insunnsenî latus : suminos »ee pra*pe(js akc Plaugua âdit eoUes , tiec rauca tonilrua pulftàut. Ait ubi pTona dies, hngm sup^r SE^quora ûne« Eiîgtt, atqye Ingeus medio jiatat umbra profu»do, Intel lurD i^inu AangeiiLia liUora cur^at Tfcnaros ^ expofiitoa nm\ auclaK ^^ndeie fluctua* tilic jEgm<9 ?4eptuDus gurgite fessos lu porlum deducll equoa : prior liaurit uema Ungula; posU-enrû aolvotitur in wqnora pièces. HoCf uL fama^ loco jiaUentejî devius unibrai Tranies agît, mgriqyç Jovjs vacua atria diUt Mortibys : Arcadii periiïhent û Tera colonî > Stridor ibi, ctgemitua pa»nanim, atroque lumuUu Fervet ager : areiie Euinenidiun vocesqiie, mîiaii$qiie, In HifMbuin eonui're diem, tetique triformia JauLlor agricolas cam|Hs ayditus abegiL (tac et Ujuc fusca vuiuc^^r i>ens obsiLiiii umbra Ex^ilit ad Superits , inferziaque uubifa vttUu Diicutit, et vîvis ardalibuâ ora serenaL Inde per Arcturum , mediii'que silenUa Lun^ Arva super, populosquc nu^t. Sopor obviusi iiti Ncicii^ ag^^at cqiioi, trepidusque assiirgil honori Numinia^ et rocto decedit ItDiite c^i. Inferior volât ambra Deo, pi^j^ptaque Dôactl LIVRE ïï. ni suivait dans le ciel. Uombre de mr les pas du dieu ; elle reconnaît l>tit Tas^t lui fut ravi , ces astres fent à sa Dalssance ; et déjà U aperçoit nmet de Cyrrha , et la Phocide, souil- ïDclres de son bùcber. UTtvé âThèbes. Laïus gémit au seuil I son 01s ^ il hésite à eutrer dans ct^tte »p connue. Des qui! aperçoit, sus- catonn^ du portique , les Uarnois de lïhevaux , le char encore teint de son rouble , il recule ; mais les ordres du mis la puissance du caducée le retien- gisard ce jour était celui que Jupiter 6 des splendeurs de sa foudre , ai ors lo sein maternel , 6 tendre Hacchus , uis le flanc de ton pèie : en mémoire les Ois des colons t^Tiens avaient t null dans les plaisirs; répandus à ïllr, à travers les champs, au milieu des de fleurs et des coupes vides , ils rrés au sommeil vers le retour de la ât leurs lèvres s'échappait un souffle nt> ant : toute la nuit avaleut retenti s et l<^ sons de la trompette , do- lattements du tambour. Le Clthéron^ même, avait attire dans les sentiers ts de ses bots les femmes de Thèbes , Ë fois et plus doucement inspirées par r le Rhodopé , ainsi dans la vallée que sa, les agiles eavaUers de la Thrace lent pour célébrer leurs banquets. Les litanies des troupeaux » des mets arra* guruledes lions, du sang tempéré par Eifiiiinii[ui! suj ; jamque ardua Cyrrlyie^ I Kua dnpwtat Photiiïa by.^to, t^ Ad Tlu'ba» 1 gemixiL prope Ijmiua aati iùê amcutur bnre peiiate^, tlck 9ii3tmel jugï tuira columiiîs f sinum sanguine currus, ibît; a«c $umnm TotWLatLâ %n9àim r^tiiwTil jiptrtmiiD» vîrgie, ir dks natù ûgfkata TaniUitî» nnipti qniim te» Istaur Evte« ps^rim pttai : T) rtiâ ea caa&a cxAonh éù tmrUUm ediicere noctem Bfi pâMîro per teciâ, p^r a^ra^, TacU'ù3f]U'* uîero cratcras anliL'ltitn ib lflC« Deum : tum plurîrna hiuiLUi^ ^um Ktaitn ? ïnceotk p^l\ms. lo^coft OQïnorcMa per avia sanns itt«*6acclio meiîore CUiicBron. tr !Ili04op«n rapido €oorivi[i crvtu 0fdÉ& ponunl C0DViLllibu& Oê^û. gm pecaif e%cas6a?qfja Icaoum fia 70 80 8à du laitp voilà le luxa de leur table : mais qu ils respirent les parfuns excitants de Bacchus , les pierres aloi-s, les coui>es volent de toutes parts; puis, lorsqu'ils ontuinsl versé sans raison le sang de leurs amis, le lendemaiu ils recommencent et redressent la table des festins* Cest pendant celte nuit que Mercure, pouise pur rhalcine sileocieuse des zéphyrs, se glisse au chevet du lit où le roi thébaln avait étendu ses membres sur les tapis mot^lleux de F Assyrie. 0 cœurs des mortels ignorants de leur destin I es roi man^e^ et il dort!,.. Le vieillard alors exécute les ordres qu'il a reçus; et, afm de ne point paraître un vain songe de la nuit j il prend le visage ténébreux du vieux devin Xirésias, et sa voix, et ses vôtements bien connus ; il conserve sa propre chevelure , la barbu blanche qui ombrage son menton, et sa pâleur; mais il couvre sa tête de la mitre sacerdotale, qui ne lui appartient pas, et d'où s'échoppent les bandelettes sacrées , enlac<'«s au vert feuillage de rolivier; ensuite, du rameau qu'il lient à la main il touche la poitrine du roi , et lui fait entendre ces parole des destins : « Il nVsl pas temps pour toi de dormir, de de- meurer toute la nuit étendu sans songer à ton frère; en attcudaut, lâche que tu es, de grands événements s'accomplissent, de plus gravais en- core se préparent, Et toi, semblable au pilota qui 5 lorsque la mer est déjà bouleversée par les vents , s'endormirait sous le nuage^ tu te reposes, oublieux de la guerre, et des flots que ton gouver- nail sillonne. Déjà, fier d'uu hymen récent , ton frère ( la renommée Ta publié ) prépare des for- ces pour t'arracher le trAue, pour t*en défendre a Srvua ùdor, tune atuta manQ, tune pocula pulehniin Spargirre , et imnieiito iCMiinrinn unguine tam liis^Lauore dicm, festa^que repooere menias. ^Q% ea, r|uum tacila volficer Cyllenms aiira Régis EcibïOiui m^lXA ailj4|)iiu$ , ubi ingénu St Fud^-rat A^^TÏtâ exstrucla tapelibus alto Membra tort» : pro ! gtiara oiUU niortoJia fj^Li Corda sdi! cajijt ille dapc», Imbet iUe so|xireiii. Tune senior qu£c ju&fius agit, ueu TiiJsâ ridan ïïoctiâ imago qucat , ionga^vi vaUv opacoi y} Tire&la^ vultut, Tooemqne} el veliera nota Indiutur; rnan^'re coirui^, pro^ieAAifue nienU» Çanili^'s, paîiôniuesuiis; scd falàa cuçufrit UifuJa per cripeâ, glaocœque innexui olivœ Yîtt^um provciut UiHiOîi; di^binc laiigere rnino IU0 Pect^H'a , el ijas vUui Falorum exprom^re voçe^ : H T^îon soniiU tilii tempo» iners , qui iiocla sinh alla Germam secure jaces : ingentia dudum Acta vocanti rerumque graves, ignave, ^Kiralu»^ Tu vduti t magnum d jam tolkiitibus AnsLrî.^ lOi loDium ni^a jaceat sub mibe ma^^UT, Imiitemor armoruni , vçrsantîftque aequora davl Ciinelam; jamqne ille iwvis, seit fama, eupprAua îii tk THÊBAIDE, Jftinaisraceës, et rêve une longue vieillesse dans lia ^lats doTït il soit seul le maître* Ce qui lui donne du courage^ c'est Adraste, forcé par un oracte à devenir son l>ean-père ; c'est Argos , qu'il reçoit pour dot j c>st encore Tydée , souillé du sang fraternel , et qui a fait avec lui un pacte de vie et de mort. De là vient sou orgueil , et on lui promet ion ejiil , un exil éternel. Mais le père des DieuK a eu pitié de toi; il m'envoie du haut du ciel pour te dire : Garde Thèbes; et cet homme aveuglé par l'ambition, ce frère qui, à ta place, en ferait a uta ut, chasse* le; il est avide de ta mort : ne souffre pas quHi aille plus loin dans ses téné- breux desseins^ ni qu'il impose le joug de M y cè- nes à la ville de Cadmus. ^ Il dit , et en s'évanouissant [ car déjà les che- vaux du Soleil font pâtir tes étoiles ) Il arrache de son front tes guirlandes et les handelettes, dit tout haut son nom, et se penche sur la couche ôu dort son cruel petit-fiisï puis, mettant à nu sa gorge, qu*ouvrit le parricide, il Tarrose, endormi, du sang qui coule de sa blessure^ Le roi se réveille en sursaut; il étend ses membres^ sort de sa couche, l'esprit obsédé de visions funèbres, et, secouant un sang imagi- naire, chasse avec horreur le souvenir de son aïeul ^ et concentre toutes ses pensées sur son frère. Telle, à la voix des chasseurs, une tigresse secoue ta langueur du sommeil, et son poil tacheté se hérisse; elle a soif de carnage, elle ouvre la gueule ^ elle aiguise ses ongles; bientôt elle se rue sur les assaillauts, et peur pâture à ies petits ensanglantés rapporte un homme en- core vivant : tel le roi thébain» aiguillonné par la colère j se consume en vains combûU cofitj son frère absent- Déjà, sortie du lit de Tîthon, TAurore av chassé du ciel les ténèbres glacées ; de ses c6 veux elle exprimait la rosée , et le Soleil , la i vaut , colorait son visage ; Lucifer, à travers 1 nuages, tourne vers elle les feux tardifs de soT eharj et se retire lentement de réther, qui n'est plus son domaine \ puis le dieu de la lumièie envahît le monde, et ne permet pas niéme rayon à sa sœur. Alors le vieillard fils de TalaiJs^ puis ap lui, sans tarder, le héros de Dircé et celui ée TAchéloùs, s* arrachent de leurs lits; le Sommeil avait répandu tes pavots de son urne sur les deux guerriers, fatigués par la lutte et par la tempête ; mais te roi d' Argos n*avait pu dormir profondément, car toute la nuit il avait aux Bieux et à la destinée de ses nouveaux 1 tes, qui devaient être bientôt ses gendre». Dè^ qu'ils se rencontrèrent dans une salle lu Heure du palais , réservée aux délibérations i crêtes, ils se serrèrent la main; Adraste le premier, et leva ainsi leurs doutes : i> Nobles jeunes hommes, qu'une nuit favori a conduits, non pas au hasard, dans mon royj me; qu'à traversin pluie et ta foudre, et le < roux du Tonnant ^ Apolton lui-même a guidés j| qu*en ce palais Je ne pense pas que vousignor non plus que toute la nation des Pélag^^ avec qttel empressement une foule de prétendants aspirent à la main de mes filles; car j'ai deux liltes, es| d'une longue postérité , qui fleurissent sous i heureuse étoile. Ce qu elles ont de beauté. 110 fl5 GonnabLis ^ viresque parât , quis régna capesêal, Qtiift fiêget : iQitue sua setiium sibî destinât aiila. Daitt aninao^ socer augurio faUlia Adra.4lui, Dotalesque Argi : nec non in fu^dera vit^ Pûllutii» placuit fralemo sanguine Tydeus, HtDC tumof, et loiigiïs fratri promitterla eisnl Ipse Dêttm genilor iM me mi&eralus ab alto Mittil;habe Thebas, , et Ute dominantibus armis Te vin (longnm ennmerare Phaneoa Mqoe doeea) , et Acha» per oppida maires , csMiia, sec plora tuas despexerat Œiieus 1«5 I, Ptaamque sncer metaendos hal)eDia. hi sec Sparta geoitoe, nec ab Elide mis8os e fiu generoa : vobis hic sanguis, et aulœ neflBy loii9> promittitar ordine fati. r , qiiod taies sUrpemqne aniinosqoe venilis , 1 70 jMMisa jasent : hic durs tempore noclis boooa : toc îlla veuit post verbera mercex. «raal; foosqoe oculos per matua pauUum lenly Tîsiqiie failer sese ordine fandi : aed candis Tydeos audentior acUs 175 : « O qaaiD te parenm in prsconia fam» ^ytal aaatnfa tiue, qoantamque ferentem aai virtnte domas! coi cedat Adrastus is.' qois te aolîo Sicyoois aTite m iofrenos compopere legtt>as Argos 1 80 t? alqw otînaoi his manibos permfttere gcnfes. Juppiter anque, velis , quas Dorions aliigat undis Isthmos» et altemo quas margine sobmovet inTra : Non fugeret diras lux intercisa Mycenas , Sae?a nec Eleee gemerent certamina valles , 185 Eumenidesque aliis aliae sub regibus, et qn» Tu polior, Thcbane, queri : nos vero volentes, Expositique animis. » Sic interfatus , et alter Subjicit : « Anne aliquis soceros accedere taies Abnuat? exsulUras quanquam patriaque fugatis 190 Nondum laeU Venus» tamen omnis corde resedit Tristitia, aflixiqoe animo cessere dolores. Nec minus bSDC IsU trahimus solatia» quam si PrsBcipiti oonvulsa Noto , prospecte! amicam Puppis humum : Juvat ingressos felicia regnl i95 Omina, quod superest fati vitseque laborum Fortona transire toa. » Nec plura morati , Consurgunt , dictis impensius aggerat omne Promissum Inachins pater, auxOioque futurom Et palriis spondet reduces inducere regnis. 200 Ergo alacres Argl , foso rumore per urbem Advenisse duel generos , primisqoe H ymensls Egregiaro Argian, nec formae lande seeundam Deipylen , tomida jam virginltate jugari , Gaudia mente parant : sodas it Fama per urbes , 205 Finitimisque agitatur agrfs; procnl uaque Lycasos >TArr.. tt4 LA THÉBAIDË. lui annonçant, comme ses songes de la nuit pré- cédente , l'asile hospitalier trouvé par Polynlce, et son hymen , et son alliance, et l'union de deux races. Quelle n*est pas la licence du monstre? quelle n'est pas sa fureur? Il chante déjà les com- bats. Le jour tant désiré se lève; Ai^os s*épanouit. Une foule joyeuse encombre le palais du roi , où Ton peut contempler les statues de ses ancêtres, dont les visages d'airain luttent d'expression avec la nature ; tant le travail des artistes fut puis- sant! D'abord Inachus, le front armé de deux cornes, repose, le coude gauche appuyé sur son urne inclinée; après lui le vieil lasus, le paisi- ble Phoronée, le belliqueux Abas, Acrisius, in- digné contre Jupiter; Corèbe, portant une tête au: bout de son glaive; Danaiis, dont le visage farouche trahit le crime qu'il médite : puis une longue série de héros. Bientêt les flots de la foule frémissent sous les portiques superbes; tous les grands, tous ceux qui ont le droit d'approcher du roi se tiennent à leur rang, près de son trône; l'intérieur du pa- lais s'illumine de la flamme des sacrifices et re- tentit du chant des femmes argiennes, qui forment autour des deux vierges une chaste ceinture, et dont plusieurs, pressées autour d'elle, les ins- truisent de leurs nouveaux devoirs, et combattent leurs craintes. Elles vont, belles et décentes dans leur air et dans leur démarche, le front coloré d'une teinte de pourpre et les paupières baissées; dans leur Ame luttent secrètement ce suprême amour de la virginité et le premier désir de la passion , et cette lutte se peint sur leur visage; leurs joues sont baignées de larmes de pudeur» et œs larmes font la joie de leurs parents. Ainsi descendaient en même temps du dd Pallas et la sauvage sœur de Phébus, toutes deux armées de traits, toutes deux farouches de visage, les cheveux rattachés au sonunet de It tête par un nœud d'or, conduisant leurs compa- gnes, l'une sur le mont Gynthus, l'autre sur TA* racynthe : alors, s'il était permis à l'œil des mor- tels de se fixer sur elles, jamais, si longtemps qu'on les contemplât, on ne déciderait laqnrile des deux est la plus belle, laquelle la plus gnk cieuse, laquelle tient plus de Jupiter; non , qoaol bien même, échangeant leurs attributs, Fàllil prendrait le carquois et Diane le casque.. Les Argiens rivalisent d'allégresse, et fiitigacat les Dieux de vœux et de sacrifices, chacun suivait ses facultés. Ceux-ci leur offrent les entrantes d'une victime, ceux-là un simple gazon, ma$ être pour cela moins bien écoutés (si toutefois ta cœur purabesoind'encens pour plaireaux Dteux), et couvrent le seuil de leurs demeures de la dé* pouiile des bois. Voilà qu'une terreur soudaine (ainsi le touUI la cruelle Lachésis) vient agiter tous les eœm la joie du père s'évanorfit, et la fête est troublée^ Les deux sœurs étaient allées, à la lueur des II ches, visiter la vierge Pallas à la citadelle d*Als gos, à Larisse, qu'elle ne met point au-desss " des collines de Munychie; c'était là que, soivni la coutume de leurs ancêtres , les filles d'IasH venaient, le jour de leur hymen, offrir à Minent leur chevelure virginale, et s'excuser d'calnr Partheniosqae super sallus, Epbyraeaque rura. Nec miniu Osygias eadem Dea turbida Thebas Insilit, et totis perfuDdit mœnia pennis, Labdaciumque dacem praemissae consona nocti 210 Territat, bospitia, et tlialamos, et fcedera regni , Permixtamque genus : qiue tanta liceotia monstro? Quia furor est? jam bella canit DilTuderat Argos Exspectata dies : lœto regalia cœtii Atria oumpleotar, specles est cernere avorum 3 1 5 ComîDas , el tîtIs certantia TulUbus aéra. Tantum ausœ perferre manus! pater ipse bicomis lu lœvnm prona nixus sedet Inachus uma. liane tegit lasiusque seoex , pladdosque PboioDeus» Et bellator Abas , ÎDdigDatusque Tonantem 220 Acrisius, Dudoque ferens caput ense Corœbus, Torvaque jam Danai fodnus meditantis imago : KxÎQ roiJie duces ; foribus quum immissa superbis Unda frémit vulgi ; procerum manus omnis, et alto Quis proplor de rege gradus , stant ordine primi : 225 Interior sacris calet, et sonat aula tumuitu Femine» : tasta inatres cinxere oorona Argolides : pars virginibus circum oodique fus» Fœdera conciliant nova, solanturque timorem. Ilianl fD<(ignes vultiique babituque Terendo 9.3o Candida purpnreum fbsae super ora niboreoi Dejectœque gênas : tacite subit ille snpremus Virginitatis amor, primxque modestia cnlpaa Confundit vultus : tune ora rigantor booeâtis Imbribus, et teneros lacrimae juvere pareales. Non secus ac supero pariter si cardine lapas Pallas et asperior Phœbi soror, utraque tells » Uraque torva genis, flavoque in Tertice nodo, nia suas Cyntho comités agat, bœc Aracyiitbo : Timc, si fas oculls, non unquam longa tiieodo Expédias, cui major bonos, cui gratior, sut plot De Jove, mutatosque velint transumere culUiSi Et Pallas deceat pbaretras, et Délia cristas. Certant lœtitia , Superosque in vota fatigant Inacbidie, quœ cuique domus, sacriqoe facultis, Hi fibris, animaque litant , bi oespite nudo : Nec minus audili (si mens accepta meretur Thure Deos), fractisque obtendunt limina silvfs. Eccemetu subito, Lacbesis sic dira jubebat* Impulsée mentes; excussaque gaudia patria. Et turlnta dies : innuptam lumine adibant Pallada; Munychiis cui non Argiva per orbea Posthabita est Larissa jugis : bic more parentmii lasides, IbalamU ubi casta adolesceret «las. LlVftE IL tu inr li pranJèro fois dmis le lit d'un époux. Elles ■lÉlaâail les de|rrcs du temple, quund tout à MBpui bovcl Jer d'airaîo^ dépouille de rArcudien £ii^pr|ieâétacbe du dème, lombc, écrase les ÉMiiïaiitx ct'h^iménée porùs en avant des jeunes é|MMi; et en même temps du fond du s^inc- lÉinto »citt de trompette éelale, ai terrible que ti*oise plus faire un pas. le premier mouvemeot d'épouvante tous •taiiBDt vers le roi; bieotôt on dit avoir mal : tDntefois des pre^entiments s^tuistres onhiîseDi toutes les âmes, et des rumeurs dî- ne font qu'accrottre les craintes* U n'y a fia là d^étaonant ; tu portes , Aipe , une porure 5, présent de ton époux, le fatal collier IHamioiiia. Ce collier enfanta une longue série ^aiibrurs bien connus ; je dirai tteanmoins To- ft^Qt de «a da Ulcéreuse puissance, Lt die«t de Lemnos, si Von en croit une an- ifvc tnid;tlûa , depuis longtemps cbagrin des ftntciiireiix de Mars, et voyimt que Ii^s Yrn^resses dont il avait enlacé les deux dIi n'étaient ni un châtiment pour eux, ni I ol)»tae[e à leur amour » avait fabriqué une pa- mt |iouf le priaient nuplial d'Harmonia. Bien fi'aceoatutnéi a de plus grands ouvrages, les \y travaillèrent» et les Thelcliines , ces eélèbriit prêtèrent le secours de leurs [ habiles ; mais Vulcain lui-même se réserva kjtm pande part du travail. Il entremêle ^ fonoer ce collier, des émeraudes brillant im wy^ltàrieux éclat ^ des dianmnts empreints Il fifim Aïoetftes^ des yeux de Gorgones, des «sdrti de toûoerre»^ restées sur les enclumes 1^ prtmosquc solebant t latoi : oebam «ub^utilibu» arceia i funnii ddApsuni culmine ttimpU i Editpfâ «fidUiiiii c*âii vretis urbis; I itiibefiUbu& igncm , r id|tii *knu[ eiiuditii renioli« vam flimare graduai biba ttirruU ïng^m. nvcnl ornnea fbrmMlne priiiia, t : cvnclàs umen omiiia rerum Wmmgjifmît tmiiUque mctum sermooibtig augent 1» ainm : tmm lu inraiiàti^!^ < jouante marilo ht§Mt l^iis, dirami}iic mimle loqp mi Eerki, a«d nota malorum ndeocïTiiii t«m nxva. potentia doois. bACpUt pHm^ fldes, ftluvorUîi iongum I, oqiCo poctqiujii ailiil obslat arnorî i d«nift iub luee jugaïi tf éùdi qfianquim malort^ laborani ! operurr» TbrUihine.^ atiiîca r maiia » ml (vltinmuï ipi r odftft, Sicyttqut iocudc rf Ikloa 25^ 200 305 370 a7& de TElna, des crins luisants arraehé» au front verdoyant des dragons, puis des larmes des H^* péi'ides, et Tor fatal de la toison de Phryxus. A ces divers poisons II ajoute le plus terrible ser- pent enlevé â Taffreuse chevelure de Tisiphone, et cette vertu dangereuse qui distingue la cheve- lure de Vénus. Le dieu rusé enduit ces substan- ces d'éeumc lunaire, et cache le tout sous un charme qui attire et séduit. Les divinités qui osè- rent y toucher furent, non point Pasitbée^ la première des trois Grâces, ni la Beauté, ni Teo* font dMdalic, mais la Douleur, la Colère, le Res- sentiment; et la Discorde le pressa longtemps dans ses mains. La première victime de ceïte œuvre de ven- geance , ce fut Uarmonia , compagne du malheu- reux Cadmus ; Uarmonia dont les pbintes se changèrent en sifflements sauvages, et dont la poitrine sillonna les champs dlllyrie. Plus tard, TaudackHise Scmélé n'eut pas plutôt attaché à son cou ce présent nuisible^ que Junon entra dé- guisée sous son toit Toi-même ûu&si, dit-on , in- fortunée Joeaste, tu possédas ce collier, tu en ornas toti visage, hélas l pour plaire k quel époux î Après elle, c'est loin d'être fmi. Maintenant cet or maudit resplendit au cou d' Argie , et fait pâ- lir la parure de sa sœur, L*épouse du devin Amphiaraus, condamnée à périr, l'avait aperçu; et, oubliant les autels des Dieux, oubliant le festin, elle couvait dans le se- cret de son ctsurune sombre Jalousie, un désir insatiable de posséder ce fatid ornement, et la preseienee de son mari ne lui était d'aucun se- cours. Que de gémiasements, que de désaatres FulmintË eilrenii dnâret, TirjUumqiie droconuin Luceiilcs a fronic Juba^ ; bic Û^hlla prmen 2SQ HespeHdum, etdirum E^rysiftl velkni» aurum. Tiini varias pe^tea p raptumque interpticat atro TtsipboDeA de cnae ducem , et quji; pc!i$îma Geslon Yh (irobat : lu&c cîrcmn spund^ Luiiaiibus UDgit Callidus, atque bilarî perrundîi cnacl^ veneao, iêà îton hoc Pafi^iU^pa blandarum prima sortir u m « Non décor, IttalitiiiU[tiiî py^r, s^ed Luctu^i , el Irtep El Dotori et î0iH presfiit Discordia dextra. Prima fKlea operî , Cadmiim comitaU jae<«lem Harmonie ferais in sibila dira quertili; 390 llhricos tongo aulcavU fieii^tore €ampos. ImprobamoK Semelet \î\ dona noccntla colto Induit f rt talitin, intravit Umfna Jmio. Teque ^lianj , infeliu , perhibi'ut , joca*ta, deeorum PôSAedUse nefaa ; tulluik bac Laudi! colebaft, l!lâ Heu quibas . beu )il4cilura loris! posl tongior ordo^ Tum doaii Argia niit^tt vilesque sororia OiTkBtus ^crt) pneciilta superveitH auro. Viderat boc ronjux pêiituri valU , et ara# A nie omnei t «pula^fiue tnicem secrcla r CKpiebat 3(vy învidiam^ aflevi* dcftir, ai quando jKiiirl CiiitibtiSf lieu nibU aiiguriU ai d'Etéocle, c'est d'employer d*abûrd IdiKiyeiis paeiliques pour arriver au trône de flâcA. L*audacieux Tydée s'offre spontanément fmr cet oHice* Toi aussi , 6 le plus brave des en- ftiUd'EtûliCi Déipy le s* efforça de l'arrêter par Ml t&n»fii; m&is les ordres de son père, les MU larrés d'uu ambassadeur, et les légitimes fSbmés fiasirur, la vainquirent. Doja Tydéc aceoniplit son voyage pénible à travers les bois et le îon^ dm rivage de la mtv^ il rencontre sur sa ruutc le maraîà de Lerne, tiède encore des cendres de Tbydre bn'ilce sur ses bords maudits; la foret de Néméc, ou tes pas* teiirsosent à peine faire quelquefois résonner leurs chants; Conutlie, qull longe du côté de lorient; le port de Sisyphe, et Léchée , qui emprisonne en son ^mffe les ibts écumantsde courroux. Il passe Mé* Si lu étais de bonne foi , s'il le restait quelque souci du traité que tu ns juré, U fallait, l'année expirée, envoyer toi-même des ambassadeurs â ton frère Hj te dépouiller du pouvoir et descendre ave(! joie du trône, atiii que ce frère ^ longtemps errant, lanr;temps en hutte a d'indignes traite- ments au milieu des villes étrangères^ pût rentrer enlUi dans le palais qu'un pacte lui assure. Mais coiume il est doux de régner, comme c*est ehcfâe attrnyante que la puissance, tu attends qu'on ré* clame. Déjà Tan née rapide a accompli son tour. kl toiil : qtiQ t^iklii tter? ai consdus ardor 2h t kll, tt *d TtifhM mvlm «ocer, ^ Hîc brève lajulem É MÉoaiai jurenk, lenenuinque dolorem ■fottta feojâ fio^uît , Iftcrimai^iiie repr«a&li : 3ââ «SiNe n«ta« iiitron , dobituri nulù cr^Ùe^ mt^reotiim mÊlÊÊ tstaq/iMë dm t te Jortii^r aiinis ha^m a»md«eit : idat liac Sataniius olim l^fKia», ^aùon^at pù]o dimlttere û quoi ^Mt, ri rMltim terris Mr^mkr^ curai, taiteil ïu% ittài tibi^ quii nm-nla ceme WÊËiÊp cfaro mtitim mî UrnUw |jrofert. l|in|MB Mdnfn ca^pUn « jiini pectore Mù Ê^/tÊÊÊÊmtmmâf lanliis ptM jurgia mvuli's IWiOÉor» t^CNiniiiique iflaliir trlâtis Adri^itum. li mmm cooiilk» : quuui , iiiulta cnr»vt«iilibciis ^ uua IB poliar CQMlii mïU K-ntecilla, tmim taiBlvr iilcm, luioitjije lâ r^i^ua prcianJu kflOTVt tdilii» : miéÈX ea touju^ra Yyûem MkÊtm^ flnJIttni ticfimis cgtutâ tnmm U^pÉt, Jafte«|Uê |irfrrft tictre M>}'orL>!, ■jm Uj 370 Jâinque emeasus itcr fiîtvis ne lîltore durum^ 37 a Qtia terncA palu^, amtmslaquf» sontit^us alt« Int^pet Hydra vadiâ , et qua \ix carmirve raro LongasonaL Nemee^ DODiiiini piistaribus ausis; Qoa lattis Ëoos Epliyres quad vergitad Eurûs, Sisypheiqtie »ed«;nt portus ; iratâquc lerr^ 3âi> Curra palfiemomo ^ecluditar tioda U.<£tiâM>. Hinc prEPterveclus Wi^um , et U», mitUEleoaixi , Lo^vtis liabet ; jamqim arva gradti Theume^ia, et aïç^^ lutml Ageooreasi îbj durum Eleoekû cerait &ublLmt^m solîo^ ^'ptuinque horrenlibua armiâ. '4êà Jura férus paiïulo tratis ït-gcni, ac lêinpora legni, Jam îrhlrU de parte dat>at : sedct omm paraiu^ In facinu», queri turque Tidem \ma sera repotei. Con^itit in mediis : raitrné manifestât olhi^ Legjitum ] cau^^ue vile ti^nenque roptus 3ïH} £di4il : nlqm'. rudU fitndi ^ ptoauâque calori Setuper t^rat . jue^t» isiisceus (amen asperSi r^Kpit : 0 Si iM plana Mes, etdicti cura niaiieret Fci^deris, ad fratrcni completo juâdusaniio L^ga U3% h\ ïic ire f u it ; i\iq ue ord me cerlû 4'i4 Fùrtunaiii eAUere, el tijetuiu discederc rq^o, Ut \^\i^ il If Aïu , paâiysqtie l!«ud dlgna per mbv^ Igiiola»^ t [itn-tis^ i4ûdf*rii nucotlerit aulw. lia LA THÉBAIDR i^t les montagnes ont perdu et recouvré leur om- brage, depuis que ton frère, ex île , manquaol de tout , traîne en des terr^ Lointaines une misérable exiïitence ; il est temps qu*à ton tour tu aies pour abri le ciel, pour lit te sol giacé, et mendies une place au foyer de Tètranger* Fais trêve à ton bon- heur : assez, fier de les trésors et de l'éclat de ta pourpre, tu t*es raillé de l*aunée de misères de ton frère ; je Rengage â désapprendre les joies du trône, et, par ta patience dans rexil, à mériter d'y remonter un jour, »* Il dit ; Étéocle ne l*a pas interrompu j mais son cceur bout de colère* Tei un serpent, atteint par iik) jet de pierre , quand au fond de son asile depuis bngtemps^a soif le brûle, se dresse, tremble de tout son corps , et ramasse dans son gosier ^ dans son cou squameux le vcoin qui gonfle ses veines : " Si j'avais eu, dit- il , un doute sur les mau- vaises intentions de mon frère, si sa haine ne m était prouvée jusqu'à l'évidence, il su ffiraît, pour mVn convaincre , de ces invectives que tu viens ici, plein de celui qui t'envoie, nous mer dès labord, remplissant l office du mineur qui sape des remparts assiégés , de la trompelte qui pousse dans la mêlée deux armées ennemies. Si tu avais à parler à des Thraees ou à des Gelons, pâles sous leur fugitif soleil , tu débuterais avec plus de mesure, tu respecterais mieux les con- venances; mais Je ne t'impute pas tes fureurs , lu lî'es que le mandataire d'un autre. Maintenant, puisque ta bouche est pleine de menaces, et que , loin de réclamer tranquillement le sceptre en vertu des traités, tu mets plutôt la main sur la garde de Ion épée , reporte en i^nse au roi d'Ar ces paroles , qui certes ne sont pas à ruuisson < tiennes : • Ce sceptre qu'un juste sort m'a livré, sceptre auquel j'avais droit par mon âge , je 1 tiens et le tiendrai longtemps, A toi le palais à% nachus, présent nuptîal de ton épouse, a toi 1 richesses accumulées par Datiaùs (et pour t>nvierais-je une part plus belle que la mienne îj sous d*h eurent auspices régis Argoset Leme;f je garde les incultes pâturages de Dircé, ce pa| resserré par les flots de l'Eu bée , et u'ai pas ho d'avouer pour mon père le malheureux CEdîp Toi , tu es entré dans une famille plus noble , cel| de Pélops et de Tantale; le sang auquel tu es i dérive plus directement de Jupiter; ton épona accoutumée au lu%e paternel , pourrait-elle i porter cdte humble demeure? vivre avec sœurs, tristement occupées à tourner leurs 1 seaux, et, sans en être choquée, voir une mi flétrie par la douleur, et entendre peut-être 1 cris que pousse du fond de ses ténèbres ce vî( lard , son beau-père? •* D'ailleurs mes sujets ont rbabJtude de joug; peuples et grands redoutent et ne sublron qu'en gémissant une incertitude tant de fois i nouvelée, ce changement fréquent dautorjti cet ennui d obéir à un roi qui cessera de Té demain. Les rois d'un jour n'épargnent les peuples : vois avec quelle horreur, quel effi les citoyens regardent nos débats. Et ces homi; dont le châtiment est certain, si tu règnes, abandonnerai'je? Cest avec colère que tu vie S«d quia dttlcis amor regnr, bkndiimqiie pointas , Potcéris ; astrifenjm vcIûx jam circulu^ orbem 400 Torsit» et ïmissœ r^lieftint tiHinlibus umbrae. Ex quQ frater fnops, igiiuLa ])fr c))Fpi^er AaÉliil MVt iHpUcêâ alla titM camiin» mu ru» àifÉto aÊÈÙÊtaê igit ' nil tela « aec tgnea 4âS IMIerinI « qnin aosA Iuas, aostrtsque mh armis dpttfo MOrihumiiiâ bumuin dtademate pylse^^. l^BRte : lit boruEH miftéret, quoi Bâoguino files , ùaiÊffibmM Mlùiiive iollvkda ad prœlJA ra[4os ^ fB#eli «sdâio, boue rtx : q quaoïa Citljâ^rcjn 4G0 fmm% , wmf/tMsquB tadt» p Isfnene , rotalii^i ! BiC fUÈÊêt hâtt iBap» ùàe&l ace crimiim gentis lbi«|niéBa dttfio ; m pHmiis saji|j^ink auclor, ËÊ^Ê/i^fÊâMmm Ibaïauii} Sêd Mît origo : Q%té»kiMiM«rii:tie&pnB[niamarum 4aâ ê/LwaàÊilÊpWkksR^f feres : dos poscimu^ anmtiti. f^ WÊÊm. * flsc Aodaii etianiûuin in Hirtine rétro l»dfai'Mis,J«il liifie imfiul'iA jier Bgmnn priecep^ , tMÉat, fBtÊtm f ÉmkK hïc ill(* Uimm iMBi» ÊSÊÊ^g at M^acm ruliiimc malw ^ 470 ^■»ffiB«etPdopes itlMUnis , sa\a obria volreas. Fractaque perfosais arbitsta Actielola ripis , Jam Te!ajïMiDa mlo , jam stratnm Ixîtina IrnqueriS, Te , MelMgra, subit : ibi demom cuspide lala itsesît ^ et obnixo lemim laxavil in armo. T&lis ^dhtic tmpidum liquil Ca]ydotiiu& hei«os Concilium « inrfeDctens ipsi ceu Ti^gtia n^entur : Feslinalque via» , ramumque precanti^ oUv» Âbjiclt : ait^uit^ Leclortiiu ex C4i)m{ne summa Prospeclant matrea , aaevoqiie infanda precanlof CKnidic f todtoque sïmul mh peeiore regi. Ne^j piger ingento ficelentm ^ rrandbque nefanJaî Bector ef^et : juvetmm Mm ïiK^tisaiina bcUo Corpom Tiïmc picUo , nu ne ille liorlantibus ardena So Nid lai dictis , noctnniaqoe pr«e1iâ ïiâevua ïn^triiil ^ el fiaurMi^n popults {kï mecuIs nomon tpgalum itjsidîiA , ticitoiiiJe \wihà\*T^ ferro , (Quid regiih non vile?) mipit : q«a.i qajprer«>t aries Si Ihitrem , Fortima » dar«â ? o cœ^-a nocenlum CorisiUa \ o aeinper liinidum âceliis ! exilin unuiij Pkb» femi jurata caput : c«u caatra tiubire Apparel t aut oeUnm CTHîbris arietibus tirhi lr>cliaare h tus : i1«n$ti nir; ngntine facld Qiimqn^pnLi allî^ ftiiidilutiir m miXnm porlK 47S 4S0 4ftD 4:m 120 LA THEBAIDE. '1'} dée au coïitve de Tépaisse forél. (Test le lieu choisi pour i*exécution du crime. Assez loin de la ville sont deux collines que siépare une gorge dangereuse, assombrie par lorobre des montagnes qui la dominent, et par des bois touffus qui s'y recourbent. La nature a formé ce lieu pour une embuscade ; la route n'est qu'un sentier âpre, étranglé entre les rochers, et terminé par des plaines et de vastes campagnes. Vis-à-vis est un rocher à pic, demeure du monstre ailé vajncu par Œdipe; là se tenait jadis cet ani- mal aux joues pâles , aux yeux souillés de venin , aux plumes collées de sang , embrassant des dé- bris d'hommes, et de sa poitrine nue foulant des ossements à demi rongés : son regard frémissant parcourait les plaines, brûlant d'y découvrir quel- que étranger, quelque voyageur assez audacieux pour s'approcher, tenter d'expliquer ses énigmes, et lier avec lui un entretien funeste. Soudain , aiguisant ses griffes déployées , montrant à nu ses mains livides, ses dents brisées à broyer des os, il se dressait en face de son hôte avec un effroyable battement d'ailes. Et ses ruses demeurèrent ca- chées jusqu'à ce que, pris en défaut par un homme, hélas! fatal comme lui, il laissa tomber ses ailes, et du haut de son pic ensanglanté brisa sur les rochers son ventre insatiable. La forêt a gardé sa hideuse empreinte; les taureaux ont horreur des pâturages voisins ; les troupeaux af- famés s'abstiennent de toucher à ces herbes mau- dites. Ces ombrages n'abritent plus ni les chœurs des Dryades , ni les mystères des Faunes ; les oi- seaux de proie eux-mêmes ont fui cette forêt des prodiges. Blacle animi , tantis dignus qui crederis armis. 495 Fert via per dumos propior, qua calle latenU Praecelerant , densxque legunt compendia silvœ. Lecta dolis sedes : gemini procal urbe mallgnis Faucibus urgentur colles , quos ambra supemi MouUs , et iucurvis claiidunt juga frondea sUvis : 500 Insidias natura loco , cœcamque latcndi Stnixit opem : médias arcte secat aspera rupes Semita, qoam subter campi , devexaque lalis Arra jacent spatiis : contra importuna crepido ŒdipodioDiae domus alitis : Iiic fera quondam 505 Patientes erecta gênas , suffusaque taix) Lumlna, concretis infando sanguine plumis Reliquias amplexa Tirum , semesaque nudis Pectoribus stetit ossa premens, visuque trementi Collustrat campos , si quis concuirere dictis 5 1 0 Hospes inexplicitis, aut cominus ire viator Audeat , et durae commercia jungerc linguœ. Nec mora , quin acuens exertos protinus ungues , Livcntesque manus» fractosque in vulncre dentés ; Terribili applausu circum bospita surgerei ora. 5 1 5 Et ialuere doli , donec de rupe cniei.la, Heu ! simili deprensa vire, cessantibus alis, Tristis inexpletam scopulis aOIigeret alvom. C'est là qu'arrive à pas silencieux cette troupe destinée à périr; appuyés sur leurs javelots, les armos posées à terre, ils attendent leur en- nemi superbe , et couronnent le bois d'un cercle de sentinelles. La nuit avait couvert Phébus de son humide manteau , et versé sur la terre son ombre azu- rée. Le héros approchait de la forêt; du haut d*un monticule , il voit reluire les boucliers et les casques des guerriers y à travers les interval* les des rameaux , où passe la lumière tremblante de la lune, réfléchie par l'airain des armures. A cette vue, il est saisi d'étonnement; il vi toutefois, serrant ses javelots, et la main sur la poignée de son glaive. « D'où venez- vous? s*é- crie-t-il , et pourquoi vous cacher ainsi tout ar-' mes? » Cette question n'est point faite de l'hum- ble ton de la peur ; aucune voix ne répond ^ et es silence ne lui permet pas de croire à des intoi- tions pacifiques. Voilà soudain qu'un trait lan- cé par rénorme bras de Chthonius , chef de la troupe , fend l'obscurité des airs ; mais un diea et la fortune trompent son effort. Cependant Q perce la peau hérissée du sanglier de Calydon ^ qui couvre Tydée ^ effleure en passant l'épaule gauche; et le bois, dépouillé de son fer, yieai battre contre la gorge , qu'il n'entame pas. AIoil ses cheveux se dressent , son sang se glace dans son cœur. Terrible, il tourne de tous côtés sop visage pâle de colère , ne pouvant penser que tout cet appareil de guerre soit pour lui. « Avan> cez, sortez en rase campagne I Que craignez-vous? D'où vient tant de lâcheté? seul , seul je vous dé- fie tous au combat. » Il ne s'arrête pas à par- Monstral sika nefas, borrenl vicina juvenci Gramina ; damnatis avidum pecus abstinet berbn. 51d Non Dryadum placet umbra cboris, non commoda sacrli' Faunorum , diraîque etiam fugere volucres Prodigiale nemus : taciUs bue gressibus acU Deveniunt peritura cohors, bostemque superbam-) Adnixi jaculis , et bnmi posita arma tenentes ifH E\spectanl , dcnsaque nemus statione coronant Cœperat bumenti Pbœbum subtexere palla Nox f et cœruleam terris infuderat umbram. lUe propinquabat silvis , et ab aggere celso Scuta virum , galeasque videt rutilare cornantes , 530 Qua laxant rami nemus , adversaque sub umbra Flammeus œraUs Lunœ tremor errât in armis. Obslupuit visis : ibat tamen , borrida tantum Spicuia , et inclusnm capulo tenus admovet ensem. Ac prior, n uude viri? quidve oceullatis in armis ? • 53& Non bumilî terrore rogat : nec reddita contra Vox , fidamque negant suspecta silentia pacem. Ecce autcm vasto Cbtlionii contorla lacerto , Qiio duce fréta cohors , fuscas inlervolat auras Ilasta , sed audenli Deus et Fortuna reccssit. 5lS Per tamen Olcnii tegimen suis, atraque setis Tcrga , super Uesos hnmeros vicina croori LIVRE IL m hr : voyant aes ennemis, plus nombreux qu'il ne K rétait imagiDé, accourir de leurs retraites, «u-ci descendre des dmes des montagnes» «u-là monter du fond des vallées , un grand occuper la plaine, toute sa route enfin illMeler de Téclat des armes ; lui , comme une MUfiiave cernée par les chasseurs, que le pre- ■tarcri pousse au milieu de Tenceinte, il prend kmtkt voie de salut qui lui reste , il court vers hdoneare escarpée du sphinx, et, déchirant «■aiiis au tranchant des cailloux , gravit cette larte funeste; puis, maître de la cime du roc, «s, sans craindre d*étre pris à dos, il a sous la des moyens de destruction , il arrache un quartier déroche, qu'un attelage de tau- aurait pu a peine enlever do sol et traîner à b ville; puis il le tient suspendu de toute la fcree de ses Inras, et Iwlance ce poids immense , éflit la chute sera terrible : ainsi le magnanime Riolos levait contre les Lapithes sa coupe vide. Ses enuemis le voient avec terreur au-dessus feQX avec la mort dans ses mains, et soudain h nasse tombe, tourbillonne , et les écrase. Tètes dliommes , armes , bras , poitrines , sont broyés fêie-méle avec le fer qui les couvre. Quatre à la fris, renversés du même coup , rendent le der- ■ier soupir ; le reste de la troupe s'enfuit épou- imté. Car ils n'étaient pas à mépriser ceux qui ginient ainsi : c'était le foudroyant Dorylas, qm mm ardente valeur égalait aux rois ; Thé- m , de la race de Mars , et qui proclamait pour ttiaieux les enfants delà Terre; Ualys, qui ne 545 Tmc horrere conue • , et Tiduo jugnlum ferit irrita ligoo. y sanguisque in corde gelari. Hk fenu atqtte illuc animum , palleatiaquc ira On feicos, oec tanta putat sibi beWA parari. • Ffrtf gradam contra, caropoque erumpite aperto. Où tioior andendi ? quae tanta ignavia ? solus , Mys in arma voco : i» neque in ïûs mora ; quos ubi plares Qnoi ratua » innomeris vldet excorsare latebris , 550 ■■ prodire jogit» ilkM e valUbus imis OcKcre, Bcc paoeoa campo , totumque sub armis tékoen ilcr (at claoMS indagine profert h ■cdiuin vox prima feras) quae sola medendi Tarkala ratioue via est , petit aidaa dtrœ 555 fpÉiigoay et alMdaia infriogens cautibns uncas Euiperat joga dira manuSy acopuloque potitas , Taie pro€iil tergo melus, et via prona uocendi, InvD iogHia, quod vix plena cenrice giementes Vcrlere bomo , moriaqne valent inferre javend , 560 lapibiii avcDit : dein toto sangoine nixus faîliaet, Immanem qnaerens librare ruinam ; ia adverMS Lapithaa crexit inanem cratera Pholiis : stupet obvia leto Tarte caper sUnlem » atque émisai tarbine montis 565 Chraitar; sinuil ora viraro, simul arma, manusque, VficUqae commixio aederunt pectora ferro. Q«t»:aor hic adeo d^ecti mole snb ima le cédait à personne dans l'art de guider un cour* sier, mais qui aujourd'hui, lohi de son cheval , est couché sur le sol; Phédhne, qui tirait son origine de Penthée, et que ta vengeance avait poursuit jusque-là , 6 Bacchus! Dès que Tydée les voit , épouvantés de ce dé- sastre soudain , rompre leurs rangs et fuir en dé- sordre, il brandit ses deux seuls javelots, qu'il avait appuyés au flanc de la montagne , et les lance sur les fuyards. Puis ; n'hésitant plus, il saute d'un bond dans la plaine, et, pour proté- ger sa poitrine contre les traits , saisit le bouclier de Théron , qu'il avait vu rouler loin de lui dans sa chute ; alors , le dos et la tête couverts de leur vêtement bien connu, la poitrine défendue par le bouclier de son ennemi, il s'arrête. Les Tliébains se rallient, et marchent sur lui d'un pas ferme. Tydée tire son épée , présent fait par Mars au grand OËnée ; il fait face de toutes parts , attaque ceux-ci, puis ceux-là^ repousse avec son fer les traits qui l'assaillent. Ses adversaires, trop nombreux, se pressent et se nuisent; leurs efforts n*ont point de résultat, leurs mains errent au hasard sur leurs armes, leurs coups se mêlent et s'embarrassent dans la foule, tandis que Tydée, se rapetissant sous son bouclier, demeure inex- pugnable. Ainsi, s'il est permis de croire aux combats de Phlégra , l'immense Brlarée soutint la lutte avec tout le cie! armé contre lui, méprisant lesllè- ches d'Apollon, les serpents de la farouche Pallas, lalance de Mars, pin deThrace à lapointed acier , Congemuere : fuga tremefactum protiniis agmeu Excatitur cœplis : neque enim temncnda jacebant 570 Funera, fulmineus Dorylas, quem regibus ardens i£quabat virtus, Martisque e seiuiiie Tiieron Teriigenas confisus avos : nec vertere cuiquam Frena secundus Halys, sed tune pedes occubat arvis, Pentlieumque trahens nondum te Plioïdimus œquo, 57ô Bacche, genus : quorum ut sabitis exterrita faUs Agmina, turbatam vidit laxare catervam; Quae duo sola manu gestans accUnia monli Fixerai, intorquet jacula, et fugientibus addil. Mox in plana libens , nudo ne pectore tela 580 lociderent , saitu prsceps deferlor, et orbem, Quem procul oppresso vidit Therone volutomy Corripuit , tergoqoe et vertice tegmine noto Septus, et liostili propugnans pectora parma, Ck>n$tilit : inde ilerum densi glomerantur in nnum oSo Ogygidœ , firmantque gradum : trahit ocius ensem Bistonium Tydeus , Mavortia munera magni Œneos : et partes pariter divisus in omnes Hos obit, atque iUos, ferroqne micantia tela Decutit : impeditant numéro, seque ipsa vicissim ùuu Arma prémuni : nec vis conatibus ulla, sed ipaas In socios errare manns, et corpora turba Involvi prolapsa sua : manet ille croentis Ângustus telis, et Inexpugnabllis obstat. fS3 LA THEBAIDË. les foudres qae Pyracmon se lassait à renouve- ler, et se plaignant encore, quand l*Olympe en- tier l'assiégeait, d'avoir tant de bras inactifs. Non moins ardent, Tydée présente partout son bou- clier, roule, tourne sur lui-même; s'élance sur les moins bardis , les presse , arraclie les dards nombreux qai s'enfoncent en tremblant dans tout l'orbe de son bouclier, et s'en fait des armes; reçoit plus d'une blessure , mais aucune n'atteint les organes de la vie , aucune n'a le pouvoir de donner la mort II fait rouler le bouillant Déilo- chus, et lui donne pour compagnon de voyage diez les morts Phégée, au moment où il levait la bâche pour l'en frapper; puis Gyas, né près de Dircé; puis Lycophon, descendant d'É- chion. Déjà les meurtriers tremblent , ils se cher- chent, ils se comptent; ils n*ont plus la même soif de carnage, et voient avec douleur dimi- nuer leur nombre. Voici venir Ghromis, rejeton du Tyrien Cad- mus. La Phénicienne Dryope le portait dans son sein, un Jour qu'entraînée dans les chœurs des bacchantes , oubliant son fardeau , elle saisit un taureau par les cornes pour te le sacrifier, ô Baochus! et laissa tomber à terre son enfant, que la violence de ses efforts avait détaché de ses flancs. Fier de ses armes, fier de la peau d'un lion qu'il avait dompté , il brandissait une lourde et noueuse massue, s'écriant: « Guerriers I un homme seul, tout seul, ira-t-il à Argos se glori- fier de la mort de tant de nos frères? On croirait à peine à son retour. Compagnons I n'avons-nous plus de bras , n'avons-nous plus d'armes? Bst-ca là, Cydon, est-ce là , Lampus , ce qœ nous avms promis à notre roi? » Pendant qu'U crie, mm flèche thébaine, lancée par Tydée, lui entre iiM>f la bouche , et son gqsier ne l'arrête pas ; sa voix s'éteint, et sa langue coupée nage dans le sang: Il était debout encore; mais, la mort envahis* sant ses membres, il tombe , et étouffe son der* nier soupir sur le dard qu'il mord. Et vous aussi , fils de The^ , pourquoi ynm dénierais-Je une renommée glorieuse? Périph« soulevait du sol son frère expirant (Jamais on w vit plus noble exemple d'amour fraternel); d'une main il soutenait sa tête appesantie, à$ l'autre son flanc; les sanglots déchiraient m poitrine , ses pleurs se faisaient Jour à travers kl courroies de son casque, quand tout-à-coup, ai milieu de ses gémissements, une lourde Javeitee l'atteint par derrière, et lui brise les cêtes. Le t&t pénètre Jusqu'à son frère et Joint deux oœm déjà réunis par l'amour. Le premier frappé lève ses yeux encore baignés par la lumière, puis, à la vue de son frère, mourant, les baisse; mali l'autre, à qui sa blessure plus réeente iatoe es» oore quelque force : « Puissent tes enfonts, dlM à Tydée, te donner de pareils embrassemoDlSf de pareils baisers I » Ils succombèrent au mlMi destin , tristes victimes, convoitées par la mort; ■ et se fermèrent mutuellement les yeux. Et déjà Tydée chassait devant lui Méoélèa , li pressant vivement du javelot et du bouclier; m* lui-ci, tremblant, fait quelques pas en arrièit| NoD aliter, GeticK si fas est credere Phlegrae, 595 Armatum iromensus Briareus stetit aeUiera contra, Hinc Phœbt pharetras, hinc toryae Palladis angaes, Inde Pelethroniam pnefixa cnspide pinum Martis , al hinc lasso mutata Pyraanone temnens Fuhnina, quum toto nequicquani obsessus Olympo 600 Tôt queritar cessare manus : non segnius ardet Hnc iUuc clypemn objectans , seque ipse recedens Circuit; interdum trepidis occurrit, et instat Spicula divellens, clypeo quae pluriroa toto Fixa tremunt , armantque Tîrum , sœpe aspera passum Vulnera , sed nuUum vitac in sécréta receptum , 606 Nec mortem sperare valet : rotat ipse Turentem Deilochum, comitcmque ilU jubet ire sub umbras Phegea, sublala minitantem belia sccuri, Dircaeumque Gyan, et Ecbioniom Lycopliontem. 610 Jam trepidi sese qiiïerunt, numerantque; ncc idcin Cœdis amor, tantainque dolent raresoere turbani. Ecce Chrorois Tyrii demissiis origine Cadmi , (Hune utero quondam Dryope Pliœnissa gravalo Rapta repente choris , onerisque oblita , ferebat : 6 f 5 Dumque trahit prensis taurum tibi comibiis, Ë?an, procidit iropulsns nimiis conatibus inrans :) Tune audax jacuUs, et capti pelle leonis, Pinea nodosa qoassabat robora clava , Increpitaos : « Unusne , viri , tôt csrdibiis anus 620 Ibit oTans Argos? rix credet fitma reveno. Heu socii, nullaoïe manus, nulla arma valebom? Hœc régi promissa, Cydon, hapc, Lampe, dabimiis^» Dum clamât, subit ore ca?o Theumesia oomns, Nec prohibent Tances : atque iili Toœ replets SIS ^ Intercepta natat prorupto in sanguine lingua. j Stabat adiiuc, donec transmissa morte per artm \ Labitur, immorsaque cadens obmutuit basta. Vos quoque, Thespiadae, cur infitiatus Ikmmm Arcuerim Tama? fratris moribunda lerabat Membra solo Periphas, (ni! indole clarius illa, Nec pietate fuit,) laova marcentla oolU Sustentans , dextraque latus : singultibns Exhaurit thoraca dolor : nec vincla coercent Undantem fletu galeam , quum multa gemeoti 631 Pone gravis curvas perfringit lancea costas. Cxit et iii fra*rem , cognataque pectora tcio Conscrit : illeoculos etiamnum in luce natantes Sistit, et adspecta germani morte, resolvit. At cui vita recens , et adiiuc in vulnere vires : 64§ « Hos tibi complexos , Iisdc dent, ait, oscul» nati. • Procubuere pares falis , miserabile votam Mortis , et alterna clauserunt lumina dextra. Protinus idem ultro jaculo parmaque Menaetem Proterrebat agens, trepidis vestigia rétro fis Passibus urgcntcm , donec defecit iniqut LiVKfc IIL à terre un obstacle ^ et de ses deux mains Il supplie , et retient en i»ême temps qui pèse sur sa gorge : par ces étoiles qui étincellent dans fttnbre , par les Dleu^i , par cette nuit , qui est lÉB i toi l permets que Je porte à Thèbes la non- nliie notre dî'sastre , et qu'en faee du peuple lé je proelame , au mépris du roi , tan Puissent nos traits retomber sans l'avoir Mffé^ le fer rebondir sur ta poitrine , et ton ami pttlnit te revoir vainqueur ! » Q dit ; Tydée ne change pas de visage : » Tu tes larmes , dit-il ; et toi aussi , si je ne me tu as promis ma tête à ton roi impie. aux armes , renonce au jour ; que de- lâchement merci? La guerre n'est pas • A peine a-t^ii parlé ^ et déjà il retire son' ifÉhne pteân de sang ^ puis il poursuit les vain- m àt wm ailiers sarcasmes : » Ce n*est pas là Iriennale qu'a consacrée la coututnc de 1» laeétres ; ce ne sont pas là c^ orgies de €ad- fét^ de Bacehus, polluées par des mè- 19 fiirietises. Pensiez-vous marcher, vêtus de 4e daims , armés de tbyrses fragiles , au Hiieit da tumulte efféminé de vos fêtes; ou Bnvr, Hit scki de la flûte plirygienne, des com- lik lumteajç , îneannus aux vrab braves ? Ici HtKf sont Ips eambats^ autre est la fureur; igumlfg diez les morts, 6 idches, encore trop pamocabreux ! * Ces mots, il lai rugît; mais «pQkdaïkl ses membriis fatigués refusent d'à- ^y et tes battements de son cœur ^ ralentis* mL Sa main soulevée porte des coups sans ef« fet, Ma pas sont plus tardifs, sonJDras ne soutient ffm wm bouclier, qu'il a changé parmi tant de ^ lf|iHitlliii t une eau glacée tombe de sa poitrine , bpMi biima r panterque maauâ diilractus in «mbas ffwKM per hëâ steU» intcrtiàbcntihas ombras , oclÊOtque lijtini : sim ^ Uhlm Tliebi^ fi50 unir Yutgique per on pavéalifl ito M figi Cttani ^ ^tc irrita nohis êÊOàr , aÉilii|iM înwm peii«trabile ïtrro , ft ^i^iiill viclor reveliiiris amico. «> nt£ ilmOtil vnUum muiilos , n Inarie^ 655 l^ail, iKtfflWftf «I tUf iiî r»llcir, iniqitg i mïist duci : nmit xrma, d Ionique s: qaid É»qu«rii Urntdiie compeiidîa \\Ub? naeQl : ■ iiniuil ln^, 4ft cra^um sanguine tdyni Il aie tiiptir dkUs mfensus atruiris ' victM i • ?c «iisUticl titntiû Mulatum âpaiijâ : gcLiduâ eadU initwr anhelû Pefilore : lu m crineSt ardenUaqu*? ora cruenlU Koribus, el L^Lra morientum atls^perTme manant. rt leo , ^m t^ampîs longe custode fiif^to lVfaâS>ta$ d^pafttuâ oves^ uhi »angiiintï multû LmurîaU fiimcs , cervixcjue , et laïw gravatiB Consedcre jubœ , mcdiis in racdîbiii* ad^tnl /Egt^r, liians^ victu^ue cibts : née jani ampli us irai Criidcâ4:uot : lantiim va^ui;^ ferit aora maUs, A1f>11]ai|ye éjecta ddambit vellera lingua. lUe elJam TUebaa ftpoliis, el sanguine pie mis îâict» et Jitlomtis sfise , populor|iie , dydque Ostenta^set o van*, ni lu, Tritoni» virgo^ Flagrautem , multaque operis rwiUgine plentun , ConsiUo dignatû virum : « Sate Renie ««peabi CEneos , ab8ïis Annuimus , jam pone niodum ^ niHiiiiumue socuiniia ero OTâ fisa 134 LÀ THEBAIDE. m \cile tes armes; répare tes murs minés par le • temps ; surtout , sou viens-t*eu , entasse combat- « tants sur combattants, renforce, multiplie tes ba- « taillons; vois cette plaine gorgée de sang par mon « glaive : tels nous venons , nous /aux combats. * 11 dit, et, pour prix de ton aide , 6 Pallas, félève un trophée de sanglants débris. 11 rassem- ble les dépouilles éparses, et compte avec joie ses triomphes. Sur une éminence , au milieu de la plaine , était un phêne qui depuis longtemps avait oublié sa jeunesse, courbant vers le sol son feuillage, et robuste encore sous sa dure écorce ; il y suspend les casques d'acier poli , les armures percées à jour par les dards; il place au-dessous des faisceaux d'épées tronquées, et de javelots brisés dans le corps des blessés. Alors, debout sur cet amas d*armes et de cadavres, il entonne cette prière , au loin répétée dans la nuit par Té- cho des montagnes : <« Fièrc déesse , la gloire , l'image de ton père , déesse guerrière, qui couvres ton front d*un cas- que, parure terrible, mais belle, et ta poitrine de la tête saignante de la Gorgone ; qui , non moins que Mars, non moins que Bellone armée du Javelot, tires, des sons ardents de la trompette des combats, souris à ce trophée que je fofTre! soit que, pour visiter mon champ de bataille, tu descendes de la montagne de Pandion , soit que tu quittes Itboneet ses chœurs joyeux, soit que , après avoir trempé dans les eaux du Triton libyen les boucles de ta chevelure , ^élançant Parce Deis : haie ima fides optanda labori. Fortuna salis usus abL » Restabat acerbis 690 Faoeribas, socioque^gregi non sponte superstes Hemonides (ille hâec pneviderat, omina doctus Aeros, et nulla deceptus ab alite) Maeon, Nec Veritas prohibere dncem : sed fata monentem Privavere fide : Tila miserandus incili ^ C95 Damnatur : trepido Tydeos immitia mandat : ■ Quisquis es Aonidum, qaem crastina munere uostro Manibus exemtum mediis Aarora videbit , Hœc jubea perferre duci : cinge aggere portas : Tela nova : fragiles œvo circumspice muros : 700 Praecipoe stipare viros , densasque memenlo Multiplicare acies : fumantem hiinc adspice late Knse meo campum : taies in bella veninuis. » Haec ait, et meritœ pulchrum tibi, Pallas, honorem Sanguinea de strage parât , prscdamque jacenteiu 70 j Comportât gaudens, ingeatiaqMe acta reconset. Quercus erat tenene jam longum oblita juveotœ Aggere camporum medio, quam pliinmus ambit Frondibus incurvis et crudo robore cortex : lluic levés galeas, perfossaque vuloere crebro 710 luserit arma ferens, huic truncos ictihus enses Subligat , et fractas roembris spirantibus liastas. Corpora tune atque arma simul cumulata superstaos Incipil : oranti nox et joga longa résultant : « Diva ferox , magni décos ingeniumque parenlis , 7 15 Bellipotens, oui torva genis horrore decoro frémissante sur ton char rapide , traîné par deux cavales vierges, tu sois emportée jusqu'à moi; jeté consacre ces débris d*armes et ces dépouilles informes. « Mais si jamais je revois le pays de nos an- cêtres , ces lieux où régna Partbaon ; si Piearon , la cité de Mars, s*ouvi*e à mon retour, je te con- sacrerai , sur la colline qui s*élève au centre delà ville , un temple étincelant d*or, du haut duquel tu pourras voir au-dessous de toi les tempêtes de la mer Ionienne , et le lieu où le turbulent Achè- loûs entre en tournoyant dans la mer^ et dépasse les Échinades qui lui barrent le passage. Dane ce temple je ferai représenter les combats de nMi aïeux, et les visages redoutables de ces rois nuH gnauimes ; h son dôme superbe j'appendrai leort armures, et toutes celles que j*ai conquises n prix de mon sang; celles encore qu'avec ton aide , ô Pallas, je remporterai du sac de Thèbei. Cent vierges de Galydon , vouées à tes aatds, porteront, suivant le rit attique, des flambeau! dans tes fêtes, çt entrelaceront au chaste feuillage de l'olivier des bandelettes mi-parties de blancet de pourpre. Une prêtresse, qui aura vécu de longi jours, nourrira un feu perpétuel sur ton foyer, et jamais ne tentera de pénétrer tes pudiques mys- tères. Toi , dans la guerre , dans la paix , tu w- cevras , et souvent , les prémices de mestravaaZ|, J sans que pour cela Diane les repousse. • j'i 11 se tut, et prit le chemin d'Argos, qui lii, était devenue si chère. Cassis , et adsperso crudescit sanguine Gorgon. Nec niagis ardentes Mavors , hastataque pugme Impulerit Bellona tubas , huic annue sacro-: Seu Pandionio nostras invisere caedes 7ie Monte venis, s:ve Aonia devertis lUione Lœta cboris, seu tu Libyco Tritone repexas Lota comas , qua te bijugo temooe frementem s Intemeratarum volucer rapitaxis equamm : =1 Nunc tibi fracta vimm spolia , inrormesque dkami» TSft ' Ëxuvias : at si patriis ParUiaonis arvis '^ Inrerar, et reduci pateat roibi Martia PienroD i • -^ Aurea tune mediis urUs Ubi templa dicalx> -' ^ Collibus , lonias qua dcspectare procellas * f Dulce sit , et tiavo tollens ubi vertice pontora M '* Turbidus objectas Achetons Ecliinadas exit. i \ Hic ego majorum pugnas , vultusque tremendos ^ Magnanimum edingam regum, figamque superbi» !^ Arma tholis : quaKjue ipse meo quaesita reyexi ^ Sanguine , qua^'que dabis captis , Tritonia , Tkebk. 711 ' Cenlum ibi virgineis votœ Calydonidcs aris' '• Act^as tibi rite faces, et ab arbore casta Nectent purpureas niveo discrimine vittas : Pervigilemque focis ii^^nem longa;va sacerdos Nutriet, arcanum nunquam ins|)ec(ura pudoreui. 74tt Tu bellis, tu paceferes de more fre<{uentes Primitias operum , non indignante Diana. » Dixerat;etdulces iter instaurabat ad ArgiM. LIVQR (ïï. 155 LIVRÉ TROISIÈME. Doîiarqtie de Thèbes, au milieu de ^^_^ it t^ste aux astres une longue ^„_ à parrt^urirjusqu^a TAurore, se refuse ifiços du sommeil; le chagrin veille dans son r el la i^onscience de son crime le torture ; icrainti?) le plus sinistre des augures dans aA^. \e baî latte de pensée en pensée : ' TMallieurenx que je suis, s'écrie-t-iU d'où ,«^ „' retard? K'^r, suivant lui ^ c'est tho^e fa- [dteinir tant de guerriers viennent ù bout du seul t^ ei au Dombre il ne mesure pas la force rip>, ) AuraîpnMls pris une autre route? rtroupes ûuraiént-elles tié envoyées d'Argos itrcours? Le bruH de celte criminelle en-, lie seraiit-il répandu dans les villes voisi- jil-iïs trop peu nombreux , ô Mars ! ou ,.,.^,jit-ils Jaches, ceux que j'ai choisis? fik J'ai Chfomis, j'ai Dorylas, mes pins gi»c*tiers; j'aï les aïsdeThespis,pulssnnt!i \ les aiorsde Tbel^es, qui m'enlèveraient I ^Y^iQ «s fondements* Mais cet homme , il Fi'tftiNiS^ je pense, impénétrable à mes armes, Ift» des bms d'airain ou de diamant ; oh ! 5^ fti, ayant pu combattre , ils^ sont arré- _ji amii homme î ^ \ lefkH turbuieut de ses pensées remporte [fifl J«; il se reproche, sur toutes choses, de ^l'imtf pas, en pleine assembli/e, percé de son tsee Famb^sadeur au milieu de sa harangue, ' MêMÎ a ta face de tous son cruel ressenti- TUjà fi a honte de son entreprise , déjà il [ta nfÊMkt i tel on pilote de Calabre confie sa UBEH TERTtUS. I ! Itm Aaâm ttirMlf otor perfida^ mhe. , 1 iKk «à «tiCifiiSi , c|Uïm^ î« liameittibus :à^UU , U^^ ad A^foniTH «uper«t Ubor^ €tîa somm taipi : isf IçîlJiot aulino , aederisqué pnraLi lipieiiiin «s^ert^t cur^ : tune plirrîaui vermt h m in lictbîU augur limor r i* Heî mtlii ! chimât, nor» ? 'cani proiia rutuA , (Scnemque tôt «irmis [^ nrc ntimero rirtiitrm unlnmiiique r^pçndU) n^ diverse Ttï'^ nu ni miâ^iis ab Argis bt«s ? i ti stret edA âaln h\m pt^r u rbes 1 0 aI |«ocoMii^> piiittT Untrlivp^ manuvo tlÂcort^? at cuiiii r<>r(îhHimus illîc , H Dur y 1*5, el nos tri* lurribuïi ii^rpii m Mût lapèrent mïû TundituE Argos. O Uk mti* f rM»r, îiiipecieIrjibtU arnits , 1 & Bi ioAidoqiAe dâtofi itddmiiiile liia^rki^, ; hm icgliM ! tjuiinim lnhut ïi^^tl in un ci , Ha IMiliift* • Vftilo sic turbidui i^tu ftt Mi» eulfMt taper t^uinm , qui imn i» ai«djii k^msi ecr Ubus etuâ 20 ,ftFl«ri Signa ilabiit mûgtixe' lon^B ttianiri^ta Tuina* , Planctucpiu i'I gémi Lu : lacriiaas narn prtïtiituN onutpë F M itérai Hiaud jùHùt ^llii deveriitur orbnâ ^â PjiKlor Rb agr^^ttini nnrlurna sU^^c lu|M>rum^ VIÙ LA THtlî AIDE. ment de la lune , n poussé la nint dans les bois nv€C le troupeau confié à sa garde. Le jour dé- couvre À seâ yeux le carnage ; il eraïnt d'au non* cer lui même a sou maître ce malheur récent ; lildeuXï souillé de poussière, il remplit les cara- PiÉgues de ses plaintes, se Ûgure avec désespoir le silence de la vaste étable, et appelle les uns après les autres ses taureau ?[ perdus* Dès que les femmes deThèbes, rassemblées aux portes delà Tille , le virent arriver seul, hor- reur ! seul , sans ses compagnons , sans ses cbefe magnaolmes, n'osant l'interroger, elles poassè- rtrnt un cri, pareil au cri suprême d'une ville prise d'assaut ^ ou d'uu vaisseau qui s'abîme. Quand le fils d'Hémon est en présence du roi qu*il hait et qu'il cherche ; « De tant de guerriers, voici le seul que Tvdée te renvoie : soit décret des Dieux , soit efîet du hasard , soit plutôt , ce que j'ai honte d^avouer^ le courage invincible de cet homme , tous (et j'y crois à peine moi qui te r annonce)^ tous ont succombé, tous; j'en at< teste les flambeaux errants de la nuit, et tes mâ- nes de m^ compagnons , et toi le premier, funeste oiseau qui as présidé à mon retour, je ne 1 ai obtenu ni par les larmes, ni parla ruse^ ce eruel pardon, ce présent d*uue vie déshonorée! Les ordres des Dieux, Atropos, insensible aux dé- sirs des hommes , ma destinée , qui n'était pas de sortir de la vie par cette porte, m'ont ar- raché ce noble trépas. Mais , pour te prouver que je suis prodigue de mes jours et ne frissonne pas d l'aspect de la mort , écoute : Tu as soulevé, roi fatal j une guerre exécrable que repoussent tous les présages f voulant» dans ton orgueil, chasser, pour régner, et les lois et ton frère, rejetons arrachés de tant de familles en dey t'éveilleront incessamment de leurs plaintes, tu frémiras d*horreur en entendant voler nuit^ jour autour de toi les âmes de tes cinquafilj guerriers* car, moi aussi , je vais les suivre. * * Le farouche monarque s'émeut , le sang mon à sou visage sombre , et renllammc. Sur^le-cban Phlégyas et Labdacus , exécuteurs toujours j de tout ordre injuste ( c'est à eux qu'ÉUK>c]6] remis le glaive de fempire ) , s'avancent , et è*^ prêtent à saisir le coupable ; mais le magnanjii devin avait déjà Tépée à la main ; et regardan tantôt le visage de l'horrihle tyran, tantdt i propre fer : ■ Jamais tu ne pourras rien sur i sang , jamais tu ne frapperas cette poitrine n*a pas frappée Tydée. Certes je pars avecj je vais chercher la mort qu'on m'a ravie, revoir les ombres de mes compagnons qui m'a tendent. Toi , c'est aujç Dieux ^ c'est à frère.,, « Il n'achève point; l*cpée plongée di son liane jusqu'à la garde Ten empéiche : H k contre la douleur, et , ployé en deux par sou efl pour aller au-devant du coup, tombe, et, di ses derniers rdiements , rend le sang tour à ta par sa bouche et par sa blessure. Les conseillers du roi, troublés par Té vante, murmurent â voix basse ; quant au d^Hémon , dont le visa^^e est menaçant encore | farouche jusque dans la mort, sou épouse et i fidèles parents, sitôt prives île la joie de loa i tour, remportent dans sa demeure. Mais la rage de rabomînahle roi ne a*fl pas là; rimpie lui défend les Qammesdu bûc Cojiîa berile pecij* sUvîs inopinus abcgjl In^b^, et hybemfc yentoea caeumîiia Luaœ. Luce patent ca^es : dr^mino perJerre récentes lpg« timet cas«8 , haustaque informin arena Quejitibus implet agro«, stabuUciue «ileotia niagni Oditf etaml&sDs longo detordine laiiroa. tlium ootige&taï porlaniin ad tirtiina mntres Ut soUim vldere ^ nefas 1 nitUa agnilna ctrcum ^ Magnarkimosque dttces, ailiil aus^iï fjo^ rcre , lollunt Clamorem , bello quaUs supremtis aperUs Urbibuâ t aut pelago jam defioerulcnle canna. tfl prinmm invi&i cupido data copta n^s : « Hane tibi de Lauto donat fr^rtis agmîne Tydeiit JjiriïUcetu auimam » live hiK>c sentenlia Dîvum , Seu fortuûa fuit : teu ^ quod pudet ire faleri , \ih invicla lirl : tix cnido et niinlios, omîJOSj PruciibuerG omnes : noctis vaga lu mina VetVotf Et BocLuni mane&, et te roala prolinuâ ale^ Qiia redco, non baac lacrimrs menjtssef nec asiu Crudelem veniam » atque inbanorm mniiera Incîs^ Sed mhi jus^ D«itm , placi Loque ignara movcri Atnipon , atqtte ulim non luee data jaaua teti Eripijere nee£rii * jainque ut mihi prmjiga \ita) P«)Ctora, ei e&trcmaiu nihil borrcsceiitia inortefn 50 55 «0 6â 70 Adspidik^; bdliim Infandum onuni busqué negatam MovistL, funeâlCf aciem^ dum pâilere Icgca, Et GonKanguineo glisds regnare superbui Exsule ; te séries orbamm excisa domomm Planctîbu£ assiduiar quels vers, par quels cbants i*je Ui renommée à tes vertus, augure Hes Dieux? €e ii'e$t point en vain qu'ApoU ^^fi instnift des choses du ciel et jugé digne Itmi bmier : et Dodone , cette mère des forêts , ihvleff^ deCyrrha^ rtiisunt taire le dieu qui ki laspife^ tieudroot les peuples en suspens. it , réloignant de ràverne et du Tar- j ^a, iniî^iie les champs Élysées , lieux mac- ^au\ mâoesdes Tliébains, où les ordres da tyran n*ont plus de pouvoir; que les i , que les membres soient épargnés par bètes féroces; que ton cadavre, gi- ^ Ml à rkir^ sctt protégé par h crainte et le res- pMtdef oiseaux de proie. it les femmes, pdie^ de désespoir, les I, les pères, se répandent hors des murs, 4^ pif les chemins tracés, par des lleujc Im- liHiaiiblriH , tous avides de revoir les objets de UnliriBâT courent au lieu du combat. Des ÊÊÊtn de personiies les accompagnent pour les MMlerï i|iiel<|tttft-uns bruleut de voir les actes f« seul homsne, et tant de travaux accomplis « iifie nuit, li^ cris retentissent sur toute la iiHte^ et les édios répondent par des cris. Lûnqo'oQ fUt arrivé ù ces rochers tristement tew^ t ^ ^(^^ ^^^^^ horrible^ alors, comme si Ion nVÛt pas encore gémi ^ comme si une pluie de larmes n*eût pas déjà coulé, de tant de bou- ches il sort un cri unique, lamentable ; et la foufe , à l'aspect de tous ces cadavres, est transportée de rage. Le Deuil est ïti, hideux, vêtu de lambeaux ensanglantée, la poitrine déchirée, entratnant les mères. Elles fouiilent les casques des morts ^ et se montrent les corps qu'elles ont reconnus, penchées sur tous , étrangers et parents. Celles-ci essuient avec leur chevelure le sang corrompu qui les souille, celles-là leur scellent les paupiè- res^ et remplissent de larmes leurs profondes blessures; quelques-unes, d'une main vainement attentive, retirent les dards enfonces dans les chairs; d'autres adaptent doucement les bras coupés au tmnc, et replacent les têtes sur les épaules. Mais, errante à travers les buissons et dans la poussière de ce champ fatal , celle noble mère de deux jeunes guerriers qui ne sont plus main- tenant que deux cadavres, Idé, les cheveux épars , pressant de ses ongles son visage livide , objet, non plus de pitié, mais de terreur, au milieu des armes y au milieu des morts, ronle çà et là sur ce sol funeste sa blanche chevelure en désordre» cherche ses enfants, et se lamente sur tous les corps. Ainsi , toute joyeuse d'une guerre récente, la Thessaiienne , obéissant à T usage exécrable de sa nation de rappeler un homme du trépas par ses chants magiques, la main armée d'une torche de cèdre idlumée, parcourt la nuit le champ de bataille, retoumcles cadavres dans leur sang, letAtl , in U?cta ferebanL 95 i4nck Isbodi rabiil^ non hmitnm ira* ! pmit : W€M ïgat r^pi , ftacemque aepuleri ipjrii tifqmcifuâm mamtus zrcet I igpqpiift haà , mentiAque ^ nec uaquain UÊÊSKK tUnni , qui comious ausus 1 00 rc^s f qDsqQe ampla veniret nadre vîam ; quo c^mîrta dipam , iivtett femani virtutibu» addam , ÈÊfHÊmÊâêtkAÊftmu U c$pip!aia rraatra lÉMiÉ^ boroipie iiia dîgnaïufl Apolb est t lOâ Sàaorwa Doteii pareas , c^rrh-ir^que virgo êmÈàti tMUo poçftIoA J^uspendere Phœbo, isêi|ii»qptTirUref) multnm divisus Averno ll^iiM* I , carpp plA|^ : ubi manthuA &xh Mm OiliM^t nec ftûAlm iniqua Tymimi 110 êam flltft i émmA hAÏnim , ci memtïrs cruâitaft ksàÉÊÊB teriêt eivdoqiie lub a te |a4!enlem lla^HM , H iHAtjs Tolticrum reve-reotiA f^rvrt âl ■■pfeB esâaiiiii» , pti^r|ae , JFgriquc! parentes liMiftMiëMip«r|»tin4,prrinrla, paji^im 115 OÀ^sv MMIffMI ad ttcrîmiA mr^r^bite ciimint CMiaoi : i|BiM4lmci fçridu comitantur ntnUis W^m mk:oM itu^io ■ for» Ti«rf« ntiur^nl tWaiart^ rirt. rt Uititoq io uoctt* ta|M>rct(. Fervet iler gcitiitu , et j»langoribus arva rcclamanl. J îo Ut vero infâme» Bci>p«ïûfi^ silvaiïifjue nefondam Perventam , cea nuUa prius lamenta , ncc atri Maiiasêenl imbrea , sic ore iniseiTimij& uno Ksoriiur ft^ur, adspectyquc accensa criiento Turba furit : stal Ranguioeo dmùs»iis amictii m Lnf tus atrox f c^&oque invitât [lectore matres. Scrutantnr pleas Trigentum , iriTentaque nionslraiit Corpora, proddua; super exieroasqtJG , âuo^qii^. lisï} pressant in tabe comas , lim tumina signunl « Vulneraqne al ta replent lacrimi* : par* spîcula dvxïrii i:m Ne(|ulc^uam parcenle trabunt , pars molUt«r apt^nit Bracbia Irunca Inco , et ccrvicîbus ora reponuîit. At va^ per dumo», vacoiqu^; in pukere campi , Magt^ia parens juvemim^ gemint tune funeriSp Jdo, Sqiialentem sublala comam , liventia^^ue ora l Jô IJnguc p remens , nec JEiin inf«lix miseranilaquej vrmm Terror inest lacrimis^ per et arma a t^irpora laii^im Oanitiem impexam dira teHure votuta»», Qna^Ht inop» natos, omniqiie in corpore plani;it. Thesaatis liaud aliter belto gaviiia ri>c«titi , 1411 Cni gentjle nefa^ hominem revocare canendo, Multilida aUoUens antiqua lumiiia cedm , ^ocle subît campo», versalque in ainguine funtium Vuli^ua, et (:\plg(Ql manpB, cni pfurima Ljn^ito i:t8 et examine auquel des mânes elle pourra donner le plus do messages pour les vivants ; les âmes attristées s'en plaignent, et le pèredu noir Averne s*en indigne. Les fils d'Idé gisaient à Técart sous une ro- che : heureux qu'un même jour, qu'une même main les eût enlevés ; qu'un même trait , traver- sant leurs poitrines , les eût à jamais enchatnés ! Idé les voit, et les larmes s'échappent par torrents de ses yeux : « Sont-ce là vos embrassements,sont-ce là vos baisers, ô mes fils? Est-ce ainsi qu'au dernier terme, la mort, cruellement ingénieuse, vous a enlacés l'un à l'autre? Quelle blessure touche- rai-je la première? quel visage presserai je le premier de mes lèvres? Est-ce bien vous, puis- sance de votre mère, vous, orgueil de mes flancs, vous par qui je croyais égaler les Dieux , et surpasser en noblesse toutes les mères de Thèbes? Oh! combien sont plus heureuses , com- bien sont bénies dans leur union celles dont la couche a été stérile, celles qui n'ont jamais, dans la douleur de l'enfantement, attiré par leurs cris les regards de Lucine sur leur demeure I Moi, c'est ma fécondité qui est la cause de mes maux. Et ce n'est pas même dans une bataille, livrée à la lumière du jour, qu'illustrés par quelqu'une de ces actions dont les nations gar- dent un éternel souvenir, vous êtes allés cher- cher des blessures , glorieuses du moins pour votre malheureuse mère; c'est une mort obscure et misérable que vous avez subie. Hélas! dans ce sang répandu, quel vol fait à la gloire! Oh! moi , je n'oserais séparer vos mains enlacées dans LA THÉBAIDE. Imperet ad Superos : animaniiD inœsta queruntar Concilia , et nigri pater indignatur ATemi. Illi in secessu pariter sob rape jacebant Felices, quos una dies, manas abstulit una, Perria vulneribos média trabe pectora nexi. Ut vidit, lacriniisque oculi patoere profusis: « Ho8De ego complexes, genitrix, hœc oscala, nati, Yestra tuor? sic vos extremo in fine ligavit Ingcnium cnidele necis? qus vulnera tractem, Quœ prius ora premam? vosne illa potenlia matris, Vos uleri fortuna mci? qua tangere Divos Rebar, et Ogygias titulis anteire parentes. At quanto melius, dextraque in sorte jugatae, Qiils stériles Uialami, nulloque ululata dolore Respexit Lucina domum ! roihi quippe malorum Causa labor : sed nec bellorom in luce patenti Conspicoi factis, a;temaqiie gentibus ausi, Quffîsistis miser» Tulnus memorabile matri; Sed mortem obsciiram , miserandaque funera passi. Heu quantus furto cruor, et sine laude jacetit»! Quin ego non dextras miseris complexibus ausim Dividere , et tanti consortia rumpere leti : Ile diu fratres, indiscrelique supremis igiiib'i» , et caros uma confnndite mari? s ■ 145 loO 155 IGO 1C5 une déplorable étreinte, ni rompre ces nœti('i serrés par le trépas: allez, et, toujours frèrfs, brûlez au même bûcher, confondez vos cendres dans la même urne. » Pendant ce temps chacun a disposé ses morts : ici Ghthonius , là Penthée sont appelés à grands cris, le premier par son épouse, le second par sa mère Astyoche; ces jeunes enfants, espoir de^ * ta race , ô Phédime , ont appris la mort de leur père ; Marpisse , celle de son fiancé Phyllée , et les sœurs d'Acamas lavent son corps ensanglanté. Alors, le fer en main , ils font pénétrer lejoor dans la forêt, et dépouillent la colline voisine de sa couronne d'arbres antiques , confldcnts des actes de la dernière nuit et témoins des cris des mourants : là, en face des bûchers, parmi les* quels chacun a le sien dont il ne peut s'arracher, un homme d'un grand âge, Aléthès , s'efforce de calmer la funèbre assemblée : « Certes, malheureux jouet des destins, notre race a fait bien des chutes , depuis que l'étranger de Sidon sema dans des sillons thébains une moisson de fer qui produisit des fruits étrangers, et rendit nos champs formidables à ceux qui bs cultivent; mais jamais, ni lorsque le palais de Cadmus, par suite des conseils de la Jalouse Jii* non, fut réduit en cendres par la foudre, af lorsque , fier d'une funèbre victoire, l'inforlonf ^ Athamas descendit de la montagne effrayée, ^ rapportant , hélas I avec des cris de joie , le corpc" inanimé de Léarque, non, jamais Thèbes ne poussa de tels gémissements, jamais ses demeares ne retentirent de cris plus aigus , pas même ton* que , domptée enfin par la fatigue , Agave per- Nec minus interea digesta sUrage suorum Hinc Chibonium conjux , bine maler PenUiea clamât ITS Astyocbe, puerique rudes tua, Phanlime, proies Amissum didicere palrem , Marpissaque pactum ' Pbyllea ; sanguineumque lavant Acamanta sororet. ! Tune ferro retegunt silvas, èollisque propinqui i Annosum truncant apicem , qui consdus actis I7S H Noctis , et inspexit gemitus : ibi grandior »?o ^ Aute rogos , dum quisque suo nequit igné reYelli » f\ Concilium infauslum dlcUs mulcèbat Aletlies : i n Siepe quldem infelix , varioque exercita lodo \ Fatorum gens nostra ruit , Sidonius ex que m ii Hospes in Aonios jecit sata Terrea suloos ; > Unde novi fœtus, et formidata colonis ^ Anra suis : sed nec veteris quum regia Cadmi Fulmineum in cinerem monitis Junonis iniquae Consedit , neque funerea quum laude poUtus l^ Infelix Atbamas trepido de monte veniret , Semianimem beu Iseto rcferens clamore Leardium Hic gemitus Tbebis : nec tempore darius illo PbœnisstB sonuere domus , quum lassa furorem Yicit , et ad comitum lacrimas expavit Agave. i9d Una dies similis fato spedeque malorum JLquSi fuit , qua magniloqiios luit impia flahiA LIVRE IIL 120 it m fureur^ et , à Taspect des larmes de ses aMiigiMïiis , fut gbeée d*épouvaQté. Un seul r, seflCkhtaMe à celui-ci par le maUieur^ Té^ala Kl dans son ttigitbre aspect^ (e jour où la fille t de Tantale e^ipta ses orgueilleuses paro- jlenqii>iitaurée d'innombrables ruiïies elle «faimtt du sol tant de cadavres, réclamait tant • Td était rétat de la foule; ainsi , abandoa- ;lt Yille f jeun^ gens et vieillards^ et un i de femmes, mêlaient à leurs gémi&se- iieproehes aux Dieux sur leur injustice^ Baient eu tumulte vers les sept portes de ÙèèÊ», à la suite du double convoi qui sortait |if diaoïDe d'elles. Moi-racme , je m'en sou- flc8«v qvioique mon âge ue fût pas encore eapa- M« dTaJUlctian vjc pleurai, j'égalai mes cris à fmSL et me^ parents> Ces mal lieu rs toutefois nous idtaifsil dai Dieux : et je ne voudrais pas,' 6 Dé- ie!p«rcci|u*Actikm, poursVtre glissé jusqu'aux Ih^ de tA cbaste fontaine, et t*avair souillée itis regartis profanes, fut déchiré par ses itam en fureur, ou parce qu'une reine vit sou IM, le K^soUant en eau, former subitement un ^1 Je ne %'oadrais pas répandre de nouveaux ■Écm; âii^t le voulaient les funestes fuseaux 4o Parque» « ainsi Tardonnalt Jupiter. Âujour- lltQl^ccsl pour le crîuie d'un roi parjure que mt AtxMU perdu tant de ci toyeos innocents , Té^ Mi de iK»tf^ patrie; la nouvelle que le Iraité a irfbaléaux pieds n est pas encore parvenue à kfp»y el dcja nous déplorons les derniers mal- kvséeta guerre. Ohl pour les chevaux et pour \m mvalkrs quelle poussière épaisse et quelle mmf î oh î quel rouge affreux teindra nos fleuves piiÉil A vciusces combats , quitHes dons la ver- Évdcrâgsi pûur moi , puisse -je, quand c'est Mtfft» loMBiiicrif quiim tïratmtuêâ mbU Clipon mi npcrel terra, tnt quaereret ignés. L *i^ tAkim . cl sic urbe jcïicta 1D5 qveMnc^, H ioiigp examine matres nmcrt Dei», mi*«oq«e tumuHu lÉB MT i«gffil£i tiipabaal fujiera portas. I^ot IfVAta , memiDÎ ( nec dum upla ilatoribus a3ta& ) Bam tMWn » gem iluqae meo» ikiq uosae part;n tes. 200 IbtMHi Snperi : nec qood tibî , Delb^ ca^tu» MÉjpflm ad fonle$, «pecula tetneraate profana ^ ^àémmtatm insâQi noa agnovetc Molossi « liArtBi n^t tîit v^fo quod i«Di;ujiie au\it U «Uittt reçhs a taÊui i sic dlrt «ororu m 30 S plan dil«Bi« tiiîuiiique Joifi: nunc ri^gifr iniqui QÉMnifii Icninefltoi ptrio; lot culmina tives Eliiaus; dm; «dlioc caloiU rœd^iiâ Argo» IkVAtabilt <4 iam belloruro e^ctr^^ma dûiemufl. QHRta» «^4 , i}u Afvtusqiie > iris io pti I v ère <^a6&o ^ l o tiiir ! Il» ^iMill en»dcl« rutiebilis aiaties ! TMtttt h0e MIq iririilis m:inus . ast ego dooer lan Heel |pe snot terjatjuc îiistcroar avJi». « encore permis, obtenir un bûcher qui m'appar- tienne, et me coucher dans le tombeau de mes ancêtres! « Ainsi parle le vieillard , et il ajoute des im- précations contre H m pie Etéoele, Top pelant cruel et infilme, et lui prédisant le châtiment. D'oii lui vient cette liberté de paroles? Son terme est proche^ toute sa vie est derrière lui, et il voudrait illustrer sa mort tardive. Celui qui a semé les astres , observant depuis longtemps du sommet du monde ces événements , et voyant se développer dans ces nations un premier germe de sang, fait appeler Mars en toute bâte. Ce dieu venait de ravnpjer le pays des féroces Bistons et les villes des Gèles, et, tout agité encore , pressait la course de ses chevaux vers les régions élhérces , secouant son casque , qui a la foudre pour panache « et ses armes d*or d'un éclat sombre, animées d'effroyables figures de monstres. Sous sou chnr le ciel tourne, et utte lumière sanglante jaillit do son bouclier, dont l'orbe rivalise avec celui du solelL Dès que Jupiter )e voit encore haletant de ses fatigues au pays des Sarmates, et la poitrine soulevée par la tourmente de la guerre : ' Tel que tu es, dit-il, 6 mon fils, pars pour Argos; tel que tu es, Tépée ainsi trempa, le front ainsi nébuleux de colère. Que les peuple» secouent le frein j que , prenant tout le reste eu haine, ils ne désirent que toi ; qu'ils se vouent ri toi corps et âmes. Emporte de force ceux qui hé- sitent, enfreins les lois que j'ai données. Il l'est permis d'embraser d'ardeurs belliqueuses les hô- tes du ciel, et jusqu'à mon âme tranquille ; déjà moi-même j*oi jeté les semences de guerre; Tvdées'eu retourne, racontant Tinfâme attentat d'Étéocle, odieux prélude d'une guerre honteuse ; Uaccseaiûr : muitimique oefas Etecfclis ju-^rbat, Criiddem ioramiiiEiique vocansî, pœuasque datyruni. SIS UiiiJeea Libertas? Juxla illi fîms «t s^tâs TûlJi relrcj , siirfCqHC velit decus addcrc roôi li* Ita3c sator astrorum jamdydum e vortieiî mirndi Prospcclang, prirooque imbuLâs Mngumagefltes, Grâdlvum accîh lïropere jiilieL Kle fu rentes 230 fiblona&f et GeLleas })opt]latus cœdLbtii urbes, Tiirbîdua îEtlierea.'ï ctirnis iirgehat ad nrcei ; Fulnuriiï criâCalurn gaies jubar, armaque in auro Tri^iia , lenijîdâ monatrorum anima la ûgum , tûcu tiens : toaat ue potus, cLip«ique criiuntà 3ii Lux ruliet , et solem long/e ferti apmuiuA orbis. Htinc ubt Sâ/maljcû5 etlamoum elllare iAboi«ft Juppiter^ et toU perfusuro pëctora l>e]Lj Tempestale videl : « Taïjs milii^ nale , per Arg^ij Tali* *ibi : fiie ense madeus, ac ii*ibilt*ii ira. 330 EKtiirb^t rmiâe& inno^; H cuticla pcrosi Te eu [dan t, tibi ptied|iitet auima^ue^ manusque DeTOTâânt ; rai>e cunctante&, «t ttf^cra turtia ^ Quie dfdioins : tibi fas ipso& incendcfe b*^lh 130 ees embûches, cette trahison dont ses armes Tont vengé. « Fais qu'on le croie. Pour vous, divinités dont le fving est le mien , à quelque degré que ce soit, n'entravez pas ma haine , ne tentez pas de me fléchir par vos prières; ainsi les destins, ainsi les noirs fuseaux des trois sœurs me l'ont juré : ce Jour, dès l'origine du monde, est fixé pour la guerre , et ces peuples sont né^ pour les combats. Pourquoi m'empècheriez-vous de poursuivre dans ces nations la vengeance d'anciens crimes, de châtier des descendants maudits? J'en atteste ce front , étemel sanctuaire de ma pensée , et ces sources de TÉlysée, puissances sacrées, même pour moi , de ma propre main Je renverserai Thè- bes, J'arracherai ses murs de leurs fondements, puis sur les maisons d'Argos je ferai crouler ses tours, et la changerai en lac, -en i'fnondant de pluie; oui, dût Junon elle-même, au milieu de ce bouleversement , embrasser dans un dernier effort et ses collines et ses temples. » Il dit ; et, altérés comme s'ils n'eussent été que des mortels , tous les Dieux retiennent et leurs voix et leurs pensées. Ainsi, quand les vents lui donnent une courte trêve, la mer languit, et ses rivages dorment d'un calme sommeil; l*air, chaud et lourd, caresse d'un souffle à peine sen- sible les feuillages des bois et les nuées ; alors les étangs, les lacs sonores s'affaissent, les fleuves se taisent, épuisés par le sdeil. Mars triomphe de joie en entendant cet ordre, s'élance bouillant d'ardeur sur son char encore brûlant, et en tourne les rênes vers la gauche. LA THÉBAIDE. Déjà il atteignait les limites où le de) se termine brusquement, lorsque Vénus vient s'arrêter sans crainte devant ses chevaux :ils reculent; et sur- le-champ leur crinière hérissée s'abaisse hum* blement. Alors , la poitrine appuyée contre l'ex- trémité du timon, et détournant ses yeox bu* mides , pendant que , penchés Jusqu'aux pieds de la déesse, les chevaux rongent en écumant tear frein de diamant, elle commence ainsi : « Cest donc la guerre contre Thèbes, 6 te meilleur des beaux-pères, c'est la guerre qne ta prépares, c'est l'extinction de tes petits-flls? Ni te naissance d'Harmonia, ni cet hymen célébré per les Dieux, ni ces larmes que Je verse, rien, ftiiiea que tu es, rien ne t'arrête? Cest là la récompense de ma foute? C'est pour cela que, répntçHoD, pudeur. J'ai tout sacrifié? Cest tout ce que ro^ valu de ta part le filet de Lemnos? Poorsnte, puisque tel est ton plaisir, mais ce n'est pas ainsi que Yulcain m'obéit, Yulcain, cet époux ou- tragé , cet époux irrité , et pourtant mon esctave. Quand Je lui ordonnerais de s*épuiser pour md à sa forge et d*y passer les nuits après les Jouit , il en serait heureux , fût-ce pour te fabriquerde nouveaux ornements et de nouvelles armes! Bl toi !... mais ce sont des rochers, mais c'est OD cœur d'airain que je veux fléchir par des prierai, il est une chose pourtant, une seule , que Je tH demande avec angoisse : pourquoi me forçato4É d'unir à cet époux tyrien ma filie chérie, et la U* vrais-tu à cet hymen fatal? Ils devaient sfllo»^ trerparles armes, c'étaient des cœurs formée pour l'action , ces Tyriens nés du sang du dm- Cœlicolas , paœroque meam : Jam semina pagiuD 235 lp«e dedi : remeat portana immania Tydeus Ausa dods , scelus el torpls primordia belli , Insidias , fraudesque , suis quas ultus in armis. Adde fidcm : vos o Superi, meus ordine sanguis. Me pugnate odlis , neu me tentare precando 240 Ccrtetis : sic fata milii , nigraeque sororum Jurayere colus : manet haec ab origine mundi Fixa dies beUo, popuUque in praelia nati. Quid ni me veterum pœnas sandre malorum Gentibus , et diros sinitis punire Jiepotes ? 24 5 Arcem banc «temam , mentis sacraria nostne , Testor, et Elysios etiam mibi numina fontes , Ipse manu Tbebas , correptaque mœnia fundo Excutiam , yersasque solo super Inacha tecta Eflundam turres , ac stagna in caerula yertam 250 Imbre superjecto ; licet ipsa in turbine rerum Juno sucs colles templuroque amplexa laboret. » Dixit ; et attoniti jussis ( niortalia credas Pectora) sic cuncU yocemque animosque tenebant Non secus ac longa ventonim pace solutum 255 ^quor, et imbelU recubant ubi littora somno , Silyarumqne comas, et abacto flamine nubes Mulcet iners œstas : tune stagna , lacusque sonorl Uclumucre : taa*nt cxliausti solibus amnes. Gandet oyans jnssis , et adhuc teroone calenli Fenldus, in laeynm torquet Gradiyus habenas. Jamque iter extremum , casiiqne abnipta tenebat, Quum Venus ante ipsos nulla Tormldine gressum Figit equos : cessere rctro , jamjamque rigenles - Suppliciter posuere jubas : tonc pectora summo Aoclinata jugo, vulturoque obliqua madentem, Incipit : (interea dominée yestigia juxta Spomantem proni mandunt adamanta jugalet) « Bella etiam in Thebas, socer o pulchenime, Ipse paras , ferroque tuos abolere nepotes? Nec genus Harmonies , nec le connubia oorIo Festa, nec h» quidquam lacrimae, furibonde, Criminis baec merces ? hoc fama , pudorque rcBctut? Hoc mihi Lemniacae de te meroere catenap? Perge libens : at non eadem Vulcania nobis Obsequia, et lœsi seryit tamen ira mariti. Illum ego perpetuis milii desudare camints Si jubeam , vigilesque operl transmittere nocies, Gaudeat, oroatusquenoyos,ipsique laboret Arma tibi : tu !... sed scopulos et ahena precando Flectere corda paro : solum hoc tamen anxia, solom Obtestor, quid me Tyrio sociare marito Progeniem caram, infaostisque dabas Ilymensrîs? Dum Tore prsclaros armis , et yivida rébus SiS vo S7S no LIVRE UI. I3t dinii-tii avec orgueil; c'étaient les des- mts de Jupiter.. «. Ah! qu1L eût micu^ valu ptirmol marier ma fille, vcns rOurse boréale, k fKk|ii*yii de tes Thraces! N 'avons-nous pas uppttiié «lasex dUiidfgnités? n est -ce \ms assez firb fille do la ûi^s^ Vénus déroule en ram- faàsum iont:;s replis., et souille de sa bave le» lokt d'il ly rie? Et maintenant c'est sa race in- Udim de la guerre ne put supporter plus low^- ■■fi «a larmes; il passe sa lance dans la main pKètff saute du haut de son char^ prend Vi'-nus iMintbrâs, et la blesse de son bouclier en Tem- InHkat; pais il la ûatteparces douces paroles : «Otoi, mon repos après les combats, ma niât» ToJoptê, la seule pafx de mon dmei toi rpd^iiiile entre les Dieux , es assez puissante pour le Jeter impunément au-^devant de mes traits^ et^ fMid ils frémissent au milieu du carnage ^ pour ÎÉgtêbtf prè« de ces cheraux, et m*arrac1icr m0êive de la main; non; ni les liens du sançr fii m'attacheot au Tyrîen Cadmus^ ni ton pié- dm mmsmr (ne prends pas plaisir à me faire des iiyoclttj iminentés) , ne sont sortis de ma më> mUt* Poiise-Je auparavant^ tout dieu que je Mil, être plongé dans les lacs souterrains du ^ynt de mon oncle, et jeté désarmé au mi- Ip éit omlires pâles I Mais en ce moment, con*- kilild*exéet}ter les décrets des destins et les or- iRiPiprêBies de; mon père, car ce n'est pas le 1^ de ValcaJn qu^on choisirait pour une telle HÉM^ de quel front irai s- je m 'opposer à Ju- livcliiièprisef les lois qu'il ma dictées, moi friMgnète^ ôpuissance ! ai vulaterre, et leciel , iki nerf trenibler au son de sa voix , et des fcdanflprrtoTxriosde&anguiaejactai, 2SS f Jofii lerie ganos : ah! mm quanto êSism BUptiitet vlrgo mh Arcto Miii, Tbfftcaïqiie lu m : indigna parumne %f divie Venerid quûd iÀWa longuai I, ri tlljrictâ ejecUt vlniï in Ijerbas? VJQ an \mmeni&m. * Laoiinas non pertulit ultra K|Vl«9* : tbi^i&nî h£v^ transujiiit , et alto il aiori 4i?«iluit t-titru ; cUpcoque receptam M m moi^àe%iit dai-liàf|ue lU amlcet amici» i * O «ilili t»elk»niiii ret|uiêSf et tacra volupUa, lUà ■i|M pa. mtàm&;siM cui lênU polestas tmromx^ bnutiounique meis occurrere téh pne, et toediê qtui»mMâ in ctedê fremeat^â •«■ilfilçfv nittoa , il une eoAem avellerc dextn : t mSÊà Siéottil fOiUalia fiKdera Ca/lmi , 3oo a te cm idea (ne talaa iti£iï6ser« gayde) tlêmraai : priiti k patrui Deua iafera inergar pa , el piBfllIwi agar eiartnatus ad umhraÂ. I Hanv FMoriUB montltia, mentenique e^uprcmi ivi têàm pilria« ii«i;|ue mmt Vul4:ani4 laU 306 9RJ0 MISIM apia kp , c|uo pçclore e^intra t&wtm, Àetaftqur par«tfi ocNSknoert l^g^& f Dieu]i, si grands encore, bien qu'après lui, se ca- cher d épouvante? Mais ne pousse pas, d ma bicu- aimée, ta crainte jusqu'au desespoir! si Je n'ai pas le pouvoir declian^erce qui est, du moins, lorsque les deux peupirs lutteront sous les murs de ïbèbes, je serai là, et j'appuierai le parti qui nous est allié* Alors, en me voyant, à travers la plaine ensanglantée, promener la mort dans les rangs des Argiens , tu ne seras plus ainsi dé- courapçée. Ce droit, je lai, et les deslins ne s'y opposent pas, ^ Ayant ainsi pnrfé ^ il lance dans Tespace ses chevaux brûlants. La colère du grand Jupiter ne tombe pas plus rapidement sur la terre ^ quand parfois il s'arrête sur TOthrj's couvert de nei^^e^ ou sur la cime glacée de TOssa, et pi^nd dans la nue la foudre dont il arme son bras: la masse de feu vole; paUout les ordres cruels du dieu et le triple dard épouvantent le ciel \ elle annonce aUK riches campagnes la dévastation , aux malheu- reux matelots la mort au fond des mers. Déjà Tydée, parvenu au terme de sa route, suit d'un pas appesanti par la fatigue les campagnes d'Ar^os et les vertes pentes de Prosymna; son aspect est eiTrayant; ses cheveux se dressent > souillés de poussière ; une sueur épaisse tombe de %ps épaulesdanssesprofond es blessnres;rjnsom- nie a rougi ses yeux ; sa bouciie est desséchée et haletante de soif, mais son Ômc respire Timmense gloire de ses ûctes récents. Ainsi revient à ses pâ- turages accoutumés un belliqueux taurejiu ^ dont le cou, les épaules et le flanc déchirés ruissellent du san^ de son adversaire et dn sien. Ses forces sont abattues, muis non son courage^ sa tÈte se penche, mais sa poitrine est gonflée d'orgueil : Cui modo, pro vire»! terns, exiiimque, fretumque, AUremerfi oranli , tatiLo!î(|we esi ordine vidi DeliluL^se Oeoa : Bed ne niiliï corde ^upremos Conci[}C, cara p roetuA ; quando Ïiiim: miitare pfre : « Lnbsex y dit-il , aux Dieux et à maî , Je v ous pnt^ leaoiii de remédier k ces maux; toi ^ ton frtrc ne te privera pas impunément du trône ; et i«Bii ne \QUS engagez pas aveuglément dans Mi gperre. Maintenant accueillez ce noble fils ftEnée^ si Ûer de tant de sang versé ; et que son llitrt SDH curps se délassent dons un repos pro- taifé* rrtJtij tufiilrit ferjt , et Irepidmilia corda hnpid amure hui : commit Furw Iraquecrisla*, Fieua mintsLrat iHjuiâ Par or armi|^r : at vigU omiii Fiiti» satîo lario* reium *irccîuttU tumunu» 404 410 414 4ïà 42^ tu LA THÉBAlDE. Aili*3 , sceoue ses pi a mes frtBSOïinantes avec un soyrd murmure : tî'est que rCx-iiyer, la pressant de son fouet ensanglanté , la force h dire ee qui est et ce qui n'est pas ; et du haut de son char le Dieu lui*méiiie , implacable ^ lui heurte Ee dos et la tête avec sa lance tcnible. Ainsi, lorsque Neptune tire les vents des anlres d'Éole , les chasse devant lui , et les précipite sur la grande mer Egée ; entre les rênes de son char frémissent, triste cortège, et les nuées, et les frimas, et les brumes, et les tempêtes. Lourdes des débris fangeux des terres bouleversées, lea Cyclades , ébranlées jusque dans leurs fond e- tïK^nts, résistent, mais chancellent; toi-même , À Délos, tu crains d'être séparée de M^fcone et de Gyare , les compagnes j €t lu attestes la foi de ton grand nourrisson. Déjà- pour la septième foîs^ T Aurore au teint de pourpre rendait a la terre et aux Dieux l'éclat du jnur, lorsque le vieux béros, desceudant de Persée, Tesprit troublé de mille inquiétudes sur la guerre et sur forgueil de ses gendres , hésitait enœre s'il donnerait carrière à leur ar- deur bel 1 ligueuse et ferait sentir aux nations Tai- guillon des combats, ou s1l meltrait un frein aux ressentiments, et retiendrait le glaive â moitié sorti du fourreau. D'un cMé , les douceurs de la paix Tattirent; de Tautre, sa fierté est révoltée de la honte d'un tel repos; et d'ailleurs, enivrés des charmes nouveaux de la guerre, les pt^uples se- ront difïkiles à contenir. Dans son doute , une dernière pensée lui sourit j c'est de faire parler les prêtres inspirés, et d'apprendre ainsi la vo- lonté des dieux. C'est À toi , Amphiaraûs, qu^est conHé eê sohi intelligent de l'avenir ; et près de toi le fils d'A- my thaon , déjà vieux de corps , mais vigoureux d esprit et d'inspiration, Mélampe, unit ses pas aui tiens. On ne saurait dire qui des diux Apollon favorise le plus, qui des deux il a le plus lar;,'e- ment abreuvé des eaux de Cyrrha. D'abord, dans les entrailles et le san^ des victimes ils hi^ terrogent les Dieux : des le début , ils voient avec épouvante les cœurs tachés des brebis refuser une réponse favorable , et leurs veines , rempiles d'un sang noir, menacer des derniers malheurs. Ils veulent poursuivre cependant, et demander des piTsages à l'air libre des cieux. Il était une montagne enchant dans les nues sa croupe audacieuse (les habitants de Lerne r ap pe 1 1 en t A phésas] , et d è§ longtemps s acrée pour les peuples de TArpylide : c'est de là que Persée, d'un vol rapide, s'élança dans les airs, ee jcisque 440 Piirpureo Tel lit ore diem ^ Pcrseiu* Ueros Quiim primtim arcana itimr M'ue et tu lit ahIû , Muîla super beîlo generiii<^ii** limiL^atibiis nrtietiSf lACêrtufi^ue animi , daret avmih jura ^ feriî&que t;e[iljl>ôa iiicuteret îlimulofl, ati frpiu lenerel Ub Irnruiu, et moloi caputïs a1)Mlîl^iiercl etisefl* Hiric pacis frat»qnilLa movent , at4]ue iode pudori Fa^da quies, flectiquo iiovaduioedinp pugniu Uifiidles pcipulî : dubio &ententia tandem Sera pliicel, vatum meote^^, sm pravîda vcri 4M) Sacra movere Demii : nohn libi cura tuturi , Ampiiiarae, dattir, jaxtaque Amylliaiinc cretui Jani seniuf, sed mente virens Pïiœboquc Mi^lampua Assœiîit pasêos : dabiQm cuidexïer ApoUoj Oraque Cyrrli^-ea satjaril iargius unda. Printipio fihris pecudumque in ftnnguine tNvoi Espiorant : j-im tu m pavidiâ niaculosui bidenium Coida tieganl , diraqiie nefas minitaolia s ena, tie tûinen, vacui>qiie seiJet [>elere milnà m-UK Mon» eral andaci seductus in BPlIiera dorso , Nomine L^roa&i memorant ApheMnUi tufoni, Gentibus Argolicis olrm sacer : iiide ferebaut ^Hlb)la , iiuspensci celé rem temerasH' volatu Persea , quuin rapioa pneri pertérnta nmler Pri^pexil de rupe gradus^ m pa-ne secuta esL Hnc g^mini valeisancLtm canmtisciliïie Fronde com.im , et nivcia orn-iîi lempora vil Us tWarlujit |K»riier : mrrdidos ulïi incîdus agroi Oi 1(11* ei alRputes laxavil mlù pruînas. Ai! prîor CKtliifes soîiia prece numc?n hmfrat : ^ Jtjppiter tnnnipotens , nam te pt^riiicibus atis Addert^ rcnRilinm « v olucresque i m pliure îttUitl , Uminaque , H causas co?ïo déferre lateutt** Aticipinms : ma Cyrrha Demi {imtul^^li ^iri> LIVRE llî. IIS ilé dans le cîel les présages et les causes des événements. On ne trouverait des plassûnni dans Tantre de Cyrrha, ni m arbres de Chaonie qui , si Ton en croit , parlèrent en tan nom au pays non , dût-on même faire entrer en r«ride Haminon^ et les sorts de Lyde, rttf du Nil, et Branelms, égal à son père^ itiqtte habitant de Pise^ qui ^ la nuit, en- Toix de Pan dans l'ombre des forêts de lîe. Bien plus riche dlnspiration est celui n le manifestes, 6 Jupiter, dans le yoI I Éf das oîieaux : ce privilège qu'ils ont est K niaîs II existe, et depuis longtemps^ Btfoûdatenrdu ciei Tatt ainsi voulu, lors* H dans les éléments épars du chaos Les Ke nouveaux mondes; soit que, changé K après avoir eu la nôtre, T oiseau ait HkE9i|u'À la région des vents, soit qu*ll f fxscn^ plus pure ^ et que son innocence nrc cootacl avec la terre lui enseignent K; c'est à toif souverain créateur des ■ri des Dieui^ , qu'il appartient de te sa- Kiir iHius^quUI nous soi t permis seule* It lire d^ava née dans le ciel s'il faut com- cctta guerre , et qtiels seront nos travaux ' Si le desUn le veut, si les inllexibles DOt décidé que les haches d'Argus bri- porter de Thèbes , donne un signe, le^ et qu'au milieu des airs la use d^ oiseaux fasse entendre Sïe et unanime murmure. SU eu est , arrête* nous dès à prmnxt, et couvre y II uitag]e d'oiseaux volant à droite. ^ \ et se place sur le haut d'un rocher : alors il prononce les noms de plusieurs dhiniti^a Inconnues, et pénétre du regard les ténèbres de Timmense univers, Lorsqu*ils se furent , dans les formes consa- crées, partagé les astres, qu'ils eurent longtemps, de rame et des yeux , su i vi , observé attentivement tous les mouvements des airs, le (Ils d'Amythaon commence ainsi , après un long silence : € Ne vois-tu pas, Amphiaraiis, que dans les hautes régions du ciel aucun oiseau n*a le vol régulier? que tous ne planent qu'après avoir glissé vers tous les points de l'espace , ou fuient avec un sinistre battement d'ailes? !Sî le noir compa- gnon des trépieds, ni le brèlant minisire de la foudre , ne se montrent, et l'oiseau au bec crochu de ta blonde Minerve ne vient point apporter ses auspices encore plus favorables ; non , c'est le vautour, c'est Tépervier qui tournent triom- phants sur leur proie. Des monstres volent, de lui^iobres oiseaux sifflent dans la nue, la nocturne chauve-souris gémit, et le butor annonce des destins funestes. Suivrons-nous ces premiers pré- sages? Est-ce à ces hôtes, dieu de Thymbrée, que tu livres le ciel 7 Tous ensemble, de leurs ongles recourbés, se déchirent mutuellement avec rage; des bruissements de leurs ailes, imitant des gémissements, Ils chnssunt les Zépliyn, ef s arrachent le plumnge de leur poitrine. » Amphîaraus reprend : « Certes , mon père, Phé- hus est bien variable dans ses présagej; Je lai souvent éprouvé, et des ma première jeunesse, loi'sque le vaisseau thessalien me portait avec ces rois, fils des Dieux. Là, prédisant les dan* gers qu'ils allaient courir sur la terre et sur les mers, j'étonnais les chefs? et lorsque je parlais t Incif qiui rama î^tolossU 47^ lll : lieet aridu!ï lliimtTmn [l^ctoQlM parent conleiidere &i>rl«s» t , pAlrioquc ft^qiùib hiniori l iïoâa%st qui rustlcus accola I*b^ i aoctumuui eiaudît in uiuboi. 4S0 I ; mirum uode , jied olim : iiipeni leu cotidltoi' auJa^ I ChMM In miTa lemirta leieas , lAtn , mtâinqae ah QTÏ^ue ftrm 485 niiiere Efoloa ; teo purior axifi, oibi»et rarum hiâlitere lerm :tM tQiDma, iitDrterrax|u«Deamqtief ; DM Àrgolicn; pritnonlia )Higri4C , \ tlou ooUu iiraMiù««c iiibûrËm. 490 LimlilfdelliiËcicftléiiliii Tards i liARyi» cufif lide {H>r taa , » touefi < liiuc omnJ^ ta a&lris ifka bam munimra lin^ua. mofia tde&trisqtio pjofuiKliiin 49f> . ■ g4c lani« , «l aJti> [ tmie fdura ignuU)<|iic jungit Numina , et immensi friiHur caligine niundi. Po&tqitam rilfi diu partiU aidera , cuiictM l'erleyere aiiirnii> , o^uliàqut» Si^quaribiis mirai » sao Tune AmyUÉaonius longo [mmI tentpore vales : H Nonne sub eio(!lso spiroiitis Jimite C4i>li, Ampliiarae , vides, cursiis et nuljit «erenos Aici agat ? lrquidt>qti« poltiin coniplexa meatu Pendeat? aut rugiena placobile plan^«rit omea? bQ& Non cotne» obscurus tripcMium , non fuïmiuisardens Veclor adest , aavxqiie i4>tiau4 avis imca hlinarvic , Non ^p-riil auguriia ntém : qujn vuttiir, H altia Desupcr 3cc"jj»ilreâ eKuUavcre rapkiii** McwiAtra voteiU , dira; &(riife»t kt nube Tolucres , 510 NoctuniiBque geinunt «tj-iges, et teraliabubo Damna canens ; quis: prima Dey m portenta geqtiemur ? Iliine dari^ Thjmiïra^ , puluin? .^îmut oru recnrvo Ungiie sécant rabiila? ^ plane lu nique imttantibns alîi Exci^itatil Zephy roâ , et pty mea jitfcli»ra csËdatil. » .SIS ril(' mh liQéc: » £quidetti varii, p«lerf omiiia Pbœbi Sii*|i^ Itili ; jam lune prima quum pube lirpotem Seiiiiileoâ inter pinu» inc Tlies^ala régies Diiceret ; hic casus ter roïqiie marisque canentem Obàlupoere Juce* ; uec me vcnlura IckuIo 6M t3G cic l'avenir dans lescirconstancesêmbanrassantes, Mopsus n'était pas plus souvent que moi écouté de Jason ; mais Jamais , avant ce Jour, Je n'ai remarqué des signes aussi tenibles , ni lu dans les astres l'annonce de plus de prodiges : toute- fois, des ciioses plus effrayantes encore se prépa- rent. Porte ton attention de ce côté : dans ces profondeurs lumineuses du ciel , d'innombrablos cygnes sont rangés par bataillons, soît que Borée les ait chassés des bords glacés du Strymon , soit que les vents doux et fécondants des l)ords du Nil les apportent Jusqu'à nous. Ils sont arrêtés : flgure-toi que c'est là Timage de Thèbes; car, formés en cercle , immobiles et silencieux , ils semblent une ville entourée de murs et de re- tranchements. Mais voici qu'une armée plus forte s'avance à travers le vide; Je vois, sur une même ligne , sept de ces fauves oiseaux qui portent la foudre du grand Jupiter marcher à la tête de la colonne triomphante. Ce sont, com- prends-le bien, les sept rois qui commandent Tar- mée d'Argos. Ils fondent sur la troupe aux ailes de neige , le bec ouvert pour le carnage et les serres déployées. 9 Vois-tu cette pluie de sang dispersée par les vents, cette nuée de plumes dont le Jour est obscurci? Quelle soudaine et cruelle colère de Jupiter vengeur plonge les vainqueurs dans la mort! L'un, s'élevant trop haut, s'enflamme tout à coup aux feux du soleil, et laisse tomber sa fureur; un autre lutte contre les plus redouta- bles des ennemis, mais il ne peut se soutenir sur ses ailes trop faibles. Celui-ci, attaché à son ad- versaire , tombe avec lui ; cet autre se soustrait par la fuite à la funeste destinée de ses compa- LA THÉBAÏDE. gnons. Cet autre, enveloppé dans un nuage, meurt; en voici un qui , près d'expirer, mange son ennemi vivant; le sang arrose les creuses nuées. Pourquoi ces larmes furtives? Celui-là, vénérable Mélampe, celui-là qui tombe, Je le reconnais. » Tremblants sous le poids de l'avenir, souilrant par anticipation les maux dont ils voient la véri- dique image , les augures sont frappés de terreur; ils se repentent d'être entrés de force dans le con- seil des hôtes de l'air, et d'avoir pénétré let se- crets du ciel malgré le ciel. Ils maudissent les Dieux qui les ont écoutés. D'où vient aux malheureux mortels ce désir insensé de connaître l'avenir? Est-ce un présent des Dieux, ou bien un besoin de cette race humaine, qui ne peut Jamaisse fixer? Nous voulons savoir à tout prix quel fût notre premier Jour, quel sera le dernier; ce que dans sa bonté le père des Dieux , ce que dans son âme de fer Ciotho nous réserve; nous interrogeoai les entrailles des victimes , le vol et le chant des ci- seaux dans les nues , le cours des astres , les phases réglées de la lune, et l'art sacrilège des Thesst- liens. Ce n'étaient pas les hommes de l'âge d'or, nos ancêtres au sang pur, ces durs enfants dtà rochers ou des chênes, qui eussent conçu ces au- dacieuses tentatives; ils n'avaient qu'un amovr^ dompter les forêts et le sol ; et , pour eux , fouiller ^ dans l'avenir était un crime. Pour nous, tooilie débile et corrompue, nous scrutons dans sa pm- fondeur la pensée des Dieux ; de là la pâleur et la haine, de là les attentats, et la perfidie, él une ambition sans limites. De sa propre main Ampbiaraûs arrache les ben- delettes et les guirlandes maudites, et, le fronl , StTpius in (lubiis auditus Jasone Mopsus : Sed similes non ante metus', aut astra notari Prodi^çiosa roagis ; qiianqnam majora parantur. Hue adTorte auimurn : clara regione proTundi i£tlieros , innumeri stalucrunt agniina cyeni : 525 Sive bos Slrymonia Boreas ejecit ab Arcto, Scu ToKunda refert placidi clementia Nili. Fixcrunt cursus : bac rere in imagine Tbebas : Nam sese immoli gyro, atque in pace silentes , Ceu mûris , valloque lenent : sed fortior ecoe 530 Advenlat per inane coliors : septem ordine fulro Armigeras suromi Jovis cxsultante caterra 1 ntuor : Inacbii sunt bi tibi , concipe , reges. Invasere globum nivci gregis , uncaque pandunt Ca'dibus ora novis , et slrictis onguibus instant. 535 Cernis jnexperto rorantes sanguine Tenlos , Et plumis stiliare dicm? quam sœva repente Yiclores agitât leto Jovis irasinistri! Hic excelsa petens subita face Solis inarsil, Submisitque animos : illum vestigia adortuo 540 Majonim vohicrum tenerœ deponitis alae. Hic liosti implicilus panier mit , bunc fuga rclro Volvit agens sociâc linqucntem (ati cateiTX. Hic nimbo glomeratus obit : bic praepete Ti¥i Pascitur immoriens : spargit cava nubila sangoii. Quid furlim laciimas? illum , Yenereode Melampa , Qui cadit , agnosco. » Trepidos sic nK>le futuri, Cunctaque jam renim certa sub imagine pasaot, Terror liabet vates : piget imipisse yolantum Concilia , et cœlo mentem insertasse vetanti. Auditique odere Deos. Unde iste per orbem Primus yenturi miseris animantibus œger Crerit amor ? Divumne feras boc muniis ; an ipsi Gens avida, et parto non unquam stare quieti? Eruimus quae prima dies , ubi terminus aevi , Quid bonus ille Deum genilor, quid ferrea Clotbo Cogitet : bine fibne , et Toiucrum per nubila sermo Astrorumque vices , numerataque semita Lnn«, Thessalicumque nefas. At non prior aureus ille Sanguis avum, scopulisque salas vel robore geates Mentibus hoc ausae : silvas amor unus, bnmamqoe Edomuisse manu : quid crastina volveret aetas Scire nelas bomini ; nos pravum ac débile Tulgus Scrutai] penilus Superos : bine palior et irae, Hinc scelus, insidia^que, et nulia modestia Totl. Ergo maau yittas,danmataque vertiee sorta ksi 0, 55S 505 605 LIVRE 11 L tS7 du sacré feuillage, descend de cette ^feoimals odteiisn : déjà le bruit des §t les aonis de la trompette sont dans ses , et Tb^t>es absente frémit dans son cœur. 1 mt rr%il m se montrer à la foule , ni converser igrèttjpciit avec le roi, ni se présenter à Tas- «ablce des grands; il va se racher dans Tombre éia ifemetire ^ et refuse de dévoiler les volontés iftlNRES. P*o0r toi, la honte et le chagrin te re- iHDCDtdaiis ta campagne f à Mélampe! loue jour» il reste la bouche fermée , et tient àftiple et les chefs dans une déchirante incer- witÊ^ Et déjà les ordres suprêmes du Tonnant iMtflBtiit ^ et dépeuplent de citoyens les eam- fÊ^me% ïrs antiques cités; le dieu de la guerre fltfmtoe a sa suite d'innombrahles combattants ; loMa^ecjojc ont quitté leurs maisons, et leurs iPHBf» cliéries , et leurs eufattts pleurant sur le mSi : tant et^t puissant te dieu qui les inspire! lt$ iimei suspendues à la porte du foyer pater- «d^ \m chars renfermés dans les temples, ils les m imrhent avec bonheur; dards amoindris par lileiBtf, glaives hérissés de rouille se redressent |Hir pouvoir frapper encore^ et rajeunissent, ÉféÊèê wr la pierre. Ceux-ci essaient des cas- qm |Milis , de grandes cuirasses aux joiutures flinto, des tunicfues d*aeier dont la rouille fait ofv ks mailles ; d'autres assouplissent les arcs ilMi, BienlM les faux , les socs de charrues, les InERit Ici liuyaux recourbés, rougissent afTreu- wêêM dans l<^ forges avides. On n'a pas honte éltifller des lances dans tes arbres des bois sa- «#, «t det boucliers dans les flancs du taureau Mpit , ^fcjeetMpK hibonorui fronde «jcerdoi lii4a dt noaieredit : jsm belia tubaeqae ùa^M^ièMatoiqoe fremunt sub p«ctorâ Tliebtt. H mm idipM^Bi Tolgl f ncc fîda tyraonî 570 QAM|Bfait lot eoetu» prcK^rrum perfern? » *vâ atra Mittigt* etSii|ienmi daa«us m^i atl/i ta\e\'\. têptAm ^t earx retlnénlper nira^Melaitipu. taiMl laeBrtli. Et jnm suprema TotiantJâ A75 JlHMÎcaMnt, asr«M lîmine natôs : IfliM ia ÊÊÈmàUn t^ecidit [)eu& 1 anna pattnii^ âSO ^iUteipCtfliias Superum ad penelralia currus Titini «PCf : tyiic fèua putn rubîgine ttrla, Van«tfeiqii« litu gladïûi in sœii rccurvatit Tilifti , 6t •ttHto co^nt jy venescere saxo. ft lanilrt faioai t BU^^noramque fcrea su U 5 S5 T'T'giiritf tiaûcaft rhalybiim sqiiabre cmpante^ l^tiMtai iMCan; ftlii Gariynia Imlanl CHwa : JmfiklM* at iitii et mim (kiminis , t«tfiym»d fiictirti tarvam rubitt^ré tigaœ» ^ Ci4wi ttflc ti&flfti ianclU e sliq^ibu^ ba&l^ , âDu Argos se précipite vers le palais du roi , que la tristesse dévore ^ la guerre est dans tous les cœurs, la guerre est dans toutes les b<3uches; un crî monte dans les airs, aussi formidable que le mu- gissement de la mer de Tyrrhène , ou que te bruit qu*en se retournant fkit Kncelade ; le mont tonne au loin dans ses antres bnVïants ; ses cratères dé- bordent , le promontoire de Pélore resserre ses fîots dans un lit ptus étroit, et la terre de Sicile, jadis arrachée du continent, espère retourner à son point de départ* Alors s'avance Ca panée, qu'excite l'amour des combats, et dont cette longue paix a gonflé le cœur d'indignation. Sa noblesse est illustre et ancienne , mais par ses exploits il a dépassé ses ancêtres : longtemps contempteur Impuni des Dieux et de la Justice, et prodigue de sa vie, quand la colère Tinspire, semblable à Tun des ha- bitants des forets de la sombre rhoiné, ou h Tun di*s Cyclopes, qu'il éirale par sa taille, il est de- bout à ta porte^ avec les cbefs et la foule frémis- sante, Amphîaraijs, ^ Quelle lâcheté, s'éerie~t*il, nis d*!nachusl et vous , ô Grecs , nos alliés par le sang ! rs>st-cc pas une honte que sur Le seuil dïin plébéien tant do nations armées et remplies d'ardeur s'arrêtent ainsi en suspens? Non, quand, sous les voûtes caverneuse de Cyrrha, Apollon lui-même, quel qu'il soit pour des lâches , quoi qu'en publie la re- nommée, mugirait enfermé dans son antre fati- dique , je ne pourrais atteml re qu'une vierge pâlfi vint annoncer ses effrayants et équivotjues ora- cles. Mon dieu, c'est ma valeur, c'm l*épée que je tiens! Qu'il sorte donc ù Tinstant, avec sa \û- Nec pH(ïor emerîto clîpeiTiïi Tntisiejufenco^ îrrufwre Argos ^ niœslique ad limina regîa BcUa aiiimîs , lieUa ùrt frcmunt ; ît elamof ad aorai, QuahUjs Tyrrheni gemitTis Aalis^ aut ubi tentât E^nceladus mu tare latua : procul igneiis an tris ^9h Moos lODat; cstwtidant apjc«ft, tluctusque Pelorus CmUrabU , et speral teJliis abrupta rt??erti. Atque hic ingenU Capanï^iis Matorti* amore Excilua,et]on|;ainpri(iemindignantia pacr m 5^ Corda lumetis (lum ampla quidem de sanguine prisco Nubllitas : aed eûîm ipse marm praegressus avonjm racla , diu tuto Superum (■oDlemtor , et aequi Impatiens, largusque attiniief modo «uaserit ira), Uniis lit e Bil\l!» PhoJoes habitalar opacie. In fcer et jEtjaœoa aequ us consu rgere fratrea , fi05 Antii fores, ubi turba duciim^ vulgiqtie rrementr!^, Amptuaraef tiioA, « Qum tanta ignavta , datnat , Itiacihiclsç? vo^ue û socio de j^anguine Acbjvr, UuiuSf h4;u pudeat! plebeiaad limina ci ris, Tût terro acdnct^e gentes, animî^qne paratfp, ©ÎO pentlrmiis? non si ipse civosub TPrlkc Cyrrtia*, QuisqQisis est timîdiâ, farna^oc lia vj$us, AfK>IIi> Mugjat f Lnaaoo pcnitus secliiâus m aniro * r\^jï€claie qiicam, du m pallidii viigo trétnentlas eUcté et SCS meusûnges^ ce prêtre; ou je saurai «Ujourd'hul jusqu'où va le pouvoir des oiseaux 1 1» Ln frémissement de joie, des applaudi ssemeuts iiuatiimes accueillent ces paroles d'uu furieu)i« En th»^ contraint de sortir, le flisd'Oïcles, qu'û^l- letit bien d'autres inquiétudes , se inontre ; il Certes, ce ne sont poitit , dit- il , les clameurs de ce Jcuoe impie, ni ses menaces ^ bien que ces menaces aillent jiisqu*ii la démence , q^ii m arra* chent de mes ténèbres : une autre destinée m^at- tend , et mon dernier jour ne sera poiiat Touvrage d'un mortel C'est mon amour pour %'ous ^ c'est Pliébus , dont Tesprit déborde en moi , qui me pousse à dévoiler le secret de l'avenir. Tout ce qui doit arriver, tout ce qui est devant nous, je vais vous le révéler, malgré ma douleur; mats loi, homme en délire , il est défendu de t'avertir d'a- vance, et pour loi seul est muet mon Apollon, Où porter- vous, malheureux , malgré les destins et les Dieux, où portez- vous ces armes? Est-ce te fouet des furi^ qui vous tourmente et vous aveugle? Êtes- vous si dégoûtés de la vie? haissez- vous Ârgos? Vos maisons ont-elles perdu leui's charmes? N'avez -vous souci d'aucun présage? Pourquoi vers le mystérieux sommet de la fDon- tague de Persée m'avez- vous contraint de porter mes pas tremblants, et de forcer l'entrée du con- seil des Dieux? Je pouvais comme vous i^niorer le sort de DOS armes, notre jour suprême, votre desti- née à tous,etla mienne. Je vous prends à témoin, profondeurs du monde que j'ai sondées, oiseaux dont j'ai écouté le langage, et toi , dieu de Thyra- brée,que dans mes invocations je n'ai jamais trouvé si cruel > vous savez quels signes d'avenir LA THÉBAIDE. Il m'a fallu subir ! J'ai vu des pr^ges d*une mïi immense ; j'ai vu les hommes et les 0feujc soutilÉt de crimes; j'ai \u Mégère en joie, et Lachésîs faisant disparaître des siècles sur son uoir fuseau. "i Jetez loin de vous ces armes. C'est un dieu qui s'oppose à vos fureurs, cest un dieul Mal- heureux I que trouvez- vous de beau à inonder de votre sang l'Aonie et les sillons ensemencés par le cruel Cadmus? Mais pourquoi ces vaines pré- dictions? pourquoi ces efforts pour empéeherdei événements in évita h les? Nous passerons outre. * A ces mots, le prêtre se tait et soupire. Capanée reprend : ^ Garde pour toi ta fureur, augure, et tes prédictions, excellent prétexte pour rester honteusement dans Argos solitaire. Que jamais te son de la trompette n'aille jusqu'à ton oreille ! Mais pourquoi retardes-tu Tel an de guerriers plus braves que toi? Sans doute , pour que tu puisses, mollement étendu dans ta cou che, jouir de tes vains auspices^ de ton tils, de ton foyer, nous verrons en silence , nous verrons sans ven- geance la poitrine transpercée du magDanlme Ty dée* et le traité déchiré par le glaive? Sans doute ces guirlandes te vaudront la paix ; sans doute tes paroles feront Jaillir du ciel vide les causes et les sources cachées des événements? Je plains les Dieux , s'ils s'inquiètent des incantations et des prières des hommes. Pourquoi veux-tu épouvan- ter des cœurs timides? C'est parla crainte que les Dieux sont entrés dans le monde. Pour toi, ta peux en toute sécurité donner maintenant car- rière à ton enthousiasme ; mais , au premier soo de la trompette, quand déjà nous Ixiirons daHi_ nos casques les eaux ennemies de Tlsmène et \ If antiet ambages. Virtiis mîhi n u roen ^ et eiii^j s G 1 5 Quem leneo : jamque lui€ limîda eu m frauile saccrdc^a E^p^t, aut bodie Tolui^mm quae tanUi potcsLis EupeHiir. ■ Laitum frémit, aswmsuquefuieiilctn Implet Acli^^ manu s i landein promnipcre ad^tiis CEcUdea , alîo ciirâriim agitante lumiiUu : ù20 ■ Non «qiiidcm effreno juTcnis clamore profitai, Dictcirumque melu , Uoet liic inaana niiuetur, Ëlictor tcn€hi-iâ i âlîo mllii débita lato SummA â'\cSf tetitiimtfue dari mortalltnts armis. Sed me rester amor, nîinlusqire arcana praûiri ft25 I^hœbus agît : yohh ventuiiit atque otunt;, quod ultra est , Tamtere mœslua eo : nain le , vesane , moneri Ante nefas , unique silel tibi noâl^r Apoltct. Qno miser! , Patls Siiperisque obslanttbu^f arma, Qut> rapitiâ? qu^ To» Furi.^nirti Tt^rUera «0X06 G30 Eta^^itanl? adeone ajiîiitanira laedel? cl Argo» Exosj? nil diilce domi? nulla ominarurie? Qtiid me Persei âecreiaad culmina monUj$ Ire gradu Irepido supero^ue irrumpere oattm E^stis ? |Hjlui paritcr iiescire t quis ^ii r"ls 63à Ca£iM, elatra dîe», q\m Tati estnrdiacuncUs» QiiiC miiii: CDûStitli testor pcnetralia muiidi. Et Tolucrum aftatus,cttCpîliymbraee, Tocaati Non aUas tam sarfe mihî, qua^ sifna rnluri Pertiîïerim : vidi ingenlis pt>rtenU niina : Vidl iioraioum, Divum^iue nefw, hilafojnqiie Ue Et Lache&im putri vacnantem S2scula pectso. Pitjjirite anna maîiu. Dewsecce furentibus obsUt ; Ecc« DeuB ; mîscri quid |mlcbruro sjoiguioe fîcto Aoniam et diri sa tu rare mivatia Cadxni? Sed quid vaoa caiiop quid ûxq» arteo casuaP lUitntts, N Hidprejssogpmuitalmul oresiuserdot. il tu m ileruni Capaneu^ t i Tuui o furor, au^uf, A\ Isla tibi , ut serve» vacuosiûglorius Argm : Kl tna non unquot» Tyrrheiius 1 empota cin:um Cbinj^nr eat : quid vota viriim meliora moraris? Sdlicet ul vams avibus, natoquef donMu^uQf Kttlialaniis pfiliare jacens , sileanms IimiUé Tydeos cgregii perfosaum pectus? et arma Fu'daris jibni[iLl? quotl si bella effera Grakia Ferre ? f Us , i Sîdnniaa legalus ad uï bas. HsRC pac«Mi tibi 6erta dabuut t tua prar»iis îiuni Verbâ poto causas , abstmsaque senùna reram Etidunt ? mi^eret Supcrum, stuirmina curx, Humanscque prêtes : quid iticrtia pectorm terrc&f Prtmns in orbe Deos fec^it tiiutir : et tibi luto rfiinc eflt iâte furor : sed prima ad cks&ica qaum jim LîYRK in; 139 Obt«| ne \iens pas, je Ven avertis, îorsque Je i*imîUrai plus que le bmit des clairon» et des , te jeter à la traverse, et^ pour quelque vi- de vents ou d'oiseaux y reculer le jour des i1ilwlnrUilii de toi seront alors ces molles bande- klto, et îm fureur prophétique , et Tépouvautail èitMi dieu< Alors il n'y aura d^augure que moi, Hipleenque avec moi sera prêt à s'enivrer de tiu; fteronde foisJes accta mations éclate ut avec ■ Énfoeiisa fracas, et rouleat en tumulte jus- li^HUi iistxes. té ttti rapide torrent ^ dont les sou files prin- Men», ea fi> ridant les neiges d^ montagnes, Maeeru la fureur, rrandùt toutes le^ digues, ■le çÉ el Là danit les plaines , et emp^^rte péle- ■At , à grand bruit , les cabanes , tes débris des Wo^ i» tixiupetiux, les hommes, jusqu'à ce fl'OMeollliie, plus forte que lui , l'arrête , et de muite boulei^ard lui fasse enHu des rives. Ces étetsde» diefo sont interrompus par la uuit. Ge^eadoot Argie ne pouvant plus supporter les lÉBÉiKmeiils de son époux ^ et touchée de pitié |«ir une douleur qu*el le partage , allait , dans Té- Mon elle était depuis longtemps ^ les cheveux méésoiût^^ les joues sillon nées de larmes, vers tiftlâiêde aoû vénérable père , et portait à son iM le jeune Tfacssandre suspendu à sa mamelle, liViire où la nuit finit, où Taurore n*^t pasi bée encore, où rOnrse, restée seule sur Tho- rim, voit avec envie les astres fuir vei^ VO- iaiiqii*elle ait passé le seuil et se fut jetée Ml feooiix d'Adraste : * Pourquoi je viens en ^ tnÊOÊ&R ffàéi Oîrcenque blbemus, U lasci tmniÊù « Mlooi atqoe arma voleotl , m im t«fCi, Tfmlifque aut alile visa G6â ■a prolem dlem : procul bsti: libi mollis I, iBffTittiApie itieril aetneniiiT Plinebi. Wf^ fpi , et mecutn quicunqtie parati m pana . * Rimua ft^igor inlomat ingen» aliiv , H iruto fiabler voUi asira tu multtt , g70 i^iiMt^miift, nnimoH tm verna miaistraiit Él, tl endi auurri'tr} {iV4tir^ Coller , ■ Tt^Ê^im cwnpoa rni^tra proliib^iUibii« evit b«t, reiwan* permiilo turliine tf^ila ^ , ÊtnaÊmU , tîH , donec fil« Il L iin(}rt>ii us al to 67 â nteer« iinDÇixM|a« itivriilt m aggf.-re ripas. c attfrvi diicviti i^i inleffaïa diratiit, nitiii JirgUi vifi non ampUys mpm t fefeoi* ftudiimqtte anfmo mlsernt» dolorem ^ fril firidan l*c«rts tirrbata capUlis» &so ta aliBata g«iMi« , ad ttï%à fermidt leEli falria, p«rrnm(|i]e suh uberc ciiro I iiMlaktl atro iam j\m:le stiprem itaft« itbi Aola aij[i«rstite plaufttro iMiiiW roficntibui invidct astris. QS6 larmes , sans mon triste époux , suppliante , fiap- per la nuit à ta porte, bien que je ne te le dise pas, tu le sais, Ô mon père! Mais, J'en atteste les Dieux qui président à la naissance, et toi^ mon père, ce n'est pas lui qui m envole, c'est un chagi'ln sans repos qui me chasse de ma cotiebe; car, depuis que Thymen, et après loi la funeste Junon, ont allumé pour nous un flam- beau sinistre, toujours les larmes dePolynice, toujours les gémissements qu*il pousse à înes côtés ont éloigné le sommeil de mes yeux. Non^ quand j'aurais la férocité d*une tigrée, quand mon cœur serait entouré d'une dure écorce de pierre , je n'y pourrais tenir. Toi seul peux nous secourir, toi seul peux guérir nos maux ; donne- nous ia guerre, ô mon père I Vois rhumîliatlon, vois l'abaissement de ton gendre , vois ce fils de Texité; un jour il rougira de sa naissance. Son- viens-toi que cet exilé fut d'abord ton hôte, et qu'en joignant nos mains tu attestas les Dieux I C'est bien lui que les destins me réservaient, lui qu'annonçait Apollon. Je n'ai point brûlé furtivement des ardeurs de Vénus, ni allumé un criminel flambeau; j*ai respecté tes ordres, j'ai chéri tes conseils, Maintenaixt qu'il souffre , se- rai-je assez cruelle pour dédaigner ses plaintes? Tu ne sais pas , père hien-aimé , tu ne sais |ias qu'un vif amour était pour moi un motif de plus d'épouser un infortuné. Et maintenant, dans mon afitliction, je te demande une triste et redou- table faveur qui me sera une source de terreurs et de larmes. Mais quand le jour fatal interrompra le baiser d'adieu, quand les rauques accents de la trompette donneront aux guerriers le signal Ulqué Tores iniit, magnoque eauia pareulï est : K Cur tua eu m lacrimîs moesto sine ocjtijiige aiipptex Limina ncïçlfl p«tam , ceasem licet Ipsia profaili ^h i;enilor i aed jura Deiim geniluUa tf^tor^ Te^iie pater, non ille jybet; sed p^^rvigil Btigor, rp90 Ex qiio p ri m us Hymen, movilqut! ùifHUiita silnifitram Juno facen), eemp^rtacritnisgenittuque prâpinquu EKliirbala qiiies : non si mllil tigridis iiorror, .EquôrcHKiue Mipi^r rigcant pfSDCordJa cayte», Ferre qtiiuni : lu sol us opein , tu su m ma mi!dt?ncll ÛQà Jnra lenea: da txelU, pater, générique jacentis Adâpice re* humiîes ^ atque ha ne, paler, acU[jJce pcwlciu E\sulb : bute oNm gem.'ri» pudor . O ubi prima Hospîlîa , et juiictiE teslato nu mine d extra? ! Hic r«rte est» quem Fata dabânt, quem di^it Apiillo. 700 Non cornet tadtoa Yenerti Turala câiore«, Culpatamve factm , lu a ju*sa teretida, tuosque DileJti monîtiis r nunc qua ftîrilflïe doleïitiJi De^pidamqueslufij^nesciât pnter oplime^ nescis^ QuanlUB aniftr causîE mtaero nupfliâ$e marilt», 70i El nu ne niie^la quidem grave et ilketabile tnumiit Ut Unieam, doteainqye, ni^tt : sed quum oscula riuap<ï| BI4BSU dic&r quiini rauca dabuiît abeuiilibu» arniiu 140 du départ, et que vos froots étincelleront du sauvage éclat des casques d'or, hélas I père chéri , \e viendrai peut-être t'adresser une autre prière. » Le visage baigné de pleurs, son père l'em- brasse : « Ce n'est pas moi , ma fille , qui te ferai ]amais un crime de ces plaintes; ne crains donc plus; ta demande est honorable, et il y aurait injusticeà la rejeter. Maisles révélations des Dieux (ne cesse pas pour cela d'espérer) , mes propres craintes , l'instabilité des trônes , me mettent mille doutes dans l'esprit : ces doutes cependant, ma fille , quand il le faudra, auront un terme ; et tu ne te plaindras pas d'avoir pleuré en vain. Ton rôle à toi , c'est de consoler ton époux , pour qu'il trouve moins dure une attente nécessaire. Nous faisons lentement, ma fille, de vastes préparatifs. Nos armes gagneront à ces délais. » Pendant qu'il parle il voit le Jour naître, et se lève pour rem- plir ses immenses devoirs. LIVRE QUATRIÈME. Pour la troisième fois Phébus au souffle des Zéphirs avait foudu les firimas de l'hiver, et for- çait le Jour à entrer dans la voie plus large qu'il parcourt au printemps , quand la prudence d'A- draste fut brisée par l'impulsion des destins , et la lice des combats enfin ouverte aux malheu- reux Argiens. La première, du sommet du Larisse, Bellone secoue d'une main une torche étincelante, et de l'autre lance un énorme Javelot, qui fend l'air en sifflant, et s'arrête sur la cime du mont qui fait face à Dircé. LA TUÉBAIDË. Bientôt elle entre dans le camp, se mêle aux guerriers que couvrent de brillantes armures d'a- cier et d'or, et frémit comme un escadron ; elle distribue des épées, elle excite les chevaux du geste, elle appelle aux portes; ses ordres, les braves les devancent, et les lâches même sentent en eux une valeur d'un moment. Le Jour fixé est arrivé ; il tombe, en l'honneur de Jupiter et de Mars, d'innombrables victimes; à l'aspect des entrailles, où rien de favorable ne se montre, le prêtre pâlit, et toutefois, devant ees hommes armés , feint d'espérer. Déjà , autour de leurs parents , enfimts , JeuiMs filles, vieillards,sepressent, se confondent, etda leur foule* obstruent les dernières issues du camp. Nulle mesure dans les larmes ; elles pleuvent des boucliers et des panaches des guerriers dans leurs tristes adieux , et à chaque armure est sospendiie tout entière une famille éplorée; on finit passer avec amour des baisers à travers les ouvertures des visières baissées , et pencher dans ces embrss- sements les farouches cimiers. Ceux à qui iiagoère etiesarmes et la mort elle-même semblaient don- ces , gémissent ; la colère se calme et chancelle m milieu des sanglots. Ainsi des hommes qui vont s'embarquer pour un lointain voyage, quand déjà les vents gon- flent la voile, quand l'ancre sort du fond dédiM des mers , pressent longtemps une main amie; ils enlacent leurs bras, ils serrent les uns confie les autres leurs yeux baignés de pleurs ; tout kt trouble, ici des baisers, là la sombre immensUé des flots; enfin ils se quittent : ceux qui restent Signa tub» , sapvoqae gênas fulgelûtis aoro , Hei mihi , care parens , itenim fortasse rogabo. » 710 lUiiu bamenti carpens paler oacula vultu , « Non eqaldem bas anquam culparim , nata , querelas : Pone metus : laudanda rogas , nec digna negari. Sed mihi molta Dei (nectu sperare , qood orges, Desine , ) multa metus , regnique Tolobile pondus 7 1 5 Snbjiciontanimo : veniet, qui débitas istis, Nata, modos : nec te incassom fleTisse quereris. Tu solare Timm : neu sint dispendia justœ Duramor»; magnos cnnctamur, nata , paratus. Profidtur bello. » Dicentem talia nasoens 72o Lux movet, bigenlesque jubent assurgere cur». LIBER QUARTUS. Tertios borrentem Zephyris laxaveratannom Pbœbus, et angusUim cogebat limite verno Longius ire diem, qnum fracta impulsaque fatia Consilia , et tandem miseris data copia beili. Prima manu rutilam de verUce Larissaeo Osteudit DeUona fkocm , deitraque trabalem Hastam intorsit agens , liquide qnœ stridula cœlo Fngit , et adversœ odso stelit aggere Dirces. Mox et castra subit , ferroque , auroque cornsds Mixta viris , turmale frémit : dat euntibus eues; Plaudit equos ; vocat ad portas : bortamina fortes PneTeniunt; timidisque eliam brevis addita yirliis. Dicta dies aderat : cadit ingens rite Tonanti GradiToque pecos ; nuUisque secundos in extis Pallet, et armaUs simulât sperare sacerdos. Jamque suos circum poeri , innaptœque , patreiqiie, Fonduntur mixti , summisque a postibos oliataot Nec modus est lacrimis : rorant cUpeique, JniMsqia» Triste salutantum, et oonctis dépende! ab anrnit Suspiranda domus : galeis juvat osculaclansis inserere, amplexuque trucesdeducere conos. Uli, quis iemim modo, quis mors ipsa placebal, Dant gemilus; fractaeque labant singultibiis irae. Sic ubi forte viris loogum super aequor ituris , Quum jam ad Tela Noti , et scisso redit ancora ! Haeret arnica manus : certant innectere collo Brachia, manantesque oculos; bine oscula tortiant, Hinc magni caligo maris; taudemque relicti Stant in rupe tamen : fugientia carl>asa visa Duice sequi , patriosque dolent crebresoere Yentoa ; Stant tamen , et notam puppem de rupe salutant. Nimc mibi , fama prior, mundiquearcana^ "I I» iftuMb, ss LIVKE 17- 141 fifiNWu&at debout sur un rocher; ces voUes qui Ikkot^ U leur €St doux de les suivre du regard , plaignent en voyant redoubler les vents qui \l du rivage; ils demeurent cependant^ navire chérie du hnut du roc, ils le saluent. M>î maintenant , toi d'filxird ^ antique Re- te, poar qui l'univers tfa point demys- toi, dont la fonction est do conserver la LTÊ àe« guerriers et dï*terniser leur vie; moi mes héros ! Et toi ^ 6 reine du bois eux des Muses^ Calllope, prends ta lyre, les bras, les armes qu'a mis en mou vê- le dif^ d« la guerre, les villes qu'il a dépeu- plai, lajnats poète n'a puisé à la source sacrée mm pitti sublime inspiration, Bfll triite, courbé sous le poids des soucis, flffod>» déjà du deelin des ans, au milieu des fliokfDBiiciiiS s' a V an ee presqo e m a I gr é I u i A d rasi e , ttiol pour toute orme d'un glaive; des ofticiers prteAt 5DQ firmure à sa suite; à la porte du CHBp ioa éciiyer pare ses coursiers rapi des , et é^ ediitre le jou[^ lutte Arion. Fottr lui Larisse arme ses guerriers , pour lui MROt les leurs et la haute Prosymne , dont les toratu surpassent ceux de Midèe, et Phyllos thoode eo troupeaux , et Néris qu ^épouvante en ■iongar vatlèc Téeumant Charadrus, et Thyré fiMri un Jour du sang lacédémon ien . A Adraste m|9igDCDi les rois qui se vantent de partager son téf^^ ceux qui cultivent les rociîers de Dré- pMtt les plaines fertiles en oliviers de Slcyone, iilalltirxqii*arrose1& Langiedesa<ïe4iu% dorman- !■ il miieltes, et que resserre des anfractuositês éitm rives le sinueux Élissus, Ce lleuve est InV kBHUt ccièbre : lesËuménîdes, dit-on, se bai- BE^Mafe dueom» vilaiique exteml«recaraï, Il wltm : luttai o ti«0]orià régula eooûri, wgm f ^am iUe mmm , quo: moveril arma N«*B «fouita» |iOftuU§ EM^lâveril iirb^ , Ito noire Ipa : qî-c enim âltjiir ulU tkamlo «te tomlt venît. Rgi tristis, et vtgtt kncmwmm, propiorqueAbeunUbuâ mnU^ ' ÊâÈÈOiÎÊOÊei wH Kpoûle inoedît A Jrustus , ÉBùi» farmcafiip Utii« t arma inanJpli liwiint : Tolucret parU&aurJg:i sub i|)(ài» t « et îani iode jtigg liictatwr Arion. ■nia «ait LarÎA£a f tros , liutc vpIvh ProH\miiG , êt0m MKCnlkMldea» pecoroflai^uc Ph)llo^f 1|«f«e pivet ioegp spajuaDteiQ rafle €bar«droa Ssllf «I lage^ll iartitm mole Cleoncc, tl laeiiirfgniQaiiim Tbyi^ lactura crooreio. iÊ^mÊêf mmmxm tranimis&t uh origine regU^ QM Hriyial teopek» , et oUf iferae Sicyonin Çilbi ttrml , qntm pigr« Tido Umpu lacent i LlBÉil, el anlinictn npantiu iiwurvus Kli&sox. 9Êfm ÏÊmù» Uufh : Styj|ia& ini^trare severis iMMéiii p#fii{l)etiir siqim; Uiir iner^tTu mti^ 35 4ù m gnaient dansses sombreiî eaux ; cites aimaient à y plonger, sans que le Phlégéthon les j-egrettdt, leurs têtes et leurs céraste haletants, soit qu*elles vinssent de ÎKîule verser les demeures des Th races , ou le palais impie de Mycènesi oïi le foyer de Cad mu s : le fleuve fuyait devant ces nageuses^ et se souillait d'innombrables poi- sons. Près d'eux marche Éphyre ^ consolée des mal- hcuiiidlno^el les guerriers de Cenchrée, voisine de cette fontaine amie des poètes, que fit jaillir, en frappant du pîed la terre , le cheval né ûb la Gorgone, et située en face des flots, à l'endroit où risthme repousse les efforts de deux mers. Cette troupe y forte de trois mille hommes^ suit Adraste en Jjondissant de joie : les uns porlent à la main des javelots^ d^autres des épieux long- temps durcis au feu , car ces gens armés n ont pas tous les mêmes mœurs , ni le même sang ; d^autres sont habries à manier la fronde, à lui faire décrire des cercles dans Pair. Adraste mar- che à leur tète, doublement vénérable par ses années et par son sceptre. Tel, à travers les pâturages où il règne depuis longtemps , se promène , tète haute , un tiureau ; déjà la peau de son cou est flasque , ses épaules sont moins pleines ; il est roi cepetidant , et les jeunes taureaux n'osent le provoquer, car ils voient ses cornes tronquées par de nombreuses blessures , et sa poitrine couverte de larges cica- trices* Après le vieil Adraste viennent 1^ étendards de son gendre thébain , pour qui cette guerre se fait , pour qui brûle la colère de toute cette ar- mée; à lui se sont joints aussi des volontaires de Ora, el antieiantes tulo PblegeUiotite cerastit : 6â Sea Tliracum vej-len^ domoi , sed tecLa KlyceDi^ Jiupiii , Caflmeuiiive larem : fugit ipse uatant^^ AmiiiSy et inDiimeriâ livescunt blâj^na venenis* H c^me« Inoas Eptiyie fiuUta i|iit'rcJa<'i, Cenclirea^ijue manus ^ vatum qua consciiis amiui ûo Gorgofioo ]iencuaâu$eqiiOj quar)ue objucct alto Istlimo*, et a terris maria iiiclioala repeUil. 1Iap« niartus Aitrai^tuLti numéro ter mille &ecuti Eitiii liant : pars gesa manu , par^ robora nammis Iridiiratci diii , non uny^ noruquc mamplia &â Um^ neqiie sauguis ioest , lerete« pars ver ter e fundaa Assueli j vacuûqiie dmn pra;cingere gyro. Ip*e anïiis sceplrleque subit veiierab»li$ œ^fae, Ul fM^Asesâ^i dîu taiiniïi meal anluua inler PPEMuia , jam laia cer^ice , et luanibtiâ armis , 7C Dux tjimen : ha ad il tu m bello aUcnLare ju vends Sunt animi ; nam b unca rident de Tulnere mullo Comua, et ingentes plapanim in petlore nodoa» Proxima Itjng^vo proferl tlirejru!^ Adrasto Sîgnâ geaer, cui beîJa fiiTeril : eui cornmodat irai 7£ Cl) ne ta culiurs ; biiic cl pi^trla di' Ëinle lolf^Qles N2 LA THEBAIDE. bà |>alrie, attiré-, les uns par cette pitié qaliis- pire un exile, par eettc tiiléliié (|iie te nnilheur accroît, d'uutres par Tenvie de changer de maî- tre ^ un grand nombre par la justice de sa cause* Son beati*père fui avait donné à gouverner ÉgîoD^ Arcne, et la riche Trézène, où naquit Thésée , aOnqu il pût marcher avec honneur, en- touré de nombreux soldats, et oublier le rang qu*il avait perdu dans sa patrie. Le héros porte les mêmes vétemenïs , les mêmes armes qu'il portait, hôte prédestiné d'Adraste, dans cette nuit de tempête* La peau du lion de Theiimèse couvre son dos; des javelots au double fer étinccllent dans sa main ; à sou flanc est sus- pendue une redoutable épée, que surmonte la figure ciselée d*un Sphiux. Béja sou trône , déjà les embrasse ment s de sa mère et de ses fldètes SŒurs sont à lui par le désir et par Tespoir. Ce- pendant^ au haut d'une tour, Arfçie éperdue se penche en dehors de toute la longueur de son corps; il se retourne , il la voit; l'épouse ramène àelleFâmeet les jeux de son époui , et chasse de son cœur sa Thèbes bien-aimée. Au milieu de Tarmée s^avance , à la tête des soldats de sa nation , le foudroyant TydéCi joyeux déjà et le corps sans blessure; car la trompette a retenti. Ainsi, du sein de la terre, un serpent, aux doux rayons du soleil du printemps, s'élance, rajeuni, dépouillé d'une enveloppe vieillie, et verdit, menaçant, à travers les herbes riantes : malheur au laboureur qui le rencontrerait béant dans le gazon, et épuiserait son premier venin! Les plus vaillants guerriers des villes dltalie étaient venus se joindre à lui aux premiers bruits de guerre, bruits dont s'émurent et la pierrca Pyleue, et Plcuron que reLcrettèrent, changées en oiseaux, les sœurs de Méléagre, et Tescarpéc Calydon , et Olénos qui dispute au mont Ida la gloire d avoir nourri Jupiter, et Chalcîs, port hospitalier de la nier d'Ionie, et ce fleuve dont Hercule, danssa lutte avec lui, deshom^ra la face; à peine encore ose-t*il lever son front mutilé au- dessus des eaux, et, cachant sa tête dans son antre verdâtre , il pleure : ses riv^ altérées sont souillées de poussière. Tous out la poitrine défendue par un tissu d€ mailles d*acier; de redoutables javelots arment leurs mains; le dieu de leur patrie. Mars, se dresse au cimier de leurs casques. De toutes parts cette jeunesse d'élite entoure le magnanime fils d'QËnée, joyeux de marcher au combat, et paré dUlustrefl cicatrices; lln*est ni moins menaçant, ni moiim furieux que Folynice , et Ton ne saurait dire pour lequel des deux cette guerre se fait Mais plus forte et différemment armée vîeni ensuite une nouvelle troupe de Grecs, ceux qiii sillonnent de nombreuses charrues tes rives, A Lyrcius i les tiennes aussi , roi des fleuves d^Aebale, Inachus (nul autre en effet n'a un cours plui impétueux que le sien, quand 11 sort de la terre de Persée et qu'il écume, gonflé par ks eaux que versent le Taureau et les Pléiades y par les pluies qui tombent du sein de son gendre Jupiter) , ceux des villes qu'entoure le rapide Astérion, et Vtm- sin qui roule dans ses ondes tes moissons àm Dryopes; ceux qui cultivent les campagnes d'| pîdaure et les collines visitées par Bacchas , i que la déesse d'Ënna, Cérès, oblige : Tinae Advenere vin; seu quos fnovet es sut , et hîpsvt Trie-tihua aucta (ide* , siîu quis tnutare potentes Prfiedpuitra : multi , mellor quos caue^ querenti Conciliât : dederat nec mm «ocer ipse regenila* j€gîoei , Arenenquc , et qiias Tlieseia Trceten Aciciit fipes ^ ne rara moyens ingloriiia iret ARmiiia^ nen rapto^ {iatria^ scntbret hoiïorf^. Idem liahltni , eâdem ârmn Tirf> ^ quis detiîlus hosj Hiberna sub nocle tiiUl. Tlieumesius implel Terga leo : gemino lu cent hastïHa fi^rro : Aëpera vuliiiflco subter la tus ense rjget Spliin^i. Jam regnum mfttrîsïiue sinus , fijasqiie soporea Sp<* voUsque tenel : lamcn et de turre *irprema Attooilaîn , lotuque exsUntem corpora lobge 11«âpîdl Argîttn ; htec irrtntem ocutosque reducit Ctftijugiii , et tUil€<»8 aTcrlit peciore Thcbos. Ecce iuter lïiedioii patrûeciet agmina gentU Fulmmeu» Tyilf ni ; jam lai^tua , H inleger arlus, Vt primiim slrepuere tubn:j : ceu liibricus atta Atijiuis liumo verni blanda ad f^pimmina m\h EtigitiiT, lîbor j*enio, etsqualentibrisanniâ ËxuttiSf liTfi^iic nihiax inftrc€ et la jeunesse^ et cependant il re- Joiodrc à cette armée, qu il prévoyait i mort, bI ks giiide et leur appi'end à aimer la ^ k fier Hippomédon ; sur sa tétc Irera- que d airain, surmoûté d*uû triple pa- Eic ; tout son flanc est pressé par un co^ ^f \ un large et étincelant bouclier cou- |iaules et sa poitrine, et reproduit, it ciselée dans Tor, la nuit de Danaijs : ^beau des Furies éclaire les cinquante h^e*\ le père tut-méme, debout sur le Lglantéf loue le forfait de ses filles , et ^%nc leurs glaivei, hnd de ta eltadet1ed*Argos ; le cheval de ^*il monte s'effraie à la vue des armes ^ L yole, remplit les campagnes de son kustoM , et soulève des tourbillons de L Ainsi, de ses épaules et de ses deux poi- ^nl les arbrt^s des forêts, le centaure latiee de son antre; I Ossa tremble soura diclo ■Mtlalf tafitaïf ^UA €idt in Mm^ îlb 130 135 Î40 u:» chue^ elle n'a pas la puissance de la richesse; les rares habitants de ses campagnes désertes mon- trent à l'étranger ses remparts bâtis par les Cy do- pes. Elle envoie cependant trois cents jeunes hciramesque leur valeur multiplie dans 1^ con> bats, et qui n*ont ni javelots ni épé^ , ces armes au farouche éclat : leur tête et leurs épaules sont couvertes de la dépouille dorée des lious^ marque distÎDctive de leur race ; leurs mains sont armées de massues de pm , et dans leurs carquois pleins se pressent d'innombrables lleche^. Ils chantent rhymne d*Hercule, et la terre dépeuplée de monstres; du sommet touffu de fOEta, le dieu entend leurs chanta lointains. Ils ont pour com- pagnons les enfants de Némée , et ce que peuvent rassembler de soldais lt$ vignobles sacrés du Cléo- îiéen Molorchus. Sa cabane e^t illustre; sur ses portes de saule sont représentées les armes du dieu qui y reçut rhospitalité , et , dans un petit ebamp , on montre un chêne ou Hercule appuya sa massue et son are détendu , et près duquella terre garde encore l'empreinte de son coude. Marchant à pied , et dépassant de la tête toute Tarmée, Ca panée balance un pesant bouclier, formé de quatre peaux arrachées à des taureaux indomptés , et revêtues de massives lames d'ai- rain : du fond de ce bouclier se détache, trois fols repliée su rel le-méme, une hydre récemment tut^ ; de ses têtes, les unes vivent encore, et, ciselées en argent, étincellent; les autres sont détruites par IHndustrie d*Hcrcule, et flamboient, en mourant , de tout Téclat de l'or; tout autour s'é- tendent les eaux donnantes du marais de I^rne , Hgurées par une sombre 2one de fer* Quant à ses vastes Oancs , quant à sa large poitrine ^ une cui^ ATtUf[ii^m TiTTntha deuâ * non roHibua illa InfœcundîL mh, Ikmaquc immaats ahmni Dégénérai i ma bpii aitu fortunii , ueiint addunt Robiir opes : rarus vacuis liabilAtor iii arvU K'iO Monayat Çyc^lopum duclas suiioribus arces* Dal lamen îiœc jaf eïium terccritum peclora, Tulgtïs Tnnumf'nifq licUc» , quibiis haud ameulA , nec enscft Triste nu L'an! : lia veut CApïli tcrgpquf^ IronuiD Exuviff^ I gcnUliâ honos, el [>i[ietiâ armât i:^^ Stipcs , in£xliat}st)â nrctarjtyr IcJii pharctfis. J{fi cog^iml riueta ïfolordii. îùO GloHa nota rasi-e^ faribus simula ta saliflnis llosfiitîs arma Dd , parvoquc osleiiditur arvo, Eobur ubt et lanos qua rerlinaverJE arciu Ibce f qna. cubiU sedeani vcsligta terra. At |>edeâ » flt lûtt» d£sp()dan£ vertite bcLlmn , léà Quatuor indomitis Capaneufi erepla juvrnr m Tei^t siifwrqoc rigens injectu moiJs *lieï>a; Versât onus; «qualet trîplid ramo&a rmoam 144 Misse les protège, une cuirasse tissue d'innom- brables mailles d'acier, horrible ouvrage, qui n'est pas celui d'une mère; sur le brillant cimier de son casque s'avance en saillie un géant, et, seul entre tous, il porte en guise de javelot un cyprès dépouillé de ses branches, et surmonté d'un fer aigu. A ses ordres obéissent les peuples que nourrit la fertile Amphigénie, ceux des plaines de Mes- sénieet des montagnesd'Ithome, ceux de Thrion , ceux d*Épy, bâtie au sommet d'un rocher, ceux d'Hélos et de Ptéléon , ceux enfin de Dorion , si funeste au Gète tharayris : ce poète, pour s'être cru capable de vaincre par son chant les doctes sœurs, condamné au silence de la voix et de la lyre (qui oserait se mesurer avec lee Dieux ? ) , se tut pour Jamais, insensé qui ignorait la lutte de Phébus et de Marsyas, et la mort sanglante du Satyre de Gélènesl Bientôt l'âme même du divin augure, assié- gée de toutes parts, fléchit; certes il voit d'ef- froyables signes de malheur, mais Atropos , mal- gré lui, lui met les armes à la main , et étouffe le dieu dans son cœur : il y a là aussi un piège de son épouse, et dans sa demeure brille déjà l'or de ce collier qui n'y devait jamais entrer; cet or, les destins avaient annoncé qu'il serait fatal au devin d'Argos; il le savait; mais sa per- fide épouse eût échangé contre ce présent la vie de son mari, car elle convoitait les dépouilles d' Argie , sa maîtresse , et voulait la surpasser en lui enlevant sa parure. LA THÉBAIDE. Argie,elle, voyantlesroisirrésolusetpeuportéi à faire la guerre , si AmphiaraCîs ne la faisait pas avec eux, vient d'elle-même sur les genoux de son cher Polynice déposer sans regret, sans tris- tesse, cet exécrable collier, et lui parle ainsi : « Ce n'est pas pour moi le temps des brillantes parures ; et , ce qui peut relever ma beauté , qu'en ferais-je , malheureuse et sans toi ? Il me suffira d'oublier un instant parmi mes compagnes mes douloureuses anxiétés, et de traîner aux pieds des autels ma chevelure en désordre. Hé , qooll grands Dieux , quand tu seras enfermé dans un casque menaçant , dans une armure retentissante, moi je porterais le riche présent nuptial d*Har- monia? Quelque dieu peut-être me fera un doa plus beau , et je l'emporterai par ma parure sur toutes Icis femmes d'Argos, lorsque , épouse d^B roi, lorsque, heureuse de te revoir, je demi remplir les temples de chœurs votifs : malntenam qu'elle porte mon collier, cette femme qui le dé> sire, et qui peut être joyeuse quand son mari combat ! » C'est ainsi que l'or fatal pénétra dans la de- meure d'Ériphyle, et y jeta le germe d'alMmina- bles crimes : Tisiphone rit d'un rire affreux CD songeant à Tavenir. Amphiaraûs , monté sur un char traîné par des chevaux lacédémoniens qu'avait eus par um mésalliance Cyllare, à l'insude Castor, son maî- tre, ébranle la terre; prêtre d'Apollon, il porta les bandelettéis, insignes de sa dignité; son cas» que est ceint d'un rameau d'olivier, et un voils Ilydra recens obitu : pars angoibus aspera vivis Argenlo ca;Iata micat ; pars arle reperta 170 CoDditur, et fiilvo moriens ignescit in auro : Circum amnis torpens, et ferro cœrula Lerne. At lalerum traclos, spatiosaque pcctora servat Nexilis inoumero chalybum subtemine thorax, lIorreDdam , non matris opus , galeœque corusca 1 75 PromiDet arce gigas , atque uni missilis iili Cuspide prsfiia stat frondibus orba cupresstis. Huic parère datî, quos fertilis Amphigenia, Planaque Messene, montanaque notrit Ilhomey Quos Thrion , et summis ingeslum montibus i£py , 1 80 Quos Helos, et Pteleon, Getioo quos flebile vati Dorion : hic fretus doctas anteire canendo Aonidas, mutos Thamyris damnatus in annos Ore simul, citharaque (quis obvia numina temnat?) Conticuit prœceps ^qui non certamina Phœbi 185 Nosset, et illustres Satyro pendente Cclenas. Jamque et fatidici mens eipugnata fatiscil Auguris; ille quidem casns, et dira Tldebat Signa, sed ipsa manu cunctanti Injecerat arma Atropos , obrueratque Deum ; nec coiij ugis absunt 1 90 Insidiœ, vetitoque domus jam fulgurat auro. Hoc aurum vati fata exîtiale monebant Argolico : sdt et ipse neùs, sed perfida conjux Dona \iio mutare velit, spoliisque polentis Immînet Argîœ, raptoque exceUere cultii. lUa libens (nam regum animos, et pondéra belU Hac nutare videt , pariter ni providus héros Militet) ipsa sacros gremio Polynicis amati Deposuit nexus haud mœsta , atque inaaper addil : « Non haec apta mihi nitidis omatibus, inquit» Tempora, nec miser» placeant insignia formaa Te sine : sat dubium cœtu solante timorem Fallere, et incultos aris adverrere crûtes. Scilicet (hen Superi) quum tu dudare minad Casside , ferratusque sones , ego divitis anmin Harmonise dotale geram? dabit aptior ista Fors Deus, Argolicasque habitu pr»stabo maritas» Quum régis conjux, quum te milii sospile, tempU Votivis implenda clioris : nuncinduat iUa» Quse petit, et bellante potest gaudere marito. » Sic Eriphylaeoi aurum fatale pénates Irrupit, scelcnimque ingentia semina mo?it. Et grave Tii'iphoue risit gavisa futuris. Ta^uareis his celsus equis, quam dispare cceto Cyliarus, ignaro generarat Castore prolem , Quassat humum : vatem cultu Parnassia moustnnt Vellera , frondenti crinitu r cassis oli va , Albaque puniceas inlerplicat infula cristas. Arma simul , prensasque jugo moderatur habenas. lH SM 11» U\TIE IV, iU a*eiitrc(ace à son aigrette roufije. 11 tient eu tempi ses armes et tes rênes de ses che* _^ De cbnqtiP eètë de lui marchent , formés à b^aolèrc des Spartiates, des ba taillons armés 4e |iveïols, tout** une forêt de traita qyi trem- Umif agii^ p^r ta course de soa char; de loin ^ le toit encore, appuyé sur sa lance terrible , ttérciâer an -dessus de tous lus siens; et sur son taidier Python vaincu étincelle. I3 gti€mers qui accompagnent sou char sont ■Bi d* Amyelée, chérie d'Apoïlon , ceux de Pylos, MKde Malée, qu'évitent les navires crrtintîfs; àeCarye^qni savent répondre par des danses iiff«sdc Diane; ceux dcPharis et de Messe, inère des oiseaux consacrés à Venus , la du Taygète et les dura soldats de ,^ dont les rives sont couvertes d'oliviers ; . tiii-méme les élève nu mîUeu de la pous- ièfff deTarène ^ et l'art de ces luttes où le^ corps «it mu, il le leur inspire avec l'ardeur qui les Molmei'; de la la vif^eiir de leurs âmes» et ce ètÉtmcré d*\nït mnrt glorieu;^. Les parents sont liiffiix du sort de leurs llls, et les encouraient àaovir; là foule entière pleure le trépas d'un y^Pf itthlèta ; sa roere en jouît , s il est mort eou- DCttoe roain ils tiennent la bride de leurs elie- , et de l'autre deux javelots noui»s par une ; unes sont leurs épaules, d'où pend un ^ manteau , et leur casque apour panache l« plumes de foiseau de Léda* Ce ne sont pas ccuît-la seulement, Ampbia- ii6i, qui suivent tes étendards; tes bataillons iTsugmentent des peuples d'Ê lis, cette ville in- dif»ee au penchant d*nne colline, et de Fise, ^Étiedaiis une profunde vallée; Pise, dont les Wm jtqti« ind» imnt jju^ali$ , et Terrca ciimi 330 iitmlrtoriA : pmcal Ipse gravi mi^tucndus in hasta li^ttf ApOlUoiS ciirrum mmitantar Amydffî, Qaa* ^lo«, «t éiMU MAloa vitata earinî», ttttdmtiipM liâbiJai Car^ae resonarfî Dian.T , lia tri- |**ialapt, et olî^iferi EiirtJtsD tu ùfUi ip«e viroa in pulvcrc rniHo WÊà^qae modoc lirtuli.^ , et îras r fjfifor fdJe toiffli» , et nmrtf» lionnrt-e 2.10 nàmî nAtonim falA parent^'^, ri ; égÙet janiqut.' omitis e plirlitim IMti fi«i«aita eoatenla «si nuiet^ maî^r. t, da|ileiic|oe liuerto mlsAila nmlu, mmmi r chlamyi horrlda pende l , xis ^««aa Latoaa ipex : t^n hi bbi £«loni , ni : itigii resuplim mâniiiJas ) populils lubil iaçoh Pba*^ ' faptift vclut zifip^ra naUs flpMprIitqai leiiiutiur veàlijt;ia ligri4« HiMl, «dmti&qoe iu^p git iifctnra freni» : fÊÊÈtà bùomm ftâkmi * Undclupc furibundii t!ii|jitlo, Mi, MÛàf iMÇfmtiie onde improba pectore virluâ? in hdii iplm Tlros? I«i pondcr» ferre ItetM » d «MHtfM Enter jioi«s ire caLervaa ? vir»l nuper t« i^Jkla vtdi» olMiiiiO v^oabula cominii^ apio , Enim ac pmm riif niero : n wk uwf ilfli toftiiMi iifiicidi mma^ Wêêb wM itD* Ubl? djI U mm leli jitvabimt , ilfclwilit mtm, nuriiii» nec dlaeoliir atrH Ite, ed AdM, «qtwii ; tnngiiia coonUbtiA msl^!^ , *ïTt PTjwHwm iMtTr^" , EryivkBuiliiadmi]iti>« Uitml |»u«f . Strnt omiuâ ft-rn : .'\ JO dis 320 3« qui reehercbes les luttes héroïques, toi ^ enfant , à peine mur pour la couche tles Dryades ^ pour une lutte amoureuse avec les nymphes de TE- rj'manlhe ! Les présages sont vrais : je ne m'c- tonne plus si j'ai senti naguère trembler le tem- pïe de Diane, si la déesse a semblé me regarder d'un œil moins favorable , si les dépouilles des bétes sauvages sont tombées d'elles-mêmes de« voûtes sacrées : depuis ce jour mon arc est san* ressort , mes mains sans adresse , et mes coups incertains. Attends que ta beauté soit devenue plus mâle, que Tàge ail fortifié ton corps, que tes joues rosées soient ombragées, que ton visage ressemble moins au mien; alors ces combats, CCS armps que tu désires si ardemment , je te le» doûncrai moi-mt%ic , et tu ne seras plus arrêté par les larmes de ta mère. Mais en ce moment rapporte-les, ces armes , à mon palais ; et vous^ le laisserez- vous partir, Arcadiensî... Oh î vous êtes bien les fils des rochers et des chênes! • Eîic veut poursuivre : pressés autoïirdVlle, son fils et tes chefs de Tarmée la consolent , calment ses craintes, et déjà retentit l'affreux signal de la trompette : elle ne peut laisser son fils se dé- tacher de ses tendres embrassements , et le re- commande mille fois au chef de tous, à Atlraste* D*uu autre côté le peuple martial de CadmuS| triste des fureurs de son roi , mais non épouvanté des bruits de guerre (il s'était répandu qu*Argos s'avançait avec toutes les forces de la Gréée ) , plus lentement, parce quil était honteux de son chef et de sa cause, se préparait à ta lutte, mais s'y préparait toutefois : nulle ardeur à tirer l'épée, nul plaisir à se charger du bouclier paternel , ni à Mirabar cirr Icmpla mih» IremtïLv^ie Diana* Nnper» el înferinr vdtu ÏW!a tîj», sacH&qij* Exiif iae ceddere thalïs : Kiiic s^^^iiior arf u« , Dinicilesque manys, et aullo in iruln^re certîe. Ex&pecU f dum major hono«, dum ûrmitii sevtim , 3.1 i Dum roseift ventt umbra genî»» viihutï|iie re<%fUtf»t Ore mei : tune b«t1a tibi , rernimqne , qtitid ardi?s, îpsa daim, et uulln matrb rcvoeabcre Hctii. Nunc refer arma domiim : vo* auftm hanc îre sinetiit. Arcade*? 0 saxu nimirum , rt roî»orû naU ! t 340 Pbira ciipit : fu^i cifciim naUiM^uf?, dti€e*qii« SolantiJf, m inu unique metu^ , et jam horrida clangtint Signa lubn^ ; ne<|iiît itia pm dimiltcre fiatiim Cufiifjkxu f mu] tunique duci commentlitt Adra^to. At fmrtc ex alia C;»dniî MavorUa ptebé», 34 A Mo^sta dtifis furiis, dcc belti leiTit;^ fama, (Quando hk rulptum de*ceodere vïnbim Xr^tm) T^rdtu^ illa ijiitdem , re^s, c^ati^^iiue pudore, Verum Ih'!!» movet : nulti ^ti.'itilngert; ferrum |mr>etU3i t aut humerai rhpeo ciausifise pateroa 3M> Diikei rwr nlipedum jugii comere, qualia bellt fiaitdia : deje<^ti tt^[ïidas sine mente, ï^iiie ira, rrumiRcre xiianoi t liic w;^ in sorte paimt^in an LA ÏHEBAIDE. parer le coursier aux pieds ailés ,.ces Joies de la guerre; abattus, tremblants , sans énergie, sans colère, ils s'engagent à servir ; Tun gémit sur le déplorable sort de son père cbéri , Tautre sur sa jeune et tendre épouse, sur les malheureux en- fants qui ont crû dans ses brao. Nul d'entre eux n'est échauffé par le souffle de Mars ; les remparts mêmes de Thèbes sont rongés par la vétusté, les grandes tours d'Amphion ouvrent leur flanc épuisé par l'âge ; et ces murs qu'une lyre divine a élevés jusqu'au ciel , un travail muet et sans gloire les raffermit. Cependant une rage vengeresse inspire les villes de Béotie, et c'est bien moins pour soutenir un roi injuste que par attachement pour une nation alliée qu'elles courent aux armes. Étéocle , lui, est comme un loup qui vient de forcer un gras troupeau. La poitrine chargée d'un sang noir et caillé , la gueule hérissée , béante , et souillée de lambeaux de laine ensanglantée, il sort de la bergerie , roulant çà et là ses yeux troublés, pour voir si les farouches bergers, ins- truits de leur perte, ne le poursuivent pas; et il fuit avec la conscience de son audace. La renommée , cette cause de tant de troubles , répand à chaque instant de nouvelles terreurs. Celui-ci a vu sur les rives de l'Asope errer isolés des cavaliers de Lerne; celui-là raconte que le Qthéron , théâtre des orgies, cet autre que le Theumèse, sont occupés par l'ennemi, et l'on pré- tend avoir aperçu dans les ombres de la nuit bril- ler les feux d'un camp du côté de Platée. Les Dieux de Thèbes ont sué, l'eau de Dircé s'est teinte de sang, des monstres sont nés, et de nouveau le Sphinx a parlé du haut de son rocher. Que n'a- t-on pas appris? que n'a-t-on pas vu? que ne se croit-on pas permis de dire? Une nouvelle crainte vient s'ajouter à tant d'anxiétés : soudain s'élançant, cheveux épars, la reine du chœur des bacchantes accourt dam la plaine du sommet du mont Ogygie; sombre, et l'œil enflammé, elle brandit de tous côtés sa tor- che renversée, puis, furieuse, remplit la ville alar- mée de ses cris d'épouvante : « Tout-puissant dieu de Nysa, dont cette race qui t'a vu naître a depuis longtemps perdu l'a* mour, maintenant, sous l'Ourse hérissée de frimas, tu frappes à coups pressés le belliqueux Is- mare du bout de ton thyrse d'acier; tu ordonnes à une forêt de pampre d'enlacer Lycurgue; ou, vers le Gange orgueilleux, vers les bornes les plus reculées de la mer Erythrée, vers les contrées de Taurore, superbe et triomphant, tu exerces ta ftr- reur, ou dç3 sources de l'Hermus tu sors tout cou- vert d'or. Et nous tes enfants, nous qui déposons les armes de nos pères pour célébrer tes fêtes, la guerre, les larmes, la crainte, le crime de deux frères, le fardeau d'un trône usurpé, voilà tout ce que tu nous laisses! Au delà des glaces éter- nelles, ô Bacchus, au delà du Caucase , où reten- tissent les cris et les armes des Amazones , em- porte-moi, mais ne me force pas à révéler les forfldts monstrueux de nos chefs et l'impiété de notre race ! Tu me presses... Bacchus, ce n'est pas cette fureur que je t'ai vouée I... Je vois fondre l'un sur l'autre deux taureaux semblables; en tous deux même beauté, même sang; leurs fronts s'entre- heurtent, leurs cornes s'entrelacent , et dans leor colère féroce ils se donnent réciproquement ta mort. Cède, tu es le plus injuste, cède, tu es le plus coupable, toi qui veux posséder seul les pâtu- rages de tes ancêtres et cette montagne qui voai est commune! Ah! misérables, dans cette lutte Unanimam, hic dulces primaeTœ conjugis annos logemit, et gremio miseros accrescere nalos. 35ô Bellator nuUi caluit Deus : ipsa yetusto Mœuia lassa situ , magDœque Ampbionis arces, Jam fessum senio nudant latus, et fîde sacra iEquaios cœlo, surdum, atque ignobile, muros Firmat opas : tamen et Bccotis urbibus ultrix 360 Adspirat ferri rabies,.nec régis iniqui Subsidio, quantum socia pro gente moventur. Ille velut pecoris lupus expugnator opimi, Pectora tabenti sanie graTÎs, birtaque setis Ora cruentata defonnis biantia lana, 36â Decedit stabulis, hue, illucturbida Tersans Lumina, si duri comperta dade sequantur Pastores, magnique fugit non inscius ausi. Accumulai crebros lurbatrix fama pavores. Hic Jam disperses arrare Asopide ripa 370 LemaBOô équités : hic te, bacchate Cithœron, Die rapi Theumeson, ait, nocUsque per umbras NuDtiat excubiis vigiles arsisse Plateas. Nim Tyrios tudasse lares , et sanguine Dircen Inrigiiam ; fœtusque noYos, itenimque locutam 37 ô 385 Sphinga pétris , cui non et scire licenlia passim , Et vidisse fuil? novus his super anxia turbat Corda metus : sparsis subilo correpta canisfris Silveslris regina cliori decurrit in apqunm Ver lice ab Ogygio, trifidamque hue trisUs, et UIuc, Lumine sanguineo pinum dejectat , et ardens Erectam attonitis implet clamoribus urt)em : a Onmipotens Nisœe pater, cui gentis avitœ Pridem lapsus amor, tu nu ne horrente sub arcto Bellica ferrato rapidus qualis Ismara Ihyrso, Pampineumque jubés nemus irreplare Lycurgo, Aut tumidum Gangen, aut claustra novissima robre Tethyos , Eoasque domos flagrante trlumpho • Perfuris, aut Hermi de fonlibus aureus exis. Ai tua progenies , positis genf ilibus armis , 390 Qiiae tibi festa lilat, bellum, lacrimasque, metmnqoey Cognatumque nefas , injusti munera rcigni , Pendimus : a'temis polius me, Bacclie, pniinis Trans et Amazoniis ululatum Caucason armis Sibte ferens , quam monstra ducum stirpemqoe ] Eloquar : en urges; alium tibi, Baccbe, funNieni Juravi : similes Tideo oonctirrere tauros : IM LIVRE IV. 140 nv vienet tant de saDg , et vos forêts , un autre im eoppare. « Elle dit , el son \1sage se glace , ft Baeebns ^ se rctinmt d'elle, la laisse calme et nœtte. • Uaàii efTrayé du prodige et livré à mtile va- pii tcrrrurs, le rai a recours au vieux devin tirées 1 cet aveugle si clairvoyant^ et, suivant hcoitoine de ceux qni redoutent des malheurs tertiios, le eonsultesur ses inquiétudes* Le vierl- Mrrpond que ni le sang abondamment versé iaUtireiiux, qI raiLe rapide des oiseaux , ni les «tnilles d'au s'e\hale la vérité, ni l'équivoque to^ied^ QÎ les harmonieuses évolutions des as- to, ni ta fumée de Tt^neens qui valtige au-des- IV dr» autels, ne révèlent aussi clairement la i«ioaiM, tut v , mimef Lsqnc Aequentibus a&tra , iii)ir« f oLiUutte îiltaria rumo^ b» tlnr.F quaiii morUA lirtvile marK!^ •prisfert* L^ïhrpaiiua sacra , l^rnrni subter CJiiJinla ponto util , fi^rjl mi*' liiioera , fttmi nique biUetûtum \ licefàs , H cHiuri âtilfurift uurn, ! Wïviiti ^t loagn m uni) u m purgal. ril , vilidaqtie iticui va Acnecta » Qkin brum^ mimit^re, Nolusve la iol Ottlu Borrn4 iniptictug ab LVsa, Ip i^uiiasqii« ailËotia fttîrval sa pâle et douteuse image. Cette obscure forêt ;i sa divinité; la fille de Latone rhabitc; cè- dres et chênes portent empreinte sa figure , que voilent les ténèbres sacrées du lieu* On entend » la nuit, sans les voir, si Hier ses flèches et aboyer ses chiens, dès qu'elle s'est échappée de l cm pire de sou oncle, et a repris la forme plus douce de Diane. Mais lorsque les montagnes Tout faiigwée, et que le soleil ^ au plus haut de sou cours, Un- vite au doux sommeil, elle plante ses traits au- tour d'elle^ et, la tête appuyée sur ^o\\ carquois, elle repose. En dehors s'étend une plaine immense , terre de Mars, fécondée par Cadmus, Il eut un rude courage celui qui le premier, depuis ces luttes entre frères j depuis qu'on eut ouvert ces coupa- bles sîlïons, osa enfoucer la charrue dans ce soi, arracher le gazon de ces plaines engraissées de sang. Elle laisse échapper d'effroyables bruits cette terre malheureuse , dès le milieu du jour et dans la solitude des nuits^ quand le.^ noirs enfants de la terre se relèvent pour se livrer de vains si- mulacres de combats : on voit fuir loin du sillon cotnmencé le tremblant laboureur, et , troubléa par l'épouvante, retourner à l'étable Ira tau- reaux. lA le vieux devin (H croit plus propre qu'au- cune autre à la célébration des mystère infer- naux cette terre impréguéede tant de sang) fait conduire ses brebis a la sombre toison, et des gé- , nis^es noires; on choisit les plus belles tètes des troupeaux; Dircé gémit, le liithéron est triste. 400 405 410 Mb lÎDrroff et «^diiso* pallet mala luth fina|t>, NiT caret uiiibra Dec» : ncmori Lalonia cultrix 41S Addilnr : liane iiiceiL», cedriqiie, et robore io oroni LDictnm, sanclisoo&uitalsilva t^oebris, ïïujus inaspeciaï iuco itridtMC sagitt^r , Nottiimique caatim genulus , »jbî liinina patrui ii: (rugit, fjrque novœ melior redit om Dtsjiaï. 41d A&l ubj f(?5^jugts, dulcpsqyf^aUi&sima somnoa Lux movel t btc late jaculi&^ircum undique fixtar Effiisani pimretra cert icfim e\wpta quieâcit. Extrn immatie pateal, b^llus Mavortia, campi. Fœtus ftger CaJu)o, tluruK qui viimere primo 4JS Post con^nguirieas aij^s, sulcoFvque noo^nteâ , Au!udnjr: int^muilDirce^ mœstusque CitbacroOp El nova clattmivît! Ktupiiere ^ilentJa valiez. Tum feia Cirj ulei» \m%ïi cornuA teilM uo LA THÉBAIDE. et QD étrange silence pèse sur les bruyantes val- lées. Alors Tirésîas entrelace les cornes des victi- mes de guirlandes de deuil , en les palpant avec la main; puis, sur la lisière du bois, fait creuser neuf fois le sol , et y répand ensuite de larges coupes de vin, du lait, don du printemps, du miel de TAttique, et du sang qui attire les mânes; il verse jusqu'à ce que la terre aride soit tout à fait imbibée. Ensuite le prêtre fait apporter des arbres abat- tus dans la forêt , et , triste , ordonne d'allu- mer trois bûchers pour Hécate , autant pour les trois vierges, filles du sinistre Achéron : le tien, roi de l'Averne, quoique profondément enfoncé dans le sol , élève au-dessus des autres ses pins amoncelés ; près de ce dernier on en dresse un plus petit en l'honneur de la Cérès infernale ; - le feuillage funèbre du cyprès couvre tout entier ses flancs. Déjàmarquées aufirontpar lefer, et les gâteaux de pure farine sur la tête , les victimes sont tom- bées sous le couteau : alors la vierge Manto reçoit le sang dans des coupes , y trempe ses lèvres ; puis après avoir fait trois fois le tour des bûchers , sui- vant la coutume du devin son père, elle y place les entrailles encore palpitantes , où la vie est à peine éteinte, et, sans tarder, elle introduit sous le noir feuillage des torches ardentes : dès qu'il entend pétiller la flamme à travers les branches, et craquer ces ftinèbres amas de bois, Tirésias, dont les Joues sont atteintes par de brûlantes exhalaisons, et les orbites creuses remplies de fu- mée, s'écrie , et sa voix fait trembler les bûchers et croître la violence du feu : « Séjour du Tartare, formidable royaume d« l'insatiable Mort, et toi , le plus terrible des trois frères , toi qui règnes sur les Mânes et sur les éter- nels supplices des coupables , toi qui vois ramper à tes pieds le monde souterrain , ouvrez , Je frappe à vos portes, ouvrez ces lieux muets, et le vide empire de la sévère Proserpine ! Cette foule pion- gée dans les abtmes de la nuit, faites-l'en sortir, et que le nautonnier du Styx repasse ce fleuve sur sa barque pleine. Qu'ils accourent, quMls revien- nent tous ensemble à la lumière , ces mânes, malt non de la même manière! Toi, mets à part, fille de Persée , les bûtes pieux de l'Elysée, et que de sa verge puissante le sombre dieu de l'Arcadie lei conduise ; ceux au contraire en plus grand nom- bre qui, morts dans le crime, habitent l'Érdbe, et sont la plupart de la race de Gadmus , secouant trois fois le serpent qui te sert de fouet, et Ici précédant, un if enflammé à la main, ô Tîsl- phone , guide-les Jusqu'au Jour qu*elles sont avi- des de revoir, et que Cerbère ne fasse pas de aei trois têtes un obstacle au départ de ces ombres! • il dit, et tous deux également, le vieillard et la prêtresse de Phébus, attendent avec oonfianee. Eux , ils ne redoutent rien , car ils ont le dlea dans leur cœur; mais une incroyable terreur aoea> blelerilsd'Œdipe,et, tandisque le devin pronooee son horrible évocation, il presse tour a tour sel épaules, ses mains, ses bandelettes ; et, dans son épouvante, il voudrait interrompre le mystèPÎ commencé. Tel , dans les fourrés d'une forêt de Gétulie, un chasseur qui par ses cris prolongés a révdUé un lion, l'attend, s'excite au courage, et serre convulsivement ses traits , que ses efforts bai- Ipse manu tracUns , notaH]ue in Umine sUva; 450 l^rincipio largos novies tellure cavata iDclinat Bacchi lalices, et munera verni Lactis , et Actœos imlires , suadumque cruorem ! Manibus : aggeritur, quantum bU)it arida tellua. 454 ; Trunca dehinc nemora advolvil , raoestusque aaoerdos ; Très Hécate , toUdemque satis Acheronte nefasio Virgînibus Jobet esse fooos : tibi , rector Averni , Quanquam infossos humo , superat tamen agger in anras Pineus : hune Juxta cnmulo minor ara profund«e Erigitur Cereri : frondes , atque omne cupressus 460 Inteiit plorata latus : jamque ardua ferro Signati capita et frugum libaminepuro lu vulnus cecidere grèges : tune innuba Manto Exceptum pateris praelibat sanguinem , et omnes Ter ciicum acta pyras, sancU de more parentis, 465 Semineces fibras et adbuc spirantia reddil Viscera : nec rapidas cunctatur frondibus atris Subjectare faces : atque ipse sonantia flammis VIrgulta et Uistes crepuisse ut sensit acenros l'iresias (illi nam phirimus ardor anhelat 470 Aute gênas, impletque cavos vapor igneus orbes) Eiclamat : (trerouere rogi , et fox impulit igiiem :) n Tartare» sedes , et formidabile regnum Mortis inexpletœ, tuque, o saevissime fratnim» Ciii servire dati Mânes, aetemaque sontum 475 Supplicia atque irai famulatur regia mundi , Solvite pulsanti loca muta , et inane sevene Persepbones , vulgusque cava sub nocle repostmii Elicite, et plena redeat Styga portitor alno. Ferte simul gressus : nec simplex Manibus esto 4S0 In lucem remeare modus : tu sépare cœtu Elysios, Pèrsei , pios , virgaque potenti Nubilus Arcas agat : contra per crimina functis. Qui plures Erebo, pluresque e sanguine Cadmi, Angue ter excusso , et flagrant! praîvia taxo , 485 Tisiphone , dux pande diem , nec incis egentes Cerberus occursu capitum detorqueat umbras. » Dixerat : et pariter senior Phœbeaque virgo Erexere animes : illi formidine nuila , (Qui4)pe in corde Deus,) solum tremor obruit ingens 490 Œdipodionidem , vatisque horrenda canenlls Nunc humeros, nunc ille manus, et vellera pressât Anxius , inceptisque velit desistere sacris. Qualis Gœtulse stabulantem ad confraga sllvœ Venator longo niotum clamore leonem 40S LIYBE ÎY, fSl ppfi te mear ; la peur glace son visage , ses ge- ■■i Ifemlilcfit f car il ne sait ni quel est ranimai fil i'apfM'oehe , ni quelle est sa force ; mais un ru- ^■nent, aiTreu^c signal , retentit à son oreille, 4li le msÊKÊre à ses craintes aveugles, Vféite • voyaDt que les ombres n'arrivent pas onft ; • Jtf le jure, s'écrie-t-îl, divinités pour ^0 ftà uîtmcuté ces feux et vide de la main pÂtces eoupes dans le sel n creusé de la terre, Étt pois plus supporter votre retard. £5t-ce en ma ifiie vous m'entendez ^ moi ^ votre prêtre? Et iptf des ehaiitâ furieiu une Thessalienne vous ^l^dle, v(Mi& >ietidrez? Et chaque fois qu'armée 4tai piiiooa de Scy ttue , la princesse de Colchos wévocttl^ra, leTartare, pâle d'épouvante, se adlia m mouvement? Vous n'atirez nul souci iiJMii^ si je D 'arrache pas des cadavres de leurs ttebas I %i }e ne tire pm d^% tombeaux des urnes fkioei d^anltcfues ossements, si je ne môle pas les Uns en Ciel et de l'Erebe pour profaner les uns Hhia^fTs, st je ne mutile pas les visages tivi- is, si je lie déêotipe pas les entrailles eorrom- fWides niûftf ? Ne méprisez ptis ma vieillesse et tt WHkfse fiai s'épaissit sur mon rmnt, ne me ■^ffiMX pas I je vous en avertis ! et moi aussi Je pVL employer la violence. Je sais tout ce que mi craigne d'entendre , tout ce que vous çraî- |RXde voir, révéler ; et je pourrais troubler Hé- «Ér^ «m te respect que j'ai pour toi , dieu de Ikpdiréeî Je sais le nom du souverain du trl- fêe iBOCide, qult est défendu dcprononeer, mais jt le taSm \ rendez^n grâces à ma vieillesse , amie èi icipos. Cependant, si.. J • Llaspirée Majilo Tinterrumpt avec tmpresse- t » fifDMas aoimuni , et sudantîii nisu i : feUl Ofa pavor, gre^u&i|«e tfetniaciiiil Ifêê VBili&« î|Uântu3quc : ma horriib stgoA rremeotb t« «t orcA melitur mumiura etiru. M bic Tirtsiaâ nondum advcnUuUbys uml^i-ts : ûOO itator* Aiif i^^% p quJbufl \mm jSAtitraiimus Jgnem , iqM CMf iilii& éÊàmn^ carcbeaia krrœ p MfMe tûkfara morain : caâiiune &acerdûs mf ÊA ralttài jubeat M Tiie»«ab cantu 1^ d Scjtbidi quolîcâ annata vencnis âO^ lÉl iptp liepidu patiebijut Turtii a motu ? i) cor» rainôrp ii nuu alMIere buatla ^orm, oec pli*iui anUriui^ os^ibuâ urnaii B, ft BitîikM civ'liqae Erebique Aub uuum \ Deoi tibel? Aiil ËX&aiigula ferro 5f 0 |iÉi«9iii, attt egrii ruoetomm earpere fi bras? I» aai)«iDqu« b4uc Irouti» ufïacaî> I se« moiUK», ei oybis safvtre facuila^. ttin et qaidquid ^M^^ noaciqu6 LJmetls, ut Meolesi « ni i^ , Tliymbrsee , varerer : at â Iftitipfieii OUpdi summum, qnem âcirç oefaslum est : I : prohibct tronquilla sentxtiis. r i(fi tos» • Af kk «ibieit PhœÏK^ÎA Manlo % ior» fi|eat|»e «iSMiguË prûpinqiiat. ment : « Tu es obéij mon pèrel le peuple pâle s*ap proche. Le chaos des enfers s ouvre; romlïre immense des lieux souterrains crève; les sombre* forêts et les sombres fleuves se moulrentau Jtjur; TAe héron vomit sou sable livide; le Phlégéthon rouie avec ses ondes enflammées des flots d'une noire fumée; et le Styx, qui coule entre les mâ- nes y s'oppose au passa^^e de ceux qui ne doivent pas revoir la lumière. Voici Plu ton lui-même, pâ^ lissant sur son trône, entouré des Euménides, ces ministres de ses funestes volontés , voici le sé- vère appartement de la Junon infernale, voîci sa triste couche* Eu sentinelle se tient Taffreuse Mort, faisant à ses maîtrt'S le dénombrement du peuple silencieux des ombres ; il en reste encore plus qu'elle n*en a compté. Le juge Cretois bal- lotte leurs noms dans Turne terrible , leur arraehe la vérité par ses menaces , et les force à dérouler toute leur vie passée, à faire enfin des aveux qui at^gravent leurs châtiments. Que te dirai-je? je vois tous les monstres de rÉrèbe, les Sciylles, l^s Centaures animés d'une rage impuissaiïte, les Géants enlacés de chaînes de diamant , oi Tombre rapetîssée d'Egéon , ce Titan aux cent bras» ^ » 0 toi f dit-il ^ le guide et l'appui de ma vieil- lesse, ne m'en dis pas divanta*;e. Qui pourrait ne pas connaîlre Sisyphe et son rocher qui tou- jours retombe, Tantale et son lac trompeur, Pityc, pâture d\itt oiseau de proie; ïxion, quVblouît le mouvement rapide et sans fin de la nmc qui remporte ? 5f oî-mème , quand mon sanj: coulait avec plus de chaleur, /til visité ces mystérieuses demeures sous la conduite d* Hécate, avant qu'un dieu, retirant la lumière de mes yeux, Peut fait ï>HjiidJlt)r ElvHÎtni) €liHa!i, rt li'lliiri^ opeilfT! 53a Dîssiïit umbra r3|ja\ , «ïh^l^ilJe , et iit«ra patescuQt Flunïina , li ventes Actiprun ejet-tat atenas. Fu mi fin s iitni vailîs PîitegetUon ïocpndia vol Vît ^ Et Sty^ fïisereUs tntédlua Manîbits tiljslal, Ip^um pallojilem soHû, drctimqiie iaiiiifiitr!i» ij2â Fuïiestortjriï lïpwtiïM Etîmenideft » Stygtieque aevcros JuDouïii Ibalamôs, et mirsta cubiïia ceriio. In ?fM iMilis Mûm atra aedet p liomiiiisque sïktites Anoiimt^riit (>orii>lofï t mojor luperi^minct ordo. AiLiiter \\m dura rerânl GortjdtiA iirua, Jî30 V*?ra niîiiU po^cens, adlgilqii« expromerc Tte Ueiqirt* r4*tro , et taiid^fn |Kl^naruIn lucra fatcH, Qtiid trlii monstra Slrebi, Seylias, et ixm%^ fureatcs Ccnlaurùa , &olrdoqye inlorta adatuante gif^iitum Vinriila ^ et anguâUim «nteni iCgtEonts unibrain ? »» 533 H Immo, ait, o nostras re^imea viresqire s^DCCtœ, Ne Tiïlgalo aiibi ; qnis entra r«?meabile saxum . I^allenlesqne lacus^ Tytionqnc alimenta volticrum, Et caligantem lonj^is î\iona i^ria ^'e5cîal? iptift etram, nirtior quum sanpis, opfilaa aiu IiiSp^Ml !j<»dcs, Ilc^afe diicente, prî^isquam I Obi'uit 01 a Deus, totamqye ïn pectora |iïre, tune quis vultus, habitusque, quis ardor Sanguinis ufrusi, gens uira saperbior adsit. Die agcduni, iiostranique move per singula nocleni. » Jussa facit, carraenque serit quo dissipet umbras, Quo regat et sparsas : qualis, si criroina deinas, ô50 Coicliis , et i£aco simulatrix liUore Circe. Tuuc bis sacrificum dictis affata parenlem : « Primiis saoguioeo submilUt inertia Cadmus Ora lacu , juxtaque virum Cythereia proies; ËfRuit amborum gemiuus de vertice serpens : 655 Terrigenae comités illos, gens Marlia, ciugunt. His œvi roensura dies : manus omnis in armis , Omnis et in capulo : prohibent, obstanlquc, ruuutque Spirantum rabie : nec tristi iucumbere sulco Cura, sed allernum cuperent liaurire cruoreni. 5C0 Proxima natarum manus est , flctique nepotes. Hic orbam Autonoen, et anhelam cerninius Ino Respectantem arcus , et ad ubera dnlce prementeni Pignus, et oppositis Semelen a ventre laccrtis. Pentlica jam fractis genitrix Cadmcia thyrsis , 5G5 Jam dimissa Deo, pectusque adaperta cruenlum, ]ns(Mjnitiir planctu : fagit ille per avia Lelltes, Et Stygios , superosqne lacus , obi mitior illuro Fiel pater, et lacerum componit corpus Echion. Tristem nosco Lycum , dextramque in terga reflexnin .ivoliden , hnmero jaclantem funus onusto. S7t :' Nec dum ille aut habitus, aut versœ crimina fonne Mutât Aristaco genitus : frons aspera corna , Tela manu , rejicitque canes in Tulnus hiantes. Ecce autem magna subit invidiosa caterra 191 Tantalis, et tumido percenset funera kictay Nil dejecta malis : juvat effugisse Deonim Numina, et insanae plus jam permittere lingue » Talia dum patri canit intemerata sacerdos, lilius elatis tremefacta assurgere vittis 6SI Canitles, tenuique impeUi sanguine vultus. Nec jam firmanti baculo, nec virgine fida Nititur : erectnsque solo, « Désiste canendo, Nata , ait ; externae salis est mihi lucis ; inertes Disccdunt nebulae , et vultum niger cxuit aer. 5SS Umbrisue , an supero me missus Apolline oomplel Spiritus? en video qu«tK;unque audita. Sed ecce Mirent Argolici dejecto lumine roancs. Torvns Abas, Prœtusque nocens, mitisque PtioroMii** Truncalusque Pelops , et saevo pulvere sordeus 6SI Œnomaus, largis humectant imbribusora. LIVRE IV. 151 f pMSfère, CËDOmaûs, tous boi^^uant Jeuis d'aboiidantes larmes. J'augui^e de ta que i dans cette lutte aum l'avantage. Quelle ) troupe terrée de guerriers ( leurs armes i Hoiitres prouvent combien ces âmes sont i) qiû s*avaDeent^ (e visage et la pol- ICfimiglaiités^ et, faisant de vains efforts pour teodeiil sans cesse les mains vers nous? If me tro«îpé-je? ne sont*ce pas la ces dn- Tu vois Clvthonius, et Chromis, et fhi|étf et Meon ^ que distin^^ue, comme mol , le hsier. Calmer- vous , guerriers : Hen en tout Mftioy^^tj n'est le fruit des conseils humains ; ftaflèiible Atropos avait Rlé ces années; vous ttetédiappé aux malheurs: dous, H nous reste àHlir cme guerre horrible, et nous revenons tydée.- RdU, et, prenant une bandelette enlacée de ftofliçe. repousse ceux qui le présent ^ et leur flfldFt le saog. Seil m tenait debout sur le sombre rivage du (k^te Laîas ^ ^^^ ^^j^ '^ ^^^^ ^^^^ ^^'^^^ rendu Ifloipitoyable Averne ; et jetant un regard obli- ^ mr son cruel petit- (Ils ^ dont il avait reeon- m ks traits , il ne s'approchnit pas pour prendre one le re»te des ombres sa part du sang et des amci libations, animé qu il était d'une haine imiiftetle; mais Tirésias Tap pelle : • UlQfttre roi de Thèbcs, lui dît-il, depuis la ■ûrt duquel les citadelles d'Amphion n^out pas vn on Imii Jour; 6 toi dont la IVn sanglante a Éénies vengée , toi dou£ rombrcn dû i^tre apnU #e par \r% nom brun X sac ri!] ces de les descen- iNits, poor«]uai, inallieureux, les furs-tu? Il ^it iOfM? longue mort cPÏuiqne tu pounsuis de i«r liiiic TUtbb belli meilora : quid aulem Wfftemiàmm (qtianttmi arma et vulnera oionâlrant t) Dobiâ ifi SAitgiime mnito t « pceicinque , r l f alui t lu i nur e h v aIh^ 5l)â tsiu poce muiiiis? rt*\, UlUkt^ au In sunl fnV^ \]Uf cernÏA Clinionîumqtu^ CLrommr|ue, M^vtmMtra pra^jiignein IManjna jauro. ll«rtilt,dooe« : nihil litc inrirtaUlniâ âaârim IMlt eiDQkflîis : I10& firrrA rii'verat Annos ftOO Hi^oa: r\i«li» CJiatis : bf^lta horriiln uobiâ, > llcnini T%«trus. » Dlxii , vitt4ifite Ugatis Hbni iwAinli^ ^ibii^îlt monslNif^, nliiiiiiîf* acfcdii «4 imbretn, jitlnndMÎiii oitSiuiii A{Hr«i»« : M-d firofif it uJUx» \ %êU^ : • T}Tia- r1ii\ Um l^le TliL^Mïaï GlO ati lalcritu iiun ulla Aïniiliio(ii& ajrccs Ira dle& : o Jani ^alis ulte crueiihini I, H ttnilbum pbi^U minorihuâ uint^r^ » MMtfiik , ftigiâ ? iac^ ille in fijneie kiii^a ta haine , toujours en proie aux horreurs de Ta^o- nie , les yeux crevés, le visage sotiUlé dû sang et de fanî|e^ chasse du domaine du jour; son sort est plus affreux que le trépan, crois-moi : mats ton petit-fils, qui n'est pas coupable envern toi, quel motif as- lu pour réviterî Approcbe-toi , viens te rassasier de ces libations ; puis, les événements futurs, les pestes de la guerre, révèle tout, soit que tu gardes ton ressentiment j soit que tu aies pitjé des malheurs de tes enfants* Alors, moi , sur cette barque , objet de tes vœux , je te ferai passer le Léthé, qu*il l'est maintenant interdit de fraucbir , je te déposerai dans le pieux séjour de la paix ^ et je te recommanderai aux Dieux des enfers, >» ïjiïus i'Sl flatté de ces offres honorables , et d^ larmes mouillent ses joues ; puis il répond en ces termes ; ** Pourquoi, quand tu mets en mouvement les mânes, prèti^ dont Tâge égale le mien, est-ce moi que tu choisis pour révélateur? Pourquoi h tant d'ombres si grandes suîs-je préféré pour dévoiler l'avenir? J'ai bien assez de me souvent^ du passé. Est-ce bien moi , ô honte ! que vous consultez, mes illustrtts petits- fils? C*est lui, c'est Inj qu'il faut appeler à ces abominabli^ mystères, cet homme qui a enfoncé avec joie son épée dans le fljinc de son père , qui a retourné vers sa source , et donné à sa mère des gages de son indigne amour Et maintenant il fatigue de ses vœux les Dieux et les noires Furies, et appelle mon ombre à ces luttes. Toutiifois , si dans ces cireonsUmces dé- plora blés on me déiiire si vivement pnoria MuneribuSf tingitqoe gctiaâ; dt-LLiic tatia reildil 1 G2S •' Cur libi versai» ti mânes , iFqnirVf* sacenlo!» , Lec^Uiîi f^^o anguriu? tuiitisque jMitJs^'iîmus umhrîi Qui venlnra ïiwjiiar ? saliâ est meaduiaie priurnm, Noaliane pra^cliiri (pudeat) cûn^ulta nepoLea Pos^itl»? illuin 111 u m ïiaerîa adliibele tiefaiiUSf 630 Qui toL'lo fiMlit ei^se patrem, qui ^emet in orlus iVrlitj cL Indif^me regcril sua |ijgiiora luatri. Et nur«c iJle D^m^ furiarumqiie atra faligiit Ciincilia , et nfïslros rogat bœc in pra^ïia niatif«s. Qiiod si adeo pEacui delleDda în tempora. vati^s ^ 63â Uicam equidem , quo me Lachcala^ qua lorva ^leg^xa Uique sinniit : bellum mnumerd veaît undique bellum lU LA THÉBAIDE, uombrables bataillom^ tous les enrants de Lerne , qu*tiiguillono6 le fntal dieu des eombats; ces guerriers, dei^ prodiges de la nature et les foudres des Di eux 1 es at ten dent, des ma f ts jj I or i e uses et des lois criroinelles qui retarderoni pour eux les hon- neurs du bùeber: la victoire est assurée à Thcbes, ne crains rien , et ton trône ne sera pas la proie iJ'un orgueilleux frère. Ce sont les furies, c*est un double forfait, c'est, au milieu du eariia^e( mal- heur à moîl) un barbare père qui triomphera. »* il dit, ^i s*évanouît; et sa réponse ambiguë les liiisse dans T incertitude. Cependant, à travers la froîde Némée, et ses halliers témoins des exploits d'Hercule, se répan- daient en errantes légions les enfants dlnachus. Piller Thébes, la ravager, la détruire, tel est le désir qui les brûle et les pousse en avant. Qui ralentit leur ardeur, qui les arrêta et les fbrça de s'écarter au milieu de leur course, à Phébus , c'est à toi de nous le dire^ nous, rarement nous pou- vons remonter jusqu'aux sources de la renommée. ^ Chancelant d'ivresse , Bacchus ramenait son ar- mée victorieuse de rilémus ■ après avoir employé deux hivers pour Introduire ses orgies chez les Gètes guerrieiii , pour faire verdir les flancs blan- chis de neige de TOthrys et pour accoutumer le Rhodope a Tombraj^e de la vigne, il poussait vers les murs maternels son char orné de paniprer lîbri^s de tout frein, h droite et à gauche le sui- vent des lyn?t, et ses tigres léelient leurs rênes trempées de vin. Derrière lui bondissent les bac- chantes, poiUmt pour trophées des loups à demi- morts et des ours déchirés. Et son cortège n'est pas inaetif : c*est la Colère, la Fureur, la Crainte, la Force, Tlntempérance toujours hre; annéel la marche mal assurée, et bien semblable à celui qui la commande. Dès que le Dieu voit un otiags de poussière tourbillonner au-dessus de la forêt de Mémée, et les rayons du soleil et inceler sur Tacier des armures, et Tlièbes qui n'est pas prête encore à entrer en lutte; vivement ému à cet aspect, bien qu'il oit la bouche pendante et Testomac appesanti , il fait taire clairons , tam- bours et flûtes, tout ca fracas qui assourdis ses oreilles, et s'écrie ; « C'est moi , c'est ma nation que cette trou veut anéantir ; et cette fureur, elle vient de loîàj- cetle guerre, c*esl la cruelle Argos, c'est la colère de mon implacable marAtre qui T excite contre mol î C était trop peu sans doute que ma mère réduite en cendres, que mon berceau changé en bûcher, que moi-même atteint par la foudre ! Im tombe même où gisent les resîes de cette poussière qui fut sa rivale , et la raorne Thèbes , elle veut les détruire par le fer, la cruelle ! J'entraverai ses projets par la ruse. Cette plaine , cette plaine , marcheZfT, marchez-y, allons, compagnons! » A ce sîgn^ les ti^^res d'tlyrcanie hérissent leurs crinières S Dieu parle encore, et déjà il est arrêté danij plaine. C'était r h cure où le soleil, parvenu au fal du monde, embrase l'atmosphère, ou sur les champs crevassés pèse une lourde chaleur qui pénètre au fond des bols les plus épais. Baeci appelle les déessei*deseau7t,et, se plaçantau mï^ de leur troupe silencieuse, il commence ; « Divinités des fleuves , Nymphes cbampêti qui faites aussi partie de mon cortège , soume Agminet LeTiiaK)tfquc traliit faïaJis alumno« Gradin ufi fttimiilis : lios ternje EDonsLra^ Deumque Tela manetit , pulctiriqire obitas , et ab îe^ne supremo a40 Bonle» lege inora? : C€fta est Ticloria Thtjbis, fie trepiila , nec rrgna feront germanus Liabebit fied ftirtfle, geminumqiic nefas, niiscrosque per eoses (Hei mîlii^ cnideliB vin cet paler* «» Ha?c ubi fa lus, LabiUir, et Hexa dubios amlia^e reliqiiit §45 îiittfr«a felîdam Nemeen, «t cons^da laudis Herculese dumeta^ vaga legione tenebant Inacliida? r jatn Sidonias avertere pfaidas, Skrnere, ferre dumos ardent, insLaatque, Quh iras FleXHrit , unde morte ^ médius quis emJtîhus etrar, 660 Pliœbe, doce : uos mra mâncnt exordia famae. Marcidus edumito b«]ltj[M referebat al» H^eido Liber; ibi armiferos geraitisR jam sidère brunn» Orgla ferre Gctiu^, canumqui* virpscere dulverea Nemeen eflbrvere niïbe Con<}picit, et solem radili tgTiesccré ferri , ^ecdum compodlAS belli m certamina Ttiebaâ; Coti4îusiius visis, quatiquam ore et petbre martd , .braque» l^mpaîiaque, cl biforem relicere inmallnm Imperat f attonitas qui cjrcom pb^rimus aui^; Atque ita * ^ ^fe tnantis ista^ meamque ex&eitidert | Apparat , et longe recalet ftiror : hoc mthi «evum Argos et îadomitœ bellum cict ira noverrjc* U^que adeone parum dneri data mater iniqtio? ^aLale^]ue rogi? qua>que ipse uiîcanlia ^etm I-'uîgura? reIJiquîaseliam, fn sacque sepu 1er ii m T*eîiicis, et réside m ferro petit improlïa Tliebeu. Necîarn fraude inoras t iHiim, ilbim tfîiditi* eampuiiitj Tendile, io , cjûinites. ^ tïyrcauaf ad âigua )tifaJe* Iuttimucre}tiba&: dïcto prius ad$tilit arvl^w Tempus erat, medii quum ^Itm in culmina munàï^ Tolbl anliela dics , ubi tardiia hiajitibui arvîs Slat vapor, al que omoes admittunt a'Ihera lud. Undarum vocat ille DeJîS't mediusqiie wJcnlum IncipU : * Agrestes Ou viom m numina îf^mpha^ Et nOBtri para magna gregii, perferte taborcm. LIVBE JV* t5S ««M«iiJab«Qr que je vous impose. Épuisez -moi 1^ nrlèr» àc I* Argpl Ide , &p$ étan p , mi ruisseaux i^bdo^, et eouvrez-its de poussière. Que IMe funmtt 1 pur ou la guerre marche en ce ■Mttnt contre ma dté , soit profond émeut de^é^ àéÊ 1 nous «voiis eo cela^ pourvu que votre vo- Mrûeî^ît pas rtbelie, l'aide de Phébus lui- même A||i^ biiul de son cours ; à notre entreprise sou- linlks autres et mon Êrigone , dont (e chien hrù- Étf immr : aEler, de bon ^rê, allez dans IfS pro- Meors du sol ; plus tard je vous en ferai sortir l|lcÉo lil; les doos les plus beaux qui me seront iftftsdans les ««icnOces, vous en aur^z Tlion- Kp; Je vousi défendrai des nocturnes larcins la SÊJt^fTC» Lziscifs et des rapts amoureux des OQ yoU le visage des Nymphes se coU' f mousse léj^èrc » et leur verte chevelure m doiicher. AussitÀt une soif brûlante dévore lichmipft d'I lia chus; les ondes s'enfuient, les I H les lacs tarissent , et , dans le lit des le Hmou s'échnuffe et se durcit, te sol de- >it* et maigre ^ À la naissimcede leurs tiges I»n0cias s'IncUnent ; trompé dans son attente , litmifieaii s*aiTète sur la rive, et les taureaux ilodiftit les neuves que naguère ils traversaieut iliaftSe, AMf Lorsque le Nil, replié dans son tintre mmst^ s*C!9t arrêté^ et reti nt dans sa bouche iltri^ fondoesde rorient qui l'ai i mentent y son U ffoiiRid fume daut^ ses valtêes aljandonnées , ** r rr*% w^ç ^ jivt»e toute Ti m patience du désir, ot- rîïit retentissant du fleuve qui îa nourrit, jjwja 4 ce t|u*enlio , cédant à sa prière , il re- ■m. âr^Dlioni piolum mibi fu»lil>ii^ ainne^ , !»«tarint4S»obdiiclEef»uh<^i'^ >^i^^^* ^m miÊltn in tna-mi Mils lÊm, 9% alla I^o^êè Hqsm i i^juvai ifi^e «4 toc mmam . ùÊMék m ve$tni vuj u tiiaA , Clptit£4 « iih«#«li itli : pMt vo» es» gurgtt« filcno Màmk • tC qi^ étxM mm nsfiÛMima ».trM» IMcr teÉAil boiiot z eoctiimiipe furtji lir^ulum 6ââ in^nlMiif etciipidaê Fiimorum arccbc» mpiiUs'i. » WamÊÊ : vl fttli inillor pcrcurrere vi&iH ^m&n IwidMM kuiTÎI ïltÎA iguea cdmfios. Ife^st nad» ' iiiiial'^l fttnte4qim* brusque, 700 %l«d6 nftd0b« ti*o«rii|t>« iu ojigjttf rnlnii dttrpttun itiHri£»tip ri|tji! nim qiia*rtiitl âniif^iila iMlatus. pu* rHlitti* «iiiififKtsil in nul ris TOâ ipiBRtiii ^iàhtiUk bruroa* HiliaMrl»itiirKil« fnlU'i. t «aelliM ÉiiipoctAt liialca G Pbmu alkmenk rugaiii» vienne engi^isscr les earai>agnes du Phare, ot ramène une année abondante en moissons. On voit tarir Tinfeet marais de Lerne, tarir h Lyrcius, et le puissant Inachus, et le Charadrus, qui roule des rochers dans son cour^, et T auda- cieux Ér-asin, que ses rives ne peu veut eontetdr, et r.4stérion aux flots calmes ; le premier, faan- d issa nt a V ec fracas su r des hau teu r s i n a ccessi blés , et troublant au loin le sommeil des pnsicurs. Lascufe Lanffie touteluïs^mais par Tordre d'un dieu, poursuit son cours silencieux sous l'om-; brage solitaire des bois. Archémore, enlevé a la lumière , ne lui avait pas encore donné son nom lamentable, elle n'avait pas encore la renommée d*une déesse; en attendant, elle garde ces lieux • écartés, cette forêt, ce ruisseau; mais unef^loire plus grande lui est réservée, quand les ehifs de la Grèce , par des luttes laborieuses , par des létes funèbres renouvelées tous les trois ans, célèbre- font ta douleur d'Hypsîpyle et la mémoire sacrée dOphdtès. Donc les Grecs n'ont plus la force de porter ^ ni leurs boucliers échaulTéi} parie soleil, ni leurs cuirnsses étroitement serrées au corps , tant est affreuse lu soif qui les tourmente; non -seul ement leur palais est enflammé, non -seulement leur gosier se contracte , mais un feu intérieur les dé- vore; leur cœur ne bat qu'avec effort, leurs vei- nes sont inertes , et un sanjç ai|;ri s'atliu-he à leurs , entrailles desséchées ; n^duite en poussière par la cbalcur, la terre exhale cette poussière en nua*;e brûlant. Les chevaux n ont pasd'écume, ils frois- sent leur bouche contre le frein , leur bDuebe d'où pend^ longue et eochatnéef leur langue; ils na l>i>iiet agrr A , lungnumq u e i ndu caî meâsJ hua jtnnu m. lia Are! L^rija tic>i-4Mis, aret Lyniii?*, et itigeits Inaelius^ ût1verrei]3c]ue nalanlia itâtn Cluïradriis, L;t tititiitiiam in H pi» iiuDthiA mater, prtiiiti l^btî eiïultare Tonaoteni hloi : îlfl r«rlaiUiii (ilaudunt ^IgDis r«^ iûât ^ a gl ti h UA I de. 786 Ig^mki Tenue tellirrifi, ef aUo lac tkdlas tleruil procTir^bus lM>rtMifi ■iOft; cararn niocln hclh ^«•no Morf cirns , ilstuwqw* renideas , pdltàEui f er ttt il 1 y c Lfi n I h hhm , 7 90 hontiii itrepituii , âtit obvia i;urpit ^ nihit ore diem : aemorLgifkjo mabi um litjr mtillum wcarus iDerrat. kjttÀ Majors ntte^ aie puer aies , tain per IjUcïR reptani 795 têtus mclinahat A polio. ^l opseâ vLreulibuA ticnhrls it , pars ijctâ \ùehe itequaDlur^ éatfo^ M^diuin subit Jlla per j^gmen nLo : jamqne umue propinqaû 800 f lilHit Miotuniqtie impttlit anri^ retentit, et le murmure des em% qui coulent sur les rochers frappe leurs oreilles; alors, bondis- sant de joie , à ïa tête de rarraée , entre les rangs des troupes légères, où il se trouve , Argus élève son euseiî^nci et s^êcrie : *» Les eaux 1 ^ Et sur les lèvres de tous court au loin ce cri : « Les eau\ î " Ainsi, le long des côtes du golfe d'Ambra- eie, les jeunes rameurs, sur rinJieatlon du pilote, poussent un cri, que renvoient k la mer 1^ écKos du rivage , lorsqu 'Apollon , invoqué paj- eux , leur ouvre enfin la rade de Leucade. Ils se précipitent vers le ruisseau, pêle-mêle, snnsdistinctiim, et soldats etclu^fs; il n'y a plus de rangs, la soif les égalise : altelùs encore à leurs chars ch argés d e leu rs mal t res et de I eu rs a rm ures , les chevaux entrent dans l'eau et s'y plongent; de ces guerriers, ceuTCCi sont entratnés par la violence des courants, ceux- là glissent sur les cailloux hu- mides; nul scrupule de fouler aux pieds les rois embarrassés dans les Ilots , ou d'enfoncer la tête d'un ami qui appelle au secours. Les ondes frémissent^ la rivière est arrachée loin de sa source^ son eau, naguère d*un vert si doux, na- guère si pure et si transparente, est maintenant souillée de la vase de son lit; les rebords de ses rives tapissées de gaion s'éboulent; ce n'est plus qu'un torrent fimgeux. La soif est assouvie, et Ton boit toujours. On dirait une lutte enfre deu:it armées , un combat régulier et acharné dans une |;orge étroite, ou des vainqueurs emportant une ville dWsaut, Alors un des chefs, du milieu du fleuve qui Tentoure de toutes pnrt^: '^ O Némée, s*cerie-t*H, reine des vertes forêts, demeure chérie de JupI* Mtirniur : ibt e\j^u1tatii eoneliimnt itb ngmioe [irîiBQ^ Sicul eraL, levibus toUenB ventila iimnJpJiii Argua , Aquae; bciîîDsqiie liriim siiiior ora cuf;urrit Cbmor^ Aqii4!e : lic Ambracii per JiUora fn^iti SOS :*jiulicu» In remis juverium nionstrantc nïftgiaUo Kit âonus , inqne nc^m centra percuMu rtM^kinat Tf^rrâ , salulatu» qiiiim Leuf4ida pandit Apolb. Inciibuere vadis pagsim discrimine nidlt» Turbn sîmiil ^ primiqiic r nequit âi>i «rnere mi\toA fllO j£qija ùih : freuata suis in currihus iptlmut Aimentaf el iileui (loniinii» , arniis<|iii! feniiiLiii' QundnipeiJe^ ; h(H) tiirbo rapâx^ lir>s lubrira iullant Saia : nec implicilos nutia révère ni ta r<-gea Protiîrere , aul mersisse v ad a t laman tis an nd g l S Ora. Freniiint unâBs, longti&qye a fnniihu» iimiiJi ÛiripituT ; modo tene virean , et giirgitc |>aro Perapieuus , nyoc so^del aquis egestiiâ ab imo Alveus : mue loro* ripanim p el prorula lurbAnt Gramiiia : jam cra^.'^Ufï eji^n)»iiit! ti ptilvere lorrenSf BÎ3 Quanqnam e%plera&iliâ, bibUur iain^n. Agmina beUo Di^^rlare pules, jiisliimqiie m gïirgilp Maftcm Perfurcre, et 4'apla(ii totli ifîcloribua. urbem, Atqiit* tiWquh rcgiim medio circumfluna amnl : -i Sîh iru m , Nftmee , longe r^na Tirentiim , È2i I&8 LA THËBAIDE. ter, tu ftis pour nous plus dore qae pour Her- cule , lorsqu'il serra le cou menaçant d*un monstre furieux , dont il comprima le souffle dans les mem- bres gonflés : qu*il tesufflsed*avoir jusqu'àce pdnt entravé Icr desseins des peuples qui t'appartien- nent I Et toi , que nul soleil ne peut dompter, 6 fleuve dispensateur d'une onde intarissable, pour- suis Joyeusement ton cours, quelle que soit la source d*oii tu épanches tes eaux toujours frat- ehes dans ton lit toujours plein ; car ce u*est pas l'hiver qui t'alimente de ses neiges , ce n'est pas Iris qui verse dans ton sein des ruisseaux qu'elle a grossis de pluies, et tu ne dois rien aux nuées pesantes qui chargent l'aile du €k)- rus; tu n'appartiens qu'à toi, et tu roules, in- vincible à tous les astres. Sur toi , ni le Ladon , chéri d'Apollon, ni les deux Xanthes, ni le me- naçant Sperchius, ni le Lycormas , où périt Nes- sus, ne pourraient l'emporter; à toi pendant la paix , à toi pendant les orages de la guerre , à toi mes hommages dans les festins. Après Jupiter, les premiersseront pour toi. Veuille seulement, quand nous reviendrons victorieux des combats, nous accueillir avec Joie, nous ouvrir encore dans nos fatigues tes ondes hospitalières, et recon- naître volontiers ces bataillons que tu as sau- vés, >• LIVRE V. L'onde a apaisé leur soif, et l'armée s'éloi* gne après avoir porté le ravage dans le lit du fleuve et fait baisser ses rives. Plus ardent, le coursier dévore l'espace , et le fantassin Joyeux Lecta JoTi sedes , qnani niinc , non Herculis actis Dura magiSy rabidi quam colla minanlia monstri Aiigeret , et tumidos animam angustaret in artos : Uac Mevisse tenus populorum inoepta tuorum Suffidat : tuque o cunctis insuete domari 830 Solibus , «terns largitor corniger undae , Laetus eas ; qnacumque domo gelida ora reaoWis Immortale tumens : neqoe enim Ubi cana repostas Brama nives, raptasque alio de fonte refondit Arcns aquas ; graridlTe indulgent nobila Cori : 835 Sed tous , et nolli mis expognabilis astro. Te nec ApoUineos Ladon , nec Xanthos uterqoe, Spercbiusque minax , cenlaoreosqoe Lycormas PrKstiterint : to paoe mihi , ta nube sub ipsa Armorum , festasque super eelebrabere mensas. 840 Ab Jove primus honos : bellis modo laetus ovantes Accipias, fessisque libens iterum hospita pandas Flumina, defensasque velis agnoscere turmas. » LIBER QUINTUS. Pnisasitis fliivio, populatoque gurgitis alveum A^uilna linquebant ripas, aronemque minorem : Acrior etcampom sonipes rapit, et pedes arra remplit les campagnes; les goerrleif ont mil renaître leur courage, leurs menaces et leon vœux , comme s'ils avaient puisé à une soute de sang le feu de la guerre et la bouillante ar- deur des combats. Disposés de nouveau en escadrons, ils se in- forment etï rangs serrés. Chacun a repris sft première place, ses anciens chefs, et ils se re- mettent en marche à un signal donné. Déjà It ' terre se soulève en tourbillons de poussière, et les éclairs des armes percent l'obscorité ÔÊà bois. Tels s'élancent, au delà do Pont, de rauques bataillons de grues, chassés par M beaux Jours des bords du Nil qui baigne Pwéle^ nium, quand Thiver a déposé sa rigueur. DeH leur fuite bruyante , elles volent en projetant knt , ombre sur les flots et sur les campagnes, etfboi | retentir lesplainesinaccessiblesderair;Joyeiwi,' : f«iltic«i2« ni!fii*, el frigida cordi c « ijuîbiifi )w' fiirAr additus! o ooxl ii {piM^lLii lie ft>rt<* tMenigrwe ft, npluifi t{iiii^ mU pareotem 3^ I nulla ciordm iiecto ? k VDCtut, m4g?ûc[Uc iti ^(*rà^ paratuii, ! %3.i tsl ; clani giuietiita Ilioante, |^pii|ivlr T«i>tfi fr^u r4ptt LvctirgJ, d f ittknxMt rnttprqtH: « 4f l lioitorii videri 40 I tmio : c4HiciiH tiinc uoici^fe caiua ■Ole êUos bmlutur Adi-a^tus^ lûutn pHml Itidgt^ lUirius ogititna stà^^ ùc^ UU* e^ohcrc i/irea, [lU nmii» , et melu^'.taiiitJÀ umbm , 4â .Uoili^liu! liijis , ^r>mtut!î^^uc luorutn» iwnfââ t^igno dcjtt t nenvaruniipie ubt^ciiral liiiagfnc pontum* Ttiraees aranttM>nUti : ThiitcuiJi ralalin nobiit LiUura , et knle neï^. FloreUat dives aliimnis lerra , iicc illa Sikimy (hma , Muve ^nnnti 5^ Pejor, et iaouuïeiià quaa ipumift^r a»j»)]it .€gon. Du» vltiinii liirbarÊ di>mo« : ncc (H^'tom culpa ^flaira vacaijt : auUos Veneri Mcravimus ignés : WuUa Dea! si^des : movet et cn'leiitia qivondam Corda dolrar, len toque irre[iuTit agininf" fK^noe^. GU M Uki Paphûn velefcni cedlumque allaria lini|oeiïs, Noc viiltUt Liée crÎDe prior, sol>i!is« jugalem Cestijn , et lëalloâ [^rocul able(;£tii^ volurrei FiTtur : eraptcerle, mtdln quaî tiocUs in umbra Divain , alioti ipms majora^ue tola i;f rf^titem , 6â TarUireas iiitiir tlubitiii vollîa&$t? ftorore« Vulgare»! : uU|ue iijipUciU^atcâna doiticinim \itgijtbu&, et K£>ii rorinidine cuviclaic^ptevit Limina , n^c Ûdl poimlujri uùik^rata mariU; Protinus a Lemao teuerî fugii^lii Amari^ : 70 Miïtiii lïviuen, versaequc &c^»ei frigida juiti 160 LA THEBAIDE. la couche s'assied la Discorde. Leshommes D*ont d'autre soin que d'exterminer les Thraces de la rive opposée , et d*anéaDtir, le fer à la main , cette nation barbare. Ils ont devant eux leurs foyers; leurs enfonts sont là , debout sur le rivage , et ils trouvent plus doux de braver les frimas de rÉdon et le souffle impétueux de TOurse, ou enfin y après les combats, d'écouter dans la nuit silencieuse le fracas soudain des torrents qui se brisent. «Mais elles, plongées dans la tristesse (car pour moi , vierge encore, j'étais libre de soucis et protégée par ma jeunesse ), jour et nuit elles pleurent , elles se lamentent, échangeant des pa- roles de consolation , et contemplant au delà des mers le cruel pays des Thraces. « Le soleil , au milieu de sa carrière et comme Immobile, tenait suspendus au haut de TOlympe ses coursiers étincelants. Quatre fois sous un ciel serein le tonnerre gronda ; quatre fois les an- tres du dieu de l'Etna lancèrent leurs tourbil- lons de flammes, et, dans le silence des vents, la mer Egée s'ébranla, et frappa ses rivages de ses ondes enflées. Tout à coup Polyxo, déjà parvenue à l'âge mûr, est saisie par toutes les fu- ries, et s'élance hors delà chambre nuptiale, son séjour habituel, semblable à une Thyade du Theumèse, saisie d'une sainte fureur lorsque les orgies rappellent, lorsque le bruit sacré de rida retentit, et que du haut des montagnes elle entend Évohé. Ainsi, la tête haute, Toeil égaré, sanglant, elle trouble de ses cris furieux la ville déserte, frappe aux demeures closes encore, à tous les seuils, et réunit ses compagnes; à set pas s'attachent ses enfants, jeune et malheu- reux cortège. Soudain toutes les femmes s'échap- pent de leurs maisons, et se précipitent vers le temple de Pallas; là bientôt nous nous trouToas réunies en un ramas sans ordre. Alors, le glaive à la main , cette triste conseillère du crime im- pose silence, et du milieu de la foule ose parler ainsi : « Inspirée par les Dieux et par un juste resscD- timent, je médite un grand projet : 6 veuves de Lemnos, affermissez vos courages, dépouilles votre sexe, et ce projet je vais l'accomplir. Si vous êtes lasses enfin de garder étemelle* ment vos foyers déserts, de laisser se flétrir honteusement la fleur de votre jeunesse et de consumer dans un long deuil de stériles aa* nées , j*ai trouvé et je vous promets le mofyea (car les Dieux sont pour nous) de rallumer id les feux de Vénus. Ayez seulement un courafM proportionné à vos douleurs , et qu'on répondl d'abord à mes questions. « Trois fois l'hiver a blanchi nos campagnes: qui de vous a connu les liens de i'Hyménée d l'honneur mystérieux d'une couche partagés! Quel le poitrine a réchauffée la flamme d'un époai{ Qui de vous Lucine a-t-elle assistée ? Qui a seotii; impatiente du terme, grossir dans son sein iedon objet de ses vœux? Et pourtant on voit dansfll doux accord s'accoupler les oiseaux et les htifk féroces. Ohl lâches que nous sommes 1 Un GflM» un père a pu armer ses filles de traits veageQiB« et , joyeux de leurs douleurs , arroser de saqgh î Ê Cnra tori : nuUœ redeunt in gaudia noctes, Huilas in amplexo sopor est : odia aspera ubique , Et Furor, et medio recubat Discordia lecto. Cura yins tumidos adversa Thracas in ora 75 Eniere, et sœvam bellando frangere gentem. Qunmque domas conU^ , stantesque in littore nati , DuIciiM Edonas hiemes, Arctooque frementem Excipere, aat tandem tacita post prœlia nocte Fractonim subitas torrenlum audire ruinas. SO « nisautem tristes (nam me tune libéra curis Yirginitas, annique tegunt) aub nocte dieque Assiduia œgrœ lacrlmis, solantia miscent CoUoquia, aut sievam apectant trana aequora Thracen. « Sol openim médius summo librabat Olympo S5 Lncentes , cea staret , equos : quater axe sereno Intonuit, quater antra Dei fumantis anhdos Exeruere apices : ventisqneabsentibus i£gon Motus» et ingenU percussit littora ponto : Qnnm subito horrendas œri matura Polyxo 90 ToUitor in furias, thalamisque insneta relictis Evolat : inaano rduti Tbeumesia Thyas lUpta Deo, quum sacra rocant, Idœaque suadeC Bous, et a summis auditus montibus Eran : Sic erecta gênas , ademque effusa , trtmenU 95 Sanguine, daiertam rabidis damoribus urbem Exagitat » clausasque domos, et limina polsans, Conciiium vocat : infelix comitatus eunU Hœrebant nati : alque illœ non segnins omnes Erumpunt tectis ; summasque ad Pallados aroes Impetus : hue propere stipamur, et ordine nuUo Congests : stricto mox eose silcntia jussit Hortatrix scelerum, et medio sic ausa profiuri est : « Rem summam instinctu Su|)erum, meritiqae ddadjlig- 0 Yîduae (ûrmate animos et peUlte sexum) ÉÊtf Lemniades, sandre paro : si taedet inanes iEtemuro servare domos , turpemque juTenl» Flore situm, et longis stériles in luctibus anooa, Inveni , promitto Tîam , nec numina desunt, Qua renovanda Venus : modo par insumlte robar 11^ Luctibus : atque adeo primum hoc mihi noscere delv: Tertia canet hiems, cui connubialia vincla, Aut thalami secretus honos? quod oo^juge pectos Intepuit? cujus vidit Lucina labores? Dicite , Tel justos cujus pulsantia menses M Vota tument? qua pace feras Tolucresqne jngari Mos datus. Heu scgnes! potuitne ultricia Graiia* Virginibus dare tela pater, laetusque dolonun. Sanguine securos jurenum perfundere somnoa? At nos Tulgus iners : quod si propioribus adia ftl - Est opus, ecce animos doceat Rhodopeia coi^ax» UYBE V. 1111 tommen des jeuDcs époux I et nous, Mpe^Ue et sansct^ur... Mais voulez- vous des irito flot tmpproch^ de nous? Rappelez-vous le héroïque de cette épouse de Thrace qui de an main sn eoucbe souillée , et fit man- ftfèBÎm chair de sou fih à son époux. Et moi wmk^ tvm% mn part du erime ; je ne vous y *tx- k«le pas , t mm [u il le [lourmol-mCme : ma fanutle ^irâibmiM! ; voy€3G, \oîci le fruit pénible de Mineurs. Kh bien h, ces quatre enfants ^ Thon- MT, la e*ui isolât ion de leur perc, iei , sur mon ni même , malgré leurs embragsemeuts et leurs ftai%, }e t^ pereeral de ce fer, je coufoudrai kormog et leurs blessures^ et, sur leur corps (qinirt ^ J*inimoleraJ leur père. Qui de vous me MHI^ potir tant de meurtres , le même cou- • EOcAlloit parler encore : deâvoilessbrillèrimt ■r là iDer qui s étendait devant eux ; c'était la trninienne. Polyxo saisit avec joie la for- ci »*érne : - Le» Dioujt nous appellent 1 n'é- iw>u% pas leur voix? Voici Its vals- ! Uii dleu^ »n ^m vengeur les amune à furf^tir, et favorise nos prf^jets. ISon , ce n'é- liÉIfMui tiii vain fantôme qui m'apparut en son^e. Moat, V^pée nue, Vénws s'est montrée mani- t à mot dans mnn sommeil : « Pourcfuoi ainsi votre jtnmesse, m'a-t-elie dit? chas- met \m couches ees maris dédaigneux. Moi- ■ême J*allutnenn d'autres Ûambeaux; je for- amilpour vous itrs liions plus heureux. ^^ Kile dit ^ ittftpo»!! sur mon lit, crayez-eu ma parole, ce fcr* yui, C5e fer même. Malheureuses, le temps H vous délibérez encoi-e ! Voyez , la mer , sodevee p^ir des lirns puissants; sans ihiileik&rriveiut avec leurs épouses de Tbrace* «• m 130 I, (Miriterqiie epiilala marila. hit VQi JBfiiiiii wedemm , sccurairc cogo. Jtattilii dotiKis , ai*\ii^ iii|^)i| en cemîle, sudor. r boi uud , lUiT.uii H solAtla plriâ » liyviio (ll^tmpluii iàcruDi^qiK^ morcntnr) i fcrm, NiJin'iiunn? **t vuînera ftalrom ftf palrnnqiic iiU[ior spiroittibu^ Aiidi-utï^ ilol in tseûi^ umwtm [ïrumiuit? » — Agebat [ : ftti verso mltw^rutit vrU pTOfundo. Imbii gImua ^r«t : mpuÉI g4vha Piily\o Mbuiii, tiqtif! titmt : — n SuperUati vocanOhiis ultro I? ecte nteft , tmm lioâ, DewA uttor ïjj iroâ i fUlwt Vcnys en&e, vukri 135 I afiiip •ofnftOKjue super. « Qujd perdiLis «et mu ? «njft tbaïUiiHifi puri-ate niariti^. 1^ kim kltttt Ridkir«qui' fiifltM a juDgAin. n M ; «I tldc temm 6trtti« , lioc, orcdiie, ff^rnim ipnil ; foin o vàêmw , dum trjniiii^ àgjt nmi , ÙMÉIIi : C9 VlUdift sputtiant e versa iaiCerlis Jlpon t Krtiwudgw voiîual Torlas^ tiiarita[', » < ttae illoMll inpatai » BMtgiaiwiue îLdTolviluj- a&trut I4D •^ Alors !a colère aiguillonne leurs âme;;, des cné terribles montent jusqu'aux astres : ou dirait la Seytbîc en feu, alors que les Amazones desecndeut en tumulte des raonta^mes avec leurs légers hou* cliers taillés en croissant , quand le dieu, leur père, leur permet ïes armes, et ouvre les portes de la guerre cruelle, « Leurs cris sont unanimes; point de dissenti* ment, comme il arrive à la multitude entraînée a des avis contraires ; la même fureur les anime ; toutes ont le raénie désir de dépeu pler leu rs foyers, de trancher les jours des jetmes gens, des vieil- lards, d'écraser les enfants encore a la mamelle, de promener le glaive à travers tous les âg@$. « Près du temple de Miuerve, un bois sacrèalors verdoyant couvre au loin la terre de son ombre noire, qu'épaissit encore Tombre d'une haute mon- tagne : les rayons du soleil viennent expirer dans cette double obscurité. C'est là qu'elles sa lient par un serment. Tu en fus témoin , belliqueuse Enyo, et toi, Cérès infernale, et vous toutes, déesses du Styx» qui, forçant l'Acbéron, accou- rûtes avant d'être évofjuéea^î Mêlée a leur troupe, Vénus est partout et trompe tous les regards; c'est Vénus qui tient les glaives, \'énus qui al- lume leur colère. Le san^ du sacrifice n'est pas un san*" ordinaire; l'épouse de Caropée a offert son fils; elles s'arment done, et , levant à la fois leurs bras avides de meurtres sur l'enfant étonné, elle^i brisent sa tendre poitrine, et sur son sang, tiède encore, jurent le forfait si doux à leur cœur: i 'ombre de la jeune victime voltifçe déjà autour de sa incre, ■ A eetle vue , quel frisson parcourut tout mon corps? quelle pâleur couvrit mon visage? telle une biche entourée de loups dévorants , et qui , trem- Clamor : Amaioaio Scythiam fcrvere tumiiUu, bu ïiat I j mq y e pat^ agiDcn descend ère , ubi arma f 4 5 IndiilgFl pûter, ei mtvi movet oistia belU. Nec varîttô a-ciuor, aot Btiidia in coatraria rapli DiSiMMifiiïs, ut pï(;bc scilet t furor omnilius idem. Idem animus solare domoa : juvennmquc , fietiHmfpic Praecipitarecolo«jplc«i^quean>aîi^|§ere}iarTOfl 150 Uberibiis, ferroque omaes et ire j^er bnnofi. " Tune Tiridis bte lucu^^ juga cfka }itii)er?a! PropLcr, opâCât Immum uîgcfr ips« , »cd iti super ing^â Moivs prcmtl^et (^emiiia pereunt CJiligioê sales : Hifi satàert! tidcim : tu Marlia testîft Enyo, Ià5 Alque inli^ma Cercs , Sljgiaeque A<;lieronli* recluio Anle preceJi vtiiere Dem : sed fallit tibîquo MhU Venus i Venus arma leoftt : Viînu* admoTet ina^ Nec de mute cruof : nMum Cara|>eia conjuit ObtuUl : »ccingunt âêse^ et miïiintlii ferro |§0 Perlora, congiîSii!»<î«ft avid.^ uimul «udiqtie deitriSg Pcifritigunt f ac dulce neù^ in sanguine vivu CoDJuriiiit, matreotque recen^i clrcurarotat umbra. » Titlia çcrueuLi mlhi qiianltis jn OMJbus burror? QuifiTe p«r ora cubr? qu^ia qtmm ceiva cruealis 1n s^ilvit braclÙB c^illo, « SEœ f|?a nuDc vtilgi , f|u«itiifTijan] cntdpliaf pâadaia I, vnS pfvt»HA liieliit de «tirpe reocinlor, 1 1», Ûm Çjâoa , ipiotl le twf rdla rrfusia 320 % ç4imîSp (qmbufi tibera tneciim \ i patrc §eou5,) fortemque» tUn<^b&^l I, GfiDt vMÏ hpmrt craentœ !i M InnjdonËi : qnodque inler io-la cliorofque ; ludcntefn fodicbal Dpopea lliâter. lia fkt ivpir vqii«miï» mntr exammla Lycafito I perîturo in corpore tn\îm f/Bomf H «tuas ftnxéral duro ^ mmm : tuai Mefm pÊnm ym coii|u^cturn^ ca^lis a^ervum Passini , ul qutiâque sacris çrudeli» Te«peni lacis 9>cv Straverat , e laiantes. Hic impre&sa torts ora , exslaaïcsque reclui^js Pccloribufi CHptiloft, magnanim et ffagnoin^ tiiiaca Hastarum » et fenti lacent per coqmra vestes, Criiteras propos , epuksque in c^e natanlei 2&S Ccmere cmi , juguii^ue nmâiy torreiiti^ apertU Sanguine caininiito redeuntem in pocula Bacciium. Itic juvenutD m&nm , et miï\& violubiys arrnis TurlM Moa i politique patmin super ara | u. 164 ies pêïe-méle des jeunes gem, des vieillards que le fer aurait dû respecter, des enfants à demi morts^ qui, couchés sur le visage de leurs malheu- reux pères, exhalent avec effort, au seuil de la vie, leur âme palpitante. Moins cruels, moînsrurieuK sont les festins des Lapithes, quaud, sur le froid Ossa, le vin versé à grands flots a échauffé ces enfants de !a nue; à peine la colère a pAli leur visage , qu'ils renversent les tables et s'élancent au combat* • Aloi-s, au milieu des ténèbres qui nous épou- vantent, s'offrit tout à coup à mes regards Bac- cbus> qui venait, dans cette extrémité, secourir son fils Thoas, Son visage resplendissait d*une vive lumière ; je le reconnus. Ses tempes n'étaient point cbargées de ^irlandes , ni ses cheveux en- trelacés de grappes vermeilles; mais son front était sombre, et ses yeux humides de pleurs indi* gnesd'un dieu* tl s'adresse à Thoas : » Tant que les deslins, ô mon fils, t*ont permis de régner sur la puissante Lemnos , et de la rendre redou- table même aux: nations étrangères , toujours ma sollicitude a secondé tes nobles efforts. Mais les tristes Parques ont coupé les trames de leurs cmels fuseau X, et nos instantes prières et les pleurs que Je versai aux pieds de Jupiter n'ont pu dé* lourner ces malheurs; il a accordé à sa fi fie cette horrible fureur* Hâtez votre fuite ! et toi , Ô mon vrai sang, Jeune fille, guide ton père du cùté où ces beaux murs étendent leurs bras vers le rivajie ; !à*bas, à cette porte si bruyante, c'est la cruelle Vénus qui, debout, armée du fer, anime la fu- reur des Lemniennes [d'où vint à cette déesse cette fureur digne de Mars?) : toi, coufle ton père à LA THÉBMDE. la vaste mer, Je te remplacerai dans tes soîm. > 11 dit, et s'évanouit dans les airs; et^ tandis que les ombres obscurcissent la vue des autr^ mortels, il Jette sur notre route un long sillon dA lumière. t Je suis le chemin qui m'est tracé ^ et blenlôl je confie mon père aux flancs d'un vaisseau , en le recommandant aux Dieux de la mer, aux vents et à Égéc qui de ses Ilots embrasse les Cjcla- des. Tous deux nous pleurions , et nos larmes ne cessèrent de se confondre qu'au moment ou Lu- cifer chassa les astres des plages de i'Orient. Alors enfin je quitte le rivage aux rauques murmures, en pmie à mille craintes , et me eonliant à peiae dans la parole du dieu ; mes pieds avancent , mais mon coeur inquiet reste derrière moi, et je n*ai de repos que je n*aie vu les vents s*ékver, et que, du haut de toutes les collines, je naie con- templé les ondes. Le Jour paraît, la rougeur sur le front, et Phêbus, qui illumine le ciel , détourna ses rayons de Lemnos, et cache son char dans un nuage épais. Alors se découvrent les fureurs de la nuit : effrayées de la clarté du jour, toutes ces femmes, bien qu'entre elles le crime soit égal, rougissent de honte, et se hâtent d*eiifouir dans la terre les Yictimes de leurs forfaits , ou de les faire disparaître dans les flammes du bûcher. Déjà b troupe des Euménides , déjà Vénus rassasiée dfl crimes , avaient fui cette ville désolée; les Lera- nieunes alors purent comprendre ce qu'elles avaient osé : elles s'arrachent les cheveux et bai- gnent de larmes leur visage. N Cette fie si riche par ses campagnes, s^ rfs- sourees, ses armes et ses guerners , si célèbre par Seminece» pueri trépidas in limine ^i\m 2fi0 SUigultanl animas : gelida non s^viyft Ossa LuxunaDt Lapitliarum e[»Lilffî , si quaoâo piofuodo riubigi^tuï^ caliiere tmro : n% primus ah ira Pallor, et impulfiis surgiint ad iiraelia mensis* « Timc primum 6es« trepidjs mb TOCle TIijoucqs 165 Deleidt, Dsto porlans e\ tréma Thoauli Subsidia